Prologue

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Pour la énième fois en quelques minutes, je réajustais la capuche de ma cape sur ma tête, cachant mon visage, avant de jeter encore un coup d'oeil aux 7 personnes regroupées derrière moi, elles aussi enveloppées dans de longues et lourdes capes sombres. Puis, je me reconcentrais sur la rue au bout de la ruelle où nous nous cachions, surveillant le flux continu des gens se précipitant pour répondre à l'appel du temple, l'appel de Dèros, le fier dieu de la guerre. Il avait fait résonner dans la ville le son de sa corne de chasse, et tous ses adeptes courraient maintenant pour le rejoindre, accompagnés par ceux qui avaient reniés les Dieux Créateurs. Comment mes compatriotes avaient-ils pu se retourner contre ceux qui nous avaient créés et protégéés tout ce temps ?!

Le flux dans la rue finit par ce tarir au bout d'une demie-heure, et je pus faire signe au groupe derrière moi d'avancer, ouvrant la marche jusqu'aux hautes portes de la ville. J'actionnais l'ouverture, et tins la porte pendant qu'ils sortaient tous les 7.Alors que j'allais les suivre, l'un d'eux se retourna vers moi, m'observant.

_Tu as pris bien assez de risques pour nous, souffla l'homme sous sa cape. Va rejoindre les tiens, ne prend pas plus de risques.

_Je ne peux plus, contrais-je avec un fin sourire. L'appel de Lord Dèros a déjà résonner depuis longtemps, et je ne suis pas au palais. Ses serviteurs vont me chercher et me tueront pour traîtrise dans tous les cas. Je préfére vous accompagner, vous aider et vous protéger. Et si je viens à tomber en étant à vos côtés, je sais que j'aurais été utile.

_Tu es sûre de vouloir nous accompagner ? me demande encore l'homme.

_Persuadée ! déclarais-je en refermant la porte de la ville derrière moi.

A peine nous fûmes dehors que nous reprenions notre course, notre fuite dans la nuit. Durant un très long moment, nous avons couru, jusqu'à finalement atteindre, dans une forêt, une petite clairière.Je m'arrêtais à l'orée de celle-ci, observant les créatures mythiques qui y patientaient calmement. Mes camarades de fugue ôtèrent leurs capuches, et s'approchèrent chacun d'une des 7 créatures, des Sleipnirs, de superbes chevaux à 8 pattes, tous de robes différentes. Mais surtout, tous semblaient nerveux par ma présence. Il fut décidé que nous passerions la nuit dans cette clairière, avant de reprendre la route le lendemain matin. Alors que chacun de mes camarades s'installaient contre leurs Sleipnirs respectifs, je me couchais dans l'herbe, un bras sous ma tête, à l'opposé dans la clairère, ne tenant pas à déranger plus les équidés mythiques. Cela ne m'empêcha pas d'être la première réveillée le lendemain matin, avec un mal de tête puissant que je mis sur le compte du froid de la nuit passée à l'extérieur et sans feu. Alors que je me redressais en glissant ma main sur mon front, je me retrouvais face aux nazeaux d'un cheval...ou plutôt d'un Sleipnir à la robe parme, qui me fixait doucement, silencieusement. Je me redressais sans mouvement brusque, alors qu'il reculait un peu pour me laisser faire. Je restais de longues minutes assise en tailleur devant le Sleipnir, incertaine quant à l'attitude à avoir. Je fixais la créature, l'observant en évitant son regard de peur qu'il ne me considère comme une ennemie. A un moment, j'entendis un doux rire clair, et je tournais la tête vers l'un des hommes que j'accompagne. Il s'approcha calmement de la bête somptueuse et en flatta l'encolure.

_Tu sais, fait-il en riant, tu peux te lever, et même le toucher.

_Permettez-moi d'en douter, soufflais-je en me levant. Je reste une Pirkis, je ne suis pas sencée toucher, ou même voir, un Sleipnir...

_Certes, mais celui-ci t'as jugée digne, contre l'homme. Tu as pris beaucoup de risques pour nous, tu es tout à fait digne de les voir et de les toucher.

_Si vous le dites, je murmure.

J'entrepris de m'étirer, et m'aperçu que tout le monde s'était finalement réveillé. Au bout d'un moment, l'une des femmes prit la parole.

_Nous devons repartir, décrète-t-elle. Nous devons rejoindre la Grotte des Eternels au plus vite, et définir ce que nous devons faire. Alors chacun son Sleipnir, et en route. Je les regardais tous monter un à un sur leurs montures respectives, avant de jeter un coup d'oeil au Sleipnir parme, puis de fixer mes accolytes à nouveau. L'homme qui m'avait parlé au matin s'approcha de moi, sur sa monture à la robe bleu azur.

_Qu'attends-tu ? me demande-t-il.

_Je vous suis à pied, répondis-je calmement.

