12. « Rien ne dure au-dessus de la ceinture... »

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Ils avaient pris place dans le coupé défraîchi de Laurène. C’était elle qui conduisait, encore. Peut-être plus détendue d’être au volant de son propre véhicule.

  • Tu me guides ? avait-elle seulement demandé à son passager.

Celui-ci ne se lassait pas de la regarder piloter. Les vitesses s’égrainaient en abordant le périph’ et lui l’observait. Il observait le mouvement de ses jambes sur les pédales, ses mains quittant parfois le volant pour actionner le clignotant ou manipuler la boîte mécanique.

  • Qu’est-ce que tu regardes comme ça ? sourit-elle.

Elle avait entrouvert sa vitre ; le vent s’engouffrait dans ses cheveux à mesure que chantait le mélodieux V6.

  • Toi… C’est toi que je regarde. C’est toi que je ne veux plus jamais quitter des yeux…

Laurène sentit monter le rouge à ses joues. Pour se donner une contenance, elle alluma la radio. Elodie Frégé, La ceinture.

« Non pas sur les lèvres /
Même si j'en rêve /
Même si je tremble /
Et bien que mon coeur soit nu /
Mon âme est revêtue /
De pudeur et d'impudence /
Sans te faire offense /
Mieux ne vaut pas tenter sa chance /
Rien ne dure /
Au-dessus de la ceinture... »

Laurène tentait de rester concentrée sur sa route, mais des images la parasitaient. Des images furtives, fugaces. Celle du vidéo-clip de Stolen car mettant en scène un couple illégitime s’aimant fougueusement, voluptueusement à bord d'une auto de prestige ou dans une luxueuse chambre d'hôtel. Sting et Mylène. Miguel et Elle. Elle comme Mylène... Mylène, l’idole de Jean-Louis ! Elle planta subitement un immense coup de frein en pleine rue. Elle avait cru entendre Miguel lui dire : « C’est là ». Sauf qu’il n’avait rien dit…

  • Qu’est-ce qui se passe ? Ça va ?
  • Pardon… Oui, ça va… C’est juste que… Je ne sais pas si c’est une bonne idée, ce dîner, toi et moi…
  • On est presque arrivés. Mais si tu n'en as pas envie, je ne te forcerai pas. Tu me déposes et on en reste là… J’aurais le coeur brisé mais…

Comme pour corroborer son discours, la pluie se mit soudainement à tomber dru.

  • Arrête Miguel ! Je suis mariée, j’ai peut-être dix ans de plus que toi… Où est-ce que ça nous mènerait tout ça ?
  • Tu veux que je te dise ?

Le bel hidalgo détacha sa ceinture de sécurité et approcha doucement son visage de celui de la conductrice pour l’embrasser à pleine bouche. Laurène ne se défila pas, mais le baiser fut promptement interrompu par un klaxon impatient. La jolie quadra essaya de reprendre ses esprits pour relancer son véhicule et dégager la voie, mais elle cala par deux fois.

  • Hey, calme-toi ! tenta gentiment de la rassurer d'une voix apaisante le séduisant trentenaire. Il ne se passera rien entre nous deux que tu ne veuilles pas...

Elle redémarra, actionna les feux, les essuie-glaces. La route à nouveau, puis une place sur laquelle elle stationna au pied du bâtiment où résidait Miguel. Et maintenant ?

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