Chapitre 19, partie 1 :

14 minutes de lecture

Will Marx :

— Il s'en veut énormément, répété-je pour la troisième fois.

J'avise Médérick manier sa hache avec hargne. Je le soupçonne de se tuer à la tâche pour détendre ses nerfs, puisque ses enfant ont déjà rentrés une tonne de bois dans le chalet la veille. Un frisson me traverse en le voyant se déchaîner avec cette potentielle arme bien trop aiguisée. Il est en colère et je le comprends parfaitement.

Ce qu'a fait Angelo est très grave et je dois admettre que je suis soulagé qu'il ne nous ait pas mis dehors en pleine nuit.

— Je ne veux rien entendre, crache-t-il, essoufflé.

— Esmée est entrée dans la chambre à moitié nue pour se faufiler dans son lit, le défends-je.

Il laisse tomber sa hache contre le sol et se tourne vers moi en me zieutant méchamment.

— Et d'après toi c'est une raison valable pour étrangler ma fille ?

— Non. Bien sûr que non, mais Angelo est... à prendre avec des pincettes.

— Et qu'est-ce que ça signifie ? grogne-t-il en fronçant les sourcils d'agacement.

— Il est spécial, enfin je veux dire... facilement irritable.

— Ça ne justifie toujours pas son geste. Vous partez maintenant !

Il se détourne et reprend sa tâche en récupérant son outil sur le sol.

Ce n'est pas possible de partir dans l'immédiat, ça le pourrait si nous traversions la ville en voiture mais Médérick refuse que Mike nous y amène. Je peux comprendre, il est père de famille et sa fille s'est faite agresser par un type qu'il a recueilli dans l'unique but de ne pas le laisser mourir dehors. Sa réaction est tout à fait légitime, mais nous n'arriverons jamais à rejoindre la gare routière seuls et je n'ai pas de liquidité sur moi pour payer un taxi.

— Il est malade, lâché-je finalement, honteux de me servir de ses troubles mentaux pour alléger la sentence.

S'il m'entendait parler à cet instant, je pense qu'il me haïrait du plus profond de son âme abîmée. J'avance rapidement et me positionne devant le vétérinaire, ne le laissant pas la place pour abattre sa hache et couper son bois.

— Angelo est malade, répète-je pour être certain qu'il ait compris.

Son visage se crispe, il semble réfléchir avant de soupirer bruyamment.

— Développe.

— Il est... bipolaire. Il prend un traitement, mais il est en sous-dosage depuis quelques jours. On ne savait pas combien de temps on allait rester coincé ici alors il a allégé sa prise de médicaments pour être sûr d'en avoir le plus longtemps possible.

Il me fixe pendant quelques secondes, le visage impassible comme s'il ne ressentait rien, puis une triste lueur apparaît dans son regard.

— Et toutes les marques sur ses bras ?

— Il se fait du mal pour essayer de garder la tête hors de l'eau, enfin je crois. Il est froid et distant, c'est vrai qu'il peut paraître bizarre mais il n'est pas vraiment mauvais. Je crois qu'il a juste besoin d'attention mais qu'il ne se laisse pas atteindre par peur qu'il se produise le même genre de scènes que la nuit dernière.

Médérick se pince le nez, puis se frotte les yeux.

— J'aurais aimé savoir ça dès le départ, confesse-t-il. Ça m'aurait permis de prévenir mes enfants et de faire en sorte qu'ils ne lui causent aucun problème émotionnel.

— Je sais, on aurait dû vous en parler mais il est très pudique vis-à-vis de ça. Il le vit mal et ne va pas bien du tout.

J'inspire un grand coup et prends mon courage à deux mains pour continuer.

— Il n'était pas lui-même. Je vous avoue que je ne sais pas vraiment comment cela se passe quand il est dans une phase maniaque, même si on en a eu un petit aperçu avec votre fille. Mais en revanche ce que je sais c'est qu'il s'en veut énormément. Il n'est pas toujours conscient de ce qu'il fait.

— As-tu déjà été témoin de ce genre de crises ?

— Il m'a fait une crise hallucinatoire une fois, avoué-je sans pour autant préciser que l'alcool en était le responsable. Il était agité et imaginait que des hommes lui voulaient du mal. Il s'est réveillé quand il m'a mis un coup sans le vouloir.

— Il a étranglé ma fille, répète-t-il encore comme si j'étais susceptible de l'oublier.

— Je le sais, soupiré-je. Mais elle va bien...

— Parce que tu l'as arrêté ! C'est un danger, même pour toi. Peu importe la relation que vous avez tous les deux, il pourrait te faire du mal.

Relation...