_Penses-tu vraiment que ce jeune équidé est venu vers toi sans raison ? sourit-il. Vous êtes destinés à faire équipe. Un maigre dédomagement pour ce que tu as fait pour nous...

Derrière moi, le jeune Sleipnir s'approcha, et donna des coups de tête légers dans mon bras. Je le fixais du regard, incrédule, avant de glisser doucement ma main sur son front. Peut-être, après tout, avais-je droit à cette récompense, à ce cadeau qui littéralement signifiait "tu es spéciale". Lentement, sous les regards de mes compagnons de voyage, je contournais l'étalon, me tenant maintenant à sa gauche, mes deux mains sur son encolure. J'avais déjà chevaucher de grands étalons, certains sauvages, mais le garot de cet animal mystique était plus haut que ma tête... Alors que je me questionnais sur comment monter sur son dos, je le vis plier l'une de ses pattes avants, et la tenir juste devant mes pieds, son sabot vers le ciel. L'animal me redonna un coup de tête. Doucement, je levais mon pied gauche pour le poser sur le sabot offert, y prenant appui pour me soulever de terre. Incrédule, je sentis la puissance du Sleipnir dans sa patte alors que tout mon poids y reposait. Je pris ensuite appuit sur mes mains pour passer ma jambe droite de l'autre côté du dos de la bête, et je ne pu que restée abasourdi de la puissance brute que je resentais sous moi. Doucement, le Sleipnir fit quelques pas, nous rapprochant de nos comparses. Tous nous fixaient avec fierté et joie.

_Trouve la position qui te conviendra le plus pour la course, lança l'une des femmes. Chacun a sa préférence. Nous tâcherons de ne pas aller trop vite au début, le temps que tu t'habitues à la cavalcade des Sleipnirs.

Elle dirigea alors sa monture en direction du Nord, et commença à avancer. Tous la suivirent calmement, et mon Sleipnir clôtura la marche. En effet, monter un Sleipnir était très différent de monter un simple cheval, aussi grand soit-il. D'abord, la musculature est bien plus grosse, les muscles plus développés, la puissance plus grande. La présence de deux paires de pattes supplémentaires aidant à la force autant qu'à la course, la rendant plus fluide et plus vive que ce à quoi j'ai l'habitude. Petit à petit, le groupe augmenta la cadence de marche, passant au trot puis finalement au galop. Et là, je sentis que mes jambes risquaient de gêner la course de ma monture. Vivement, je remontais mes jambes, pliant les genoux pour caler mes pieds sur le dos du Sleipnir, près de sa colonne vertébrale, me penchant en avant pour me coller un maximum contre le cou puissant de l'étalon.

_Tout va bien ? me demanda l'un des hommes du groupe en descendant à ma hauteur.

_Ca va, acquiesçais-je doucement. C'est très différent de monter un Sleipnir qu'un cheval sauvage.

_En effet, sourit-il. Mais tu te débrouilles très bien. Tu as une bonne position, compte tenu du fait que c'est ta première fois.

Je l'observais : lui avait nettement l'habitude, et cela se resentait. Il se tenait droit, les jambes repliées sur les flancs de sa monture, comme s'il avait des étriers très remontés sans pour autant que cela le laisse dans une position de monte inconfortable. Nos montures galopèrent un long moment côte à côte, fermant la marche. Nous cavalâmes longtemps, pendant quelques heures, sans ralentir. J'entendais mes camarades de fuite parler ensemble, dans la langue des anciens. J'avais quelques bases dans cette langue presque perdue, parlée uniquement des Dieux ou trouvables dans les plus vieux recueils de la Haute Bibliothèque. Je me mordais la lèvre inférieure, un peu honteuse de ne pas être capable de suivre leur conversation... et en même temps sereine de ne pas risquer de les entendre parler de moi comme d'un poids à traîner ou quelque chose de désormais inutile à leur fuite. Lorsqu'il fut près de midi, la femme en tête de convoi ralentit un peu le pas, nous permettant à tous de la rejoindre. Lorsque nous fumes tous réunis, toujours au galop, elle reprit la parole.

_Nous serons à la Grotte des Eternels d'ici moins d'une demie-heure, déclare-t-elle. Lorsque nous y serons, nos Sleipnirs devront partir le plus vite possible. Je ne serais pas étonnée qu'Il parvienne à retrouver notre trace assez vite. Dès que nous sommes arrivés, posez pied à terre aussi vite que possible, et entrez dans la Grotte.

Puis elle reprit la tête. Soucieuse, je baissais le regard sur l'encolure de ma monture, sur mes mains glissées dans sa crinière. Encore une fois, l'homme au Sleipnir azuréen vient vers moi.

_Toi aussi, tu devras entrer dans la Grotte des Eternels, souffle-t-il.

_C'est un lieu sacré, j'objecte en le fixant. Je n'ai pas le droit d'y entrer, seuls les Dieux le peuvent.

_Les Dieux, et les Elus, sourit-il.

_Je ne suis ni l'un ni l'autre.

