48. On ne réveille pas le Lord pour rien

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Hugo

Je soupire et me retourne, énervé d’avoir oublié d’éteindre la sonnerie de mon téléphone comme je le fais habituellement. Je jette un œil à mon réveil et constate qu’il est une heure du matin. Si c’est encore Oriane qui m’appelle pour me dire qu’elle est désolée, ça va m’énerver, mais non, c’est David. Qu’est-ce qu’il me veut à cette heure-ci ?

— David, tu as vu l’heure qu’il est ? l’engueulé-je en décrochant.

— Wow, mollo, Papa, ricane mon colocataire. Je te signale qu’on a fait du covoiturage, mec, et que je suis sur le parking de l’hôtel où j’ai passé un très bon moment, mais j’ai appris que tu étais parti. Je fais comment pour rentrer ?

— Tu te prends un Uber, non ? Je suis au lit, moi, et je n’ai pas baisé, je t’informe. Alors, désolé si je ne partage pas ton enthousiasme.

— Un Uber ? Tu sais combien ça va me coûter ? J’ai déjà déboursé une bouteille de champagne pour Andréa et notre partie de jambes en l’air. Allez, viens me chercher, je suis bourré, j’ai besoin de toi.

Je soupire en me levant déjà parce que je sais que je ne vais pas le laisser sur son parking.

— Tu abuses, mec, mais je vais venir. C’est moi, Sam, ce soir, c’est ça ? Le mec qui boit pas et qui baise pas ?

— Elle t’a vraiment jeté ? Elle avait pourtant l’air prête à passer à l’étape supérieure…

— Ouais, ne remue pas le couteau dans la plaie, s’il te plait, sinon tu attends le bus du matin.

Je raccroche et m’habille rapidement avant de reprendre la route vers Deauville. Ce qui bien entendu me ramène à Oriane et à son rejet. Des râteaux, je m’en suis déjà pris quelques-uns, c’est sûr, mais aucun qui ne m’ait fait autant mal. Je croyais vraiment avoir triomphé de ses barrières mais non, au dernier moment, alors que j’étais prêt à la déshabiller, le mur s’est réinstallé. Et je ne sais pas pourquoi elle m’a rappelé un peu plus tard… J’ai failli faire demi-tour, mais le peu de fierté qu’il me reste m’a empêché de donner suite à mes pulsions. Ai-je bien fait ? Je n’en sais rien, mais je crois que si j’étais revenu pour me prendre un nouveau refus, mon égo n’y aurait pas survécu. Et donc, là, je suis sur la route, non pas pour aller voir la belle brune, mais pour secourir mon pauvre colocataire qui a conclu. Le chanceux, je suis jaloux. J’aurais dû le laisser mariner plus longtemps.

Quand j’arrive sur le parking de l’hôtel, j’en fais le tour sans voir où s’est installé David. Je finis par me garer et lui envoie un SMS.

— Je suis là, tu es où ?

Je patiente quelques minutes mais personne ne me répond et je commence à m’inquiéter pour lui. Il s’est encore fourré dans un nouveau merdier ou quoi ? Je descends de ma voiture et refais un tour du parking, à pied cette fois, mais toujours aucun signe de lui. Je pénètre dans l’hôtel et m’adresse à la jeune réceptionniste qui me dit que le monsieur que je décris est remonté dans sa chambre dont elle me donne le numéro lorsque je lui demande en lui faisant un peu de charme. Je la remercie et m’énerve contre David qui a dû s’impatienter et retourner voir sa belle. Il va voir s’il m’a fait me déplacer pour rien. Même s’il est en train de se taper sa blonde à nouveau, je ne vais pas le laisser baiser tranquille ! On ne réveille pas the Lord of the Hugs pour rien !

Je monte donc à son étage et frappe à la porte de la belle qui semble rendre fou mon ami.

— David ! Je sais que tu es là ! Ouvre ! dis-je en tambourinant de plus belle.

