IV - Une haine millénaire

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Thalia manque de s’écrouler sous le coup de la fatigue. Ça fait trois jours qu’ils marchent, et ils ne s’arrêtent que de temps et temps, les pauses les plus longues étant le soir pour se reposer, ou le midi pour manger. Ils n’ont pas croisé âme qui vive, l’avant-poste étant situé dans une zone peu habitée.

Elle s’écroule de fatigue. Son instructeur lui dit en la voyant souffler comme si son cœur allait s’échapper de sa poitrine :

 - On va faire une pause. Le village n’est plus très loin, mais je sens que tu en as besoin.

 - Non, je peux continuer, dit-elle haletante.

Pour toute réponse, il s’assit en tailleur dans l’herbe et se met en position du lotus pour méditer. Elle le connait, à part l’attaquer, rien ne peut le sortir de son état de méditation, s’il ne le décide pas de lui-même. Elle se met face à lui dans la même position et commence à se vider la tête.

 - J’ai besoin de toute ta concentration, Thalia. Nous allons faire un exercice. Tu vas utiliser ton pouvoir. Le village n’est plus très loin. J’ai besoin que tu me dises combien il y a de personnes là-bas.

La jeune Elfe Noire est surprise de sa demande, mais elle s’exécute et se concentre. Elle pense à la plaine où ils se trouvent et sa vision dans sa tête se met en noir et blanc. Le décor est noir, mais elle distingue toutes les formes comme les arbres et les animaux qui se trouvent aux alentours en blancs dans sa vision. Elle voit son instructeur face à elle, assis au sol, une énergie blanche s’échappant d’eux. Mais, ce n’est pas ce qu’il demande.

Thalia se concentre d’avantage et son champ de vision s’agrandit. Au loin, elle distingue un village. Quand elle s’approche, elle découvre des fortifications. Des remparts tout autour, et pour avoir bien écouté en cours de géographie, elle sait qu’il s’agit d’un lieu très protégé du fait qu’il est le premier village après les avant-postes.

Elle entre dans le village, se baladant dans les rues pavées. Elle n’a aucune sensation, aucun odorat quand elle est comme ça. Mais, ce n’est pas le plus important. Elle continue sa route, tournant dans une autre rue qui, un peu plus loin, donne sur une place avec une fontaine où joue des formes blanches plus petites que la jeune femme identifie comme des enfants. Thalia distingue les enseignes des différents magasins qui entourent la fontaine. Elle voit les formes de banderoles qui volent au vent et un rassemblement de personnes sur la place principale, assis sur des gradins disposés contre les murs des maisons.

Le pouvoir de Thalia lui permet de repérer le nombre exact de personnes dans un endroit donné. Elle peut visiter cet endroit comme bon lui semble et repéré, comme si elle s’y trouvait, les emplacements exacts de certaines choses. Elle pourrait citer tous les noms des magasins qui se trouvent autour de la fontaine par exemple.

Arkôs a vu dans ce pouvoir, une belle opportunité pour les batailles à venir. Elle peut prévoir une embuscade faite par les ennemies, le nombre des troupes et regarder les alentours avant pour y voir les opportunités d’attaque et confectionner des plans. C’est peut être la seule chose qui permet à la jeune femme de se rendre utile au sein de l’armée.

Elle opère une sorte de recul pour voir le village en entier. Toutes ces vies semblent être en harmonie et elle sent une certaine quiétude émanant de ce lieu. Quand elle rouvre les yeux, elle ne peut s’empêcher de ressentir une certaine sérénité. La jeune Elfe regarde son instructeur qui a toujours les yeux fermés, devinant que c’était le but recherché. Faire taire ses angoisses pendant quelques minutes, lui permettre de faire le vide dans son esprit comme elle est obligée de le faire pour utiliser son don.

Néanmoins, c’est un pouvoir qui lui prend énormément d’énergie, elle espère qu’il finisse par utiliser un portail parce qu’elle ne pourra pas marcher encore plusieurs jours d’affilée, même deux heures de marche lui paraîtrait beaucoup trop fatiguant. Elle pense qu’il n’a pas besoin de savoir le nombre de personne, mais elle l’annonce pour jouer son jeu :

 - Il y a environ deux cents personnes. De ce que j’ai pu voir, il y a un évènement qui se prépare.

