Les rêves du dédale

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L’allumage de la lampe frontale signe l’ouverture de la porte du bâtiment. Le faisceau blanchâtre vient balayer la moquette usée, les murs décrépis et laisse apparaître un long couloir dévasté. De chaque côté, des portes s’alignent sans fin, vestige d’un internat désuet et désaffecté. Les premiers pas sont incertains dans cette demi-obscurité. L’impression de fouler un lieu étrange et interdit. Poussière, fils qui pendouillent, papier peint arraché, faux-plafond béant. Un dédale de couloirs et d’enfilades de chambres réparti sur quatre étages. Que se cache-t-il ici ?

Seules les portes contrastent avec cette ambiance miteuse, d’abandon. Colorées, personnifiées, elles lancent un appel à ceux qui osent s’aventurer. Fort. Envoûtant. Dérangeant ou attirant. Oseras-tu ? Un unique protocole : entrer dans la pièce, s'enfermer ne rien touchez, s’imprégner.

Les numéros s’égrènent : 22, 23, 24. Stop ! Les animaux peints sont amusants. Première curiosité, la porte est poussée. L’univers est festif, dynamique, humoristique. Un dessin animé en trois dimensions.

59. Labyrinthe noir sur fond blanc, du sol au plafond. Au début ludique, la partie amusante de trouver la sortie transforme le jeu en cheminement intérieur et révèle les personnalités. Mais quel est l’intérêt : découvrir l’issue ou profiter du parcours ?

102. Des têtes grotesques aux visages défigurés posées sur des corps décharnés. Il est des rêves qui se transforment en cauchemars… où il ne fait pas bon rester.

81. C’est une véritable plongée sous-marine. De l’eau, des coraux, des poissons. Et des détritus ! Par poignées, par longueurs, qui obligent à se contorsionner pour se mouvoir dans la pièce. Au centre, une tortue agonisante étouffée par un sac en plastique.

79. L’ouverture est un morceau de battant prolongé par un rideau d’écorces. Les couleurs chatoyantes d’un coucher de soleil éblouissent après l’obscurité du couloir. Le lieu est onirique, presque spirituel. Au milieu de cette forêt amérindienne, les animaux totems sont rois. Dans le placard attenant, surprise, la voie lactée poursuit l’échappée et l’envoûtement.

Ballet de portes. Réactions spontanées. Les univers s’enchaînent et se déchaînent, interpellent. Les heures passent, les sens saturent, la tête est soûle de tous ces témoignages, ces histoires, cette passion. Chaque pièce est un microcosme complet et unique. L’ensemble, un incroyable lieu de créativité et d’expression.

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