Chapitre 37 - Réprimande - FIN DE LA PARTIE 1

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Akira se réveilla dans un lit d'hôpital. On se retrouve enfin, mon pire ennemi et mon meilleur allié... Il ricana à sa blague, quand il sentit son dos le lancer comme pas possible. Prudent, il respira petit à petit. Mais cette fois, il ne ressentit pas la fatigue écrasante, la faim dévorante qu'il avait connu après ses coups d'éclat au Championnat.

Il se tourna légèrement : à côté de lui dormaient Todoroki-kun, Iida-kun et Izuku. Soulagés de les voir tous en vie, il fut quand même par la quantité de bandages qui couvraient leurs bras, jambes et autres parties du corps. Si Akira avait pu agir plus tôt... Non, se dit-il en secouant sa tête. Je ne vais pas commencer à m'enfoncer alors qu'ils sont sains et saufs !

Il se redressa, son dos lui faisait bien moins mal qu'hier. Il regarda ses avants-bras : il avait repris du muscle, sa peau n'était plus blafarde comme celle d'un cadavre. Soudain, une lueur minuscule sur celui-ci attira son regard ; il s'approcha, et remarqua que ses veines étaient parcourues par des lueurs minuscules et fugaces, quoiqu'intermittentes.

Mon Alter... me nourrit ? supposa-t-il en regardant les lumières. Elles étaient très furtives, et on ne les remarqueraient pas en plein jour sauf si on avait assez d'ombre. C'était étrange... Est-ce que ça voulait dire que son Alter tentait de maintenir son corps parce que ce dernier se devait de supporter la charge d'Heaven's Gate ?

Soudain, Izuku se réveilla avec les yeux grands ouverts. Son air était hilarant, aussi Akira éclata de rire devant tant d'expression sur le visage aux taches de son. Izuku tourna la tête, confus :

- Akira-kun ? Mais qu'est-ce qui te fait rire ?

- C'est...pfff...C'est rien ! pouffa ce dernier en s'essuyant les yeux, avant de regarder dans le vague : ça fait plaisir d'être encore là.

Izuku regarda son camarade avec un air interdit ; vu qu'il connaissait son secret, Akira et lui avaient tissé un lien à la fois étrange et indesctructible. Pourtant, encore une fois, Izuku avait l'impression que son camarade s'était rapproché de quelque chose de plus... naturel.

Iida et Todoroki se réveillèrent à leurs tours, et l'ambiance se fit sentir qu'il était temps de discuter sérieusement de ce qu'il venait de se passer. Étonnement, ce fut Iida qui parla le premier.

- Je suis désolé, les amis : c'est à cause de moi et de mon désir de vengeance que vous avez été en danger.

- Iida-kun... commença Izuku, toujours prompt à pardonner trop rapidement, mais le lunetteux le coupa :

- Non, Midoriya : je dois assumer la responsabilité de mes actes idiots.

- Mais tu as voulu protéger Red Skin, et Akira, non ? intervint Todoroki. Sinon l'un et l'autre ne serez pas en vie.

- Pas du tout : j'ai fait l'inverse de ce qu'on attend d'un héros. J'ai été aveuglé par ma vengeance juste à cause du fait que mon frère a été brutalement arraché à sa brillante carrière.

- Ouais.

Tous se tournèrent vers Akira, qui regardait Iida avec un air dur.

- Tu n'as pas immédiatement pensé à sauver Red Skin. Tu as combattu un type habitué à tuer des héros bien plus expérimentés que toi, pensant bêtement qu'avec ton Alter, t'allais le vaincre. À cause de ça, j'ai dû intervenir au péril de ma vie, alors que tu aurais pu faire en sorte qu'aucun d'entre nous ne soit mis en danger.

- Akira-kun ! s'insurgea Izuku, mais Todoroki le coupa :

- Où tu veux en venir ? N'importe qui aurait été rongé par la vengeance.

- Je ne le blâme pas.

Iida, qui s'était recroquevillé au fur et à mesure des piques, ouvrit les yeux de stupeur, se tournant vers Akira qui avait un petit sourire en coin :

- Même si t'étais aveuglé par la haine, celle-ci découlait d'un amour profond pour ton frère. Et in fine, malgré tes erreurs, tu nous as demandé de partir parce que c'était ta vengeance, mais... C'était pas vrai, cette partie-là, je me trompe ?

Iida resta silencieux, écrasé par l'explication véridique de son camarade. Il s'en souvenait avec une telle clarté : malgré la haine, la colère, la souffrance... Quand il avait vu Akira débarquer, il était à la fois si soulagé... et tellement apeuré que ce dernier soit blessé à cause de lui.

- Tu n'es pas encore un héros, Iida, jugea Akira en se frottant l'arrière de la tête. En vérité, aucun de nous ne l'est encore assez. C'est bien pour ça qu'on étudie à Yuei, n'est-ce pas les autres ?

- Oui ! fit Izuku, les yeux brillants.

- Hum, acquiesça Todoroki.

- Alors tu vas pas nous faire une autre fugue avant longtemps, d'accord, délégué ?

