Verdun 18 novembre 1917

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Ma chérie, je t'écris ceci toujours dans les tranchées. Cela fait une semaine que les bruits des canons et des fusils ne s'arrêtent pas, il n'y a aucun silence je crois devenir fou. Il ne reste plus rien. Les écoles, les maisons, les églises, tout a été détruit. Un de nos généraux nous a appris que la Russie avait renoncé au combat à cause d'une guerre civile, quel merdier.. Tous ces corps qui s'empilent sous nos yeux, il y a des jours où c'est impossible de marcher sans toucher un cadavre. Nous devons prier pour que les rats ne nous volent pas notre pain, que les poux n'envahissent pas notre corps ou que de la boue ne tombe pas dans notre misérable soupe. Si tu savais tout ce que je donnerais pour une simple douche. Chaque jour nous pleurons nos frères morts au combat. Il y a quelques jours l'ordre d'attaquer a été donné. Ce fût une boucherie inutile. Au début nous étions 20000, après avoir franchi la boue et les barbelés nous étions environ 15000. C'est ici que je fus touché, une balle toucha ma jambe, puis une deuxième toucha mon thorax. Je me réveillai dans une tente d'infirmerie, le médecin annonçant que seuls 1000 hommes avait survécu à cet assaut dont moi. Malheureusement ma blessure au thorax s'est lnfectée et le médecin m'a dit qu'il ne me restait que quelques jours. Les heures défilent depuis que je suis parti. Dans ta dernière lettre tu m'as annoncé que tu étais enceinte depuis ma permission d'il y a 2 mois. Sois forte, tu le seras j'en suis sûr et quand notre enfant naîtra, dit que son père est mort pour la France, et fait tout pour qu'il n'aille jamais dans l'armée. J'aimais bien avec toi, le temps s'arrêtait entre deux baisers, c'était beau, c'était fou et puis plus rien. Plus rien que le vide du temps qui passe. Le temps continuera de passer et ne le gâche pas comme j'ai pu le faire, tu tiendras. Ma douce, je suis malheureux de te faire mes adieux sur un bout de papier. Reste forte. Ne m'oublie pas. Ton amour qui pense à toi et qui t'aime de tout son cœur.

Romain.

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