28/ Urgence

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 " Ne voyez-vous pas ? continue le demi-elfe.

 Tous plissent les yeux dans la pénombre. Vrael dégage son bouclier et le lace précipitamment à son bras. Ses mouvements sont saccadés et maladroit.

 Plus à l’aise avec la présence rassurante de la pièce d’armure, elle prend son envol. Elle progresse rapidement dans les airs.

Quelque chose ne va pas.

Qu'est ce qu'il a vu ?

 Une fois arrivée à une bonne centaine de mètres de haut, elle s’arrête et regarde dans la direction indiquée par le demi-elfe. Une forme noire s’étale dans le sable du désert à des dizaines de lieux de là. Cette forme paraît grouiller et se déplacer. L’horreur que ressent Vrael à la vue de la vague de noirceur ne signifie qu’une chose. Le mal le plus pur est apparu dans Horarem.

 - Des démons, pense-t-elle. Ou peut-être des diables…Quelle importance.

Sûrement les deux vu le nombre.

 En effet, la vague ne cesse de s’étaler dans toutes les directions, comme s’ils arrivaient en masse, continuellement. La jeune fille pique vers le sol, fendant l’air. Elle essaye de ne pas céder à la panique. Elle vise un point à quelques mètres du groupe pour ne pas les ensabler encore une fois. Les ailes rabbatues dans son dos, elle essaye de se faire la plus fine possible. Au dernier instant, elle se redresse et percute le sol. La vitesse, plus importante qu'elle ne le croyait la propulse au sol, elle termine sa chute accroupie, une main par terre. Le sable a amorti son arrivé, volant en gerbe autour d'elle dans un bruit sourd. 

 Elle se rapproche en courant.

 - Qu’as-tu vu ? Demande immédiatement Fitz.

 - Un flot de noirceur. Je ne suis pas catégorique mais il semble grossir de secondes en secondes. La masse grouille comme si elle était vivante…

 - Des démons, coupe Fitz. Ça ne peut être que ça, même Markal a senti leur présence sans y être formé…

 - Mais aucun extra-planaire malveillant n’a pénétré notre plan depuis la grande guerre...? s’interroge Carseb, conservant son calme

 - Hee bien il faut croire qu’ils ont trouvé un nouveau moyen…et un moyen efficace, soupire Thanis.

 Markal, qui n'a dit mot depuis l’apparition semble reprendre contact avec la réalité. Il s'ebroue et s’adresse au groupe d’une voix forte :

 - Je dois voir Draac’Vio ! Je ne sais pas pourquoi, mais je DOIS m’entretenir avec lui. J’ai un fort pressentiment.

 - Tu es sûr de toi ? demande Fitz hésitant. Nous ne pouvons pas nous épuiser à rejoindre Parovenia sans motif valable…

 - Fitz, dis Markal en lui attrapant le bras. Je ne suis sûr de rien, mais j’ai l’intuition, presque une certitude que nous trouverons une solution au côté de l’empereur. Je ne peux pas en dire plus, mais je te demande de me faire confiance.

 - Et comment allez-vous vous rendre sur Parovenia ?? couine Thanis. Les golems ne sont plus là, nous n’avons aucun moyen de contacter la sentinelle et une ceinture infranchissable ceinture l’île !

 Les yeux de tous se tournent naturellement vers Vrael. Ou du moins vers quelque chose au-dessus de ses épaules.

 - Je peux le faire, dit-elle, en essayant d'avoir l'air assurée.

 - Vrael, je dois le voir personnellement, dit Markal alarmé. Pas toi, mais moi...et vite !

 - Je peux...Je peux te transporter. Voler pour moi n’est pas plus fatiguant que de marcher. Je suis tout à fait capable de porter un homme sur quatre cents mètres s’il s’accroche bien et ne bouge pas. Nous n’avons qu’à nous rendre par bateau jusqu’au bord de la ceinture.

 - Un problème, un inattendu, une faiblesse et c’est la chute sur plusieurs centaines de mètres, souvenez-vous de ce qu’a dit Tordek, interromp Carseb. Vous en êtes conscients… ?

 - Je suis prêt à prendre le risque, déclare Markal. Si nous ne faisons rien, c’est le monde entier, tel que nous le connaissons qui sera détruit...Vrael… ?

 - Je peux le faire.

 - Parfait, alors allons-y. Thanis ?

 Le magicien s’exécute sans attendre la requête. Il ouvre un portail et tous s’engouffrent à travers celui-ci.

 Un éclair de lumière bleu crépite, signe le départ des aventuriers.

 Sur la dune opposée à celle où ils se tenaient une seconde plus tôt, se pose une créature à l’air agressif. Croisement entre un corbeau et un humain, il possède un visage, entouré de plumes noirs, duquel pointe un horrible bec. Il repli ses ailes noires et poussiéreuses. Il jette sa tête en arrière, ouvre largement la gueule et un hurlement suraiguë fracasse le silence du désert. Dans un frémissement sourd, une multitude de créatures similaires se posent à ses côtés.

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