Hermance

de Image de profil de Alice "Chocolat" RenelAlice "Chocolat" Renel

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Hermance referma le livre sur l'affaire de la disparition d'Agnès Marin.

Elle se resservit du café.

Dans cette affaire, l'expertise était lacunaire.

Si un réseau sérieux de notation des experts existait, cela se serait passé autrement, se disait-elle.

C'est vrai !

Par exemple, si l'inculpé récidive : les experts qui ont affirmé qu'il était en bonne santé mentale doivent être mal notés. On doit savoir qu'ils ont échoué à leur tâche : aucune gentillesse, aucune fraternité douce ne doit les couvrir : ils doivent payer.

On ne devrait pas même leur remettre une affaire de chien écrasé entre les mains. La vie de pas mal de jeunes filles est en jeu !

***

Les affaires de viol semblaient être considérées comme peu importantes par rapport aux autres affaires.

Une femme affaires venant acheter son paquet de cigarettes la toisait en attendant son tour.

C'est d'ailleurs pour cela que quatre mois après son incarcération, l'inculpé de viol aggravé avec préméditation avait été libéré, se disait-elle. Alors qu'il avait un couteau, celui-ci avait été retrouvé sur lui.

Le rapport a dévoilé quatre lignes sur la justification de la remise en liberté. On dit qu'il a "appris la réalité". Ce qui ne veut strictement rien dire ! se dit Hermance.

Elle prit une pomme et la mangea en entier.

Et puis, avoir éloigné le jeune homme du Gard, le lieu du crime, était une erreur...

Elle tapa sur la table. Un homme d'une soixantaine d'années se retourne et en posa son cigare.

"Il y a vraiment des fous dans ce quartier, je devrais déménager" dit-il tout bas sans que personne n'entende.

Hermance se dit que si elle était en charge de cette affaire elle aurait considéré que l'éloignement des parents est une erreur à un si jeune âge, treize ans, surtout si ces derniers sont "solides" comme le confirme l'émission - sans aucune preuve néanmoins.

Un indice aurait pu les aider à appréhender la récidive mortelle du jeune garçon.

***

Cet indice... c'était ses émotions. Il n'en avait pas en parlant de l'affaire. Tous les protagonistes s'accordent a le dire.

"Il semblait réagir comme s'il était inculpé dans une affaire de vol de tomates, la gravité semblait lui passer au-dessus de la tête" expliquait son avocate.

Comment se fait-il qu'ils n'aient pas tilté, pestait Hermance, lorsque le garçon a parlé froidement du meurtre ?

D'autant plus qu'il avait dit qu'il ne serait pas assez courageux pour recommencer.

"Auriez-vous du feu ? Mon cigare s'est éteint."

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