Arkôs ouvre les yeux et elle devine, quand il voit son sourire, qu’il est content que son astuce ait marché. Il se relève et lui propose son aide, qu’elle accepte volontiers. Elle titube légèrement à cause de l’utilisation de son pouvoir. Quand ils sont à la même hauteur, il lui dit d’une voix enjouée :

 - A vrai dire, aujourd’hui nous allons participer au festival du village. C’est un festival qui date de plusieurs années…

 - En hommage à ceux qui sont morts durant la dernière grande guerre, le coupe Thalia.

 - Je vois qu’on suit mes cours !

La jeune Elfe Noire sourit et a retrouvé sa confiance en elle. Elle acquiesce, et se souvient d’un cours qu’il avait donné pour parler de cette guerre. C’était une guerre affreuse instiguée par une Déesse contre une autre Déesse. Chacune disposait de « champions » pour combattre. Il y avait aussi les armées de certaines races et c’est, d’ailleurs, un peu avant cette guerre que les rapports entre Elfes Noirs et Humains ont été compromis.

Aujourd’hui, les rapports sont moins froids comme la guerre a été menée il y a mille ans, mais des tensions existent toujours, et les Humains n’ont pas encore toute la confiance de leur voisin. Thalia frissonne quand elle pense à tout ce qui a été fait durant cette guerre.

Maître Arkôs met sa main sur son épaule pour la rassurer, mais quand elle croise son regard, elle y devine une certaine tristesse, comme si lui aussi repensait à ce qu’il s’était passé durant cette période.

 - Nous allons profiter du festival, dit la jeune femme pour changer de sujet.

 - Oui, nous allons en profiter. Nous méritons bien une pause avant de rentrer à la Cité des Arcanes.

Il lui sourit et ils continuent leur marche. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvent devant les portes du village. Elles sont fermées comparés à la vision que Thalia en a eu, et ils restent devant, son maître mettant sa capuche sur sa tête pour ne pas qu’on le reconnaisse.

Maître Arkôs fait toujours grande impression. A l’âge de huit ans, c’était déjà un génie, un génie qui avait écrit son propre grimoire de magie. Avec des sorts qu’il avait inventé lui-même. Alors, elle peut comprendre qu’il ne souhaite pas attirer l’attention sur lui, surtout si c’est pour profiter de l’évènement et se reposer.

Un garde finit par les voir et les fait entrer. Ils commencent à flâner dans les rues, ne croisant presque personne, se dirigeant vers la place principale. Ils remarquent bien vite que l’évènement bat son plein et que les habitants sont tous rassemblés au même endroit. Une arène improvisée se tient au centre des gradins de sa vision. Plusieurs personnes sont affairées à l’organisation, et la foule est disséminée autour des gradins. Elle remarque une estrade qui jure avec les gradins.

Celle-ci est occupée par un Elfe Noir dans la force de l’âge, qui semble passer le plus clair de son temps à faire du sport au vu de sa forte musculature, très sommairement caché pour une longue cape sombre. Ses yeux semblent défier toutes les personnes qui se trouvent dans l’assemblée. Sa chevelure grisonnante n’est pas sans rappeler celle d’Arkôs, mais sa musculature lui fait penser à Myrenor et cette seule pensée l’empêche de le trouver sympathique.

Il occupe un trône en bois et une couronne est posée sur son front. Ça pourrait aller si sa pose ne le faisait pas paraître pour un roi prétentieux régnant sur ses sujets avec déférence. Thalia le voit entouré par sa famille. Une femme magnifique qui semble s’ennuyer, et des enfants qui se battent avec des épées en bois sur l’estrade.

Elle suit son instructeur qui s’avance vers eux. Il s’arrête à deux mètres de l’estrade et dit à voix haute, tandis que les Gardes se tournent vers eux :

 - Tu essayes toujours de passer pour un souverain prétentieux ? Les vieilles habitudes ne changent pas, à ce que je vois.

Maître Arkôs dit tout ça en enlevant sa capuche. Et quand le roi découvre le vieil homme, il se lève avec euphorie et hurle bien fort :

 - Petit génie !

