Chapitre 1 : Derliahn (2/7)

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 Dans le village, nul ne se doutait de ce qui allait leur arriver. Ils étaient au milieu de la matinée et tout le monde s’affairer depuis tôt le matin dans ses tâches. Tout le village arborait un sourire radieux car le soir même une grande fête aurait lieu. Le fils aîné du chef du village se marierait avec la fille la plus populaire de Derliahn. Comme le voulait la tradition, le mari était parti s’isoler dans les bois afin de réfléchir à sa future condition d’époux. Quant à la mariée, elle devait rester chez elle, à l’abri du regard de tous pour éviter le mauvais œil sur son mariage. Durant toute cette journée, elle devait se faire aussi belle qu’elle aimait son futur conjoint. La famille de celle-ci devait s’occuper des différents vêtements de la noce et celle du marié de la décoration de la salle où aurait lieu le mariage.

 Un jeune homme sortit de la maison du chef. Il s’agissait du fils cadet de la famille. Il était de taille moyenne et avait les cheveux bruns mi-court. Une mèche lui tombait devant les yeux cachant à moitié son regard couleur noisette. Il portait à la main une épée en bois et se dirigeait derrière chez lui avant qu’une voix ne l’interpelle.

  • Ulryk ! Va aider le village pour les préparatifs du mariage. Tu sais très bien que c’est un jour important pour ton frère, commença-t-il.
  • Désolé papa, mais je dois m’entrainer si je veux intégrer l’armée de l’autre côté de la montagne. Je ne souhaite pas rester à Derliahn toute ma vie contrairement à vous tous.
  • Tu veux rejoindre l’armée et donc faire la guerre, c’est ça ? continua-t-il sur un ton dédaigneux. Sauf que tu ne sais pas ce qu’est la guerre mon fils…
  • Toi non plus papa tu ne sais pas ce qu’est la guerre. Nous vivons en paix, en totale autarcie depuis plusieurs générations déjà. Et moi ça m’ennuie tout ça. Il n’y a rien, aucunes actions, on voit toujours les mêmes personnes, c’est toujours la même chose ! cracha-t-il au visage de son père avant de s’en aller.

 Il partit en direction du bois qui se trouvait derrière chez lui. Il se fraya un passage à travers les branches, les feuillages et les ronces et arriva dans une toute petite clairière. Sa tunique verte et son pantalon étaient criblés de légères coupures. Il s’arrêta et s’assit. Il leva la tête et regarda le ciel. Celui-ci était bleu et seuls quelques nuages se déplaçaient. Il ferma les yeux et se laissa tomber dans l’herbe. Le Soleil lui tapait sur le visage et lui donné des reflets châtains. Une légère brise se leva, soulevant ses cheveux. Soudain, il entendit un buisson bougeait sur sa droite. Il ouvrit les yeux, tourna la tête et chercha à tâtons son arme. Le bruit se rapprochait doucement de lui. Sa main se posa sur un petit caillou et il commença à se redresser délicatement. La peur se lisait sur son visage. Une fois qu’il fut assis, le mouvement dans les feuillages s’arrêta. Il s’agenouilla et attendit. Le bruissement dans les buissons reprit, alors que tout était calme auparavant. Plus le bruit se rapprocher, plus Ulryk était tendu. Il resserra tellement son étreinte sur le petit caillou que ses phalanges en devenaient blanches. Il leva son bras, prêt à lancer la pierre et un petit lapin blanc sortit des fourrés. Il le regarda dans les yeux et sentant la peur chez le jeune homme, il continua de manger l’herbe. L’adolescent se sentit bête et lança le caillou à côté du lapin, qui s’enfuit. Une fois calmé, il prit son épée en bois, se releva, fit le vide dans sa tête et commença le maniement de son arme.

 Une petite demi-heure plus tard, de la sueur perlait sur le visage d’Ulryk. Il était tellement concentré à parfaire sa technique qu’il n’entendit pas les fourrés bouger. Un garçon aussi jeune que lui apparut et il l’appela par son prénom. Il sursauta et dévisagea le nouvel arrivant dans la clairière. Il était un peu plus grand qu’Ulryk. Il portait les cheveux courts, bruns et avait les yeux marron. Il portait une gourde d’eau et une serviette dans les mains.

  • Tu m’as fait peur Kheryan, commença-t-il. Je présume que c’est mon père qui t’a envoyé pour me ramener au village ? Mais tu peux toujours essayer de me convaincre de rentrer, je suis plus occupé ici comme tu peux le voir. D’ailleurs tu devrais t’y mettre aussi si tu veux me suivre de l’autre côté de la montagne.
  • Tu sais, aller combattre là-bas, c’est ton souhait, pas le mien. Personnellement, je compte rester m’installer et vivre ici avec l’élue de mon cœur. Je ne vois pas pourquoi tu rêves d’une autre vie. On a tout ce qu’on veut ici, Ulryk. Enfin… Je sais que te faire changer d’avis est impossible, désespéra-t-il. Quoi qu’il en soit, ton père m’a demandé de venir te chercher afin de nous aider à préparer le mariage de ton frère. Tu sais que c’est important pour lui ? Et…
  • Ça suffit Kheryan ! Je m’en contrefiche du village, de cette vie paisible et de tous ces habitants. Tout ce qui compte pour moi c’est de partir le plus loin possible d’ici avec Lewlyn ! C’est tout ce que je veux et c’est tout ce qui compte pour moi, le coupa-t-il.
  • Est-ce qu’elle le veut au moins !? Est-elle seulement au courant !? s’énerva-t-il. »

 Face à son énervement soudain, Ulryk recula d’un pas et resta sans voix. En effet, son ami était connu pour son calme et sa maîtrise de soi. Un silence pesant s’installa entre les deux garçons. Ulryk voulut reprendre son entrainement mais se résigna lorsque son compagnon lui jeta un regard noir. Ils s’assirent tous deux dans l’herbe à la recherche d’un sujet de conversation afin de briser la glace qui s’était installée. Ils regardèrent le ciel un court instant. Celui-ci commencé à s’assombrir et, d’un commun accord, ils se levèrent pour rentrer au village avant que la pluie ne tombe. C’est à ce moment-là qu’ils entendirent un cri en provenance de Derliahn. Ils partirent en courant ne tenant pas compte des ronces dans les bois qui leur lacéraient les jambes. Seulement, ils ne le surent que bien plus tard, mais à ce moment-là, ils pensèrent tous deux à la même personne, leur amie Lewlyn.

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