Chapitre III

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- Papa, c’est quoi encore ce bordel avec maman ? Je rentre pour souffler un peu, passer des vacances tranquilles, peinardes en famille après une semaine de partiels éprouvants et voilà. Plus de famille, explosée, démantelée à la grâce de deux bourricots immatures qui n’ont même pas été capables de se réconcilier. Conclusion, maman s’est tirée et toi tu te retrouves ici tout seul comme un gland dans ton appartement. J’espère que vous êtes content du haut niveau de votre connerie ?

- Caroline, cool je t’en prie.

- Cool non, pas cool tu veux dire ! Je fais quoi moi ? Je vais où ? Chez qui ? Un week-end chez toi, le suivant chez maman, c’est ça que vous m’avez réservée ? Vous auriez-pu m’en parler merde alors. Je suis majeure et à même de comprendre ces choses là et puis j’aurais peut-être pu vous raisonner tous les deux. Cette séparation, c’est trop stupide. J’espère que c’est juste un galop d’essai, rien de définitif... Moi je vous aime autant l’un que l’autre et je n’ai pas envie de vous voir vous déchirer pour des conneries. Et puis vraiment pas de chance, j’ai profité des grandes vacances pour inviter ma nouvelle coloc à venir passer quelques jours avec moi. Bonjour l’ambiance. Je vais lui dire quoi maintenant ?

- Tu lui diras que ton père et ta mère on décidé de vivre chacun de leur côté. Ce n’est ni honteux ni insurmontable quand même ?

- Et on va dormir où ?

- Ah là ! Pas beaucoup d’autre choix que de partager ton lit ma puce. Avec ta mère on a décidé de ne toucher à rien. Elle a pris un appartement en centre ville, tu y auras aussi une chambre si tu veux dormir la-bas. Après c’est toi qui choisira. Tu es libre d’aller où tu veux. Tes choix seront les nôtres. Autant pour moi que pour ta mère, on ne veut absolument pas que tu te sentes tiraillée entre nous.

- Oui mais pour le coup, c’est plutôt raté. Ici j’ai toutes mes affaires : mes doudous, mes livres, mes cours, mes jeux, ma télé, mon bureau, mes vêtements, mon ordi et puis je suis habituée, j'aime bien ma chambre. Ça va être impossible de tout dupliquer. J’imagine même pas le bordel que ça va être parce que chez maman, je n'ai rien de tout cela.

- Et comment crois-tu qu’ils font les autres ?

- Les autres, c’est les autres, moi c’est moi et tout ça me gave profondément Papa. Tu ne peux même pas imaginer.

- Oui je m'en doute Caroline. La situation n’est confortable pour personne.

- Ben il ne fallait pas vous séparer alors !

- Tu sais très bien que ça ne pouvait plus durer comme ça.

- C’est vrai que parfois, c’était chiant de vous voir vous chamailler pour des queues de cerise, l’ambiance lourde quand vous vous faisiez la gueule, quand elle pleurait en silence dans sa chambre pour ne pas que j’entende, aussi lorsque tu t'enfermais dans ton bureau.

- Tu vois !

- Bon c'est fait mais je ne laisserai pas tomber. Passons aux choses pratiques. J’ai ramené mes fringues. La lessive et le repassage, c’est toi qui va t’en charger ?

- Il est grand temps que tu te prennes en charge de ce côté ma puce. Comme tu as su si bien me le dire, tu es majeure.

- Mouais, bien sûr. Je ne sais même pas comment on met en route la machine à laver.

- Et bien on va apprendre !

- Ah parce que toi non plus tu ne sais pas ? Ça promet. Bon j’appellerai maman, ça sera plus sûr.

- Et pour la bouffe ?

- Resto ce soir. De toute façon, il n’y a plus de vaisselle et le frigo est vide.

- De mieux en mieux et il faudra inviter Léa aussi. Ça ne te dérange pas j’espère ?