S’ensuit une suite d’accolade et de petites frappes sur l’épaule, tandis que la reine se lève pour accueillir le professeur de Thalia. Le roi vient ensuite la voir et lui dit en lui serrant la main :

 - Enchanté, je suis le seigneur Ryadel. Si Arkôs vous a amené dans son village natal, c’est que vous devez être une élève particulière à ses yeux.

Thalia est surprise d’apprendre qu’il s’agit du village natal de son professeur. Elle fait le rapprochement avec l’évènement en se souvenant qu’Arkôs parlait d’une fête qui réunissait les meilleurs combattants du pays. Les Elfes Noirs ne sont pas particulièrement des guerriers, mais dans certaines régions, dont celle-ci, ils préfèrent se battre qu’utiliser la magie. De ce que j’en sais et de ce qui se dit, Arkôs était l’un des rares enfants à ne pas s’intéresser à l’aspect physique des combats.

Mais, ce qui la frappe d’avantage, c’est l’utilisation du vouvoiement envers son professeur. Un seigneur qui vouvoie un des anciens habitants de son propre village. C’est à ce moment-là que Thalia se rend compte de l’importance de son maître et du respect qu’il inspire.

Mais, c’est aussi à ce moment-là qu’elle voit qu’elle fait attendre le seigneur du village et lui sert la main sans plus tarder, devenant rouge comme une tomate. C’est intimidant comme situation et elle s’empresse d’enlever sa main et de se recroqueviller sur elle-même dans sa tête. Elle a lu beaucoup de livres et sait beaucoup de choses, mais en étant intimider, elle en oublie que ce qu’elle vient de faire peut être pris comme un manque de respect et s’apprête à s’excuser, quand le seigneur dit à l’adresse d’Arkôs :

 - Je comprends pourquoi vous vous intéressez à elle. Son pouvoir semble presque aussi important que le vôtre.

Thalia ne comprends pas ce qu’il dit sur le coup et reste stoïque. Puis, elle se rend compte qu’il vient de comparer son pouvoir à celui de son maître Arkôs. Elle ne sait pas quoi dire et ne trouve même pas les mots pour le contredire, n’osant à peine parler.

 - Ryadel peut jauger une personne rien qu’en la touchant, lui précise son instructeur. Et il ne s’est jamais tromper, finit-il avec une grande fierté.

Le seigneur fait une révérence pour remercier le vieil homme et les invite à les rejoindre sur l’estrade. Il y a deux chaises vide l’une à côté de l’autre et elle commence à se demander si cet arrêt n’était pas prévu au programme depuis longtemps.

Arkôs lui explique que le seigneur Ryadel était l’un de ses élèves, il y a quelques années. Il est le fils du seigneur précédent et celui-ci l’a envoyé à l’Académie des Arcanes pour qu’il puisse composer avec sa puissance physique et magique afin de devenir plus fort. Elle écoute attentivement les propos de son professeur, comprenant le lien qui les lie et ce respect immense qui anime le seigneur envers son ancien instructeur. Mais, elle reste bloquée sur ce qu’il a dit plus tôt.

Si ce qu’il a dit est vrai, cela voudrait dire qu’elle dispose d’un pouvoir plus puissant qu’elle ne le pensait. Mais, songer que son don est presque équivalent à celui de son instructeur, ça lui semble impossible. Pour elle, il est l’Elfe Noir le plus puissant depuis plus d’un millénaire, littéralement, vu qu’il a environ mille cinq cent ans.

Elle sort de ses pensées quand elle voit la foule qui arrive et s’installe sur les gradins. En cinq minutes, il n’y a déjà presque plus de places et elle est surprise de voir tant de monde réunis au même endroit. Comme si tous les habitants du village avaient laissé tomber leurs activités pour se réunir.

 - Qu’as-tu préparé pour le tournoi ? Demande Arkôs à son ancien élève.

 - Vous allez voir. Vous n’allez pas être déçu du spectacle.

Puis, il se lève et s’avance au milieu de l’arène. Il tape dans ses mains et le brouhaha ambiant s’arrête immédiatement. Tous sont pendus aux lèvres de leur seigneur.

