Petit dérapage

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Il y a des choses qu'on ne prévoit pas dans la vie, c'est comme ça, certaines peuvent être anticipées, d'autres imaginées et d'autres, ça arrive, c'est comme  ça. Un ensemble de choix qui mènent à une situation donnée sans vraiment y prêter attention. Dans mon cas, il y a de fortes chances que ce soit sexuel, vous vous en doutez. Mais là, à cet instant précis, j'essaye de faire de la finesse, d'amener les choses avec poésie et volupté tel un délicat café préparé avec toute l'attention du monde.

Donc, revenons à cette situation improbable mêlant innocence et incrédulité. J'étais la nue, comme Camille, comme Élodie et comme Raphaël. Tout aussi improbable, Camille avec son god ceinture favoris, foulant la bouche grande ouverte d'Élodie d'aller-retour sans grande finesse, manquant de l'étouffer pour le plaisir de cette maitresse au multiple facette.

Il est tout à fait possible aussi que Raphaël se soit retrouvé nu allongé sur le lit avec Élodie quatre pattes au-dessus de lui. Et qu'il pénétrait Élodie, en fait, c'était plus Élodie qui gérait cette partie, lui soumit, il n'avait qu'à attendre sagement. Loin de se plaindre dans cette position, il avait vu dégager sa tête entre les jambes de Camille qui jouait debout du god ceinture dans la bouche d'Élodie.

Et moi, dans tout ça, je me suis retrouvé derrière Élodie, léchant son anus juste au-dessus du sexe de Raphaël. Comme dit plus haut, ce sont des situations qui arrivent comme ça sans vraiment avoir cherché un cheminement précis. Des discussions de-ci de-là lors de soirées

- Oui, je suis une maîtresse qui aime être un peu défoncée, ah, c'est à moi de jouer ?

– Je crois que j'aime la sensation d'être prise, d'avoir une bite ou un sextoy en moi, j'ai le droit de faire ce coup-là ?

-En fait, je crois que je fantasme sur le fait d'être prise par mes trois trous en même temps, mince, je n'ai pas écouté les règles sur l'histoire du déplacement des ressources.

Oui, une Élodie, ç'a zéro filtre et ça parle beaucoup et elle n'écoute pas trop les règles quand je les explique. En même temps, c'est toujours un peu chiant de devoir écouter trente à cinquante minutes de règle intensive.

De file en aiguille, on s'est retrouvé à quatre dans la chambre nue, pour répondre à son fantasme dans un tableau de corps humain des plus organiques. Le plus perturbant pour moi fut la présence de Raphaël, lui est bi donc pas de problème là-dessus. Moi, je suis très hétérocentré, comme dirait Camille.

- Il est cent pour cent minou comme Mathilde, il ne faut pas que ça le gène.

La curiosité, c'est quand même étrange, il y avait cette appréhension phallique autre que le mien fort présent, mais la curiosité de faire un truc bourrin à quatre qui me titillait pas mal aussi l'esprit. Le dilemme fut de courte durée, en mode, allez en avant, on verra bien. Pour des questions de logistique et de taille de membre, Raphaël récupéra la pénétration vaginale, Camille la gorge profonde avec un god ceinture et moi toujours pour des questions de taille la partie sodomie.

Puis réflexion sur la position, la logistique de mise en place, on aurait pu faire un tableau Excel pour ce petit fantasme, mais bon autant éviter au maximum les problèmes foireux une fois tout le monde nu.

Et c'est ainsi que tout le monde a pris sa place et la présence de Raphaël ne me dérangea pas finalement. Sûrement son côté soumis, assez effacé, qui ne répondait qu'aux ordres d'Élodie. Je ne l'aurais pas sucé, mais sa présence finalement ne me dérangea pas. En revanche, ma soumise n'était pas insensible.

-Maitre, j'aimerais le goûter.

-Demande à sa maîtresse l'autorisation.

- Fais-toi plaisir, ma belle. Jouet, assis sur le lit, main dans le dos, jambe bien écartée, Camille a faim.

Les petits dérapages classiques, je suppose, dans ce genre de situation tout à fait normal en somme toute. Pendant cet interlude, Élodie me proposa d'assouvir mon kink en s'allongeant à côté de sons soumis et je ne me fis pas prier pour découvrir son sexe avec mon odorat et ma bouche. Une situation des plus improbables, moi et Camille à genoux, la bouche affairée sur l'entre-jambe de nos deux invités.

Cet interlude passé, Camille enfila son god ceinture, Raphaël fut positionné par Élodie sur le lit, puis elle se positionna à quatre pattes au-dessus avant d'insérer son sexe avec une de ses mains en elle.

– Je vois que la bouche de Camille a été très efficace, vu ta dureté.

Camille se positionna devant Élodie, debout au bord du lit. Écarta les jambes, pour le plaisir de Raphaël, puis saisit la tête d'Élodie.

– Défonce-moi la gorge, ma belle.