- OK pour un resto à trois avec toi et Léa.

- Et probablement tout comme moi d’ailleurs, il y aura aussi ses fringues à laver...

- Qui peut le plus peut le moins ma chérie. A trois on finira bien par trouver la solution pour faire tourner ce foutu lave-linge.

- Mouais ! J’ai un gros doute. Je passe voir maman. A tout à l’heure.

- Ça marche. A tout à l’heure ma chérie.

Caroline, c’est la prunelle de mes yeux. Mon bébé, celle que j’ai vu naître, que j’ai choyé avec un amour démesuré. Pour elle, je donnerai tout, mon souffle, mon corps, ma vie s’il le fallait. Et pourtant, au départ je n’étais pas très adepte des enfants mais la chair de ma chair, ma fille, cette toute petite partie de moi que je n'ai pas vu grandir, c’est autrement différent et comme tous les pères, elle ne m’a pas ménagé :

Ahuri lorsqu’elle s’est mise à marcher toute seule, la gorge nouée lorsqu’elle m’a appelée Papa pour la première fois, méfiant lorsque je devais la changer mais ça n’a pas suffit... , affolé lors de la percée de sa première dent, déconcerté devant tous les pourquoi, fier de la voir partir toute seule à l’école, courroucé devant ses premiers bulletins scolaires, déstabilisé devant ses réparties, préoccupé par les garçons qui lui tournaient autour, inquiet lorsqu’elle sortait en boîte de nuit avec toujours une bonne excuse pour ne pas rentrer à l’heure, crispé lorsqu’elle prenait le volant (les chiens ne font pas de chat), anxieux lorsqu’elle s’est installée dans son appartement mais tellement heureux d’avoir pu vivre toutes ces adorables petites choses avec elle. Gamin, j’étais à mille lieux d’imaginer qu’un enfant puisse apporter autant de bonheur à ses géniteurs même si parfois elle aurait bien mérité quelques sacrilèges punitifs ; une ou deux claques et deux ou trois fessées. Heureusement pour elle, depuis quelques temps, c’est plutôt mal vu et de plus, cela n'a jamais été dans ma nature.

A dix-neuf ans maintenant, Caroline est devenue une charmante jeune femme au caractère bien assis, dynamique, sûre d’elle en apparence mais plutôt stressée pour tout ce qui sort de l’ordinaire ; grande brunette aux cheveux à la garçonne, un sourire à faire craquer n’importe qui, des yeux noisettes qui trahissent en profondeur l’intégralité de ses émotions, un corps agréable avec des formes presque effacées sous les inlassables jeans/polos qu’elle porte à longueur d’année.

- °° -

- Je te présente Léa ma nouvelle coloc.

- Bonjour Léa et bienvenue ici.

- Bonjour monsieur.

- Appelle moi Patrick et on se tutoie. D’accord ?

- Ok, merci Patrick.

Ce qui marque de suite chez Léa, c’est sa beauté surprenante. Une beauté douce, fascinante, parfaite. Des traits d’une finesse extraordinaire. Chez cette fille, tout est petit sauf sa poitrine ; ses yeux d’un gris vert somptueux, son nez légèrement relevé, ses tâches de rousseur qui illuminent son visage, ses lèvres expressives tout sourire, ses oreilles à peine visibles, dissimulées sous ses longs cheveux dorés, un visage enfantin très accueillant, une gorge qui, décolleté aidant, plonge sur des seins opulents, fermes, aux tétons agacés par le frottement du chemisier.

La couleur de sa mini jupe est associée à celle de ses yeux, toute petite elle aussi parce qu’à ce niveau, il n’y presque rien à cacher tant tout est mignon. Le teint déjà bien bronzé pour la saison, des escarpins qui ajoutent un peu de hauteur, Léa ne dépasse pas un mètre soixante et à côté, Caroline la dépasse largement d'une tête.

Je suis subjugué par cette beauté inattendue, naturelle, libre de tout artifice. Impossible de retenir mon admiration.

