Laisse tomber

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Ce matin était un matin comme les autres pour Mirza, du moins le pensait-il. Sa curiosité s'aiguisa quand ses maîtres, un jeune couple composé de Florian et Élodie se levèrent... Il les voyait s'agiter, sortir de grosses valises, charger la voiture... Serait-ce qu'on appelle les vacances ? Mirza, jeune labrador âgé de tout juste cinq mois, n'avait encore jamais vécu ces dernières. C'était le chien des voisins, Médor, qui lui en avait parlé. Alors qu'ils rivalisaient tous deux de synchronisme pour lever la patte et arroser le vieux platane de la rue, Médor lui avait confié :

" Waou wouf wouf !! "

Excusez-moi chers lecteurs, je n'avais pas mis le traducteur, je reprends... Je disais donc Médor lui avait confié :

- Dans peu de temps tu vas connaître le grand frisson ! Celui des vacances, chaque année mes propriétaires m’amènent dans des lieux qu'ils appellent camping, je suis toute la journée au grand air, en train de courir, jouer... Bien loin de cet appartement bien trop petit pour mes aspirations sportives !

- Ah bon ? Répondit Mirza, je me languis ! Comment sais-tu que c'est bientôt la période des vacances ?

-C'est simple, quand la chaleur est présente depuis plusieurs jours, de plus en plus forte, je sais que c'est la saison, et quand mes maîtres préparent leurs valises, je sais que c'est le jour J !

Le jeune chien avait bien gardé en mémoire les signes à observer. Il se mit donc en joie en voyant toutes ces valises. Il aboyait, inondait de d'allégresse. Léchait ses chers humains à grands coups de langues ! Des coups de langues chargés d'amour ! Il donnait au centuple l'affection déjà débordante qu'il apportait au quotidien.

Une fois maîtres, chien et valises chargés dans la voiture, Mirza se laissa bercer par le bruit de fond de la voiture. Alors qu'il somnolait, il senti la voiture se stopper. Florian vint le chercher. La voiture s'était arrêtée au bord d'une petite route de campagne. Le maître de Mirza, lui mit la laisse puis l'amena sur le bas coté, vers un grand arbre. Le chiot tout fier suivi son maître en courant et remuant la queue. En découvrant l'arbre, Mirza fut gagné d'une excitation exubérante ! Et pour cause il se trouvait devant un platane, il lui rappelait celui de sa rue qu'il aimait tant honorer de son urine...

L'homme eut une expression changeante, Mirza ne l'avait jamais vu ainsi. Mais bon pas de quoi s’inquiéter c'était son maître, et l'amour qu'il lui portait était forcement éternel, parfait, un véritable amour de chien en somme. Mirza le toisait avec curiosité. Floriant pris la laisse puis fit un nœud autour de l'arbre. Soudain il se tourna vers son toutou et dit honteusement : " désolé "... Mirza ne comprenait pas de quoi il s'excusait. Puis il vit la voiture s'éloigner, sans lui, lui qui était attaché à l'arbre. Mirza, discipliné et animé d'une foi sans faille envers ses propriétaires, ne réagissait pas. Au bout de quelques heures d'une solitude troublante il pensa : " C'est ça le grand frisson dont parlait Médor ? C'est pas si bien que ça en fin de compte ... "

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