Chapitre 24

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Alors que je me laisse aller à une scène pathétique en plein milieu du quartier, deux bras viennent encercler mon frêle corps. Sans mal, mon corps réagit à ce contact. J’essaye de me débattre. Parce que je me sens menacé ou parce que je ne veux pas me montrer aussi vulnérable, je me redresse et m’encourage mentalement à continuer sans jamais abandonner. Surpris de ce nouveau souffle, Liam lâche prise et j’en profite pour avancer sans me retourner. J’avance vite, aussi vite que je peux. Je sais que ce n’est pas une course de vitesse, mais bien une course d’endurance.

Mais Liam a de plus grandes jambes, une plus grande fréquence et un corps bien plus tonique à cette heure du crépuscule. C’est alors, sans mal, qu’il me rattrape et m’enserre à nouveau de ces bras que je considérais comme protecteurs. Il m’enserre et ne lâche pas sa prise cette fois. Je me bats dans mon fort intérieur pour rester forte et ne pas craquer. Mais avant que je n’ai le temps de craquer, Liam se retrouve devant moi. Je suis plaquée contre lui et lorsqu’il caresse doucement mes cheveux, tous mes efforts s’envolent. Les sanglots secouent mon corps et ses tentatives pour me réconforter ne font que les redoubler, encore et encore.

Tout à coup, il se décolle de moi et me regarde avec intensité, et ce simple fait me fait perdre la tête. Je suis tellement ailleurs que je ne réalise pas vraiment que son visage se rapproche du mien. Mais alors que ses lèvres ne sont plus qu’à quelques millimètres seulement, je me fais violence pour ne pas rompre cette distance qui semble me narguer. Liam, lui, ne semble pas avoir le même débat intérieur puisqu’il se laisse aller et vient déposer un tendre et chaste baiser sur mes lèvres. Un baiser auquel je me refuse de répondre. Mais il n’abandonne pas pour autant. Et ses baisers se font de plus en plus intenses, un peu plus désireux à chaque fois, toujours plus emprunt de passion.

Liam

Quand Emma est apparue à ma porte, à cette heure de la nuit, j’ai voulu l’ignorer. Je ne voulais pas aller ouvrir parce que je savais que c’était le meilleur moyen de ne pas répondre à son interrogatoire et aussi pour ne pas assumer mes responsabilités. Pourtant, je n’ai pas réussi à m’empêcher de descendre et ouvrir cette porte. Je me suis avancé au plus près d’elle, qui restait assez loin tout de même, mais je ne voulais pas la brusquer. Puis elle m’a embrassé ; je m’attendais à tout. Vraiment tout. Des pleurs, des cris et de la culpabilité. Mais non, j’ai eu le droit à de l’amour, qui a lentement laissé place à de la souffrance. Et, en me laissant tout pantelant ici, elle s’est ouverte, débitant tout un tas de mots qui faisait écho dans ma tête et prenant sens qu’avec peine. Je suis resté bloqué sur ses premiers mots un temps. Elle avait embrassé Ethan quelques minutes auparavant seulement. Puis le reste a résonné en moi. Elle m’aime et je ne fais que de la décevoir. Je ne lui rends pas bien. Je ne sais pas quoi répondre, j’essaye d’assembler les idées, mais avant que l’opération n’aboutisse, elle est déjà partie. Alors je suis resté là, bloqué et immobile au milieu de tout ça. Il n’y a pas un bruit autour de moi, mais il y a un chaos dans ma tête à cet instant. Un moment de silence puis un bruit. C’est un de ses sanglots qu’elle tente d’étouffer. Je le sais parce que ça lui arrive la nuit quand elle revit la mort présumée d’Ethan. Et je sais aussi que la seule chose qui ne sache la réconforter est mes bras qui l’enserre fort, qui lui montre qu’elle n’est pas seule. Je me précipite alors vers elle et l’enserre aussi fort que je peux. Mais elle réussit à m’échapper, seulement je ne peux pas la laisser partir. En quelques enjambées, je la retrouve et réitère l’opération. Lorsque ses sanglots secouent sans s’arrêter son petit corps, je prends le risque de la lâcher et la laisser partir. Mais il n’en est rien. Je me retrouve alors face à elle, son visage laisse voir son étonnement et je ne veux plus qu’une chose : l’embrasser. Elle ne cherche pas à me repousser quand mon visage se rapproche du sien, à l’instar de deux aimants. Je l’embrasse une fois, puis une deuxième, et puis trop de fois pour pouvoir compter. Et j’ai d’ailleurs arrêté quand elle a commencé à me rendre mes baisers, au bout du septième. Je voudrais que le temps s’arrête, que d’une manière ou d’une autre, les grains du sablier ne puissent plus couler, que les montres du monde entiers s’arrêtent de tourner. Mais ça n’arrivera pas, et je dois lui avouer, je dois lui parler. Je dois lui expliquer. Elle doit savoir tout ce qu’il y a à savoir.

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