La scène m'appelle

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Installé devant mon ordinateur, je regardais une vidéo sur Youtube de mon groupe préféré. En écoutant la musique, je fermais les yeux, me voyant sur la scène comme autrefois, quand la foule m'acclamait.

Je soupirai. Quand est-ce que cet enfermement allait s'arrêter ? Je me rappelais la sensation du micro sous mes doigts. Ma voix suivait celle de la chanteuse. Je contractais mes abdominaux, bougeant mes bras comme possédée.

Cette sensation. Ces émotions me provoque une chaleur interne. Les cris de la foule comme si j'étais en son sein, au milieu de mes fans. Je écoutais crier le nom du groupe que j'écoute. Les versions concerts sont toujours exceptionnelles, laissant la place à la liberté.

Public chéri quand te reverrais-je ?

Cette adrénaline perdue, depuis un an. Le dernier concert en direct, dans une salle avec la présence du public. Mon corps se souleva du siège où je me trouvais. Je bougeais désormais mes mains sur un microphone imaginaire.

Le dernier concert avait été avec un public en visio. La sensation n'était pas la même. L'ambiance de la salle avait disparu. Toutes ces personnes qui chantaient avec moi. Enlever mon oreillette pour les écouter reprendre chacun de mes morceaux.

Regarder les autres membres du groupe. La basse, la guitare, la batterie, chaque membre qui rendait le groupe plus vivant. De temps en temps, un quatuor à cordes nous rejoignait sur scène.

Mon corps bougeait un peu plus. Je me rappelle de mes premiers cours de chant où ma professeure m'avait dit, de sa voix légèrement chantante : "La première est : Rappelle-toi que quand tu chante, c'est comme si tu faisait l'amour au micro. La deuxième : Plus tu chante fort, plus ton micro s'éloigne de ta bouche, comme Freddie Mercury"

Ces mots me trottinent dans la tête alors que j'atteint le refrain de ma chanson. Il n'y rien de mieux que de rechanter ses anciennes chansons pour s'entrainer. Ma toute première chanson, écrite de mes mains.

Un pas de danse s'inscrit dans mes mouvements frénétiques avec le micro invisible. Je bouge ma tête de droite à gauche, comme pour saluer mes équipiers absents. Mes pieds tapent le tempo sur le plancher. Ma voix s'élance dans une valse mouvementée, prête à toucher la lune. Mes cheveux suivent le mouvement de ma tête. Je me sens possédé par mon imagination. Rien ne peut m'arrêter. Je suis invinsible et détruit par une pauvre maladie.

Je me reprend quand ma chanson se termine enfin. Je m'allonge sur mon lit. Ma seule issue est de rêver. Rêver du passé, du futur. M'éloigner de ce triste présent qui m'empêche de vivre. Je décide de faire un live pour mes fans. C'est mon seul moyen pour garder le contact avec eux.

En débutant le live, je reçois des messages heureux, bienveillant. Il me demandaient comment j'allais. Après une petite discussion, je commence à chanter a cappella. Qu'il est bon d'interragir avec mes fans. Qu'il est bon de rentrer chez soi.

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