Ce mot me laisse un goût amer dans la bouche. Nous n'en avons aucune, bien que l'idée ne me déplairait peut-être pas finalement. Mais il ne faut pas oublier que malgré ce qu'il me fait ressentir, je suis encore en couple avec Marianna. Ce que je fais est ignoble. Je la trompe et ne me sens même pas désolé pour elle, juste un peu troublé que ce soit avec Angelo DeNil.

— On s'est déjà fait du mal... soufflé-je en baissant la tête.

Ce n'est pas à la violence que je fais référence, mais à ce qu'on s'est accordé sans même penser à ce qu'il pourrait advenir de nous une fois entre les murs du lycée. Je ne veux pas qu'il m'ignore et ne veux pas non plus l'ignorer, mais j'ai déjà pris conscience que lorsque DeNil veut quelque chose il finit par l'avoir, d'une manière ou d'une autre. La preuve étant que j'ai succombé à ses demandes alors que je m'étais fermement opposé à elles à la base.

— Il va te détruire, continue Médérick. Une personne telle qu'Angelo finit toujours par tuer émotionnellement son entourage.

Je l'observe en fronçant les sourcils. Il a l'air si sûr de ce qu'il dit, si perturbé que j'ai l'étrange impression qu'il sait de quoi il parle.

— Vous parlez en connaissance de causes ?

Il se pince le nez et secoue la tête, comme pour éloigner des souvenirs qu'il ne veut pas revivre.

— Crois-moi, ça finira sûrement très mal. Si ce n'est pas toi qui fini à terre alors ce sera lui et la conclusion sera la même parce qu'il t'entraînera dans sa chute.

— Nous sommes amis, ressens-je le besoin de préciser.

— J'ignore ce que vous êtes, mais vous n'êtes sûrement pas des amis.

Je reste muet face à sa repartie, je ne sais tout bonnement pas quoi dire. Il me sourit tristement, comme s'il savait déjà comment tout cela allait se terminer. Comme s'il avait déjà vu ma chute avant même que je puisse me l'imaginer.

Est-ce que ça me fait peur ?

Atrocement.

Est-ce que je vais laisser tomber Angelo pour autant ?

Absolument pas.

Il se gratte la barbe et je peux apercevoir ses épaules se relâcher. Il soupire bruyamment, se penche pour ramasser le bois qu'il vient de couper et alors qu'il s'éloigne il lâche :

— Vous partez aujourd'hui. Mike vous déposera à la gare après le déjeuner, mais à condition que je ne vois pas ton copain d'ici là.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'il a déjà disparu à l'intérieur du chalet. Je me sens soulagé, c'est une légère pression en moins...

Lorsque j'entre dans la chambre pour rejoindre DeNil, je le trouve assis sur le lit. La tête cachée entre ses mains et les coudes sur les genoux. Ses ondulations blondes tombent vers le bas et semblent interminables vues de l'entrée de la pièce.

Je prends place sur le matelas, en silence et je patiente. J'ignore ce que j'attends, peut-être une réaction de sa part, un mouvement, un bruit, un mot. Il est si tendu que je peux voir les muscles de son dos bandés sous son tee-shirt, identiques à ceux de ses bras. Je pense même qu'il doit souffrir d'être si crispé.

À mon réveil, il n'était plus contre moi, il était même à l'opposé. Comme s'il voulait maintenir une distance entre nous, distance qu'on a déjà brisé plus d'une fois. Comme s'il voulait me faire comprendre que notre petite parenthèse était refermée. J'ai observé son carnet reposer sur la couverture pendant de longues minutes et j'ai compris qu'il avait couché sur papier sûrement tous ses tourments.

Il ne m'a adressé que quelques mots, trois à tout casser et cela depuis deux heures que nous sommes éveillés. Je me suis contenté de garder l'écart qu'il avait mis entre nous, je ne l'ai pas trop l'approcher pour ne pas le brusquer.

J'aimerais pouvoir entendre ce qu'il se passe dans sa tête, et par la même occasion comprendre ce qu'il se trame dans la mienne. Pourquoi j'ai le cœur qui bat si vite en étant près de lui, alors qu'il ne me parle pas, ne me regarde pas ?

— J'ai tout fait foirer, murmure-t-il après plusieurs minutes de silence.

Je sursaute, je n'étais pas préparé à ce que sa voix cassée brise la tranquillité étouffante de la chambre.

— Non, tu n'as rien fait foirer. Même si c'était un peu brutal comme manière d'agir, il fallait bien remettre Esmée à sa place. C'est une peste.

Ses doigts passent de son visage à ses cheveux pour les tirer par poignées.

— À cause de moi tu vas devoir partir alors que ta cheville est encore beaucoup trop sensible.

— Ça va, regarde, dis-je en tendant la jambe pour faire aller mon pied dans tous les sens.

Je serre discrètement les dents, refoulant la douleur. Je fais tout pour qu'il croie en mes propos.

— Tu me prends vraiment pour un con, Will, souffle-t-il en tournant le menton dans ma direction.