_Tu es une Elue. Tu as tout sacrifié pour nous, nous t'avons tous reconnue comme Elue.

Je le regardais, les yeux dans les yeux, interdite. Lui, l'être que je respectais et vénérais le plus au monde, me soutenait que j'avais été déclarée Elue ? Je n'osais le croire, mais mon coeur ne cessait de me rappeller qu'il ne pouvait pas me mentir. Je demeurais silencieuse jusqu'à notre arrivée près de la Grotte. J'observais le site saint de loin, alors que nous en approchions de plus en plus. La petite montagne, en plein coeur de la gigantesque plaine, était clairement visible. L'entrée de la Grotte, entourée de hautes colonnes sculptées, était taillée à même la roche, mais entourée de larges fresques de l'ancien temps, dont j'observais de mieux en mieux les détails à mesure de notre approche. Bientôt, les premiers d'entre nous mirent pied à terre avant de courir dans la Grotte, leurs montures repartant dans une autre direction. L'homme jusque là resté à mes côtés posa pied à terre avant moi, et me proposa son aide pour descendre de ma monture. Avant que celle-ci ne reparte, il attrapa quelque chose à son cou, pour l'attacher autour du mien. Sur ma poitrine reposait maintenant un cristal de la même couleur que la robe du Sleipnir. Puis l'homme prit mon poignet, et me tira vers la caverne alors que nos deux chevaux divins partaient à toute allure. Nous passâmes sous le porche, et je ne pus empêcher mon estomac de se serrer à l'idée que je n'avais pas le droit d'être ici. Je suivais néanmoins le mouvement, et m'engouffrer dans les entrailles de la montagne, dans un long couloir de roches sans autre éclairage que celui du soleil derrière moi et la lueur droit devant. Au bout de ce long couloir se trouve la célèbre salle des Eternels. On dit que c'est ici que les Eternels, les premiers êtres doués de magie, ceux qui sont à l'origine du monde, on laissé leur magie en une gigantesque sphère d'une grande pureté, afin que les Dieux qui leur succèderaient puissent leur demander conseil et protéger la vie. Et lorsque j'entrais dans cette salle, je sus que cette légende était vraie.

La salle est ronde, le sol orné de gravures cycliques, avec 7 symboles répartis sur le cercle le plus large. Au centre, un piedestal soutenait -d'une certaine manière- une sphère blanche-nacrée qui flottait au-dessus du socle de pierre. L'homme à mes côtés lâcha ma main, et alla se placer sur l'un des symboles au sol, alors que les autres se répartissaient sur les autres. Subjugée, je me glissais jusqu'au mur, m'y adossant, fixant la scène irréelle qui allait se dérouler devant moi. Autour de chacun de mes accolytes apparu un halo brumeux, chacun d'une couleur différente. Les auras formèrent comme des lianes qui, de chacun d'eux, se dirigèrent tant vers les 6 autres, que vers la sphère centrale. Les lianes de lumière s'emmèlèrent, leurs couleurs se mélangeant peu à peu. Je vis chacun de mes alliés s'élever doucement du sol, flottant doucement. Après plusieurs minutes, la scène sembla se figer. Ils finirent par revenir au sol, n silence. Peu à peu, ils se dirigèrent vers une alcôve au fond de la pièce où se trouvait une grande table ronde entourée par des bancs de pierre taillés dans le mur de la grotte. Ils s'installèrent, et l'on m'invita à m'asseoir également.

_Nous devons nous cacher, déclara la jeune femme qui avait une aura rouge quelques instants plus tôt. Mais surtout, nous devons nous séparer. Même s'ils venaient à retrouver l'un de nous, les autres doivent rester en sécurité. Nous avons tous déjà réfléchi à un lieu de retraite... nous allons donc nous rendre dans ces lieux, et faire en sorte de ne pas être localisable, tant par leur armée que par des humains.

_Alors nous allons priver les générations futures de magie ? souffle l'une des autres femmes.

_Il le faut, acquiesce l'un des hommes. C'est plus prudent. Si nous leur enlevons la maîtrise de la magie, ils ne l'intéresseront plus, et il se contentera de son armée actuelle.

_Mais même en faisant cela, certains humains pourraient parvenir à recouvrer la maîtrise de la magie, souligne un autre.

_Alors prions pour qu'il ne les remarque pas... conclut la première femme. Je les observais tous, tour à tour. Comment des êtres comme eux pouvaient arriver à un point les forçant à espèrer un miracle ? Comment les 7 Dieux des élèments pouvaient-ils craindre d'échouer ? Comment des êtres divins pouvaient-ils même perdre espoir en ce qu'ils avaient engendrer, et décider de brider leurs créations pour les sauver ?

_Comment puis-je vous aider ? finis-je par demander, emplie de la certitude que j'avais quelque chose à accomplir pour eux. Ils me fixèrent, incrédules.

