Voulez-vous prendre la mariée ?

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Une nouvelle érotique/smut/NSFW écrite durant le prix de la nouvelle érotique 2019. Une nuit pour écrire un texte selon plusieurs contraintes :
CONTEXTE DE SITUATION :
"PENDANT QU'IL EST TROP TARD"

MOT FINAL :
"AVOCAT"
Nouvelle pas sélectionnée mais osef c'était trop fun à faire. Bonne lecture !

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La fenêtre s’ouvrit en grand, cogna contre l’angle du bureau et renversa verre de vin, poudrier, crème hydratante et une multitude de crayons à maquillage. Kate bondit sur ses pieds et tira à elle l’énorme meringue que formait sa robe de mariée hors de portée du vin éclaboussée. Elle s’écarta de la silhouette qui venait de forcer la porte-fenêtre du cabinet de toilettes.

– Par tous les diables, comment osez-vous vous introduire ainsi et menacer l’intégrité de ma robe ? Qui êtes-vous ?

– Du calme, Kate. C’est moi.

La silhouette se déplia et dévoila une femme menue, les cheveux en bataille, un sourire charmeur sur les lèvres et une attitude rebelle presque crédible si ce n’était les traces de terre sur ses genoux et ses chaussures.

Kate relâcha les multiples couches de sa robe blanche, plus soucieuse de froisser le tissu que de l’irruption brutale de cette femme.

– Evy. Je peux savoir ce que tu fabriques ici ?

– C’est très simple. Figure-toi que je signais le livre d’or à l’entrée de la mairie, à l’affût de ta radieuse présence jusqu’à ce que ton chien de garde me repère dans la foule. Ton frère, précisa-t-elle en dévoilant ses dents blanches. Il m’est alors apparu que si je voulais te voir, je devrais user de moyens détournés. Et à l’abri du regard perçant de certains membres de ta famille. J’ai donc rampé dans les buissons du jardin jusqu’à ce que je t’aperçoive en train de te pomponner. J’avais prévu un peu plus de résistance de la part de la fenêtre mais que veux-tu, les vieux bâtiments publics… Enfin. Me voilà.

– Non, Evy. Que fais-tu exactement, ici ? A mon mariage.

– Je veux te parler bien sûr.

– Et quoi d’autre ?

Une étincelle de colère passa dans les prunelles bleues de Kate qui, à défaut de tordre sa robe, ouvrait et fermait les poings à s’en faire craquer les articulations. Le rire nerveux d’Evy mourut sur ses lèvres et elle se tourna vers la porte-fenêtre où une empreinte de sa chaussure crottée se dessinait.

– Je te propose de t’enfuir. Toi et moi, Kate. Fuis ce mariage avant qu’il ne soit trop…

– Tu as eu ta chance, Evy. C’est terminé entre nous, depuis des lustres. Je me marie aujourd’hui et c’est la bonne cette fois.

Si douleur il y eut dans le regard d’Evy, elle se perdit vite dans le soupir agacé que souffla la femme en levant les yeux au plafond.

– Enfin, Kate ! Tu ne vas pas te marier avec cette sotte d’Ana ? Elle pense que la terre plate est une « intéressante théorie ». Ce n’est pas avec elle que tu veux finir ta vie quand même ?

– C’est avec elle que je veux me marier en tout cas, répondit Kate.

– Mais tu ne me contredis pas pour le reste, sourit Evy.

Evy prit la main de Kate et en retira son gant de soie blanc. Elle posa la paume tiède de la future mariée contre sa joue.

– Enfuis-toi avec moi, ma Kate. Ce n’est pas une femme pour toi.

Elle glissa les doigts de Kate dans sa bouche, un par un, jusqu’à ce sa main humide contre sa figure soit parcourue de tremblements. Le soupir de Kate gonfla sa robe de bas en haut comme un gros champignon de coton blanc.

– Evelyn. Mon rêve se réalise enfin. Depuis petite, je me vois en mariée comblée aux côtés de celle qui partagera ma vie. Ce n’est peut-être… pas celle que j’attendais. Mais c’est celle qui est là. A moins que tu ne changes d’avis sur le mariage, ajouta-t-elle dans un murmure de souris.

