Scéance 1 : Gènes embarras et sourires en coins

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J’ai ouvert la porte d’une main assurée, elle attendait, docile, le regard baissé. Je l’invitai à rentrer d’un geste de la main. Elle se plaça au milieu du salon, ôta sa longue veste, elle ne portait qu’une culotte noire aux fines dentelles, presque transparente, laissant son sexe apparent à mes yeux. Elle se mit à genoux attendant mes consignes sous mon regard strict.

Oh le mensonge, pas bien de mentir.

Quand j’ai ouvert la porte, j’ai bloqué, elle avait mis du maquillage. Première fois que je la vois avec autant d'artifice. Ça m'a convaincu qu'elle voulait vraiment jouer. Elle m’a donné du ‘monsieur’ comme premier mot. À sa voix, j’ai de suite compris que Camille était aussi préparée que moi. Elle essayait d’utiliser une voix douce, mais ce n’était pas du tout son style. J’ai répondu par ‘entre’ d’une manière autoritaire encore moins crédible.

Trentes secondes et c’était déjà super gênant comme situation, Nous somme allés au salon le sourire aux lèvres.

Deuxième tentative de prise de parole ‘Enlève ta veste’ d’un style sec autoritaire... pas plus crédible, elle s’exécuta en se retenant de rire. Elle avait mis une mini robe noire, vraiment mini, des collants, des porte-jarretelles, talons aiguilles. La totale... mais elle n’était pas du tout à l’aise dedans. C’est pour cette raison que je n’avais pas osé mettre un costume. Elle était plus dans un style raffiné, à coup de vêtement de couturier.Un seul de ses tailleurs coûte le prix de toute ma garde-robe.

Retour dans l'action, troisième tentative de prise de parole ‘va me chercher un café’, mode grosse voix pas crédible, avec comme réponse 'oui monsieur' semi doux, étouffé dans un rire.

J’ai essayé des dizaines d'intonations, elle aussi, pour jouer un rôle qu’on ne savait pas faire sous le regard inquisiteur de mon horloge Marsupilami. À chaque monsieur on rigolait, à chaque ordre nos regards se croisaient sourire en coins. Rien ne paraissait naturel, tout était forcé. Même quand je l’ai fessée à quatre pattes sur ma table basse on rigolait. On l’avait déjà fait de maniere spontanée, mais là, le contexte changeait tout. D’ailleurs je ne pense que la table ait été conçue pour ça à l’origine.

Plus on essayait d’être sérieux plus on était ridicule. Ce fut compliqué cette première. Je ne maîtrisais rien, dès que je donnais un ordre, je réfléchissais aux trois prochains pour ne pas laisser de blanc dans l'action. Et il y a le facteur Humain. Entre penser, je vais te faire plein de truc supers hard et le faire en vrai il y a un gouffre (qui a dit porno ?). J'avais ce dilemme : lui donner du plaisir ou être dominant.

Puis on a débriefé une bonne partie de la nuit. En fin de compte tout n’était pas à jeter comme je le pensais. Ne sachant pas vraiment quoi faire de ‘dominant’ au début je l’ai mise en sous vêtement culotte sur les genoux et je l’ai observée en buvant mon café assis. Maintenant imaginez les trois 'oui monsieur' et les trois ordres pour en arriver là. On a beaucoup ri. Mais une fois en place elle m'a dit s’être sentie objet pendant ce court instant, sans acte sexuel à proprement parler. Cette sensation lui a plu. Alors que moi je voulais juste gagner du temps pour trouver quoi faire.

Tu voulais juste regarder, j’ai tout vu j’étais là !

Et sans ce passage, pas sûr qu’on aurait continué.

On a voulu en faire des tonnes, changer de voix, utiliser des monsieur, essayer de créer des situations tellement inhabituelles pour nous que c’était embarrassant. Le fait de discuter sans gêne au vu de la situation nous a permis de vraiment expliquer nos ressentis.

Moi, de la frustration de jamais savoir vraiment quoi faire, quelle direction prendre, j'ai beaucoup trop réfléchi.

Sa réponse m’a surpris, elle m’a parlé d'une de ses facette d'elle que je ne connaissais pas. Elle avait du mal à accepter le fait de se laisser aller. La peur que je la juge qu'elle prenne plaisir à être vue comme un objet. Elle semblait tellement sûre d'elle, insensible au fait d’être jugé, mais elle voulait continuer.

On avait visé beaucoup trop haut, on n’était pas comédiens, pas plus qu’acteur porno. Le rendez-vous était pris pour mercredi d’après.

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