_Il y une chose que tu pourrais peut être faire... murmure l'un des hommes en baissant le regard. Nous allons devoir nous cacher, mais il est impératif que Dèros et ses sbires ne nous trouvent jamais. Or, nous seront sans protection... La chose que tu pourrais faire... Cela te demandera encore de grands sacrifices, une vie de fuite, de peine et de souffrance... Il est déraisonné de notre part de te demander d'accomplir cette mission, mais tu sembles être la mieux placée pour nous aider... la seule à croire encore en nous... la seule capable de nous protéger et de s'assurer que Dèros ne trouvent ni nos cachettes, ni les humains qui dans le futur pourraient retrouver l'usage de la magie... Tu es le meilleur espoir de l'humanité... Notre meilleur espoir... L'être le plus à même d'assurer la réalisation de la prophétie des Eternels...

_Saches que nous ne te forcerons pas à nous aider, intervint l'homme au Sleipnir azur. Tu es peut être notre meilleure option, mais tu es en droit de refuser de nous aider à l'avenir. Surtout lorsque cet avenir durera des millénaires, et qu'il sera empli des pires embûches... Lorsqu'il y a autant de responsabilités lourdes de conséquences...

_Vous me proposez une vie longue mais compliquée, là où Lord Dèros me promet une mort horrible pour l'exemple, résumais-je. Je ne vois pas pourquoi j'hésiterais... Par ailleurs, vous dites que je suis votre meilleur espoir... Je suis une Pirkis, c'est en quelque sorte mon rôle.... Je vous suis dévouée, et je ne compte pas vous laisser tomber. Pas avec un aussi grand danger. J'ai choisi il y a longtemps à qui va mon allègeance, et je ne reviendrais pas là-dessus.

_Tu as un coeur en or, sourit l'une des femmes. Nous avons vraiment bien fait d'appeller ton peuple Pirkis. Le peuple de l'espoir...

_Si tu acceptes de nous aider, sache que nous te donnerons accès à nos pouvoirs, afin que tu puisse te défendre, reprend un homme. Nous ne pouvons définitivement pas prendre le risque que tu sois tuée car tu n'avais pas d'aide. Tu seras la seule Pirkis a pouvoir contrôler les 7 élèments, à connaître la langue des anciens comme si il s'agissait de ta langue maternelle, à connaître nos cachettes, à pouvoir contrôler nos créatures respectives à condition de gagner leur confiance. Tu pourras enseigner nos élèments à ceux qui auront des dispositions pour la magie...

_Nous t'accordons notre pleine confiance, à toi ensuite de bien choisir tes alliés, souligne l'une des femmes.

_Souviens-toi toujours que nous pourrons t'apporter un abri en nos sanctuaires respectifs, continu l'un des hommes. Et que quoi que tu fasses, tu pourras avoir notre soutien, ou celui des Eternels.

_Le soutien des Eternels ? répètais-je avec surprise.

_Eux aussi te soutiennent, et t'apporteront une partie de leur puissance. Tu seras la Pirkis la plus puissante de la création, mais surtout, il te faudra toujours utiliser cette puissance judicieusement, sans excès, et sans chercher à devenir un nouveau Dèros...

_Ne serait-il pas plus prudent de ne pas me donner autant de puissance ? tentais-je. J'ignore si je serais en mesure de la contrôler... Et si je finissais par faire quelque chose qui serait contre vos idéaux ? Je ne veux pas prendre ce risque...

_Le fait que tu ais peur de le faire nous confirme que cela n'arrivera pas, sourit une des femmes. Cette peur te fera réfléchir à tes actes, et tu t'empêcheras par toi-même de faire quelque chose de mal. C'est parce qu'ils n'avaient pas peur de mal agir que les Dieux mineurs ont agit ainsi, nous traquent, et cherchent à asservir tout le monde. La peur est généralement bonne conseillère dans ce genre de cas. En être dépourvu mène aux erreurs, et pas les moindres.

_Nous allons tous te donner la maîtrise de nos élèments, reprit la femme à l'aura rouge. Chacun notre tour, en présence des Eternels. Nous te donnerons aussi accès à bon nombre de connaissances, et t'indiqueront nos lieux de repos. Si tu es sûre de vouloir rester à nos côtés...

_C'est une certitude, acquiesçais-je. Jamais je ne vous abandonnerais. Je ferais de mon mieux. Tous me fixèrent longuement, et je lu dans leurs regards l'espoir revenir, mais aussi ce qui ressemblait à de la pitié, et cela me causa un pincement au coeur. Mais je restais certaine de mon choix. L'une des femmes, celle à l'aura noire, se leva et me fit signe de me dresser face à elle.

_Je vais commencer, déclara-t-elle. Je vais apposer un sceau sur toi, qui te permettra de contrôler mon élément. A toi ensuite d'apprendre à le maîtriser.