– Pitié ! Le mariage est la pire convention sociale qui soit, je préfère vendre mon âme au diable qu’un jour me marier.

La main de Kate dans la sienne devint de pierre. Evy maudit en silence sa grande gueule et resserra ses doigts un peu plus.

– Très bien, mes mots sont peut-être durs mais ta raison est aussi radicale que la mienne. Juste parce que môme, tu rêvais d’une robe tellement bouffante qu’on te prendrait pour un cure-dent dans une boule de coco.

– Je me passerai de ton cynisme, merci bien. Maintenant, rends-moi ma main, je dois demander à Régis de changer le livre d’or de place pour éviter à d’autres invités indésirables d’y apposer leur vilaine prose.

Pour toute réponse, Evy attira Kate à elle, son bras libre tentant d’enserrer la taille de la mariée à travers les épaisseurs de tissu. Plus grande qu’elle, Kate manqua de basculer en avant sur Evy. Elles parvinrent à conserver l’équilibre, leurs regards croisés, leurs souffles proches et haletants.

L’instant se brisa aussitôt quand trois coups retentirent à la porte de la salle de bain.

– Merde ! couina Kate puis à voix haute : une seconde !

Evy vit soudain une vague de blancheur crénelée de dentelles s’abattre sur elle, en même temps qu’une poigne décidée la forçait à s’accroupir. Elle ne put articuler un son, prononcer un glapissement de protestation car soudain et sans que la décence ne daigne lui laisser un message, elle se trouvait à genoux sous les nombreux froufrous et crinolines de la robe blanche de Kate.

– J’arrive ! retentit la voix étouffée de Kate tout autour d’elle. Une minute juste le temps de… maintenant ? Eh bien, oui. Oui je suis prête, quelle question.

Kate planta ses poings sur ses hanches, pile sur le crâne d’Evy qui ne dut sa survie qu’aux seize épaisseurs de tissu entre. Sans même réfléchir, Evy se dressa sur ses talons et se retrouva presque nez à nez avec l’arrière des cuisses de Kate, dans une synchronisation presque parfaite de sa marche.

– Je suis née prête, clama Kate.

Et elle quitta les toilettes son gâteau à la meringue de robe battant la mesure de son pas derrière elle.

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– En tant qu’officier de l’état civil, c’est toujours avec honneur et plaisir que je reçois, sous le toit de la République, les futures épouses qui ont choisi la voie de l’engagement mutuel. Surtout quand il s’agit d’unir deux ravissantes jeunes femmes comme Ana et Kate.

Une salve d’applaudissements éclata sur le parquet de la salle de la mairie et Evy profita de la cohue pour poser son postérieur sur le plancher. Son souffle court à cause du manque d’air sous les couches de la robe, faisait voleter la dentelle autour d’elle et sur les genouillères des cuisses croisées de Kate. Evy sentait que cette dernière se tenait dos à la foule, et la voix de la mairesse lui paraissait si loin et distante qu’elle s’imagina que les deux épouses étaient assises à un bureau. Une chance pour Evy.

Du sol, elle ne distinguait que les aspérités du plancher, éclairées ici et là dès que Kate bougeait les pieds. Sa robe formait une couche protectrice telle qu’il aurait fallu coller son nez à terre pour apercevoir la forme accroupie d’Evy. Une part se tenait proche de la panique mais dès l’instant où la voix traînante d’Ana avait retenti aux côtés de Kate, sa volonté s’était rebiffée.

– Les épouses se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance. Vous savez, reprit la voix de la mairesse après une courte pause, cela a été une grande fierté pour moi d’adapter ces textes aux nouvelles normes de mariage. Il faut vivre avec son temps, on ne le répète jamais assez.

La jambe de Kate se décala. Même assise par terre plutôt que sur ses talons, Evy commençait à fatiguer. Elle considéra les mollets de Kate enserrés dans la dentelle et les rubans de ses guêtres. L’air sentait le copeau de bois, les vêtements parfumés à la lavande et à plus forte dose, la fragrance corporelle de Kate.