Ce qu'elle fit sans grande retenue, la tête d'Élodie bien agrippée entre ses mains.

Et c'est ainsi que je me suis retrouvée la dernière Élodie a lui léché l'anus alors que le sexe de Raphaël la pénétrait juste à côté. Ce n'était pas prévu, mais l'envie m'est passée par la tête. Puis, je pris le tube de lubrifiant, un préservatif avant de sodomiser Élodie.

Voilà un ensemble de décisions et discussions amenant à des situations non prévues. Un puzzle humain de transpiration et de gémissement. Pour éviter les petits problèmes de tire rapide appelés éjaculation précoce, ma soumise et moi avons un peu révisé dans la journée à deux reprises.

Je ne saurais dire si ce sont les années de déconstruction sexuelle avec Camille et notre aspect débridé, mais le contact avec Raphaël finalement ne me gêna pas. Clairement, des années avant, le côté gay m'aurait repoussé à des années lumières. Dans cette position, mes bourses dansaient joyeusement sur le pénis de Raphaël, mais j'étais dans un esprit purement de sexe débridé où tout le monde avait sa place.

Bien sûr, je fus le premier à jouir après un moment tout à fait respectable de pénétration selon les standards. Camille ne se fit pas prier pour prendre ma place avec le god. En me mettant face à Élodie, je vis ses yeux rouges, la bave et son maquillage coulant, je compris que Camille avait pris un grand plaisir à prendre sa bouche. Le marathon de pénétration était lancé, Camille et Raphaël à la tâche durant de longues minutes. Le visage d'Élodie ne pouvant cacher un plaisir certain. Je jouais avec son visage en attendant, tirant ses cheveux, lui mettant des doigts dans la bouche, espérant un retour d'érection. Après bien quinze minutes, Camille suintait de transpiration, j'étais résigné à la non revenue de mon érection.

Quant au détour d'un regard, la culotte d'Élodie au sol m'apparut. Je la pris, l'a mis sous mon nez, pris une grande inspiration et senti ce frémissement d'excitation apparaître. Je dirigeai aussitôt ce début de dureté au fond de la gorge d'Élodie, prenant bien soin de garder le textile souillé d'urine et de mouille sous mon nez pour compléter mon érection. Camille commençait à faiblir, nous échangeons de nouveau nos places. Préservatif et lubrifiant, me voilà de nouveau derrière Élodie et Camille, reprit possession de sa gorge.

Puis les choses peuvent déraper, enfin, je suppose que c'est normal. Un petit écart de bassin malencontreux et le sexe de Raphaël sortit de la chatte d'Élodie sans vraiment le faire exprès. D'une main, Élodie attrapa son sexe, le colla contre le mien et nous étions deux bien serrés à l'enculer.

C'était prévu, non.

Ça me dérangeait, non.

C'était étrange, oui.

Mais il y avait un aspect excitant, purement pornographique. Ça ne durera pas longtemps, car après quelques minutes, elle a retiré nos deux sexes et enlevé le sextoy de sa bouche.

-Je crois que mon excitation a pris le dessus, désolé.

-Ce n'est pas grave, c'était une initiative pas déplaisante.

-Deux, c'est un peu trop pour moi, je me suis sentie pousser des ailes. Dit-elle en rigolant. En tout cas, c'était intense. Mais je vais m'arrêter là, je crois.

Elle s'allongea sur le lit à côté de son soumis, sa poitrine faisant de grands mouvements amples sous l'effet de ses grandes inspirations.

- Pareil, je suis morte, la sodomie, ça tue ! Dit Camille en détachant le harnais de son gode ceinture.

Et voilà comment, dix minutes plus tard, nous étions dans le salon avec des tasses de café quelque peu essoufflées. J'avais gardé la culotte d'Élodie dans ma soucoupe et nous parlions de notre petit jeu pendant bien deux heures. Élodie était assez gênée pour le coup de la double pénétration sans vraiment avoir demandé.

– Tu sais, je crois que Camille et le sm a eu un effet très important sur ma vision du cul. Gay, bi, finalement, une bite en contacte avec une autre bite, c'est juste une pratique dans un jeu global, et ce n'était vraiment pas déplaisant cet aspect destruction de ton cul si tu me permets l'expression.

- Il n'y a pas d'autre mot, je crois, c'était bien ça.

- Après, je n'irais pas sucer ton soumis ou le pénétrer, mais dans ce contexte, ça ne m'a pas gêné.

– Vous ratez quelque chose, Maître, son sexe est délicieux, répondit Camille, le regard plein de sous-entendu.

Des sous-entendus qui ne lessairent pas indifférent Raphaël aux niveaux de l'entre-jambe.

– Excusez-nous, je vais mettre fin au calvaire de mon soumis, depuis le temps, il a le droit à un peu de plaisir.

Cette chambre d'amie, on va la transformer en love room je pense et facturer le lavage des draps !

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