— Pas du tout, réponds-je sur le même ton.

— Ça ne peut pas aller, tu as la peau perforée, se lamente-t-il.

— Et toi un trou dans le tibia et la quasi-totalité de ton corps en lambeaux !

Il penche la tête et me fixe un moment en fronçant les sourcils.

— C'est quoi le délire, étaler nos bobos pour savoir qui souffre le plus ? demande-t-il froidement.

Je baisse la tête en haussant les épaules. Ce n'est pas moi qui ai abordé ce sujet...

— J'ai bien peur de ne pas pouvoir jouer à ce jeu, murmuré-je la gorge serrée. Toutes mes faiblesses sembleraient insignifiantes à côté des tiennes.

— On a tous nos démons, et on les gère chacun à notre façon. C'est pas possible de dire qu'un tel a mal plus qu'un autre alors que nous n'encaissons pas les choses de la même façon.

C'est sûrement la chose la plus sensée que j'ai entendu sortir de sa bouche.

— Ce n'est pas comparable, Marx, reprend-il. Je suis habitué à vivre avec toutes ces blessures. Je me les impose et ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Toi tu t'es accidentellement fait mal au pied et je ne veux pas que tu souffres en étant obligé de partir aujourd'hui parce que je suis déviant.

— Tu n'es pas déviant, tu es malade, Angelo. Arrête de penser que tout ça est ta faute.

Il ricane puis se laisse tomber dos contre le matelas. Je l'imite et nous observons le plafond. Mon genou frôle le sien, ou alors peut-être que c'est le sien qui vient à la rencontre du mien mais aucun de nous ne s'oppose à ce contact.

— Mike va nous déposer à gare en début d'après-midi, l'informé-je après un court silence.

— Qu'as-tu bien pu lui sortir au vieux pour qu'il ne me dégage pas avec un coup de pied au cul ?

Je me racle la gorge, mal à l'aise. Je pense qu'il me couperait la langue s'il savait que j'ai parlé de sa maladie mentale.

— Pas grand-chose, que tu étais désolé.

Il tourne la tête vers moi, ses cheveux s'étalent sur le lit en un petit nuage blond. Je sens sa respiration ricocher contre ma peau.

— Ça a suffi ? s'étonne-t-il.

— Oui, au bout de la trente-neuvième fois.

Il pouffe de rire et un sourire apparaît au coin de ses lèvres. Il regarde à nouveau le plafond alors que je le fixe encore, obnubilé par les taches de rousseurs qui parsèment sa peau.

— Je n'aurais pas survécu sans toi, Marx, dit-il sincèrement.

— Sûrement que si.

— Je ne crois pas, je me serais laissé mourir.

Je ferme brièvement les yeux, tente d'encaisser le pincement de mon cœur en entendant pour la énième fois ces mots. C'est dingue, chaque fois qu'il les répète c'est toujours plus douloureux.

— Si je n'avais pas été avec toi, tu aurais sûrement continué avec Judas ou Brandon.

— Je me serais pendu après une minute en leur compagnie.

— Ce n'est pas ce que tu as fait avec moi, pourtant tu ne m'aimais pas.

Ses billes brunes rencontrent les miennes une fois de plus, un air amusé enjolive ses traits fins.

— Qui te dit que ça a changé ?

— De quoi ?

— Tu as dit : tu ne m'aimais pas. Comment peux-tu savoir si c'est différent désormais ?

J'observe son visage, détaille chaque recoin, ses sourcils broussailleux et clairs qui sont légèrement haussés, la cicatrice que lui a laissé l'entaille sur ses lèvres pleines et rosées.

— En fait, je n'en sais rien, avoué-je finalement.

— Tu as raison..., souffle-t-il.

— À quel sujet ?

— Je ne me suis pas pendu, bien que je voulais que tu fermes ta gueule parfois. Et même si je ne t'aimais pas, je suis content que ce soit tombé sur toi et pas Bloom.

Je souris largement, à la fois heureux de l'entendre dire mais aussi parce qu'au fond je le savais déjà.

— Pourquoi tu as cet air de couillon ? ricane-t-il.

— Toi aussi tu l'as conjugué au passé.

— Hum... c'est peut-être possible que je commence à t'apprécier un peu, vraiment un chouïa, dit-il en écartant légèrement son pouce et son index.

— C'est mieux que rien, dis-je en riant. Je prends ça pour une mini victoire.