Evy se sentit glisser, centimètre par centimètre vers ces deux jambes croisées. Elle s’arrêta quand elle crut entendre le plancher craquer sous elle mais il s’agissait juste d’Ana qui gigotait sur son siège. Ana. Une brusque bouffée d’émotions s’empara d’Evy et stoppa sa chute calculée. Elle avait eu sa chance, c’était les mots de Kate et ils signaient là l’arrêt de mort des espoirs d’Evy. Trop tard, Evy. Tu as attendu trop longtemps, Evy.

– Les épouses s’obligent mutuellement à une communauté de vie.

En réalité, la chance était toujours là et tant pis, si cela ne durerait que jusqu’aux moments où la mairesse prononcerait l’union. C’était une chance et Evy comptait bien la saisir à pleine bouche.

Elle commença par l’un des nombreux rubans qui retenait la guêtre sur le mollet de Kate. La dentelle déroula ses fines mailles, révélant la peau brune de Kate dans la semi-pénombre de sa robe.

Il n’y eut aucun tressaillement, aucun murmure dans l’assistance autre que le discours interminable de la mairesse. La guêtre acheva sa descente sur la cheville de Kate dans un impeccable et silencieux froufrou de tissu.

Evy approcha sa bouche du genou dénudé, humant et soufflant sur la peau jusqu’à la sentir frémir. Les lèvres d’Evy se posèrent, près du creux de son genou. Aussitôt, le pied de Kate se dressa d’instinct mais Evy anticipa le coup et elle abattit sa main sur la chaussure de la mariée. Le talon résonna dans un bruit sourd sur le parquet. Kate avait déplié ses jambes, ses genoux collés l’un à l’autre. Evy retenait son souffle, consciente comme Kate de la curiosité de la mairesse et de l’assistance quant à la soudaine réaction de la mariée.

– Tout va bien, mademoiselle Kate ? roula dans le lointain la voix de la mairesse.

– C’est très bien. Je veux dire… tout va bien. S’il vous plaît, continuez.

A nouveau, Evy dut retenir un rire nerveux. Cette intonation, elle la connaissait.

Kate la priait. C’était un feu vert suffisant pour Evy.

Evy glissa sa main entre les jambes croisés comme les pics d’une tente. Là, elle effleura le glabre rond et frissonnant des cuisses de Kate, enroulée dans un nouveau filet de dentelle. Evy défit chaque maille aussi facilement que les fils d’une toile d’araignée, chaque mouvement de ses doigts accrochant la peau de Kate et écartant, petit à petit, ses jambes soudées.

Un océan de douceur se précipita aux narines d’Evy quand les deux moignons noueux de ses genoux s’ouvrirent face à elle. C’était soyeux et humide, et Evy n’attendit pas pour tendre le cou. Son bras traçait déjà la route pour rencontrer enfin l’ultime barrière dans ce palais de crinoline et de dentelles.

– Je vais donc passer la parole au témoin d’Ana qui souhaitait dire quelques mots avant que je procède à l’union propre, poursuivit la mairesse.

Des sifflets tapageurs accueillirent l’arrivée du dit-témoin sur l’estrade du maire.

– Je veux d’abord commencer par dire qu’Ana est la meilleure personne au monde et que Kate a plus de chance que quiconque ici de l’avoir dans sa vie.

– Oh merci chouchou, répondit Ana d’une voix enrouée.

– Ou-Oui, dit Kate. Mer… Merci.

Personne ne perçut la soudaine poussée aiguë dans la voix de Kate. Les doigts d’Evy s’étaient posés au même instant dans le creux chaud de la culotte de Kate. Cette dernière eut un spasme qui se manifesta par ses cuisses qui se pressèrent d’un coup de part et d’autre de la tête d’Evy. Elle n’aurait voulu se trouver nulle part ailleurs qu’ici. Le discours du témoin d’Ana résonnait avec force dans l’auditorium et masquait sans crainte, les baisers d’Evy. Sa main posée contre le triangle de tissu qui la séparait de l’intimité de Kate, elle ressentait comme jamais les poussées et hésitations de cette dernière. Avec mille précautions pour ne pas lui faire mal, Evy trouva l’élastique de la culotte de Kate et la tira vers elle, juste assez pour créer une ouverture. Juste assez pour que ses doigts se glissent par là, au milieu des poils en fil de fer, au milieu du désir qui palpitait et tacherait aussi sûrement que le verre de vin dans le cabinet de toilette, la robe à crinoline de Kate.