Je hochais la tête, consciente de mon devoir. La jeune femme à la longue chevelure noire tressée attrapa doucement mon poignet gauche, le ramenant vers elle, remontant la manche de ma tunique azur brodée de fils d'argent. Elle glissa sa main gauche sur mon avant-bras, la déposant à mi-distance entre mon coude et mon poignet. Elle releva ensuite la tête, plongeant son regard dans le mien.

_Cela risque d'être douloureux, car ma magie a une forte volonté destructrice, souffle-t-elle. Mais tu dois essayer de ne pas bouger...

Je lui souris doucement, puis elle rebaissa son regard sur mon bras. Doucement, son aura prit forme autour d'elle, et la mienne se manifesta en retour, le contraste entre les deux étant saisissant. Celle de la femme face à moi était noire comme l'ébène, comme le plumage d'un corbeau, là où la mienne, plus faible, était blanche, comme nacrée. L'aura ténébreuse se concentrant autour de la main sur mon bras, et se colla à ma peau, avant de la transpercer d'un coup, m'arrachant un petit cri de surprise et de douleur mêlées. L'aura traça des arabesques sur ma peau, me foudroyant de douleur alors que la magie élémentaire coulait en moi accompagnée d'un flot continu d'images dans ma tête. Se suivaient des images de manipulation de la magie et des images concernant les créatures élémentaires, puis des mots qui m'étais jusqu'alors inconnus mais qui maintenant me semblaient venir de ma langue maternelle. La douleur, diffuse, continuait de me faire souffrir, même si je m'y habituais peu à peu. Cela me sembla durer des heures, mais lorsque la main sur mon bras disparue, je revins à la réalité, fixant à nouveau mon vis-à-vis, puis mon bras où l'arabesque sombre de l'élément de celle-ci était maintenant dessiné pour l'éternité.

_Moi, Malorna, déesse des Ténèbres, vient de te conférer la maîtrise parfaite de mon élèment, déclara-t-elle. Obtiens le respect de mes Enfants, et ils t'obéiront en toutes circonstances. Apprend à utiliser cette magie à bon escient.

Je hochais la tête, la douleur comme les images ayant maintenant disparus. Puis l'une des autres femmes du groupe vint remplacer la déesse des Ténèbres. La jeune femme aux longs cheveux blancs attrapa mon poignet droit, remontant à son tour ma manche, et glissant sa main au même endroit. Son aura blanche apparut, et agit de la même façon que l'aura de la précédente déesse. La douleur revint, nettement moindre que précédemment, tout comme les images et les mots dans ma tête. Lorsque cela prit fin, une arabesque blanche aux contours noirs était apparue sur mon avant-bras droit, en effet miroir par rapport à la précédente.

_Moi, Guéréna, déesse de la Lumière, vient de te conférer la maîtrise parfaite de mon élèment. Obtiens le respect de mes Enfants, et ils t'obéiront en toutes circonstances. Apprend à utiliser cette magie à bon escient.

La jeune déesse recula, et la femme à l'aura rouge sang vint prendre sa place devant moi. Elle reprit mon poignet gauche, paume vers le bas, et posa sa paume sur le dos de ma main, avant de plonger son regard dans le mien. Son aura écarlate apparue autour d'elle, et tout recommença, jusqu'à laisser un arabesque rouge sur le dos de ma main.

_Moi, Jylosa, déesse du Feu, vient de te conférer la maîtrise parfaite de mon élément. Obtiens le respect de mes Enfants, et ils t'obéiront en toutes circonstances. Apprend à utiliser cette magie à bon escient.

Elle lâcha doucement ma main, et l'un des hommes du groupe s'avança, et prit ma main droite, paume vers le sol, répétant les mêmes gestes, son aura d'un bleu profond fondant dans ma main pour y tracer un arabesque identique au rouge, mais celui-ci bleu. Lorsqu'il me lâcha, comme les trois femmes, il prononça les paroles saintes.

_Moi, Ciaros, dieu de l'Eau, vient de te conférer la maîtrise parfaite de mon élément.Obtiens le respect de mes Enfants, et ils t'obéiront en toutes circonstances. Apprend à utiliser cette magie à bon escient.

La dernière femme s'avança pour lui succèder, et elle reprit ma main gauche, tournant cette fois ma paume vers le plafond rocheux de la grotte avant d'y glisser la sienne. L'aura à la fois verte et marron fit comme les précédentes, et traça à son tour un arabesque, au creux de ma main cette fois.

_Moi, Aréa, déesse de la Terre, vient de te conférer la parfaite maîtrise de mon élément. Obtiens le respect de mes Enfants, et ils t'obéiront en toutes circonstances. Apprend à utiliser cette magie à bon escient.

Elle lâcha ma main, et l'un des deux derniers hommes s'avança. Par réflexe, je lui tendais ma main droite. Il eut un doux sourire avant de s'en saisir, et comme la déesse Aréa, il la tourna paume vers le haut, et y glissa la sienne. Son aura, d'un bleu azuréen, glissa sous ma peau et y traça le même arabesque qui ornait désormais le creux de mon autre main.

