Minou

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Le silence n'était pourtant pas sourd alors que la brune remuait avec lenteur ses courbes, jouant sciemment et avec malice du reflet de la vitre et de ce que le garde du corps pourrait voir. L'atmosphère intimiste et feutrée respirait le trouble, elle savait qu'elle avait réussit à élever du désir, désir qui au tambour des cœurs résonnants s'éveillait. Elle aimait le moment, le sentiment de tenir les rennes et ce sourire en coin ne quittait pas ses lèvres rosées. L'homme regarde en reflet, elle le sait car elle le sent, elle l'a désiré, elle a poussé la malice au point de jouer de son intérieur et il est impossible que le regard masculin ne se soit pas posé sur la vue indirecte et délicieuse qu'elle lui offre. Le quadragénaire est le vice en lui même et il lui a prouvé, comme à ce moment, peu après leur rencontre où en tête à tête il avait soulevé ses haillons et lui avait proposé de se saisir de l'entre-jambe, lui en offrant ainsi tout un aperçus. Et le Vice l'anime et elle joue, parfois, à faire rompre la digue.

Le dos cambré accueille la longue crinière qui, se relâchant, effleure la peau d’albâtre et un frisson fait perler la peau de la jeune femme. Vers les poutres de la chaumière les mains se portent et son corps s'étire, sur pointes des pieds et la croupe dans le mouvement, se rehausse. La partie charnue est marquée, de son coté gauche par le fer rouge. Geste fou du fiancé déchu qui un jour de Décembre 1462 a déposé sa marque par les trois premières lettre de son prénom. La brune ne prête pourtant plus attention au marquage, qui fait partie intégrante de sa vie. Elle vit avec et a appris à s'en accommoder, elle porte au quotidien la brulure, arrive parfois à n'y prêter même plus attention.

Alors la lune se dirige, s'abaisse et le tas de vêtement est ramassé, saisit avec douceur. L'esprit de la brune vagabonde à des activités bien moins responsables que la paperasse qui accompagne ces journées. Retour vers la table.

Mais je ne joue à rien voyons...

Elle ne fit même pas mine de se revêtir, l'envie n'étant pas présente en elle et les azurs, alors que les habits trouvaient place dans un coin de la table, revinrent au mystérieux écrit du garde du corps. La signification des vers ne lui était pas apparue comme par enchantement, seulement un seul et unique mot, celui de "flamme" avait soudainement pris un tout autre sens pour Minou qui se penchait à en frôler les monts au bois et se saisissait de la plume. Culottée et en toute et belle nudité, Minou se permettait d'ajouter des vers.

... Mais à défaut de s'en sauver, s'en échapper
Ne pourrions-nous pas seulement y plonger?
Y brûler nos corps, nous y étreindre
Et dans l’Océan de braises, nous éteindre? ...

Une naissance ardente en ces entrailles et la Maire mordillait le bout de la plume.

Parfois il est bon de prendre son temps vous savez, comme le baigneur faisant lentement sa remontée...

Un geste de la tête, celle-ci tournée et le regard croisait furtivement celui du garde dans le reflet de la vitre. Elle souriait, d'un sourire concupiscent.

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