A toi, mon amour
Je t'attends assise au bord de l'abîme. Je ne vois même plus le bleu de la mer que tu aimais tant. Elle s'étend devant moi, tu la disais immense, indomptable. Mais aujourd'hui je sais que tu te trompais car la seule chose immense et indomptable dans ce monde, c'est ton absence. Je t'ai cru quand tu disais que tu ne me quitterais jamais, que l'on vieillerait ensemble. J'ai cru à tes promesses que tu ne tiendras jamais et je les partageais. A notre insouciance, méconnaissant de la vie, nous ne savions pas, pauvres amants juvéniles que la mort fauche à tout âge. J'aurais voulu être la succube qui t'aurait entraînée dans une éternité mais je ne suis qu'une pauvre mortelle avide de ton amour perdu. Ton absence est plus présente que la place que tu prenais dans mon coeur. A toi mon amour, qui jamais ne reviendra, je t'écris ces mots que jamais tu n'entendras avant que la mer n'emporte ma vie, disloque mon corps et l'offre à l'avide appétit de ses fonds. Peut-être parviendra-t-il à rejoindre tes cendres que tu voulais éparses dans cet écrin salé. Ou peut-être pas... Mon corps comme mon âme auront alors pour tombeau le styx. Jamais je ne m'apaiserai car plus que la douleur c'est aujourd'hui la colère de ton abandon. Tu m'avais promis qu'on vieillirait ensemble et tu m'as laissée seule. Adieu mon amour.
Annotations
Versions