Gérer son enfant seul

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Deux jours plus tard, Grégory ramena son fils chez lui et testa les aménagements concoctés avec son beau-frère et sa sœur.

— Eh bien mon bébé, nous y voilà ! Tu es chez toi !

Le nourrisson lui répondit en se mettant à pleurer, il faut dire qu’il avait été un peu bousculé depuis sa sortie d’hôpital ; Grégory avait eu quelques difficultés à placer le couffin en place avant, tout seul, mais il avait décidé de ne pas demander d’aide, il voulait prouver, se prouver, qu’il était capable d’y arriver seul.

— Tu as faim mon petit poulet ?

Comme Nathan continua à pleurer, collé à son père dans le porte-bébé que lui avait conseillé sa sœur, Grégory roula jusque dans la cuisine et prépara un biberon.

Nathan l’engloutit rapidement et se calma, bercé par Grégory. Le nourrisson garda les yeux ouverts en fixant son père et tendant l’une de ses mains vers lui.

Grégory lui caressa sa petite main, Nathan attrapa son doigt. Grégory sourit

— Je suis heureux que tu sois là Nathan, nous t’avons tellement attendu ta maman et moi.

La journée se passa rapidement, Grégory s’essaya à tout ce qu’il pouvait effectuer avec ou sans son enfant dans ses bras. Finalement, il se prépara à aller dormir en même temps que son fils ; il était épuisé, les évènements de ces derniers jours l’avaient vidé.

Une fois préparé, il passa de sa chaise à son lit, en portant Nathan dans le porte-bébé souple.

— Ça, c’est vraiment un super achat de Valentine, hein mon poulet ! Ta tante a eu une excellente idée ; j’ai juste à l’accrocher au ciel de lit et à le reprendre et t’embarquer pour changer ta couche ou te donner le bibi.

Il se hissa dans son lit et prépara le lit de Nathan que Sébastien avait accroché au lit du couple.

— Alors petit bout, est-ce que tu comptes t’endormir avant moi ? Viens-la, que je te berce.

Tout en le berçant, il continua à discuter avec son fils,

— Et demain, on retourne voir ta maman, la femme que j’aime. Tu lui manques, tu sais, elle préférerait être avec toi tout le temps, mais elle est encore trop faible, elle a failli mourir, tu sais. Moi, j’ai eu peur de ça mon petit poulet…

Il caressa la joue de Nathan qui sembla boire ses paroles et continua,

— Tu sais, je vais l’épouser ta maman… Je vais lui demander si elle accepte de devenir ma femme, dès qu’elle reviendra à la maison.

Nathan finit par s’endormir, Grégory le déposa délicatement dans son lit et le borda. Il resta encore un bon moment à le regarder dormir puis s’enfonça, lui aussi dans le sommeil.

***

Après quelques jours, Grégory et Nathan trouvèrent une vitesse de croisière, il en fut fier et en fit part à Françoise à chaque fois qu’il la visita.

Françoise en était à la fois contente, mais aussi frustrée ; les heures de visites étant limitées, elle avait l’impression de ne pas avoir le temps de connaître son fils.

— Je le vois si peu, Greg… J’ai l’impression qu’il ne me reconnaît pas.

— Mais oui, il te reconnaît, Fran, ne t’inquiète pas.

— Je t’envie Greg, j’envie tous les moments que tu passes avec lui… Quand tu me racontes comment tu le berces le soir, j’en ai mal au ventre Greg.

Un peu perdu, Greg lui demanda,

— Mais, qu’est-ce qu’il se passe Françoise ?

Il la vit avec des yeux pleins de larmes, elle finit par souffler,

— Je suis triste, continuellement triste Greg… Je me dis que c’est le baby-blues, mais c’est tout le temps… Valentine m’a conseillé de voir un psy… Je ne sais pas, je ne veux pas que cela se sache Greg.

— Fran, tu as failli mourir, tu as failli perdre ton utérus, tu t’es presque vidée de ton sang… Et tu as survécu à tout ça, parles-en Fran, il ne faut pas que tu gardes tout cela à l’intérieur de toi.

Elle le regarda avec un demi-sourire et lui dit,

— On dirait Val qui parle là…

— Oui, c’est ma sœur, ton amie… Suis ses conseils !

— Je vais prendre un rendez-vous avant de rentrer… Normalement, je pourrai sortir dans deux jours.

Il lui sourit,

— Fais-le Fran, et dans deux jours, je te prépare un bon repas pour ton retour.

— Oh oui, je crois que cela m’aidera aussi à me requinquer ! Mon père a proposé de me ramener en voiture, je vais lui dire que je suis d’accord, comme ça, tu pourras rester à la maison avec Nathan pour m’attendre.

— Faisons comme ça ma poulette !

Elle sourit plus franchement et lui glissa,

— C’est une poulette anémique que tu vas retrouver mon petit Greg…

— Je sais, mais je compte faire tout mon possible pour t’aider à aller mieux.

Assise à côté de lui, elle posa sa tête sur son épaule et soupira. Nathan dormait dans ses bras, il semblait paisible.

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