Secret.

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Cette histoire est écrite par la plus chère et tendre amie de Louise de Ranty. Avant sa mort, n'ayant point d'héritière femelle, elle a décidé de me confier le secret des de Ranty, à moi Joséphine de Launeray.


Le 20 janvier 1566, Madame de Ranty convoque sa fille aînée Louise dans son bureau. La jeune demoiselle sait que c'est son anniversaire mais ne sait pas ce qui l'attend de l'autre côté des portes en bois ouvragé. Sa robe à corset lui enserre le ventre autant que la peur mais elle avance tête haute en pénétrant dans la pièce. La domestique finit de servir le thé à la grand-mère et s'esquive très vite, refermant délicatement les lourds battants. Louise n'est jamais entrée dans le bureau de sa mère auparavant. Elle découvre ce lieu qui lui paraît immense, avec son imposant bureau qui profite de la lumière provenant des non moins imposantes fenêtres, sur lesquelles pendent de grandes tentures blanches, uniquement présentes pour qu'on ne puisse pas voir l'intérieur de l'extérieur. A droite, se trouve une bibliothèque remplie de livres en cuir reliés de fils d'or et à gauche il y a de la place pour installer un salon de thé. La grand-mère Suzie accueille la jeune fille d'un sourire chaleureux, et Madame de Ranty adresse même un sourire à sa fille. Louise s'assied sur un gros siège en velours moelleux et attend qu'une des deux femmes prenne la parole, en observant le coffre d'ébène et d'or posé sur la table ronde en marbre dur et froid. Sa mère commence à réciter en s’adressant à sa mère :

— Vous en conviendrez, Mère, qu'il s'agit de Louise de Ranty, ma fille aînée. Vous conviendrez aussi qu'elle vient d'atteindre ses 14 ans.

— Bien, continuez, Anita.

— Louise, comme vous le savez, nous sommes une maison matriarcale au défaut de bien d'autres. C'est ainsi car nous gardons un secret qui se dévoile de mères en filles. Dans ce coffre se trouve la raison de votre présence ici, et il ne faudra en parler à personne pas même vos sœurs. Tout est dit, maintenant plus un mot avant que je reprenne moi-même la parole. Est-ce bien compris ?

La jeune fille acquiesce en silence et sa grand-mère lui envoie un sourire fière qu'elle n'ai pipé mot.

Aucun mot n'est donc prononcé à l'ouverture du fameux coffre, et moi-même qui écrit ce texte ne peux, pour l'instant, vous en dévoiler le contenu...

Mme de Ranty se lève et saisit une feuille sur son bureau et la fait lire à sa fille. Le seul fils de la fratrie de Ranty, Henri, qui se trouve délaissé à décidé d'en apprendre plus sur cette mère si absente envers lui. Il est donc collé à la porte, curieux, mais n'y voit goutte, comprenant alors qu'il n'en saura rien. L'après-midi, Louise n'assiste pas aux cours particuliers et, au souper, elle n'est pas présente. Sa mère la fait porter pâle. Anita lance à Suzanne un regard complice, ne remarquant pas l'attention appuyée du garçon et ne sachant pas qu'il en sait plus que les deux femmes ne le voudrait. Il décide alors d'user de son « invisibilité » aux yeux de sa mère pour enquêter de son côté.

Il se glissa hors de la demeure en évitant de croiser des domestiques. Il sait qu’avec un certain angle, malgré n’importe quel rideau, il peut voir à l’intérieur de la pièce. Il cherche longtemps la chambre de l’aînée, sa seule indication c’est que c’est la plus sobre. Ici, au manoir, aucune pièce n’est vraiment sobre. Ne trouvant pas, Henri décide d’attendre le retour de ses sœurs pour trouver la seule chambre inoccupée. L'heure tourne et personne ne rentre dans la chambre à laquelle il est adossé. Le jeune homme se décide à passer à l'action. Il sait comment ouvrir une fenêtre sans la casser, il se dit qu'il ferait un bon voleur, mais regrette de faire partie d'un aussi bonne famille qu'il risquerait de désohonorer... Sans chaussures, c'est quand même moins salissant et discret. Le coffre ouvragé qu'il a apperçu dans le bureau est posé sur le lit, ouvert. A côté, il y a un collier, si sublime qu'il veut le toucher. Les grains du sablier sont étrangement dorés, comme illuminés. Cette aura se dissipe au fur et a mesure que le temps qu'Henri passe à l'observer. Au moment où il le retourne, le sablier en argent l'éblouit et il disparaît. Le bijou précieux tombe par terre et glisse sur le parquet ciré, jusque sous le lit à baldaquin, à l'abri des regards et des mains fureteuses.

à suivre...

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