— Ah, te voilà, ricane David en ouvrant la porte, à poil. T’en as mis, du temps ! Andréa est redescendue me chercher pour un nouveau round. Tu veux te joindre à nous ?

— Putain, tu fais chier mec. Non, je ne vais pas me joindre à vous. Je vais entrer, récupérer tes habits et te ramener à la maison ! Tu vas voir si tu m’as fait venir pour rien !

— Hugo ! Arrête ! Tu vas réveiller tout l’hôtel !

Cette voix a le mérite de me stopper net dans mon élan. Bien sûr qu’elle est dans la chambre à côté. Et bien sûr que je l’ai réveillée en faisant le bourrin comme je l’ai fait ! Et bien sûr qu’elle ne porte que son débardeur blanc de la soirée et peut-être rien d’autre.

— Désolé, Oriane, commencé-je. Je… je ne voulais pas te réveiller.

David profite de la diversion pour mimer des bisous de la bouche avant de refermer la porte. J’ai le temps d’apercevoir Andréa qui est effectivementégalement dans son plus simple appareil avant de me retrouver comme un idiot devant la porte fermée, alors que celle d’Oriane est entrouverte.

— Je crois que je n’ai plus qu’à rentrer chez moi, alors. Désolé pour le dérangement… David m’a fait venir pour rien.

— Je ne dormais pas… Tu… je t’offre une coupe de champagne ? Rachel m’a obligée à boire un dernier verre et m’a laissé la fin de la bouteille.

— Je ne sais pas si c’est une bonne idée, Oriane. Surtout si tu as trop bu…

Je m’approche cependant un peu de sa porte et essaie de ne pas me laisser distraire par la lumière de sa chambre qui se reflète dans ses magnifiques yeux mordorés.

— Je te jure que je n’ai bu que quelques gorgées, c’est Rach qui a sifflé les trois quarts de la bouteille en me disant combien elle flippait de faire le mauvais choix. Et combien j’étais bête de ne pas profiter de la vie avec un homme magnifique qui me plaît…

— Elle a raison, c’est vrai que tu es bête, ne puis-je m’empêcher de lui lancer, mais je te comprends, je ne suis qu’un type parmi tant d’autres. Alors, pourquoi me demander d’entrer ? Tu as changé d’avis ?

— Aussi intéressant soit le sujet, tu es sûr de vouloir en parler dans le couloir ? Entre, s’il te plaît… Je te promets que je rumine depuis suffisamment longtemps pour ne pas faire machine arrière, cette fois-ci, chuchote-t-elle en attrapant ma main.

Je me laisse entraîner sans résister et la suis dans sa chambre. A peine la porte refermée, elle passe ses bras autour de mon cou et se colle contre mon corps qu’elle coince contre l’entrée. Je suis surpris par son geste et réponds au baiser qu’elle me donne sans rechigner. Mes mains se referment sur ses fesses que je trouve effectivement nues sous le débardeur et nous nous embrassons avec la même intensité que tous nos baisers précédents. Quel bonheur de la sentir frémir contre moi, de jouer avec sa langue contre la mienne, de partager son excitation alors qu’elle interrompt le baiser pour me retirer mon tee-shirt.

— Oriane, essayé-je de dire avant qu’elle ne pose son index sur ma bouche pour me faire taire.

Elle retire dans un geste souple et rapide son haut et m’offre la vision de son corps magnifique alors qu’elle ne perd pas de temps et s’attaque à mon pantalon qu’elle me défait. Je n’ai fait qu’un mètre dans sa chambre mais déjà nous sommes nus tous les deux et elle s’empare de ma verge dressée qu’elle lèche et caresse de ses doigts fins qui viennent me masser. C’est tellement excitant de la voir ainsi à mes pieds en train de me masturber et de me sucer que je perds le peu de raison que j’avais encore.