Iida sentit toute l'émotion qu'il avait tenté de refouler remonter telle du champagne fraîchement ouvert. Des larmes pointèrent aux coins de ses yeux, il les essuya, reniflant pathétiquement sous le sourire de ses camarades... ses amis qui l'avaient pardonné pour ses exactions. Il releva sa tête, le regard déterminé.

- Je le jure : je deviendrais un héros digne du nom d'Ingenium !

- T'as intérêt, ou sinon je vais encore avoir des probl... commença Akira avant d'être interrompu par la porte de la chambre qui s'ouvrit.

Le chef de la police Tsuragamae entra dans la pièce, accompagné de deux héros, un vieux à la cape jaune et un autre qu'Akira reconnut : Manual, le type qui l'avait confié aux robots-secouristes pendant l'incident du SCA. L'inspecteur dégageait toujours la même aura d'autorité, pourtant Akira se sentit comme intimidé. Est-ce parce que je ne suis plus le même qu'avant ?

- Je sens l'odeur âcre du regret, grommela le vieux héros, s'attirant un regard confus du grand homme-chien. Tout va bien, les gamins ? Pas trop secoués ?

- Tout va pour le mieux, leur assura Izuku, l'air un peu intimidé par le grand policier.

- Eh bien, je dois vous avouer que c'est à peu près le cas pour Stain, intervint ce dernier avec la voix grave que connaissait Akira. Il est en de bonnes conditions, mais a subi des brûlures au visage, et plusieurs de ses côtés étaient cassées.

Le vieux policier soupira, et les apprentis-héros déglutirent.

- Vous savez, la police a longtemps considéré l'usage des Alters comme outils de contrôle de foule. Mais ils avaient peur de créer des conflits graves si les criminels commençaient à utiliser leurs pouvoirs à des fins mauvaises. C'est là que les superhéros ont commencé à prendre de l'importance : des personnes autorisées à utiliser leurs pouvoirs en toute légalité pour venir en aide aux citoyens et combattre les vilains avec des pouvoirs dévastateurs.

Le directeur lâcha un "Wouf" pour ponctuer sa phrase, avant de reprendre d'un air moins didactique, plus réprobateur :

- Vous êtes de jeunes héros qui n'ont pas encore saisi l'entière responsabilité qu'implique le maniement d'un pouvoir qui peut blesser, voir ôter la vie d'autres personnes. Vous comprenez l'importance du respect de la loi et du cadre des règles ? (Akira et ses camarades acquiescèrent doucement, un goût amer dans la bouche) Vous serez donc soumis aux punitions adéquates, vous et ceux qui avaient votre responsabilité.

Merde... Pour Akira, cela incluait Hound Dog, Lunsh Rush et Ectoplasm.... Le jeune homme avait auparavant l'habitude d'agir sans se soucier des conséquences, car en guerre elles ne comptaient pas. Mais là, c'était la vie réelle. Il se mordit la lèvre inférieure, tentant de contrôler la frustration qui faisait trembler ses bras.

- Quoi ? s'insurgea Todoroki, devant les regards étonnés de ses camarades ; le bicolore réagissait rarement de cette manière. Nous avons protéger des blessés, vaincu un vilain, et vous n'allez pas prendre cela en compte ? Si Arata-senpai n'était pas intervenu... Si Midoriya-kun, ou moi-même n'étaient pas arrivés à temps, Red Skin et Iida seraient six pieds sous terre, et on aurait subi deux pertes et un vilain en fuite au lieu du résultat présent !

- Petit ! intervint Gran Torino. Calme-toi, tu vas rouvrir tes blessures !

- Todoroki, c'est pas la peine, lui intima Iida, mais l'autre n'en démordait, regardant le chef de la police avec un air de défi, lequel répondit :

- Je n'avais nulle intention de de nier vos exploits : je ne faisais que donner mon opinion. Vous auriez été effectivement punis si l'affaire avait été "officiellement divulguée".

Le visage du jeune homme passa de la colère à la surprise, et le policier continua :

- Wouf ! Sachant qu'il n'y avait pas assez de témoins sur les lieux pour attester clairement ce qu'il s'était passé, je peux faire en sorte que l'affaire ne vous concerne en rien... Mais en retour, vous ne tirerez aucun mérite de vos exploits, qui resteront dans l'ombre.

Akira et les autres baissèrent la tête ; c'était un mal nécessaire. Le compromis leur laisserait un goût amer, mais au moins ils ne mettraient pas en danger leurs proches ou eux-mêmes. Et puis j'ai pas envie d'écoper une punition supplémentaire, admit Akira.

- Soyez en certains, Wouf : je vous protège de toute cette histoire parce que j'estime que chacun d'entre vous (il appuya plus son regard vers le jeune brun aux yeux verts) n'a pas besoin de tomber en disgrâce simplement pour des actes héroïques dignes des plus grands. Alors, en ma qualité de chef de police, je vous remercie d'avoir été, bien qu'illégalement, les garants de la paix à laquelle nous tenons.

Il s'inclina devant leurs airs étonnés, tandis qu'Akira sentait en lui une bouffée de fraîcheur, une émotion de fierté qu'il n'avait jamais vraiment ressenti qu'après deux choses : sauver Maty... et sauver Momo.

Les souvenirs, si fugaces soient-ils, ne sont que des gravures dans la pierre qu'est notre mémoire.

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