Lettre ouverte à un tout.

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Ceci est une lettre à un tout. L'exutoire des non-dits, des peines, des rancœurs, des frustration et des déceptions accumulées. La réaction que je n'ai pas eue. Que j'aurais dû avoir.  

 Et ce tout commence par toi. La "meilleure" amie, si ce mot a réellement un sens puisque pour le moment, je n'ai pas eu le sentiment qu'il en a vraiment. Pas assez de proximité, des relations trop rapides, une toxicité certaine... J'ai différentes raisons et personnes qui ont pu m'emmener à douter de cette formulation, mais toi, toi en particulier, tu me fais douter.
 Je voyais en toi quelqu'un de sensé, de mâture... Plus mature que moi en tout cas puisque tu t'occupais de ta grand-mère avec bienveillance bien avant notre rencontre. Mais 3 ans passés et des peines de cœur t'ont changé, m'ont ouvert les yeux tandis que tes horizons s'étrécissaient.
 Quand tu me l'as demandé, j'ai osé dire que ça me saoulait, oui que ça me faisait bien chier, de passer une bonne demi-heure à côté de toi pendant que tu téléphonais à l'Autre et que moi, tu me chargeais presque de faire tes courses. C'était un tout petit peu logique, je pense, mais visiblement pas pour toi. Pour toi, j'étais la méchante de l'histoire, celle qui ne voulait pas te comprendre et qui ne te soutenait pas dans ton malheur. Désolé de ne pas soutenir quelqu'un qui se fait souffrir en s'obstinant dans son tort en s'attachant à une personne qui ne pourra que la faire souffrir. Ça m'avait pourtant parût logique mais bon, d'après toi visiblement ça l'est pas. Tu l'aimes trop pour voir le danger. Tant pis.
 Je sais que je suis mauvaise pour réconforter les gens et je l'ai toujours dit, pourquoi m'en vouloir ? Moi, je suis honnête sur ce coup-là.

 Toi par contre, toi qui te vente de ton honnêteté, tu as parlé de cette histoire, craché sur mon dos sans que j'en sache rien. Parce qu'en-dehors d'un échange de texto qui a fait couler des larmes le soir même, tu ne m'as jamais reparlé de ce qui s'était passé. Par contre les autres, eux, tu leur en as parlés. À tous.
 Et puis tu n'as pas fait que ça. Toujours à me faire des reproches sur mes choix vestimentaires, "Betty sort jamais" presque une gamine, "elle n'aura jamais de copain"...
 Franchement pour l'une des rares fois où je suis sortie avec vous merci, moquée parce que je n'étais pas en robe (vous aviez parié sur ma tenue.), et pour le reste de la soirée ? Quatre jeunes qui crachent sur le dos des absents et qui se bourrent la gueule. Vachement intéressant ! Super mature ! Désolé de préférer lire et écrire que cracher sur les gens
 Vois celle que je suis aujourd'hui, de toute façon, tu la croises à chaque convention où tu te rends. La Betty d'aujourd'hui, sans toi, elle est enfin elle-même. Elle a des amis, elle poursuit ses études même si c'est dur et se débrouille pour y arriver, elle a un job pour une durée indéterminée à côté et, oh est-ce un miracle ? Un adorable copain. Les gens la trouvent jolie, t'y crois ? Elle fait du cosplay aussi, et elle n'a peut-être pas cousu le jupon qu'elle arborait à la dernière convention mais les accessoires sont d'elle et elle ne se vente pas ELLE. Non parce que se dire cosplayeuse et se venter quand c'est le copain qui a réalisé l'unique pièce originale de sa tenue ce n'est pas la meilleure des mentalités. C'est pas le but dans le cosplay en fait, de se venter, mais ça tu l'as peut-être oublié depuis le concours qu'IL a gagné. Et, au passage, elle est heureuse. En fait malgré les galères, tout se passe bien pour elle.
 Tu la vois ? Tu vois à quel point, tu avais tord ? Et à quel point j'ai eu raison, tu le vois ?
 Non parce que le copain et le job, tu les as, mais le bonheur ? J'en doute. Parce qu'entre un job illégal et un copain bipolaire ça ne doit pas être rose tous les jours chez toi. Mais bon, tu l'as choisi.
 Oh et au fait, le teste Harry Potter a plutôt bien cerné la vipère que tu cache derrière tes lamentations : le vert des Serpentards t'ira à ravir.


 Le second destinataire de ce tout, c'est toi, tu n'auras que quelques lignes, je crois, mais je pense qu'il faut que je te les adresse. Après tout, tu es peut-être celui qui a le plus de chances de les lires petit Scribouyeur étant donné que c'est ici que nous avons fait connaissance.
On s'est rencontré au détour d'un sujet de bienvenue, on a fait connaissance et on a discuté. Les Mps ont fusé, on s'est rapproché, on a beaucoup discuté toi et moi. Tu m'as soutenu quand j'en avais le plus besoin, quand ça allait mal et que je me suis retrouvée seule à la veille de mon oral, je me suis attachée. J'ai cru une vraie amitié.
 Puis on s'est appelé, on s'est vu. Mais ce n'est pas arrivé qu'une fois.
 Après ça les échanges ont diminué. On n'était pas dans le même pays, on n'avait pas les mêmes emplois du temps, mais j'y croyais et puis ce ne serait que de courte durée normalement.
 Sauf que tu as cessé de répondre. Je me suis retrouvée seule ou presque au moment où j'avais le plus besoin d'amis puisque je n'avais presque plus de lien avec ceux de mon passé. J'ai regretté de m'être attaché, je t'en ai voulu, j'y avais peut-être trop cru...
 Mais vois celle que je suis aujourd'hui, je ne dépendais pas de cette amitié. Je n'étais même pas amoureuse si c'est ce que tu t'es imaginé. J'avais juste besoin d'échanger et tu me répondais. Maintenant tant pis, ça ne m'a pas détruit. J'ai fait des connaissances, je suis amoureuse, tant mieux non ? Je te souhaite la même chose, que du bien. Je regrette juste ce silence soudain, inexpliqué, dont j'ai dû me contenter pour avancer.


 Je ne sais pas vraiment à qui doit se destiner cette dernière partie alors faisons un tir groupé :
 À toi chère collègue qui m'a harcelée, oui, c'est le mot. Tu en doutais ? Sensible que je suis j'ai beaucoup souffert de tes mots, de tes nombreux reproches. Tu aurais pu me pousser à bout, m'amener à démissioner, toi, mais aussi les vols et les situations dans lesquelles je me suis retrouvée, ainsi que la culpabilitée.
 Mais je suis resté, ais conscience que j'ai tenue malgré tout. Je suis butée et au final, ce n'est pas un défaut, même si j'ai souffert et que j'en suis encore marqué aujourd'hui lorsque les larmes coulent pour la moindre pression, je sais que j'en ressort grandie. J'apprends, tu sais, je débute, je n'ai même pas tout à fait 20 ans. Et ce qui s'est passé, je ne l'avais pas appris, personne ne me l'a expliqué avant que ça ne me tombe dessus. Tu as eu tord de me flageller pour mon ignorance quand il suffisait de prendre quelques minutes une seule fois pour m'expliquer ce qui risquait d'arriver. Peut-être que si on m'avait dit j'aurais su, j'aurais compris comment réagir. Parce que si on n'apprend pas quelque chose, on ne peut que le deviner.
 Alors désolée de ne pas avoir deviné.

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