 - Mes frères et sœurs ! Aujourd’hui est un grand jour ! Aujourd’hui s’ouvre le premier jour de notre tournoi, tradition ancestrale de notre village !

La foule acclame le seigneur et pousse des cris de joie chargés d’euphorie. Thalia ne comprends pas pourquoi tout le monde est si content de voir les gens se battre. Elle ne sait pas si, un jour, elle pourra comprendre cela. Sa tête commence à lui faire mal, tandis que le seigneur continue :

 - Cependant l’ouverture du tournoi sera un peu spéciale cette année. Nous n’allons pas voir un combat opposant d’anciens champions. Voyez-vous, il y a quelques temps, nous avons eu le plaisir de tomber sur un spécimen devenu rare par les temps qui courent. Il va se battre contre le champion de l’année dernière. Je vous demande un tonnerre d’applaudissements pour Alvan Lorcan !

Un frisson lui parcourt l’échine quand elle entend ce nom. Ce nom lui rappelle des souvenirs. Des souvenirs affreux de ses cours d’histoires. Elle tourne son regard vers son instructeur qui reste de marbre et attentif, les sourcils froncés. Alors, elle voit deux Elfes Noirs qui viennent, traînant quelqu’un par les bras. Ils le balancent dans l’arène et l’individu se relève péniblement.

Il est couvert de poussières et a dû mal à ouvrir complètement les yeux. Ses habits sont déchirés et révèlent un physique élancé, mais aussi plusieurs cicatrices.

Sa chevelure noire mi-longue encadre un visage qui montre un sourire énigmatique comme s’il était heureux d’être là. Néanmoins, cette impression est de courte durée car il s’agenouille, comme pris de douleur au torse. Il respire avec peine. Thalia aimerait aller l’aider, mais ses jambes refusent d’obéir. Comme s’il avait senti son inquiétude, il se tourne vers elle et elle voit ses yeux noirs de jais. Sans qu’elle ne comprenne comment, elle se sent rassuré. Elle n’a plus peur pour lui, et elle sait qu’elle va perdre son temps à s’inquiéter.

Elle sort de ses pensées quand le seigneur se remet à parler :

 - Je vous présente notre invité, Alvan Lorcan ! Non content d’avoir fait assassiner la Reine Elfique, il de cela mille ans, les Lorcan ont envoyé un des leurs dans notre pays pour amener peine et destruction ! Néanmoins, nous ne sommes pas des monstres, nous les Elfes Noirs.

Il dit ça en jetant un regard méprisant au jeune homme à terre qui, lui, se contente d’arborer un sourire provocateur :

 - Quand nous l’avons capturé, nous lui avons fait une proposition. Il devait participer au combat d’ouverture du tournoi. Et s’il réussit, alors il retrouvera la liberté et sera gracié des crimes de sa famille. Si non, il croupira dans une cellule en attendant la décision de la capitale elle-même. Un combat pour la liberté est une proposition honnête et sage.

 - J’aurais préféré un combat de beuverie, remarque le prisonnier.

Le seigneur le fusille du regard, mais Thalia ne peut s’empêcher d’émettre un petit rire devant l’insolence du jeune homme. Celui-ci semble l’avoir remarqué et lui adresse un grand sourire. Etrangement, son sourire ne la gêne pas, et elle se surprend à le lui retourner. Elle est surprise parce qu’elle a beaucoup entendu parler de cette histoire et s’est souvent demander comment elle réagirait face à un membre des Lorcan.

Mais, lui a l’air différent. Il ne fait pas penser à ce qu’on lui a raconté sur eux, sur ces anciens criminels qui s’étaient réunis pour former une même communauté et continuaient à commettre leurs crimes sans craindre de conséquences.

Le seigneur Ryadel ne se laisse pas démonter pour autant et annonce que le combat peut démarrer, sous les hurlements impatients de la foule. Un Elfe Noir saute des gradins pour aller dans l’arène. Il arbore un air fier et semble avoir une grande confiance en lui, vu le sourire méprisant qu’il montre envers le jeune homme. Celui-ci ne daigne pas jeter un regard à son adversaire et se met à discuter avec un groupe de jeunes femmes dans les gradins, qui semblent gênées d’être le centre d’attention du prisonnier.

