Chapitre 11, partie 2 [⚠️] :

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Will Marx :

Pétrifié, je le regarde remonter son pantalon à la hâte. Une sensation étrange et douloureuse me submerge. J'ai l'horrible envie de lui arracher les yeux, mais à la fois de me mettre à genoux devant lui pour l'implorer de ne plus jamais agir comme il l'a fait. J'ignore d'où me vient ce sentiment, il est immédiat et nouveau. J'ai mal au ventre et me demande ce qu'il l'a poussé à s'infliger ça. Je sais qu'il souffre, mais est-il si mal en point ?

Mes jambes me guident jusqu'à lui alors qu'il recule à mesure que j'approche. Je sais que certaines personnes agissent ainsi lorsque la douleur psychologique est trop intense, trop lourde à supporter, mais jamais je n'aurais imaginé côtoyer quelqu'un qui use de cette méthode. J'ai mal pour lui, suffoque presque. Il sait ce qu'il se passe à vive allure dans mon cerveau, il est loin d'être bête et doit probablement me detester d'avoir été témoin de son mal-être.

— Bordel, c'était quoi ça ? m'exclamé-je en frissonnant, revoyant l'image de ses cuisses mutilées gravée sous mes paupières.

Je comprends enfin pourquoi il a refusé de se baigner avec moi, il souhaitait garder secrètes ses immondes scarifications. Ces épaisses entailles rouges et boursouflées qui recouvrent sa peau et qui sont désormais tatouées dans mon esprit.

— Casse-toi !

Ses paumes s'écrasent contre ma poitrine, me repoussent violemment alors que j'arrive à sa hauteur.

— Putain, dégage, Marx ! Je ne veux pas de ta pitié !

Mes sourcils se froncent, je n'ai pas pitié de lui. Il ne comprend pas. C'est une tristesse immense qui m'assaille, son mal-être à eu raison de lui. Je secoue la tête, la gorge nouée. Mes poumons brûlent, je peine à respirer.

Je tombe à genoux devant lui lorsque son dos rencontre un tronc d'arbre. Il ne peut plus s'enfouir, ne parvient plus à me repousser. Il hoquette de surprise et je le suis tout autant. C'est bien la première fois que je suis dans une telle position face à un homme. La bouche sèche et dans l'incapacité de parler, je tire sur les passants de ceinture de son pantalon pour le baisser jusqu'à ses genoux. Ce qui apparaît sous mes yeux me glace le sang. Des dizaine de plaies sur chacune de ses jambes. Des boursouflées, des profondes, d'autres très peu cicatrisées puis certaines marques que je vois qu'en transparence sur sa peau. C'est ignoble. Les cicatrices sont encore enflées et les plaies sont récentes. Il y a même quelques traînées de sang séché qui ont coulées de l'une d'entre elle. Cette dernière est bien trop profonde, l'entaille est noircie et la peau autour est violacée.

Angelo est figé, tout comme moi. J'ai sous les yeux le pires des dessins, la plus douloureuse des visions. Comment peut-on s'infliger de telles souffrances ? Il frissonne, à moitié dévêtu. L'air frais nous transperce et colle mes cheveux encore humides contre ma nuque. Je lève la main pour passer lentement mes doigts sur les entailles, seulement celles qui ont l'air superficielles. Je ne veux pas lui faire de mal.

Ses muscles se contractent alors que la pulpe de mon index retrace une des blessures. Je réitère le même geste sur une seconde plaie, puis encore une jusqu'à ce que je sente le regard brûlant de DeNil reposer sur mes épaules. Je relève lentement la tête, son souffle saccadé s'échoue sur mon visage. Ses yeux sont emplis de larmes, à tel point que je me demande s'il parvient à voir à travers ce voile d'humidité.

— Pourquoi ? murmuré-je difficilement.

— Recule, Marx, souffle-t-il en fermant les paupières.

— Non. Dis moi pourquoi...

— Je n'ai rien à dire, ni à toi ni à personne. Ça ne regarde que moi.

J'observe de nouveau ses jambes scarifiées et souffle sur les plaies pour tenter d'effacer sa douleur.

— Je ne comprends pas...

— Il n'y a rien a comprendre, maintenant lâche-moi, putain.

Il tente de me repousser mais j'attrape son poignet pour l'en empêcher. Il grimace sous la pression de ma main contre son avant-bras. Dun mouvement hâtif, je relève la manche de son manteau pour voir sa peau. Même constat. Même désastre, si ce n'est pire finalement.

— Bon sang... Angelo, articulé-je difficilement.

Ses veines sont si gonflées que l'on pourrait presque croire qu'elles sont sur le point d'exploser. Les coupures sont plus petites, un peu plus fines mais plus profondes que celles de ses cuisses. C'est difficile à regarder.