Angelo rit aussi, puis dépose ses lèvres sur les miennes. Une seconde à peine mais ça suffit à chambouler tout mes sens. Quand il se remet à sa contemplation du plafond, je réalise que je n'ai toujours pas envie de rentrer même si je pensais le contraire la veille. Je suis dans une bulle, ici, avec lui. Et même s'il est compliqué, parfois insupportable et agressif, je préfère être là, à regarder la peinture qui s'écaille sur le plafond plutôt que dans un lit avec Marianna. Je n'ai aucune idée de pourquoi je ressens ça, j'ignore si c'est lui qui me fait cet effet où si c'est simplement parce que depuis que nous sommes perdus je n'ai à me soucier de rien. Pas de petite-amie envahissante, pas d'équipe à gérer, pas de compétition, de pression, de stress, enfin si, mais plus pour les mêmes raisons. Ce qui me met si mal c'est de voir DeNil aussi anéanti. Je n'ai pas envie d'imaginer tout ce qu'il se fera subir lorsqu'il sera de retour chez lui, avec sa sœur et sa mère malade.

Quelques coups retentissent contre le bois de la porte et ni Angelo ni moi ne bougeons. Nous attendons que cette personne se manifeste. C'est Mike qui entre dans la chambre, un plateau dans les bras.

Angelo se redresse et je le vois triturer ses doigts. Il est mal à l'aise et se sent coupable.

— Mike, souffle DeNil, je suis vraiment désolé pour ce qu'il s'est passé...

Notre hôte soupire avant de passer une main sur sa tête aux cheveux rasés.

— Je n'ai pas envie de parler de ça, grogne-t-il en fronçant le nez.

— Moi non plus, renchérit Angelo, mais je veux quand même m'excuser.

— Ma sœur est trop enfermée, elle ne quitte jamais le chalet et elle voulait s'amuser. J'admets que sa façon de faire n'était pas très clean, donc je peux aussi comprendre que ta réaction soit mauvaise. Mais ce n'est pas pour autant que je peux accepter ce que t'as fait.

— Je sais, soupire le coupable, je ne sais pas ce qu'il m'a pris.

Moi je le sais...

Mike hoche la tête puis expire et se détourne en nous montrant le plateau qui repose sur le bureau.

— Mangez, ma mère vous a préparé des assiettes. On partira après.

— Merci mec, dis-je en allant récupérer un repas que je tends à DeNil. Remercie Janet pour nous.

— Ce sera fait, mais elle ne veut pas vous voir. Je viens vous chercher dans trois quarts d'heure.

Il quitte la chambre sans un mot de plus. Je vide rapidement mon assiette, mais DeNil ne semble pas avoir énormément d'appétit. Je le vois jouer avec sa nourriture, il l'écrase avec le dos de sa fourchette, la fait aller et venir dans l'assiette et picore seulement une ou deux pâtes.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? demandé-je doucement.

Il inspire lentement, puis laisse son assiette sur le matelas. Sans que je m'y attende, il grimpe sur mes genoux. Je reste immobile un instant, pris au dépourvu puis finalement mes bras l'encerclent quand il niche sa tête dans mon cou. Son souffle chatouille ma peau, un frisson parcourt ma colonne vertébrale. Il ne bouge plus alors que je le serre davantage contre moi.

— Que se passe-t-il ? m'enquiers-je en caressant son dos du bout des doigts.

— Je veux juste profiter de ça avant de ne plus en avoir le droit, chuchote-t-il douloureusement.

— C'est toi qui ne t'en laissera pas le droit, Angelo.

Il ne répond pas mais ses lèvres effleurent mon cou quelques secondes, puis il reste immobile durant un long moment. Mes mains continuent de l'effleurer calmement.

La porte s'ouvre à nouveau après un temps que je ne saurais définir.

— Oh... pardon. J'aurais dû frapper, s'excuse Mike en dansant d'un pied à l'autre, visiblement mal à l'aise.

DeNil ne bouge pas d'un iota, absolument pas perturbé. Je pourrais être gêné moi aussi, comme notre chauffeur qui nous attend sans plus nous regarder, mais ce n'est pas le cas. Dans d'autres circonstances je me serais extirpé de son étreinte, reprenant une position décente, mais pas ici. Pas devant celui qui a fait en sorte que je passe mes nuits avec Angelo, pas dans cette maison où je n'ai aucun problème à être moi-même et faire semblant de ne pas le vouloir sous prétexte que c'est un mec et sans me soucier de Marianna.

— Faut qu'on y aille les gars, on a de la route, nous informe Mike.

Angelo se tend légèrement puis après avoir déposé un baiser sur ma peau se relève, tête baissée. J'ai envie de lui dire qu'on pourrait ne pas rentrer. Malgré la faim et le froid, nous ne nous sommes pas mal débrouillés durant ce temps passé en forêt. Mais c'est impossible, alors je récupère mes affaires et avant de partir je griffonne quelques mots sur un bout de papier que je laisse sur le bureau à l'intention de Janet.

" Merci pour tout ce que vous avez fait, encore milles excuses pour le mal causé. On vous sera éternellement reconnaissants. Prenez soin de vous,

Will & Angelo. "

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