Quand la génétique s'en mêle

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Sachez que les roux constituent presque 10 % de la population irlandaise. C’est un argument de taille pour Térébenthine. Et je sais que c’est en grande partie cet argument qui l’a poussée à venir fouler cette terre d’Irlande. À l’instar du feu orange, il est en effet préférable de s’arrêter devant un roux et de le contempler comme il se doit, c’est-à-dire sous toutes ses coutures. Prendre le temps d’admirer la finesse du cheveu, la frisure de la barbe ou encore la répartition aléatoire des éphélides sur le visage.

Étymologiquement, le terme éphélide vient du grec ancien ephelis qui signifie « tache de rousseur sur la peau », et dans lequel on reconnaît le préfixe « épi- » (« à cause de », « à la suite de ») et le radical « héli- » (hélios, « soleil »). Il peut donc s’interpréter comme un « effet du soleil ».

Voici donc une preuve supplémentaire que le soleil brille en Irlande : qui dit éphélide, dit soleil, mais aussi roux, qui dit roux, dit Irlande, et donc dit soleil. CQFD.

Scientifiquement -attention, information hautement rébarbative -la rousseur se manifeste chez les humains possédant deux exemplaires d'un allèle récessif d'un gène sur le chromosome 16, ce qui provoque une mutation du gène MC1R. Elle est caractérisée par de fortes concentrations du pigment roux phéomélanine et des concentrations assez faibles du pigment sombre eumélanine. La rousseur est le plus souvent associée à une couleur pâle de la peau, une couleur des yeux plus clair (gris ou verts), des taches de rousseur, ainsi qu'une sensibilité aux rayonnements ultraviolets. Bon, vous savez notre secret maintenant.

Alors, comment savoir si un individu est porteur d’un allèle récessif d’un gène sur le chromosome 16 ? En faisant un test ADN peut-être. Cette idée germe dans la tête de Térébenthine. Elle se demande si son attirance incontrôlable pour les roux n’aurait pas à voir avec son propre patrimoine génétique. Faire le test lui apporterait la clé sur sa provenance géographique ancestrale et allez savoir si elle ne serait pas originaire de l’Europe du Nord et de l’Ouest par le plus improbable des hasards ? J’ai ma petite idée à ce sujet, mais je ne dirais rien.

Les quatre muses l’ignorent encore, mais elles viennent d'atterrir dans la ville aux quatorze tribus. Les Quatorze Tribus de Galway sont un groupe de quatorze familles de marchands qui ont dominé la vie politique, commerciale et sociale de la ville de Galway en Irlande, depuis le milieu du xIIIe siècle jusqu'à la fin du xIxe siècle. Il s'agissait des familles Athy, Blake, Bodkin, Browne, D'Arcy, Deane, Font, French, Joyce, Kirwan, Lynch, Martin, Morris and Skerritt.

Oui, vous avez bien lu "French", il y a du sang anglo-normand là-dessous, c’est à peu près certain. Térébenthine est toute émoustillée, car elle a du sang normand qui coule dans ses veines et se sent déjà un peu entourée des siens. Les descendants de ces tribus mélangées aux autochtones devraient avoir donné naturellement des hordes de rouquemoutes, non ?

Ce n’est qu’en rêve pour l’instant que Térébenthine peut les rencontrer, perchée sur son lit superposé. En fermant les yeux, elle les imagine déjà encore plus beaux que le prince Harry et en voit déjà des ribambelles plein les rues. La nuit s’achève, plutôt brève. Elle comprend alors qu’il faut aller à leur rencontre.

“Abracadaroux”, je vais lui montrer du poil de carotte.

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