L’ancien champion commence à faire craquer ses doigts et sa musculature imposante, ainsi que son air fier n’est pas sans rappeler Myrenor. Thalia sent qu’elle ne porte pas ce village dans son cœur, et ne peut s’empêcher de souhaiter la défaite du colosse. Même si un Lorcan en liberté n’est pas une réjouissance, elle est convaincue qu’Alvan n’est pas dangereux.

 - Oh, le gosse ! Concentre-toi un peu ! S’exclame l’ancien champion, perdant sa patience.

Le dénommé Alvan se retourne comme s’il ne comprenait pas ce qu’on lui voulait. Puis, il fait mine d’avoir un éclair de génie, ce qui provoque un nouveau rire chez Thalia, et se dirige vers l’armoire à glace qui doit bien faire une tête de plus que lui.

 - Dommage que tu sois si grand, tu vas tomber de haut quand tu auras perdu, provoque Alvan.

 - Qu’est-ce que tu dis ?

La provocation fait effet sur l’Elfe Noir et il s’apprête à mettre un coup de poing à son adversaire. Mais, celui-ci n’a même pas le temps de finir son attaque qu’il tombe à terre, inerte. L’Humain soupire et dit à l’adresse du seigneur en haussant les épaules :

 - C’est tout ? Il n’était pas bien fort votre champion.

Thalia le regarde, surprise de ce qu’elle a vu. Ou plutôt de ce qu’elle n’a pas vu. Il a réussit à mettre un combattant de cette trempe en une fraction de seconde. Elle tourne les yeux vers son instructeur qui observe le jeune homme avec un air plus sérieux. Un léger sourire trahit son intérêt pour ce qu’il se passe. La jeune femme s’apprête à lui demander si c’est normal qu’il soit aussi fort, quand le seigneur explose face à la nonchalance d’Alvan :

 - Tu l’auras voulu ! Que les cinq meilleurs combattants de la ville viennent dans l’arène. Et remettez cet avorton à sa place !

Cinq autres armoires à glace arrivent dans l’arène et elle ne peut s’empêcher de penser que si les Elfes Noirs en viennent à jeter quelqu’un en pâture de la sorte, ils ne valent peut être pas mieux que les Humains. Elle veut se lever pour empêcher ce futur passage à tabac, mais le bras d’Arkôs la retient. Il la regarde et lui dit calmement :

 - Active ton pouvoir et observe.

Elle ne comprend pas pourquoi il lui dit ça, mais s’exécute à contrecœur. Elle n’aime pas l’utiliser plusieurs fois, à seulement une heure ou deux d’intervalle. Elle ferme les yeux et se concentre. Elle retourne à l’univers en noir et blanc dont elle a l’habitude et observe le jeune homme. Sa faculté lui permet de voir les choses au ralenti et si elle aimait se battre, elle pourrait anticiper tous les mouvements de son adversaire. Enfin, si elle aimait se battre et supportait de se battre.

Elle voit deux des combattants qui s’approchent du jeune homme. Ils foncent sur lui, et là elle le voit. Il évite les coups à une vitesse prodigieuse, alors qu’il est sensé être au ralenti comme les autres. Elle comprend pourquoi elle n’a pas pu le voir avant, il dispose d’une vitesse surhumaine.

Il relâche les épaules pour éviter un autre coup et assène un coup du plat de la main dans le torse d’un de ses assaillants. Celui-ci s’effondre. Alors, les autres se jettent tous ensemble sur Alvan. Mais, le nombre ne sert à rien face à lui, ils sont en infériorité. L’un après l’autre se retrouve à terre, et le jeune homme se passe une main dans les cheveux.

Puis, tout devient noir et Thalia sent qu’elle commence à manquer d’air et peste contre elle pour ne pas avoir senti sa fatigue avant. Soudain, un flash se fait dans sa tête. Elle voit plusieurs personnes, des visages pour la plupart inconnues, sauf elle. Celui de son petit frère. Elle n’a pas le temps de tous les détailler, mais elle voit qu’ils ont tous une marque dans leur œil droit. Des questions affluent à son cerveau, tandis que ses yeux se ferment et qu’elle s’évanouit.

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