Il tire son bras d'un coup sec et se défait de ma prise alors que je reste immobile, toujours les genoux enfoncés dans la terre. Les larmes dévalent désormais sur ses joues et brisent davantage mon cœur.

— C'est hyper dangereux... et si profond. Tu aurais pu mourir, DeNil !

— Ça changerait quoi, William ? En toute honnêteté, dis-moi ce que ça changerait que je claque ou pas.

— Pense à ta famille, tes amis... pense à toi, bordel. Tu as dix-sept ans, Angelo, t'as carrément toute la vie devant toi !

Il ricane et frotte rageusement sa joue gauche, ses yeux bruns rencontrent enfin les miens et ce que j'y vois pourrait rendre fou le plus sain d'esprit. C'est de la démence, une folie furieuse, une rage dévastatrice.

— Ma mère est constamment dans les vapes et ne sait même pas me parler. Je suis certain qu'elle ne s'est pas aperçue de mon absence. Ma sœur est forte et intelligente et moi j'en ai marre de m'inquiéter pour elle. Simona s'occupera parfaitement d'elle si je venais à crever. Ma seule amie c'est Roselyne et si je ne suis plus là, elle trouvera bien quelqu'un d'autre pour lui tenir compagnie. Alors ne me fais pas chier et laisse-moi en paix, Marx.

C'est tellement triste d'entendre de tels propos sortir de la bouche d'une personne si jeune. J'ai dix-huit ans, ma vie n'est pas parfaite mais même si certaines choses me déplaisent, je veux vivre. Je veux découvrir ce que l'avenir me réserve et persévérer pour atteindre mes objectifs. Angelo ne porte aucune importance à sa propre existence, c'est seulement maintenant que j'en prends totalement conscience.

— Alors, tu étais sérieux ? demandé-je en déglutissant.

— À propos de quoi ?

— Si je pars et qu'on ne se retrouve pas, tu te laisserais couler dans ce putain d'étang ?

Il hausse les épaules et se laisse glisser vers le sol, m'obligeant ainsi à m'éloigner. Je le surplombe désormais, toujours à genoux devant lui. Ses jambes s'étendent sur le sol, je me place entre ses cuisses, à une distance respectable qui pourtant accélère mon rythme cardiaque.

— Je n'aurais pas la force de survivre tout seul.

— Ici, ou en général ? demandé-je hâtivement.

— Sûrement les deux.

— Tu n'es pas seul.

Il sourit, un sourire crispé qui étire la plaie sur sa lèvre inférieure.

— Alors quoi, Marx ? lâche-t-il tristement. C'est maintenant que tu vas me sortir ton baratin comme quoi tu es là et que tu le seras aussi quand on aura quitté cette forêt, pour me soutenir et m'aider à ne pas me taillader avec une lame de rasoir.

Je serre la mâchoire pour éviter de l'insulter, je n'ai pas vraiment envie de l'imaginer en train de se déchirer la peau.

— C'est pas vraiment à ça que je pensais, en fait je ne parlais pas de moi... mais si tu veux que je t'aide je le ferai, je serai là.

Il secoue la tête et sourit encore, mais la joie n'y est pas.

— Ce n'est pas ce que je veux. Sois réaliste, Will, quand on retrouvera les couloirs du lycée, toi et moi, on ne se regardera même plus, comme avant... quand tu ne me connaissait pas.

— Maintenant c'est différent.

— Pourquoi ? Parce que tu t'es rendu compte que j'étais un pauvre type dépressif qui s'amuse à se faire du mal pour ne pas ressentir que la colère et la haine ? C'est quoi le plan, tu comptes te mettre en quête d'essayer de sauver une âme déjà morte ?

Mon cœur se serre, ce n'est pas ça, enfin, peut-être un peu... mais il n'y a pas que cela.

— Non, dis-je avec aplomb.

— Alors quoi, Marx ?

— Je crois que, même si t'es le roi des chieurs, je commence à t'apprécier, un tout petit peu.

Il ne répond pas immédiatement, me sonde de ses yeux humides et bouffis puis incline légèrement la tête.

— Ne va pas imaginer que c'est réciproque.

Je pouffe de rire avant de me laisser tomber sur les fesses.

— Si aimable cet Angelo.

— Si con ce William, réplique-t-il en effaçant ses dernières larmes.

Mes mains se posent à plat sur ses cuisses quand il essaie de se relever. J'évite soigneusement les plaies et l'incite à ne pas bouger. Je ne regarde que ses yeux, je n'ai plus envie de voir l'atrocité qu'il a fait sur sa peau. Même Judas aurait de la peine pour lui. Pietro, quant à lui, aurait déjà composé le numéro de " Suicide Écoute " et foutu le téléphone à l'oreille d'Angelo jusqu'à ce que son envie de se blesser disparaisse complètement. Moi, je me contente d'agir à l'instinct parce qu'à vrai dire, je n'ai aucune idée de comment réagir face à ce genre de situations.

