Chapitre 2 : Fuite (1/4)

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 Trois jours plus tôt.

 Lorsque le hors-la-loi avait détruit sa maison, Lewlyn s’en voulut pour ce qu’elle avait dit à son ami. Elle l’avait traité de monstre alors qu’il essayait seulement de la protéger elle et sa famille. Maintenant, elle ne pourrait plus s’excuser, Kheryan étant mort pour la sauver. Elle se rua sur les décombres et commença à retirer les gravats qu’elle put. Ses sanglots la vidaient de ses forces. Elle ne réussit à retirer que les plus petits cailloux. Le brigand interrompit aussitôt son geste en la prenant par le bras. Il la tira en arrière et la traina au sol. Elle se débattait autant qu’elle le pouvait et continuait d’appeler désespérément son ami. Il la souleva par le poignet afin qu’elle soit à son niveau. Lewlyn était légèrement plus petite que la moyenne. Ses cheveux étaient longs et blonds. Etant assez chétive, elle paraissait minuscule face au brigand qui la soulevait. Ses pieds ne touchaient plus le sol et l’homme la dépassait encore d’une tête.

  • Vous me faites mal ! Lâchez-moi ! hurla-t-elle entre ses larmes.
  • Tu vas t' calmer princesse, où j' s'rais pas tendre avec toi, répliqua-t-il sans une once de sentiment dans la voix.
  • Lâchez-moi ! se débattit-elle.
  • Ce s'rait vraiment dommage d’abîmer une aussi jolie marchandise que toi, mais visiblement j' n’ai pas le choix, finit-il.

 Il asséna un puissant coup de poing dans son estomac. Elle se calma aussitôt sous la puissance de l’impact. Le brigand la mit sur son épaule et partit. Lewlyn regarda sa maison s’éloigner. Sa vue commença à se brouiller. Elle pensa à son ami et tenta de l’appeler une dernière fois mais elle perdit connaissance.

 Lorsqu’elle se réveilla, elle s’agita en remarquant qu’ils étaient déjà arrivés dans les bois.

  • Enfin réveillée princesse, ironisa le brigand.
  • Je me sens mal, déglutit-elle.

 Il la posa et elle se dirigea aussitôt vers un arbre pour vomir le contenu de son estomac. L’homme la suivit et attendit qu’elle finisse tout en se moquant d’elle. Elle se redressa et attendit quelques instants que la terre arrête de tourner. Il lui fit signe de se dépêcher et elle s’énerva après lui.

  • Vous pouvez toujours vous moquer, mais à cause de qui suis-je dans cet état !? De toute façon lorsque Ulryk viendra nous sauver, vous ferez moins les fiers ! continua-t-elle sur le même ton.
  • C’est qui lui ? demanda-t-il amusé.
  • C’est vrai ça. J’aimerais bien savoir aussi, même si je ne sais pas ce qu’un pauvre paysan peut faire face à nous, se moqua le chef qui venait de les rejoindre en les voyants à la traîne.
  • Il veut devenir soldat alors je sais qu’il viendra et qu’il vous tuera tous. Il n’a…
  • Je vois… C’est ton petit amoureux, c’est ça ? Où est-il actuellement ? Dit moi ! Où est-il !? le coupa-t-elle en haussant le ton. C’est bien ce que je pensais, finit-il avant de retourner au convoi en leur intimant de les suivre.

 C’était exactement la question qu’elle se posait. Normalement, Ulryk et Kheryan étaient tout le temps ensemble. Seulement, seul ce dernier était venu à son secours. Seul ce dernier était venu risquer sa vie. Elle tenta de se convaincre qu’il n’avait pas fui, qu’il était partit sauvé d’autre personne, mais elle ne réussit pas. Elle savait qu’il avait des sentiments pour elle. Il ne cherchait pas à les cacher, ou alors il ne savait pas le faire. Cependant, elle s’en était toujours amusée car il se retrouvait toujours dans des situations de plus en plus embarrassantes, et au fur et à mesure du temps, elle commençait à ressentir la même chose. De ce fait, elle s’attendait à ce que ce soit lui qui vienne la chercher, qui la protège, qui la rassure, qui la réconforte… Elle sortit de ses pensées et se rua sur le chef. Elle chancela sous la force de celui-ci et tomba à la renverse. Il la releva et la gifla du revers de la main. Il la lâcha et déséquilibrée, elle tomba à genoux. Elle pleurait et se tenait la joue. Elle leva les yeux vers lui et ce qu’elle vit dans son regard lui glaça le sang. Si jamais elle recommençait, elle savait qu’il serait capable de la tuer.

  • Je vois que tu as compris, princesse. Ce serait vraiment dommage de te perdre, je suis sûr qu’on pourra tirer un bon prix de toi.
  • Vous n’êtes qu’une bande de monstre, cracha-t-elle en continuant de pleurer.
  • Merci du compliment, mais je préfère les termes de pilleurs, marchands illégaux ou tout simplement marchands d’esclaves, étant donné que c’est notre activité principale, éclata-t-il de rire. Aller, prend la et rejoint les autres. On a pas la journée non plus, finit-il en s’adressant à son subordonné.

Il attrapa Lewlyn par le col de son chemisier et la traina par terre. Ils rejoignirent le groupe quelques minutes plus tard et il la lâcha afin qu’elle marche toute seule.

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