#10 - 9 juillet

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De page en page, comme une image que l’on tourne. Retourne. Regarde et garde près du corps, un filament translucide, à peine imaginable devant les yeux, rattaché à l’insomnie blafarde. Parterre d’ivoire et de ne rien y voir, les paupières sombres quand on sombre indolent dans la figure marmoréenne des nuits sous fin, ou des jours sans soleil. Des âmes qui se repentent de n’avoir su sourire assez quand les lèvres se cherchaient en vain, dans des coins de paradis perdus, dans des alcôves souterraines, se cachant sous des rideaux de pluie éparpillée, calfeutrée derrière les persiennes pied-nus, délacés des corsets en guipure et des voiles levés sur les fronts. S’immobilisent au fond, à flanc de colline après avoir roulé sa bosse sur le dos des autres, comme un escargot de passage dérobant des coquilles d’œuf pour en faire son logis. Alors, il avance, droit ou de travers, tant qu’il avance, et la brume malgré tout se dérobe sous les franges de verre pellucides, des corolles papillonnantes au tambour et résonnance dans les bourgs battant la chamade à poing levé. Il n’existe plus que, la terre. Alors on fait comme si, on attend. Et à attendre, on ne sait même plus quoi ou qui, on reste planté comme des tuteurs à se battre contre le vent, et contre le vent seulement plutôt que de se laisser libre à s’envoler sous son souffle alambique. A chercher des ponts levis à traverser à tâtons, des lavis de ciel absolu cajolant dans ses bras nébuleux des cocons d’ivresse, caressant de sa morsure orageuse des peines immenses. On les amasse, des montagnes de peines que l’on voudrait voir s’émousser sous des jetées de pierre, s’arrondir au creux du ventre et ronronner des silences absurdes. On marmonne, dans nos mâchoires serrées sur les dents de lion. On s’abreuve, de mots tendus sur la corde raide, de mots funambules. Equilibre fragile. Et tanguent tanguent tant que. Ne tombent jamais que quand on les noie. Les mains jointes comme une prière sur la terre ferme, balustrée de chœur ensemencé, poussant d’arabesques folles et de ronces jardinière, sans fleur ni bourgeon, sans arcade non plus. Que des soucis en pétales meurtris, isolement d’isocèle sur les violons sans selles et sans chevaux. Et sans elle. A peine les réalités s’étalent là-devant, une nappe gluante et parfumée de spasmes, de courbatures incendie dans les entrailles grandes ouvertes. On y déverse en vagues des soupçons d’ironie, comme on vomit l’asphalte sur les sables trop gris, des taches en demi-teinte, des éclats de trop. Des éclats de tout, et de verre tranchant, de diamant sans lumière.

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