Chapitre 3 - Week-end culturel et sensuel (26)

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Dimanche 26 juillet 1964, en voiture entre Kesswil et Brienz

— Je te prends à témoin, dit Koen à Frédéric, je suis contraint et forcé de bander.

— Je te plains… Tu es assez grand pour dire non si tu n’es pas d’accord, on va s’arrêter et je prendrai ta place.

— Euh… non, ce serait trop compliqué.

— Alors tais-toi et jouis sans juter comme l’a dit Krishna ce matin.

Koen se tut et se laissa faire, Stefan avait ouvert la ceinture, baissé le slip et sorti le membre dressé pour le masser. Peter caressait la poitrine. Les deux apprentis durent branler Koen assez longtemps, finalement il ne put pas se retenir d’éjaculer sur son ventre dénudé, des jets peu puissants car il avait épuisé ses réserves. Frédéric lui tendit des kleenex, il y en avait toujours une boîte dans la voiture.

Koen se vengea immédiatement en branlant ses voisins qui n’attendaient que ça. Peter lui demanda :

— Tu préfères ma bite ou celle de Stefan ?

— Pourquoi ? Elles se ressemblent.

— Stefan est circoncis.

— Pour ça ? Je n’ai pas de préférences.

— Ou tu ne veux pas le dire pour ne vexer personne, fit Frédéric.

— Ce matin on discutait de ça pendant que Martin massait mon ami, continua Peter, et plusieurs personnes ont dit que les bites circoncises étaient plus belles.

— Tous les goûts sont dans la nature.

— Je me demande si je ne devrais pas le faire.

— Rien ne presse, dit Stefan, prends ton temps pour réfléchir, c’est irréversible.

— Oui, dit Frédéric, attends que Koen ait fini ses études, il t’opérera lui-même.

— Bonne idée, dit Peter, j’aurai encore quelques années pour y songer.

— Sinon, je peux le faire tout de suite avec mon couteau suisse, proposa Koen.

— Dites, les gars, fit Urbain, je ne suis pas d’accord, c’est moi qui devrais nettoyer les sièges, ce sera déjà assez sale avec le foutre.

— Je plaisantais, dit Koen.

— Heureusement que tu le précises, tu serais capable de tout, fit Frédéric.

Peter et Stefan jouirent en même temps, ne permettant pas à Koen de se faire une idée sur la sensibilité différente de leurs glands.

Ils s’arrêtèrent pour se désaltérer sur la terrasse d’un restaurant. Peter téléphona à Christoph, l’armailli, pour lui dire à quelle heure il arriverait.

Dimanche 26 juillet 1964, près de Brienz, au bas du chemin qui mène à Ried

Christoph attendait avec sa jeep pour conduire son apprenti au chalet. Urbain se gara à côté, tous descendirent. Peter présenta son maître d’apprentissage à ceux qui ne le connaissaient pas. Urbain demanda à voir le moteur de la jeep qui avait fait la deuxième guerre. Christoph l’entretenait amoureusement et ne l’utilisait que rarement.

Stefan et Peter s’éclipsèrent et se dissimulèrent derrière un bosquet pour s’embrasser. Christoph dit :

— Franz avait raison, il avait deviné que ces deux s’entendraient bien. J’espère que Stefan n’est plus vierge.

— Je pense qu’il ne l’est plus, fit Frédéric, je n’ai pas assisté.

— Cela me rassure, il devenait trop insistant, il aurait aimé que je le dépucèle. Je suis d’accord de me branler avec mes apprentis et de parler de cul pendant les longues soirées d’été, mais pas plus.

— C’est émouvant de les voir, dit Koen.

— Toi, ému ? fit Frédéric. Qu’est-ce qu’il t’arrive ?

— C’est beau la jeunesse, deux êtres qui s’aiment.

— Je te rappelle que tu as le même âge qu’eux et que… tu as aussi quelqu’un qui t’aime.