_Moi, Sestre, dieu de l'Air, vient de te conférer la parfaite maîtrise de mon élément. Obtiens le respect de mes Enfants, et ils t'obéiront en toutes circonstances. Apprend à utiliser cette magie à bon escient.

L'homme recula, lâchant ma main, et les 6 êtres magiques m'ayant déjà offert leurs pouvoirs se tournèrent vers le dernier, celui qui tout ce temps m'avait soutenu, et que j'avais toujours soutenu depuis ma plus tendre enfance. Je fixais à mon tour le dieu de la Glace, voyant clairement qu'une véritable tempête ravageait ses pensées.

On m'avait toujours dit des choses horribles au sujet du dieu de la Glace. Qu'il était le plus détesté des dieux, le plus effacé, le moins sûr de lui, qu'il ne fallait pas lui accorder sa confiance. Et un jour, j'avais eu la chance de le rencontrer lors d'une visite à son temple. J'en avais eut assez des rumeurs, mes parents préférant que je me fasse ma propre idée avant de choisir le dieu élémentaire que je suivrais plus tard. Et en voyant, ce jour-là, l'homme derrière le titre de dieu de la Glace, j'avais décidé de l'identité du dieu que je suivrais. Et jamais je ne regretterais ce choix.

Le dieu finit par s'avancer vers moi, et une question se forma dans mon esprit. Où allait-il apposer sa marque ? Avec un grand calme, il me fit face, et me souffla doucement de fermer les yeux et de baisser la tête. Et je n'attendis pas une seconde pour m'exécuter. Je le sentis, comme un frôlement, prendre mes cheveux et les passés sur mon épaule gauche, dégageant ma nuque. D'un coup, cela me parut logique, car pour notre peuple, la nuque est comme un symbole pour le froid. Il posa ses deux mains sur ma nuque, et je le sentis poser son front sur le mien.

_Cela risque d'être douloureux, bien que ce soit la magie que tu connaisses déjà. Je vais t'en dévoiler tous les secrets...

Sa voix était calme, posée, mais surtout emprunte d'inquiètudes et d'appréhension. Je ne pu m'empêcher de tenter de rassurer le dieu que j'avais jurer de servir.

_Ca ira, j'ai confiance...

Je sentis son aura, que je savais blanche aux nombreux reflets d'argent, se concentrer sur ma nuque, et je fis de mon mieux pour me détendre. Après quelques secondes, l'aura céleste commença à tracer son arabesque sur ma nuque, alors que, comme pour les autres, des images et des mots se formaient dans ma tête, m'inculquant tous les secrets de cette magie. Après un temps, le dieu retira ses mains, et prit le temps de remettre mes cheveux à leur place, couvrant sa marque, avant de prononcer les paroles sacrées.

_Moi, Nasmis, dieu de la Glace, vient de te conférer la parfaite maîtrise de mon élément. Obtiens le respect de mes Enfants, et ils t'obéiront en toutes circonstances. Apprend à utiliser cette magie à bon escient.

Je rouvrais les yeux, et le fixait un instant, attristée de son regard douloureux. C'est ce qui m'avait frappé chez ce dieu. Son empathie, et sa solitude, bien qu'il soit entouré des autres dieux et que ceux-ci fassent de leur mieux pour le soutenir. Le dieu finit par reculer, et je vis que les 6 autres étaient retournés sur les symboles de leurs éléments, au sol de la grotte. Nasmis les rejoignit. Jylosa, déesse du Feu, prit la parole.

_Nous allons supprimé les liens magiques avec les générations futures, et engloutir la Cité Eternelle dans le coeur de la terre, la figeant dans le temps. Puis nous nous séparerons, chacun partira pour un Sanctuaire. Tu seras la seule à savoir où nous nous cacherons, Evoleth. A toi de faire en sorte qu'ils ne découvrent jamais nos cachettes, ou de nous prévenir si tu considères qu'il y a le moindre risque. Nous allons également déplacer la Grotte des Eternels, afin qu'ils ne puissent pas la retrouver. Nous l'enverrons dans une dimension à laquelle il n'aura pas accès, mais où tu pourras te cacher si besoin.

_Pourquoi ne pas vous cachez, vous aussi, dans des dimensions parallèles ?

_Nous sommes nécessaires à l'équilibre de ce monde, m'expliqua le dieu Ciaros. Si l'un de nous le quitter plus de quelques heures, les représentations de son élément commenceraient rapidement à disparaître. L'élément en question ne vivrait encore qu'un jour ou deux si son représentant changeait de monde. Et ce n'est pas ce que nous voulons. Nous voulons protéger ce monde, non le laisser tomber.

_Je comprends...