- Waouh ! Vous êtes vraiment ravissante Léa et je dirai même que vous êtes magnifique, somptueuse !

- Ça va ? Tu vas t’en remettre ? Je te rappelle que tu as dépassé la quarantaine des fois que tu aurais oublié !

Je suis surpris par le ton de Caroline, presque cinglant, passablement énervé ; elle qui d’habitude est plutôt posée, toujours dans la réserve.

Léa, quant-à elle, me gratifie d’un large sourire et elle ajoute avec une pointe d’ironie :

- Merci pour le compliment mais n’avait-on pas dit qu’on devait se tutoyer ?

Même pas froid aux yeux la coloc. Je me ressaisis Il est vrai que troublé par cette beauté hors du commun, sortie tout droit d’une revue de mode, je me suis quelque peu laissé déborder.

- Je peux déposer mes affaires ici ? Demande-t-elle amusée.

- Oui bien entendu.

En toute agilité, elle se débarrasse de son sac à dos qu’elle cale tranquillement contre le mur de l’entrée. Léa est assurément plus âgée que Caroline. Ça se voit au premier coup d’œil. La fille a beaucoup d’aplomb, elle est à l’aise, même pas impressionnée. Elle doit avoir entre vingt et vingt-cinq ans. Son côté très féminin contraste franchement avec celui de Caroline, beaucoup plus neutre.

Les deux filles passent de pièce en pièce en commentant joyeusement selon leur centre d’intérêt. La salle de bain est passée au crible avec sa douche conçue pour accueillir largement deux personnes, son spa en marbre blanc, et ses deux lavabos côte-à-côte. Les toilettes attirent aussi l’attention avec un système de nettoyage intégré qui rend futile l’usage du papier wc. J’entends Léa pouffer de rire.

- Je veux essayer !

- Non plus tard.

- Si maintenant, j’ai envie.

- Chut, pas si fort !

- Ferme la porte. Allez Caro, vient ? Supplie-t-elle.

Les filles s’enferment à l’intérieur et je les entends glousser sans aucune discrétion. Ça rigole comme des folles. En sortant, Léa est impressionnée.

- Génial. J’en veux des comme ça.

- Tu sais, ça coûte une blinde ces trucs là ?

- Je m’en fous... Merde ! Mon string est tout mouillé.

- Tu t’es pissée dessus ?

- Non, mais je me suis relevée quand le truc s’est mis en route.

- Grossière erreur mademoiselle. Il faut laisser le cul sur la cuvette jusqu’à la fin sinon effectivement t’en prends plein les fesses. Viens, je vais te donner une de mes culottes.

Les éclats de rire sont passés des toilettes à la chambre où je devine qu’un show d’essayage vient de commencer et des fois j’aimerais bien qu’une fée intelligente me transforme en petite souris, juste le temps d’un regard. Je chasse d’un revers de main le montage vidéo que mon cerveau serait prêt à concocter séance tenante et mes pensées se tournent vers Eléna, seule dans son appartement. Peut-être aurais-je dû l’inviter ce soir elle aussi ? Je suis indécis. Je ne sais pas comment elle prendrait cette requête inopinée. Je ne voudrais vraiment pas qu’elle interprète cela comme une faiblesse de ma part.

- °° -

Tout compte fait, j’ai appelé Eléna. Après tout, il n’y a rien de mal à ce qu’elle se joigne à nous pour profiter elle aussi de la présence de sa fille et dans mon fort intérieur, ça me faisait plaisir d’avoir de ses nouvelles. Elle a accepté sans même sourciller et j’ai bien senti au timbre de sa voix qu’elle était très contente de passer un petit moment convivial tous ensemble. Les filles sont parties se promener en ville. Caroline avait pour consigne de reconstituer le stock de vaisselle et faire quelques courses pour le petit déjeuner demain matin. C’est donc enthousiastes qu’elles ont décidé d’arpenter les rues piétonnes, surtout qu’en centre ville on y trouve tout ce que l’on veut, bijouterie, vêtements, lingerie et accessoirement droguerie, épicerie et autres. On s’est donné rendez-vous au restaurant vers dix-huit heures pour être à même de respecter le couvre-feu.

