Après un demi siècle de calme et de paix, Madame Rouard venait me voir de moins en moins . Elle se déplaçait lentement , elle était devenue voûté comme une plante sans eau. Les humains fanaient à cause du temps, Leur espérance de vie n'excèdait pas les soixante printemps.

Leur enveloppe corporelle se froissent comme les feuilles de mes semblables en automne .

La dame usée a vendu à son tour, le domaine du Camp-Jusiou et ses terres. Sa santé nécessitait la présence de l’homme qui soigne. Elle se rendit au village pour en avoir un à ses côtés. J’avais cru comprendre qu’il existait un seul homme pour trois milles âmes ayant cette capacité.

Je sentis à ma base Petite Carapace qui gratter.

“Qui se passe t’il ma petite?” l’interpellai-je

“ Tu as vu la dame, elle est bientôt sur la fin de sa vie.

_ Effectivement je l’ai constaté et vraiment c’est une humaine qui va me manquer.

_ Ce n’est pas cela qui me pose question Grand Arbre, pourtant je me suis souvent caché derrière le mur et je l’ai souvent écouté réciter.

_ Alors quelle est ta question?

_ Sais-tu pourquoi ils vivent si peu.

_ Ils vont trop vite Petite Carapace, ils s’agitent dans tous les sens. Regarde, moi je suis différent je suis figé et toi tu sais faire bonne usage de la lenteur.

_ Tes paroles sont justes Grand Arbre.

La tortue apaisée fila calmement.

Madame Rouard avait laissé place à Alexandre Olive. Un homme d'âge mitoyenne entre jeunesse et vieillesse. Elle lui avait légué toute sa bibliothèque au sein du domaine. Mes deux frères Cyprès avaient doublé de largeur et de hauteur. Avec cette droiture vers le ciel, ils se portaient à merveille.