– Merci au témoin d’Ana pour ce brillant discours, salua la mairesse sous les rires et quolibets qui accompagnèrent sa sortie. Procédons au mariage, n’est-ce pas mesdames ? Ah les alliances, merci. Non, non Ana ne vous levez pas, pas encore.

Evy s’arrêta au bord du siège. Elle prenait son temps, sa main gauche libre caressant les cuisses de son ancienne aimée. De son autre main, elle explorait et poussait le désir de Kate jusqu’à l’implosion. La jambe de Kate se mit soudain à trembler contre son oreille, la pointe de son talon tapant sur le plancher. Evy appuya son front entre les cuisses de Kate et ouvrit grand les yeux dans les ténèbres. Elle distinguait ce qui restait de la culotte de Kate, désembobinée à force d’être tirée dans tous les sens. D’un coup de dents, Evy défit le dernier fil qui emprisonnait les cuisses de sa promise. Puis Evy cessa de bouger.

Un soupir à soulever les océans retentit alors dans la salle. Tout brouhaha léger et joyeux à l’annonce de la suite du discours s’effaça aussitôt.

– Pardonnez-moi, mademoiselle Kate ? s’enquit la mairesse. Y aurait-il un souci ?

– Aucun, je vous assure, bafouilla Kate. Juste… pouvons-nous enchaîner, j’ai hâte de venir… de devenir Madame Ana !

– Bien sûr, c’est tout à votre honneur. Eh bien, mesdames, messieurs, levez-vous s’il vous plaît.

Ce fut comme une danse synchronisée. Evy prit les cuisses de Kate entre ses bras, empoignant à pleines mains ses fesses. La mariée cacha ce mouvement en rajustant les nombreux voiles de sa crinoline. Evy tomba à genoux et le son se trouva masqué par le raclement du lourd siège de Kate.

Evy se retrouva alors juste sous les jambes solidement campées et écartées de Kate, le nez à deux centimètres du centre palpitant de son désir. Son baiser s’en empara, sa langue glissa entre les lèvres gonflées. Il ne resta soudain plus qu’elle, Kate et d’étranges voix tout autour.

– Ana, acceptez-vous de prendre pour épouse mademoiselle Kate ici présente ?

– J’accepte.

Evy dut retenir de toutes ses forces Kate. La jeune femme s’égarait dans la chaleur qui montait soudain de son bas ventre et manquait de lui faire perdre pied. Les muscles bandées par le poids de celle qui jouissait entre ses bras et contre sa bouche, Evy avait conscience de chaque centimètre carré de son corps, partagé entre la passion, le supplice et la terreur que quelqu’un se rende soudain compte que la mariée dodelinait quand même drôlement de la tête.

– Je… Je…

– Ah ah, bientôt mademoiselle Kate, rit la mairesse. L’impatience de la jeunesse !

– Ou-oui, souffla Kate. Oui. Allez-y.

Les lèvres d’Evy lui brûlaient de multiplier ses baisers de plus en plus impatients. Sa propre entrejambe la démangeait jusqu’à lui tirer les larmes aux yeux mais ses mains étaient déjà aux prises avec une paire de fesses bien rebondies.

– Mademoiselle Kate, acceptez-vous de prendre pour épouse mademoiselle Ana ?

Loin au-dessus de la tête d’Evy, Kate ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit de prime abord. Evy le sut car d’un coup, l’intimité de Kate inonda ses lèvres dans un lent tressaillement. Le corps de la mariée se figea entre ses bras et se mit à tomber.

Durant une fraction de seconde.

– Mademoiselle Kate ?

Kate claqua des talons sur le sol pour se stabiliser et envoya sa réponse jouir sur tous les murs de la mairie.

#

Evy dévalait les marches de la mairie, les mains dans les poches pour ne pas donner trop l’impression qu’elle fuyait la scène d’un crime, quand un appel retentit dans son dos :

– A peine la corde au cou, et tu renies déjà ton épouse ?

La jeune femme pivota sur ses talons, son habituel sourire cabotin sur les lèvres. Kate se tenait devant l’entrée, le poing droit sur la hanche, l’autre serrée sur son livre d’or. Sa tenue impeccable contrastait avec le rouge de sa figure et son souffle encore précipité.