Ils reportèrent tous leurs regards sur la sphère centrale, et leurs auras emplirent à nouveau l'air, se mêlant les unes aux autres. D'un coup, ce fut comme si une chape de plomb me tombait dessus, et j'eu le souffle coupé. Je me laissais tomber au pied du mur, la tête entre mes mains, réalisant soudain que mon corps luttait maintenant pour laisser une place aux magies élémentaires et aux informations que l'on venait de me confier. Mes oreilles bourdonnaient, ma vue était on ne peut plus trouble, m'empêchant même d'identifier les couleurs. Au bout d'un moment, à bout de force, je perdais conscience. Lorsque je me réveillais, mes sens me parurent exacerbés. J'entendais le moindre petit bruit, j'avais l'impression que tout le monde hurlait alors qu'ils semblaient simplement discuter, je voyais le moindre détail de la roche autour de moi, la moindre broderie des vêtements des dieux à mes côtés... J'avais été installée sur un banc en pierre, un petit morceau de glace sur mon front.

_Ca va aller ? parla une femme prêt de moi que j'identifiais comme étant la déesse Guéréna. Je me doutais qu'elle avait du murmurer, mais sa voix me parut comme un cri, avec un fort écho dans la grotte.

_J'entend tellement fort, murmurais-je bien que mon murmure sonna fort lui aussi à mes oreilles.

_Oh, souffla-t-elle. C'est normal. Tu apprendras à contrôler tes sens...

Je hochais doucement la tête, mais je ne pus réprimer une grimace lorsque des bruits de pas résonnèrent, suivit d'une voix qui, à mon avis, devait parler très fort avec des sens normaux.

_Dèros nous a retrouvé ! lança une femme -sûrement Malorna-. Nous devons partir !

Il y eut beaucoup de mouvements autour de moi, et je sentis les auras des dieux et déesses se manifester. Je tentais de me relever, mais d'un coup, les bruits furent encore plus nombreux, et forts. J'identifiai certains comme des hurlements de bêtes enragées.. Je tentais de me redresser, grimaçant sous la douleur me vrillant le crâne. Je sentis quelqu'un venir vers moi.

_Je vais t'aider, parla un homme avec douceur même si ses mots résonnèrent dans ma tête. Appuie-toi sur moi...

Une main, douce et froide, saisi la mienne, me tirant doucement vers le haut, m'aidant à me relever. Dans mon équilibre précaire, je finis par tomber en avant, mais je fus réceptionnée par un torse fin et musclé, une seconde main se posant sur mon épaule. Pendant une seconde, je crus que tout s'était arrêté. Mais c'était le calme avant la tempête. Les cris et pas se firent d'un coup bien plus forts, et tout se précipita. Les auras de chacun de 7 dieux se manifestèrent tour à tour, emplissant l'air, m'étouffant presque. Nasmis, car c'était lui qui m'avait aidé à me relever, s'écarta finalement de moi, pour visiblement faire face à la menace approchante. D'un coup, des êtres mi-hommes mi-bêtes entrèrent dans la caverne, armés de lances et d'épées. Certains étaient des hommes-félins, sorte de gros tigres marchants sur leurs pattes arrières, d'autres des hommes-sangliers, d'autres encore des hommes-vautours, avec des semblants de mains aux bouts des ailes. La Déesse du Feu matérialisa des boules enflammées, et les lança une à une vers les arrivants. La sphère brilla violemment, m'éblouissant. Un grand vent souffla d'un coup vers les êtres hybrides, les repoussant vers l'entrée. Les auras des 7 Dieux emplirent l'air, entourant la sphère. La magie autour de nous me donna le tournis. Nasmis passa son bras autour de mes hanches, me soutenant.

_La Grotte est sécurisée ! s'exclama Dame Malorna. Bon repos, mes amis !

La jeune femme concentra sa magie autour d'elle, et lorsque le halo sombre disparu, elle n'était plus là. Je jettais un oeil vers les autres Dieux, qui suivaient visiblement son exemple. Certains étaient déjà complètement enveloppés par les halos de leurs magies, d'autres étaient en train d'être enveloppés.Je relevais la tête vers le Dieu des Glaces, qui me fixa dans les yeux.

_Accroches-toi bien à moi, souffle-t-il doucement. Ne pense à rien. Je vais nous emmener en lieux sûrs...

J'écarquillais les yeux de surprise : le dieu que je vénèrais le plus me prenait littéralement sous son aile, et allait m'emmener en sécurité ? Son bras dans mon dos me pressa contre son torse, et je ne pus que m'accrochait à son manteau gris-bleu. Calée contre lui, je m'aggripais des deux mains au tissu, et je fermais les yeux, tâchant de vider mon esprit. Je sentais la magie nous entourer peu à peu. Je n'avais pas besoin de regarder pour savoir qu'un superbe halo argenté nous entouraient maintenant. L'air était lourd et glacé, et je ne pus que me serrer un peu plus contre le seigneur Nasmis. D'un coup, je sentis le halo élèmentaire disparaître, et un froid mordant m'atteindre. Je frissonais violement, alors qu'un second bras glissé autour de mes épaules.

_Nous sommes arrivés, souffle le Dieu à mon oreille. Il y a une grotte près d'ici, nous serons à l'abri du vent...

