Un mardi matin, au mois de mai, la famille Sarraga faisait son entrée dans le quartier de Naples le plus reculé de la ville. La plupart des habitants, des commerçants, ceux qui faisaient leurs courses, arrêtaient ce qu'ils faisaient pour observer cette famille qui venait de faire son apparition. Dans le bar des Solara, la plupart des personnes qui consommaient leurs boissons habituelles étaient aussi sorties ou alors s'étaient simplement postées derrière la grande baie de verre. Depuis leurs fenêtres, certaines femmes dont celles qui aimaient le plus faire de commérages observaient ce qu'il se passait. Des messes basses commençaient à être échangées. «Qui étaient-ils ? Où vont-ils vivre ?». On comptait parmi les membres de cette famille un couple, et trois enfants. L'ainée était une petite fille d'environ huit ans, les deux autres étaient des garçons. L'un devait avoir aux alentours de six ans tandis que le dernier approchait les quatre ans. La mère de famille surveillait le petit dernier qui gambadait à côté de son père qui guidait l'âne qui lui, tirait la charrette dans laquelle se trouvaient toutes leurs affaires. Visiblement, ils avaient déménagé à la hâte. Sous les regards des habitants du quartier, cette nouvelle famille continuait de suivre son chemin vers les deux grands immeubles où vivaient beaucoup de familles nombreuses. Cela allait être leur nouvelle habitation. Finalement un homme était venu à leur rencontre, serrant la main du chef de famille Giuseppe Sarraga. Il avait quelques secondes avant, abandonné sa charrette pleine de fruits et légumes, l'a laissant sous la surveillance de son jeune fils, âgé de onze ans. Nicola Scanno était un homme très aimable et serviable. Il accompagnait les nouveaux arrivants vers l'immeuble, Giuseppe Sarraga le remerciait d'un mouvement de tête.