— Oui, mais nous deux c’est pas pareil, nous sommes plus mûrs, et nous avons de grandes tâches à accomplir.

— En somme, ta carrière sera plus importante que moi.

— On en reparlera un autre jour.

Frédéric prit Koen dans ses bras et lui roula une pelle.

— C’est beau la jeunesse, quatre êtres qui s’aiment, fit Christoph en riant.

— Ça leur passera, fit Urbain. On va continuer, je dois encore rentrer à Lausanne ce soir.

Dimanche 26 juillet 1964, Zweilütschinen

Urbain demanda à Stefan s’il pouvait se rendre en voiture jusqu’à la ferme de ses parents, l’apprenti lui répondit que c’était possible s’il n’avait pas peur de la salir avec les beuses. Urbain n’avait rien d’autre à faire les jours suivants, il aurait le temps de la laver.

Les parents de Stefan sortirent à leur arrivée. Son père discuta avec le chauffeur et voulut voir le moteur de la Mercedes. Stefan présenta ses amis à sa mère.

— Il été sage ? demanda-t-elle. Il a bien cuisiné ?

— Très sage, dit Frédéric, et les tartes étaient excellentes.

— Je me faisais du souci, car dans ces réunions il peut y avoir des filles nubiles, je ne voudrais pas que mon fils… vous me comprenez.

— Je vous rassure, Madame, dit Koen, il n’y avait pas de filles.

— Pas de filles ? s’étonna la mère.

— Koen voulait dire pas de filles dans le dortoir, précisa Frédéric.

— Un dortoir ? Il s’est déshabillé devant tout le monde ? Mon Stefan est devenu si pudique, il n’aime plus se laver nu à la cuisine.

— Maman, s’il te plaît, cela ne les regarde pas, fit Stefan.

— Nous nous sommes même baignés nus dans le lac, dit Koen.

— Nus ? Tu aurais dû prendre ton maillot de bain.

— Maman, tu sais bien que je prenais des douches à la piscine avec mes camarades et que j’ai déjà vu des… des zizis.

— Oui, c’est vrai. Vous restez pour souper ?

— Merci, fit Frédéric, ce ne sera pas possible, nous nous sommes attendus à l’école.

— J’insiste, je ferai quelque chose de simple, des rösti au lard.

— Maman, le cuisinier n’aime pas quand les élèves annoncés ne sont pas là, il faut donner la nourriture aux cochons.

— C’est juste, vous viendrez un autre jour ?

— C’est promis, Madame, dit Frédéric.

— Maman, il faudra que j’invite aussi Peter ce jour-là.

— C’est qui ce Peter ?

— Un apprenti fromager qui habite Hasliberg et qui travaille à Brienz. Il chante très bien.

Le père les interrompit, il avait une bouteille d’eau-de-vie de pomme et des verres sur un plateau. Ils ne purent pas refuser de trinquer, à part Urbain. La mère alla chercher des bricelets salés faits maison. Stefan expliqua :

— Je vais aller avec Peter visiter l’Expo 64 à Lausanne le 1er août, Frédéric nous invite à passer la nuit chez lui.

— Merci beaucoup, Monsieur de Goumoëns, dit la mère, c’est bien que mon fils ait un ami et qu’il sorte, il est trop casanier. Et avec un homme je n’ai pas de soucis, vous voyez ce que je veux dire.

— De rien, vous pouvez m’appeler par mon prénom, Frédéric, ce sera plus simple.

Koen et Frédéric remontèrent ensuite dans la voiture et s’assirent à l’arrière. Frédéric demanda :

— Tu me racontes ce que tu as fais avec Hyacinthe lors de sa visite chez toi aux Pays-Bas ?

— On a joué au train électrique.

— Ça c’est la version pour les petites filles modèles, j’aimerais la version pour les grands garçons vicieux.

— On a joué… au docteur.

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