Il se décolla peu à peu de moi, tandis que j'ouvrais les yeux. L'expression de profonde tristesse sur son visage me serra le coeur. Il me lâcha, pour finalement attraper ma main et me tirer derrière lui. Au premier pas pour le suivre, je réalisais de l'endroit où nous nous trouvions : visiblement, sur un très haut glacier. Le sol autour de nous était couvert d'une neige immaculée. Le vent soufflait fort, faisant tomber de nouveaux flocons sur le manteau blanc de la montagne. Notre champ de vision était très limité, à cause du vent. Je suivais néanmoins le jeune Dieu, qui semblait savoir où nous allions. Lorsque nous arrivâmes à l'entrée de la grotte, j'étais littéralement frigorifiée, mes mains rougies par le froid étaient presque douloureuses, mon nez me piquait, j'avais de la neige dans mes bottines... Nasmis garda ma main dans la sienne, m'entrainant silencieusement vers le coeur de la grotte. Le fond de la grotte était étonnamment lumineux : dans le plafond, on apercevait un morceau de glace, duquel émanait la lumière. Une sorte de puit de lumière naturel. Sous le puit de lumière, un immense bloc de glace formé par le temps se dressait. Le jeune Dieu lâcha finalement ma main, et s'avança doucement vers l'immense glacier. Il fit glisser la paume de sa main sur la glace. L'instant semblait solennel, on ne peut plus important pour le seigneur Nasmis, alors je restais silencieuse, mes mains tenant mes bras pour essayer de me réchauffer. Après de longues minutes, Nasmis émergea de sa méditation, et revint vers moi, me regardant dans les yeux de son regard triste.

_C'est ici que je vais me retirer, dit-il doucement. Tu pourras venir quand tu auras besoin d'un abri, ou de conseils...

_Qu'est ce que je dois faire ? soufflais-je en créant un petit nuage de fumée.

_Tu es désormais la Gardienne de la Prophétie... Tu dois aider à l'accomplir...

_Une prophétie ?

Le jeune Dieu posa avec un grand calme ses paumes sur mes tempes, et je fermais les yeux alors que l'image de la sphère de la Grotte des Éternels s'imposait à mon esprit, et qu'une voix inconnue résonnait dans ma tête.

"Lorsque l'heure viendra pour les Créateurs de l'Espoir de revenir sur Terre, une jeune humaine naîtra avec de grands pouvoirs endormis, et une âme blanche comme la neige. Cette enfant sera capable de manipuler les 7 élèments des Grands Dieux, et toutes les autres magies. Mais si elle venait à tomber dans la noirceur de la Guerre, alors les Eternels, les Créateurs de l'Espoir, n'auraient comme seul but que de détruire ce monde... Une gardienne à l'aura blanche devra l'attendre puis guider ses pas..."

Tout s'arrêta d'un coup. Je rouvrais doucement les yeux, regardant le visage triste du Dieu face à moi. Ses mains glissèrent sur mes joues, il semblait perdu dans ses pensées. Après de longues minutes, il lâcha mon visage et me tourna le dos.

_Je suis désolé que tu doives sacrifier ta vie entière pour nous, déclare-t-il. Mais ton aura... Elle nous a fait penser que tu étais probablement la Gardienne de la prophétie...

_Mais... Mon aura est argentée ? murmurais-je.

_Ton aura est belle et bien blanche, objecta-t-il. Elle a des reflets argentés, parce que tu manipules surtout ma magie, mais elle est foncièrement blanche. Je peux dire que je n'ai jamais vu une aura aussi blanche, d'ailleurs... Je restais figée : on m'avait toujours soutenu que j'avais une aura argentée... Mais si un Dieu me disait que depuis le début on se trompait...

_Je te conseille de trouver un lieu calme où t'installait, reprit Nasmis. Un chez-toi où tu pourrais revenir sans crainte, un lieu sûr pour toi. Car tu risques de devoir beaucoup voyager, en quête de la jeune humaine...

_Ca ira, souris-je. Je saurais me débrouiller.

_Bien, me sourit-il. Bonne chance alors...

Il retourna près du glacier, qui s'ouvrit par magie pour laisser place au dieu des glaces, qui y entra. Les parois givrées se refermèrent sur Nasmis, qui ferma les yeux. Tout s'était figé, maintenant que l'être supérieur avait pris place dans sa retraite. Je l'observais quelques instants, avant de me détourner et d'avancer vers le froid extérieur, vers la neige de ces gigantesques montagnes. Vers ma solitude.

Je mis plusieurs jours, avec de nombreux arrêts pour me réchauffer, pour atteindre des lieux plus agréables, des collines propices à la vie, des forêts, des animaux. Je décidais de m'installer ici, d'y construire une maisonnette. Alors que je commençais à préparer les lieux, une voix, venue de la montagne, résonna dans mon esprit. "Sois prudente, Evoleth. Mais tu as toute notre confiance... Toute ma confiance..."

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