Avant-propos: Ces monstres parmi nous

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Dans notre monde moderne nous côtoyons des personnes qui, en apparence, sont incapables de faire le moindre mal à qui que ce soit. Bien sûr certains sont colériques et insultants. Beaucoup sont insupportablement agressifs mais se taisent face à plus violent qu'eux. Tels des chiens aboyant derrière un grillage, leurs revendications s'arrêtent aux mots et ne dépassent pas les actes. Crier et s'agiter devant un caissier ou un passant inoffensif semble être leur limite acceptable pour décharger l'animosité accumulée au cours d'une journée de travail où ils ont dû subir, impuissants, les reproches de leur patron énervé.

La colère, la haine, la peur, l'incompréhension sont ces émotions primitives difficiles à contrôler pour les plus médiocres d'entre nous qui alimentent un comportement potentiellement violent. La question est de déterminer, pour les personnes normales ce qui nous empêche de passer à l'acte. La peur de se mesurer phsyiquement à l'autre et de se faire casser la gueule, la conscience de notre propre faiblesse, la peur d'être jugé, de se retrouver en prison, de faire quelque chose de mal, d'enfreindre la religion pour ceux qui en ont une. Ou peut-être la peur de décevoir nos proches, nos parents qui nous ont éduqués pour que l'on se comporte de façon sociable. Il y a beaucoup de limites, de freins, d'inhibitions que certains ont et que d'autres n'ont pas.

S'il n'y avait pas toutes ces lois, je me demande s'il y aurait plus de meurtres? Est-ce que certains parmi nous ont l'âme d'un meurtrier mais sont obligés de faire comme tout le monde et de rester dans les rangs? Qu'est ce qui sépare le meurtrier de cette personne profondément bonne qui même si elle est en colère, même si l'autre représente un obstacle et une frustration, refusera de lui faire du mal parce que blesser les autres lui est inconcevable? Que le simple fait de voir les autres souffrir l'oblige à baisser les armes, à mettre de côté sa colère et son ressentiment pour leur venir en aide?

Que se cache t-il dans nos cerveaux malades? Le calme et la gentillesse sont-ils innés ou acquis? Peut-on transformer un être en machine à tuer? Naît-on tueur en série ou le devient t-on? Ce sont les gênes? L'éducation? La morale et la religion? La violence subie dans l'enfance? Les jeux vidéos violents peut-être? (Il est vrai que Vlad l'empalleur était connu pour être un terrible joueur de Call of Duty, Jack l'éventreur jouait à GTA et Attila le Hun à Starcraft) Une combinaison de tout? Bon sang! Tant d'interrogations et aucune réponse facile.

Nous avons la chance de vivre en temps de paix, notre époque depuis quelques décénies est bien moins violente qu'autrefois où règnaient génocides et guerres moyennageuses. Malgré tout, la violence existe toujours, car elle fait partie de nous. Nous sommes des prédateurs, nous pouvons être malfaisants. La violence peut prendre différentes formes: physique, verbale, psychologique, économique, sociale, sexuelle... Elle est un outil pour arriver à nos fins. Nous nous refusons pour la plupart à l'employer, mais malgré nous, parfois, nous faisons usage de violence verbale, de manipulation et de chantage pour obtenir ce que nous voulons ou sortir d'une situation difficile. La violence est inscrite dans nos gènes, elle fait partie de notre espèce, bien que certains individus semblent mieux prédisposés à la produire.

Malgré tout, nous sommes bien chanceux de vivre à une époque où peu d'entre nous peuvent se plaindre d'avoir vu une personne se faire tuer sauvagement. Il nous en arrive d'oublier que celà peut arriver, qu'il y a parmi nous des meurtriers potentiels. Il nous semble inconcevable de se faire violer ou tuer à un moment donné dans notre vie, si bien que quand celà nous arrive, nous n'arrivons par à y croire, nous restons plantés là, sidérés par la scène qui se déroule sous nos yeux.

Pourtant de tels évenements arrivent tous les jours, c'est une grande loterie et avec un peu de chance, ni moi, ni vous ne serons exposés à ces évenements extrêmes. La seule experience que nous en auront seront des films et séries de mauvais goût et pour les plus détraqués des vidéos d'exécutions sur internet.

Pour que la personne ordinaire se mette à tuer son prochain: il faut des circonstances exceptionnelles: un mari violent, fou de rage et lâche qui bat sa femme à mort en portant le coup de trop. La dispute à l'exterieur d'un bar qui tourne mal. Les règlements de compte entre délinquants qui arrivent au point culminant de la violence. Un meurtre pour une histoire d'adultère, de tromperie, de dettes, de dispute. Le soldat qui défend sa patrie. Le terroriste qui croit pouvoir défendre sa foi en se suicidant en emportant avec lui quelques malheureux. Le malheureux qui se fait cambrioler, tire pour se défendre, puis se laisse entrainer et poursuit ses agresseurs pour les exécuter dans la rue. Chercher à comprendre pourquoi l'on tue n'est pas excuser. A quel moment peut-on d'ailleurs excuser un meurtre? A quel moment décide t-on qu'une personne mérite de mourir? Et qu'un tueur n'avait pas le choix?

Avez-vous déjà entendu parler des schizophrènes? Ces patients qui entendent des voix? La plupart sont inoffensifs et sont bien plus souvent victimes que bourreaux. La majorité sont terriblement vulnérables et finissent par se suicider. Mais dans de rares cas leurs voix les poussent à tuer. Certains ont des délires paranoiaques et pensent être poursuivis par des extra-terrestres, ils peuvent alors se mettre à tirer sur un policier qui ressemblait quand même terriblement à un reptilien.

Pensez ce que vous voulez, mais les morts engendrées par les malades mentaux sont la faute de notre système de santé défaillant et notre société capitaliste. Les cinglés sont des catastrophes naturelles, ils tuent parce qu'on les laisse faire. A t-on déjà condamné à mort une tornade ou un incendie?

Il y a de façon plus rare (heureusement) des individus d'une toute autre trempe. vous les avez sans doute vus dans toute sortes de séries, films et livres. Ils portent le doux nom de serial killers et sont décrits comme les pires monstres. Ils ne sont pas fous, ils sont conscients du mal qu'ils font mais sont totalement dénués d'empathie. Ils sont pourtant capables de comprendre les sentiments de détresse des autres et les retournent contre eux: c'est l'empathie froide. Par contre ils ne ressentent pas leur peur. Mais le fait qu'il puissent comprendre le mal qu'ils font les rend totalement coupables et responsables. Il n'ont pas cette chose que nous possédons et qui nous empêche de plonger notre couteau dans le corps tendre d'un semblable, rien que le fait de penser à l'exécution de cet acte nous rebute. Pas eux...

Nous avons tous connu un patron sans pitié ou un proche si implaccables que l'on se demande s'ils sont capables d'empathie et si on leur donnerait l'occasion, commettraient-ils l'irréparable?

Qui sont les monstres parmi nous?! Qu'ils se dénoncent!

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