Je la soulève dans mes bras et immédiatement, elle noue ses jambes sur mes fesses et me colle un de ses tétons dans la bouche en gémissant pendant que je la porte jusqu’à son lit où je la dépose délicatement. Je me relève et l’admire un instant alors qu’elle me regarde intensément. Elle est magnifique. Ses cheveux sont en bataille mais ça lui donne un petit air fragile qui me donne envie de la serrer contre moi. Son visage est celui d’un ange, mignon comme tout et qui appelle aux baisers. Ses seins sont ronds et voluptueux. C’est la première fois que je prends vraiment le temps de les observer et je les trouve tout simplement parfaits. Les aréoles sont bien marquées et ses tétons sont si fièrement dressés qu’elle se fait gémir en les prenant entre ses doigts. Je résiste à l’impatience que je ressens pour terminer ma contemplation et admire ses longues jambes, ses cuisses musclées et son intimité où une petite toison brune semble n’attendre que mon intrusion.

— Attends, je vais chercher un préservatif dans mon pantalon. Ne bouge pas… soufflé-je en espérant que ceux que j’ai en réserve soient toujours en bon état.

Je l’enfile rapidement et reviens vers elle, le sexe dressé. J’ai peur qu’elle ait à nouveau changé d’avis et qu’elle me rejette mais mes inquiétudes se révèlent infondées. Au contraire, elle m’attire par les épaules et je viens la surplomber alors qu’elle écarte les jambes pour me faciliter l’accès. Nos bouches se retrouvent et je me fais plaisir en caressant sa superbe poitrine. Je m’amuse un instant à faire glisser mon sexe entre ses lèvres intimes, pressant sur son petit bourgeon du bout de mon gland avant que notre désir ne me pousse à enfin la pénétrer. Nous poussons tous les deux un même gémissement, un râle même qui témoigne à la fois du bonheur d’enfin nous unir et du plaisir physique que nous recevons de cette étreinte qui nous échauffe les sens.

Je me mets à aller et venir en elle, essayant de maîtriser un peu ma vigueur, mais il m’est impossible de résister à l’excitation que je ressens et qui est renforcée par ses gémissements et ses cris d’encouragement. Ses mains pressent sur mes fesses comme si elle voulait que j’aille encore plus profondément et à chaque assaut, elle se cambre sous moi. Finalement, c’est elle qui cède la première et qui vient me mordre l’épaule pour étouffer sa jouissance. Je la rejoins rapidement et sens mon membre vibrer en elle alors que je jouis à mon tour. C’est un moment de pure fusion, un instant de pure magie. Jamais je n’ai ressenti un tel plaisir. Jamais je n’ai connu pareille communion.

Je l’embrasse à nouveau, avec toujours la même intensité alors qu’elle me serre fort contre elle, comme si ce moment ne devait jamais s’arrêter. Je continue à aller et venir doucement en elle alors qu’elle gémit encore et profite de son orgasme qui semble avoir été aussi intense que le mien. Quand enfin je me dégage, je me lève et retire le préservatif que je vais jeter dans la salle de bain. Quand je reviens dans la chambre, j’hésite sur la conduite à tenir et me dis que je devrais sûrement la laisser maintenant qu’elle a obtenu ce qu’elle cherchait. Ce que nous cherchions tous les deux pour être honnête et qui m’a plus que comblé.

— Tu restes pour la nuit ou tu comptes retourner frapper à la porte d’Andréa pour récupérer David ?

— C’est une invitation que je ne peux refuser, Oriane… C’était… magique…

Je la rejoins dans le lit où elle m’accueille en se lovant contre moi. A nouveau, nous nous embrassons comme si c’était notre premier baiser. Elle se cale tout contre mon torse et nous profitons de cet instant de tendresse et de caresses partagées. Cette femme me rend dingue, peut-être que c’est la seule fois où elle va craquer, mais franchement, ça valait le coup.

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