CHAPITRE II - La cérémonie -

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Une fois à l’intérieur, l’ambiance était glaciale, tout le monde nous ou plutôt me dévisageait, je me sentais de trop, mais très vite ma tante est venue me sauver de cette situation trop gênante :

—Béa, ma chère Béa, viens me voir. Tu as eu le temps de préparer ton discours ?

« Mon discours », c’est de cette manière que ma tante appelle un éloge funèbre, si on peut appeler ça comme ça. Vous en connaissez beaucoup des familles qui font ça, célébrer 20 ans plus tard la mort de ma mère.

—Oui, tante Marra, je l’ai fini hier. Tu veux le lire ?

—Non, je suis sûr que ça ira, mon petit lapin.

Ma très chère tante Marra, elle me surnomme souvent mon petit lapin et pour cause, quand l’accident a eu lieu, c’est elle qui m’a élevée. Marra est tout pour moi comme une seconde mère, elle m’a sauvé la vie.

—Vous avez fait bonne route ? demanda Marra, l’air préoccupée.

—Ça pouvait aller mais, pas évident de conduire avec toute cette pluie, répondit Tom.

—L’important c’est que vous êtes là. Bon, on ne va pas tarder à commencer, l’organisation a pris un peu de retard.

Les invités se sont installés dans la salle de cérémonie, des chaises étaient alignées de part et d’autre de la pièce. La salle était petite avec des lumières tamisées qui amenait une ambiance chaleureuse, au centre un micro pour faire se discours tant attendu qui me stresse énormément, car parler de ma mère est très difficile pour moi, pas parce que je n’avai aucun souvenir non, elle est morte quand j’avais neuf ans, mais à quoi ils s’attendent ?

Tout à coup, les cloches se sont mises à retentir pour marquer le début de la cérémonie…

Béa et Tom étaient les derniers à prendre placent, ils étaient situés au premier rang proche du micro.

La tante Marra était très émue au micro, elle parla d’une voix tremblante :

—Bonsoir tout le monde… Euh… Comme vous le savez déjà, j’ai perdu ma sœur cela fait déjà presque 20 ans. C'est fous comme le temps passe vite, nous sommes tous réunis pour honorer sa mémoire en ce jour, alors je laisse parler sa fille. Béatrice, c’est à toi, viens...

Tom m’encouragea, je me suis levée de mon siège, tout en me dirigeant vers le micro mes jambes n’arrêtent pas de trembler. Je me tiens là devant tous ces gens, qui sont toujours dévastés depuis ce temps.

Mon cœur bat si fort que je peux l’entendre, je me suis alors tournée vers ma tante qui me lança un hochement de tête comme pour m’encourager, à vrai dire je le fait surtout pour elle car cela lui tiens beaucoup à cœur.

Béa d’une voix timide débuta son discours qu’elle tenait dans ses mains :

—Bonsoir tout le monde, je ne vais pas m’éterniser c’est assez dur pour tout le monde comme ça. Ma mère Adrianne nous a tous quittés il y a 20 ans déjà, alors que vous dire à propos d’elle c’était une mère aimante, attentionnée… elle … elle me m'emmenait presque tous les vendredis soir au fast-food, elle savait à quel point j’adorais ça…elle me réconfortait le soir quand je faisais des cauchemars, oui je sais que cela peut faire un peu cliché. Plus que tout, elle adorait toute sa famille et surtout sa sœur Marra, elles étaient inséparables, alors profitons de cette soirée pour lui rendre hommage, à Adrianne.

Toute la salle répéta en chœur : à Adrianne

L’éloge était fini, tout le monde se rendit dans la salle juste à côté ou se trouve un énorme buffet, pour continuer la soirée.

Les invités sont venues me faire les bises et me dire d’être courageuse. Je ne sais pas trop quoi en penser et ne connaît pas grand monde à part ma tante, je croyais ne pas être aussi émue et d'arriver à tenir le coup, je pensais y arriver facilement, mais tous mes souvenirs sont remontés à la surface et l'envie de pleurer  me vint, je me suis éclipsée en toute vitesse dans les toilettes à l’abri des regards…

Après 15 minutes enfermée dans les toilettes à pleurer à chaudes larmes, je sortis pour me laver les mains. Dans le miroir, mes yeux sont tout bouffis et brusquement, je sens un regard posé sur moi…

—Béatrice…Béatrice TARONES ?

—Oui, c'est Noxwell maintenant, mais oui, c’est bien moi, dis-je avec une pointe d'humour.

—Tenez, prenez ceci, c’est pour vous.

Une vieille femme me tendit une lettre marquée par le temps, qui avait jauni, on peut lire dessus « Pour Béatrice, ma fille. »

—Votre mère tenait à ce que je vous la remette, dit-elle avec compassion.

La femme se tourna et baissa la clenche de la porte des toilettes, prête à partir à toute vitesse.

—Attendez, je suis désolée, mais je ne vois pas très bien qui vous êtes ??

—Oh…Juste une cousine éloignée d'Adrienne.

Elle partit et moi je restais là à contempler cette lettre, perdue dans mes pensées, et je me demandais ce qu’elle pouvait bien contenir ? Pourquoi me la remettre après 20 ans ? Par une cousine éloignée que je n’avais jamais vu auparavant ?

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