J’arrive avec quelques minutes d’avance. J’aperçois au loin la silhouette élancée d’Eléna. Elle ne s’est pas attablée et pour se donner bonne contenance, elle s’est plantée devant le menu qu’elle détaille depuis au moins cinq bonnes minutes. Je l’observe amusé. Je la connais par cœur, enfin presque. Je suis capable de deviner ses moindres réactions, ses moindres pensées. Le soucis, c’est qu’elle sait en faire autant de mon côté. Vingt ans de vie commune, ce n’est pas anodin. Lunettes de soleil sur les yeux, elle paraît comme cela beaucoup plus jeune, la ligne affinée par une petite robe noire qui souligne ses formes de façon plutôt sensuelle. Je m’approche doucement et je pose ma main sur son épaule.

- Même pas peur. Je t’ai vu arriver dans le reflet de la vitre.

- Oui, je sais.

- Je vous attendais. Caro m’a dit qu’elle serait là un peu avant.

- Tu la connais ! Entre ce qu’elle dit et ce qu’elle fait…

On s’embrasse comme deux amis. Son parfum déposé tout près de ses oreilles taquine mes sens, c’est celui que je lui préfère. Nos regards se croisent sous nos lunettes. Le serveur s’est approché et nous invite à prendre place sur la terrasse ensoleillée.

- Je vous demande de mettre vos masques et de les conserver jusqu’au service, protocole sanitaire oblige.

- Merde ! Mon masque. Je l’ai laissé dans ma voiture, je reviens de suite dis-je en me levant.

- Si tu veux, j’en ai un de secours. Je l’ai déjà utilisé une ou deux fois mais bon...

- Super, je vais faire avec s'il n'est pas tapissé de rouge à lèvres.

- Non t'inquiète !

Elena plonge la main dans son sac, extirpe difficilement un masque en papier un peu froissé emmêlé dans un petit bout de tissu.

- Ben ! Tu n’as pas mis de culotte ?

- Mais non gros nigaud, c’est juste un change.

- Ah !

- Déçu ?

- Un peu oui. J'étais prêt à me faire un film.

- Une semaine de célibat et voilà ce que ça donne, dit-t-elle en riant. Tu n’as pas changé.

- Je ne te l’ai pas dis en arrivant mais tu es ravissante Eléna.

- Merci pour le compliment Patrick. Tu t’es pas trop mal débrouillé toi aussi mais je n’aurai pas mis ce haut là avec ton bermuda.

- C’est le seul polo repassé qu’il me restait encore. Il faut que je trouve en urgence une femme de ménage quitte à réduire mes critères de sélection. Sinon, tu vas bien ?

- Oui ça va. Je commence à émerger des cartons et puis voir Caroline, ça m’a redonnée un coup de boost au moral. Et toi ?

- Ça va aussi. Maintenant il faut arriver à s’organiser. Pas évident mais ça va venir. Je suis content de te revoir…

- Hello papa, hello maman. On a un peu de retard avec Léa mais rien de bien méchant. Pfff ! Quelle chaleur. Vous n’avez encore rien commandé ?

- Non, on vous attendait tranquillement.

Je fais signe au serveur qui approche et nous passons commande.

- Je pensais que tu étais déjà parti à la châtaigneraie.

- J’ai décalé mon séjour avec le déménagement pour te donner un coup de mains et puis il a fallu trouver une nouvelle place sur le ferry. Toujours un peu compliqué en cette période mais ça y est. Tout s’est arrangé. Je pars dans deux jours.

- Tu vas en Corse papa ? On peut venir nous aussi, Léa et moi ?

- Oui bien sûr.