Je sais que DeNil nous prend tous pour des crétins sans cerveaux et pour certains il n'a pas tort, mais si j'avais su avant qu'il souffrait à ce point alors peut-être que j'aurais tenter de l'aider. C'est stupide, je ne savais même pas qui il était pas plus tard qu'il y a quelques jours. Je n'aurais rien pu faire pour lui directement, mais j'aurais probablement réfléchis à deux fois avant d'autoriser les rites d'initiations pour les nouveaux de première année. Il ne doit pas être le seul à être si mal dans sa tête, et finalement je n'y ai jamais vraiment songé. C'est vrai que sur le moment nos blagues pourries n'avaient rien de méchant, comme le laxatif dans l'eau l'année dernière, mais en fin de compte ça a sûrement mis mal à l'aise plus d'une personne et c'était idiot. Angelo m'a parlé du cancer du côlon de son père et de la façon dont il s'est senti après notre bêtise, mais aussi du sobriquet ridicule qui suit son amie Roselyne. J'en viens à penser qu'ils ne sont pas les seuls à avoir souffert et à souffrir encore de nos stupidités et je me sens affreusement coupable. Et si nos conneries l'avaient poussé à se blesser l'année dernière, si nous étions responsables de certaines de ces cicatrices odieuses qui marbrent sa peau ?

— Qu'est-ce qu'il y a ? demande DeNil après plusieurs secondes que j'ai passé à le fixer, perdu dans mes pensées.

— Tu ne recommenceras pas, n'est-ce pas ?

Il fronce les sourcils et me dévisage avant de ricaner.

— Tu ne t'attends quand même pas à ce que je te dise que je ne le referai plus parce que tu sais à quel point je suis minable ?

— Si. Enfin non, pas parce que tu es minable mais parce que tu n'as pas besoin de ça pour ressentir autre chose que ta douleur mentale.

— Comment dois-je faire ? Dessiner de jolis insectes toute la journée pour ne plus penser à rien sauf aux putains d'ailes colorées d'un Ornithoptera Allotei.

— Ornitho quoi ?

— C'est une espèce de papillons, crétin.

Je le dévisage, un sourcil haussé. Ornithoptère Allu, je ne sais plus quoi... il n'aurait pas pu dire papillon tout simplement ? Non, évidemment que non, rien n'est simple chez ce type.

— Je vois... mais non pas dessiner des bestioles mais tu peux trouver autre chose pour te vider la tête.

Il hoche la tête et lève les hanches pour relever son pantalon.

— Ouais, je t'ai demandé de me frapper, t'as refusé.

— Bon sang, DeNil, je ne vais quand même pas te foutre mon poing en pleine gueule pour ta satisfaction morbide et sadomaso. C'est presque pareil que ce que tu fais déjà.

— Ça m'aurait permis de penser à autre chose.

— Je ne le ferai pas, répété-je, désabusé.

— Alors, embrasse-moi.

Hein ?

Quoi ?

Pardon ?

Non.

Si.

Quoi ?

N'importe quoi !

Mon cœur s'accélère alors que le regard brun de DeNil me défie de faire ce qu'il vient d'énoncer. Est-ce que j'en ai envie ? Non. Enfin, tout à l'heure je le voulais peut-être un peu...

Mais ça n'a duré que quelques secondes. L'embrasser est inenvisageable.

— T'as qu'à fermer les yeux et imaginer Marianna, dit-il avec provocation.

Entendre son prénom me coupe tout souhait de faire ce qu'il veut, aussi infime soit cette soudaine envie. Je m'éloigne d'un mètre en me faisant glisser sur la terre. Mes vêtements propres ne le sont déjà plus.

— Pas question, craché-je plus férocement que je l'aurais voulu.

Le visage d'Angelo se transforme, son air condescendant reprend le dessus. Cette carapace de cruauté et de mots assassins qu'il enfile quand quelque chose ne lui convient pas.

— T'es vraiment une couille molle. C'est quoi le problème ? Le fait que tu sois en couple ou que je sois un mec ?

— Je n'en ai juste pas envie, Angelo.

Il sourit, comme chaque fois qu'il est blessé mais préfère se montrer venimeux pour camoufler son trouble. Il se relève rapidement, me regarde d'en haut et pour la première fois c'est à moi de lever la tête pour l'observer.

— On sait tous les deux que tu le veux aussi, maintenant il faut que tu arrives à te l'avouer.

Il a raison.

Non.

Il a tort !

— Pour un puceau sans expérience et sans aucune relation amoureuse passée, t'as l'air plutôt certain de ce que tu désires, ne puis-je m'empêcher de dire.

— Ce que je veux c'est ressentir un truc, pas forcément ta bouche, mais t'es qu'un trouillard et tu refuses de me cogner.