– Navrée ma douce Kate, rit Evy. Tu te trompes de petite femme, je ne m’appelle pas Ana et je n’ai pas un QI de douze.

Kate descendit une à une les marches, le livre d’or serré contre elle.

– Félicitations pour ton mariage, poursuivit Evy. C’était une magnifique cérémonie. Pleine d’honneur, de sentiments partagés.

Elle coiffa ses cheveux en arrière.

– De jouissances mêlées. Mais je dois filer maintenant. Je crois avoir tout fait et rien fait pour empêcher ce mariage donc…

– Tu ne peux pas partir.

Le sourire d’Evy se fendit sur une moue attendrie. Kate avait tout de la mariée éconduit, dans sa tenue ridicule, les yeux brillants, le livre d’or plaqué sur son cœur comme une bouée de sauvetage.

– Oh, ma Kate. Je me suis peut-être comportée de la pire des façons durant cette cérémonie, il n’est pas non plus dans mon intention que tu pleures pour moi. C’était juste… un adieu, un dernier galop d’essai. Toi et moi, ajouta-t-elle avec un geste délicat pour tapoter la manche de la mariée.

Le rideau des cheveux de Kate s’écarta, révélant une lueur étrange dans ses yeux. Elle ouvrit alors le livre d’or et le tourna face à Evy.

La jeune femme lut les remerciements sur le feuillet de gauche, avant de découvrir que de l’autre côté, la page avait été remplacée par un long texte imprimé, apposé d’un sceau de la République. Deux signatures entouraient le sceau, et elle reconnut le gribouillis qu’elle avait raturé quand elle signait le livre d’or quelques heures plus tôt.

L’autre signature était celle de Kate.

Kate, qui lui parlait depuis plusieurs secondes sans que les mots n’atteignent Evy.

– Tu ne peux pas partir. Car tu es ma femme. Nous sommes mariées !

L’excitation emplissait le visage de Kate comme un ballon de baudruche. Evy pour sa part, eut soudain l’impression d’être à nouveau écrasée par quinze kilos de vêtements.

– Je… je ne comprends pas. C’est une blague ? Comment tu… ?

– Tu avais raison, ma chérie. Ce n’est pas Ana que je devais épouser. C’est toi et toi seule. Je pensais que tu le découvrirais enfin après toutes ces années, mais l’expérience m’a prouvé qu’il faut toujours tout faire soi-même. Et que s’il est un jour trop tard, ça ne veut pas pour autant dire que c’est la fin. Tu n’es pas d’accord ? roucoula Kate.

Elle caressa du bout des doigts le contrat de mariage signé de leurs deux noms.

– J’ai mis mon frère à contribution même si pour lui ce n’est qu’une vulgaire farce à ton encontre. Il n’a jamais aimé dans quel état tu m’as laissé à notre séparation. Je n’aurai jamais réussi sans lui. Et sans toi bien sûr, dit Kate en partant d’un rire qui secoua toutes les couches de sa robe. Je savais que tu ne résisterais pas à venir tirer un dernier coup. Si prévisible, si chaude, ma chère Evelyn.

– Non… Non ! Ana ! Tu es mariée à Ana ! J’étais là ! La mairesse a…

– La mairesse a mariée deux femmes comme elle en marie quinze par jour. Que ce soit ton nom ou celui d’Ana ne change rien, tant que les vrais papiers ont été signés. Ceux-là, ajouta-t-elle avec un petit ricanement en refermant le livre d’or au nez d’Evy.

Kate ramena les jupons de sa robe d’un geste beaucoup moins délicat qu’avant la cérémonie. Elle entreprit de remonter les marches avec la grâce d’une reine.

– Je retourne à la fête. Je crains que tu ne doives laisser Ana en profiter, ça sera sa dernière.

– Attends ! cria Evy et sa voix qu’elle aurait voulu puissante se brisa pour croasser : tu ne t’en sortiras pas comme ça ! Je ne suis pas mariée, je ne suis pas ton épouse, tu m’entends ? Jamais je ne le serai !

Kate lui jeta un regard pétillant du plus délicieux amusement par-dessus son épaule

– C’est ce qu’on verra. Je te retrouverai à la maison, ma chérie. Sinon, j’espère que tu as un bon avocat.

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