- J’aimerais bien mais pour moi ça ne va pas être possible Caroline. Il faut absolument que je rentre vendredi prochain chez mes parents.

- Merde, c’est trop con !

- Si tu veux, tu peux venir seule Caro.

- Non merci, je vais m'ennuyer à mourir. Tu as prévu de rester combien de temps la-bas papa ?

- Deux peut-être trois semaines. Je ne sais pas encore exactement.

- Cool. On pourrait envisager de descendre en avion après que tu sois passée chez tes vieux. Qu’est-ce que tu en penses Léa ?

- Pas de problème pour moi, en avion je préfère. En voiture parfois je suis malade comme un chien.

- Ok les filles. Je vous laisse organiser votre séjour et vous me direz lorsque les dates seront arrêtées.

Elena à suivi notre conversation d’une oreille distraite. Probable que le sujet ait réveillé chez elle quelques amertumes. Le reste du repas s’est déroulé tranquillement sauf que le serveur a été littéralement subjugué par Léa, une fois que cette dernière a fait tomber le masque. Et lorsque avant de partir, elle s’est éclipsée aux toilettes, il s’est débrouillé pour échanger quelques mots au grand damne de Caroline.

- Il t’a dit quoi ?

- Il voulait mon numéro de téléphone.

- Et tu lui as donné ?

- Tu es folle ! Dans ces cas là, je file toujours un numéro bidon.

Les filles nous ont quittés après le dessert. Je suis resté un petit moment avec Eléna.

- Merci pour cette soirée Patrick. C’était vraiment agréable et puis je trouve que Caroline est épanouie, resplendissante et ça me fait plaisir de la voir comme ça.

- C’est vrai que je l’ai trouvée changée moi aussi, beaucoup plus avenante, souriante, alors que d’habitude elle est plus renfermée, presque casanière. Un peu jalouse de sa coloc aussi parfois mais c’est l’apanage des filles surtout avec une copine beaucoup plus jolie qu'elle.

- L'apanage des femmes tu veux dire ! C’est vrai que Léa a une beauté naturelle stupéfiante. Je la regardais. Elle est magnifique. Un visage d’ange, un corps de déesse, un charme fou. J’aurais aimé être comme elle à son âge, juste pour faire baver les mecs. Bon allez ! Je me rentre. Il est vingt-et-une-heures passé. Profite bien de ton séjour Patrick.

- Merci. Passe une bonne nuit Eléna et à très bientôt.

De retour à l’appartement, je m’allonge sur le canapé, repu, content d’avoir revu mon ex, d’avoir pris un peu de ses nouvelles. Je pense qu'il subsiste encore entre nous une certaine nostalgie et j’avais presque envie de passer la nuit avec elle mais je n’ai pas osé et d’ailleurs elle ne m’a laissé aucune ouverture. J'entends les filles jacasser chaudement dans la chambre de Caroline. Je ferme les yeux et je me laisse envahir par le sommeil, bercé par mes rêves.

Le bruit d’une porte me sort de ma torpeur. Dans l’obscurité, sous la lumière pâlichonne des lampadaires, je crois voir passer Léa, dans son plus simple appareil, suivi de près par Caroline, nue elle aussi. Elles marchent sur la pointe des pieds pour ne pas faire de bruit en chuchotant à mi-voix. Elles ne m’ont pas vu. D’ailleurs elles ne doivent même pas savoir que depuis ma séparation avec Elena, j’ai investi le canapé la nuit, une couverture jetée sur les épaules pour enrayer la fraîcheur matinale.

Les filles passent aux toilettes où j’entends des rires étouffés puis à la salle de bain avant de retraverser le salon. Je reste immobile, perplexe devant leur nudité. La porte se referme et la nuit s’enivre à nouveau du silence. Le sommeil m'entraîne dans son cycle infernal. Je rêve, agacé par une multitude de corps dévêtus qui déambulent en toute indécence dans mes songes.

- °°° -

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