21. Enthousiasme en demi-teinte...

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7 heures 30. Love me like you do, le single d’Ellie Goulding, réveilla inopportunément les deux amants. Miguel se précipita sur son smartphone, posé sur la table de nuit, pour couper l’alarme.

  • Merde ! Merde ! Merde ! jura-t-il.

Puis, voyant que l’extrait de la BO de Cinquante nuances de Grey avait également tiré sa maîtresse de son sommeil, il se confondit en excuses.

  • Pardon, Lorena mia… Je suis désolé, j’avais rendez-vous avec mon pote Jonathan pour faire un footing, mais je vais annuler. Je n’avais pas prévu que toi et moi…

Pendant qu’il tapait son texto, Laurène se mua en femme fatale, féline, en couvrant son torse de caresses et de baisers. Conscient de ses coquines attentions, charmé, il protesta pour la forme.

  • Hé, qu’est-ce que tu fais ?
  • J’écoute le message subliminal que m’a fait passer la chanson de ton smartphone… lui répondit-elle le sourire aux lèvres, pleine de gourmandise, tandis que sa main masturbait doucement sa virilité avant que sa langue et sa bouche ne prennent le relais…
  • Oh madre de Dios, Lorena mia !

Le bel hidalgo se laissa tailler une pipe en soupirant de plaisir avant qu’elle ne vienne pour la première fois le chevaucher en amazone. La joute charnelle se faisait tendre, suave, sensuelle, langoureuse jusqu’à leur jouissance commune, si exquise.

***

9 heures. Miguel se leva pour prendre une douche dans la salle de bain attenante. Après s’être séché et habillé, il revint dans la chambre, s’assit au bord du lit king-size pour contempler celle avec qui il avait partagé sa nuit. Sentant son regard couler sur elle, Laurène ouvrit lentement les paupières et l’attira à elle pour l’embrasser fougueusement. Ils roulèrent sur leur couche, caresses et baisers, avant que le beau brun ne la bloque sous son corps musclé.

  • Tu es en train de me rendre fou, tu sais ça, ma belle ? Fou de toi… Si je m’écoutais, je ne m’arrêterais pas de te faire l’amour. Je ne dormirais plus, ne mangerais plus, tu serais mon p’tit déj, mon goûter, mon dîner, mon dessert, je te dévorerais de partout tellement tu me fais kiffer, tellement j’ai envie de toi !

La blonde cannelle, ne sachant que répondre à une telle déclaration, se mit à l’embrasser à nouveau.

  • Je ne sais pas quelle place tu es prête à me faire dans ta vie, je ne sais pas si entre nous ce sera infini ou éphémère, mais je crois qu’aucune femme avant toi ne m’a fait pareil effet !

Laurène tenta d'éluder la question sous-jacente de son jeune amant :

  • J’ai quarante-deux ans, je suis mariée, tu en as dix de moins et tu es célibataire… Alors dis-moi franchement, Miguel : quel avenir peut-on avoir ensemble tous les deux ?
  • L’avenir que tu voudras bien nous accorder toi…
  • Tu sais bien qu’à moyen ou long terme, aussi délicieuse et délectable que notre liaison puisse être, entre nous c’est pas possible.
  • Tant pis, carpe diem ! Profitons de l’instant présent, de cette parenthèse enchantée que nous offre le destin…

L'enthousiasme et la passion naissante de ce partenaire d'une nuit ne semblaient connaître aucune barrière, aucune limite. Son côté trop pragmatique sonnait pourtant l'alarme : elle devait absolument le ramener sur terre, d'une manière ou d'une autre, de façon à ce qu'il ne s'emballe pas trop vite, qu'il ne se fasse pas trop de films sur eux deux... Ils n'en étaient qu'aux balbutiements de leur relation, il fallait qu'il en prenne conscience.

  • Écoute, Miguel, je préfère être honnête avec toi : je ne vais pas pouvoir rester ici très longtemps. Il va bien falloir que je rentre un jour, d’abord chez ma meilleure amie, puis chez moi…

Le trentenaire parut déçu sur le moment, mais décida de rebondir pour ne pas laisser le blues s'installer plus longuement dans son esprit.

  • T’as quand même le temps de prendre un petit déjeuner avec moi ? Je passe en coup de vent à la boulangerie, te ramène quelques douceurs pendant que tu te prépares et…

Laurène se dégagea de son emprise pour aller s’emparer de son sac à main et y récupérer ses clés de voiture qu’elle lui lança. Il les attrapa au vol d’un air interrogateur.

  • Ne me regarde pas comme ça, idiot ! Je te rappelle que tu as laissé ta Mini à la concession. Donc, je te prête mon coupé. Mais ne t’avise pas de lui ajouter une ou deux rayures supplémentaires sur le pare-chocs pour diminuer encore de quelques centaines d’euros sa valeur de reprise, hein !

Sourires de connivence.

  • Et puis, j’ai mon bagage dans le coffre. Tu pourras me le ramener ? J’y ai mes fringues, mon nécessaire de toilette, ma trousse de maquillage… Et non, je n’avais pas prévu de passer la nuit chez toi, c’est juste que j’avais été récupérer quelques affaires chez moi avant de venir te voir.
  • Mais t’as pas besoin de te justifier, fit l’espagnol, goguenard, je n’ai absolument rien dit, ni fait aucune remarque !
  • Espèce d’enfoiré, va ! s’exclama la jolie quadra en lui frappant malicieusement l’épaule. Tu le penses, c’est encore pire…
  • Allez, viens-là ma Laurène !

Le french kiss fut intense et les mains baladeuses de Miguel avaient du mal à quitter la peau nue de celle qu’il avait aimée toute la nuit. Mais l’heure tournait, il lui fallait se faire violence…

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