— Je ne souhaite faire ni l'un ni l'autre, dis-je en grimaçant.

— C'est dommage, parce que je n'ai pas non plus envie d'arrêter de me mutiler pour te satisfaire. Moi, je n'ai pas peur de faire ce que je désires, Marx. Arrête au moins de faire l'hypocrite, assume seulement que tu veux me fracasser autant que t'aimerais m'embrasser. Je suis puceau mais pas idiot, dans tes yeux j'arrive à voir plus de choses que tu l'imagines. Tu sais quoi ? Quand mon sang coule, c'est authentique. Pas comme toi, William.

Je serre les dents, me retenant de l'attraper et d'écraser ma bouche sur la sienne juste pour qu'il se taise et lui prouver qu'il a tort. Je ne le ferais pas, je ne tromperais pas Marianna.

Je suis complètement perdu. Comment en sommes-nous arrivé là ? Hier il me détestait, maintenant il veut que je l'embrasse. Je ne comprends plus rien.

Je l'observe encore, d'en bas, alors qu'il commence à se déshabiller. Il retire son blouson, son sweat, puis son tee-shirt et je peux découvrir toutes les plaies qui recouvrent ses avant-bras, les cicatrices sur son ventre plat, quasiment partout sur sa peau pâle et plus tout à fait lisse. Il me nargue, me sourit alors qu'il met à nu chaque entailles et marques qu'il s'est infligé, qu'elles soient récentes ou plus anciennes. J'ai la mâchoire contractée et le cœur en arrêt quand il retire de nouveau son pantalon et que la blessure la plus vilaine semble suinter sous mes yeux.

— Putain, en plus ça t'amuse, m'énervé-je. Enlève ce sourire de psychopathe de ta tronche, DeNil. C'est vraiment pas malin. Aucune parcelle de peau n'a été épargnée !

Il se penche et approche son visage du mien alors que je retiens ma respiration.

— J'ai besoin de ça pour ne pas me perdre dans la détresse et le désespoir qui s'étend partout autour de moi. J'ai besoin de ça pour me souvenir que je ne suis pas encore mort, jusqu'au jour où c'est ça qui me tuera.

— Arrête tes conneries ! Bourre-toi de cachetons ou va faire du footing mais arrête de faire comme si ça n'avait aucune importance que tu te bousilles comme ça, fulminé-je.

— Tout est déjà fracturé, tu n'as pas encore remarqué ? Je suis incapable de gérer le stress et toutes les six heures je fais une crise de panique qui me fait souffrir et me rappelle à quel point je suis faible. Je ne peux pas vivre sans calmants que je bouffe comme des bonbons depuis que je suis gosse, et ça m'épuise, Marx. Bousillé, je l'ai toujours été.

Sa peau est recouverte de chair de poule, il a froid et fait exprès de rester dévêtu le plus longtemps possible.

— Je n'arrive pas à comprendre, putain. Pourquoi tu t'aimes si peu pour t'infliger ça ?

— Je te le répète, il n'y a rien à comprendre.

Sans que je m'y attende sa bouche s'écrase sur ma joue. Ses lèvres restent contre ma peau trois secondes sans que je puisse réagir et finalement il se redresse et s'éloigne de moi.

— Je vais me baigner, dit-il en s'approchant de l'étang. Tu n'es plus obligé de partir maintenant que tu as été témoin de ma folie. Reste là et continue de les regarder, toutes, en essayant de te persuader que tu pourras peut-être réparer l'irréparable.

Il me fait face à nouveau, marche à reculons, les bras écartés pour que je puisse le détailler comme il souhaite que je le fasse.

— Tu ne pourras jamais me réparer, même avec toute la volonté du monde. Je continuerais à te mépriser quoi que tu fasses, je te traiterais comme de la merde, parce que je ne t'aime pas et je ne t'apprécierais jamais, Marx. Les sensations, c'est ça que je recherche. Les trucs puissants et douloureux qui me rappellent que mon corps est encore vivant.

Il fait plusieurs pas en arrière, ses iris bruns me jugent alors qu'il sourit sarcastiquement.

J'aimerais gommer ou dégommer cet air prétentieux de son visage.

— Tu ne me répareras pas. Je suis bousillé, brisé, cassé en millions de petits morceaux et toi, tu n'es que la pelle et la balayette qui essaieront de regrouper tous les bouts. Si tu t'approches trop, Willy, tu finiras dans le même état que moi parce que je t'aurais tout pris, ton énergie, ta force et ta santé mentale. Tu seras ravagé, toi aussi, parce qu'on ne peut pas aidé quelqu'un qui est crevé de l'intérieur.

Sur ces mots il se laisse tomber en arrière quand le vide se présente sous ses pieds et dans un bruit d'eau monstrueux, il disparaît.

Putain de DeNil !

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