Manon!

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J’ai froid … je ne sais pas où je suis, il fait sombre.

J’ouvre des yeux qui me font mal, j’ai l’impression d’avoir pleuré, je les sens bouffis… je tente de les frotter, mais ma main droite me fait horriblement mal, c’est à peine si j’arrive à la bouger.

Mes yeux s’habituent à la pénombre, je tourne la tête vers la gauche parce que j’ai entendu du bruit … enfin, non, j’ai senti comme un mouvement.

Au milieu de jouets que je reconnais, ... ce sont les miens, ceux de quand j’étais petite … quelque chose bouge et mon cœur explose de joie, c’est Manon, ma sœur jumelle ! Elle est là, sur une chaise, elle a vu que j’étais réveillée et elle vient vers moi.

Je sens qu’un sourire s’épanouit sur mon visage.

-          Juliette ! T’es enfin arrivée ! On va pouvoir jouer ensemble, comme avant !

Je la regarde … oui, comme avant … je suis heureuse, j’ai retrouvé ma sœur  … mais, quelque chose ne va pas, j’ai toujours mal à la main droite.

Comme je tente de me redresser pour regarder ma main, j’entends Manon m’appeler ;

-          Non Juliette ! Reste avec moi ! Viens jouer, on s’en fout des grands !

Des grands ?

Je ne comprends pas, je vois qu’elle boude …

-          Me laisse plus Juliette! J’en ai marre d’être toute seule.

Toute seule ? Je ne comprends pas … mais j’ai mal ! Atrocement mal. Et puis, tout d’un coup, plein de lumière, du bleu, beaucoup de bleu … ça clignote …

Du bruit, des voix …

-          Mademoiselle ! Répondez Mademoiselle …

Je me tourne vers Manon, elle me regarde, me fait un signe de la main et me dit,

-          On jouera plus tard alors, tu promets !

Je cligne les yeux en signe d’affirmation et là, tout me revient ;  j’ai quatorze ans, le garçon dont je suis amoureuse m’a dit aujourd’hui que je n’étais qu’une grosse conne, que je ne trouverais jamais de petit copain, que personne ne m’aime dans l’école et que je ferais mieux de me pendre …

Je ne me suis pas pendue, j’ai sauté du haut d’un pont en prenant de l’élan avec mon vélo.

 Ma main droite doit être complètement éclatée au vu de la douleur que je ressens … par contre, mes jambes, je ne les sens plus.

Tristement, je regarde du côté de Manon, … ma sœur est morte dans un accident de voiture il y a sept ans … elle disparait en m’envoyant un bisou qu’elle souffle sur sa main.

Je sens que je pleure,  j’aurais préféré rester près d’elle.

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