Chapitre 14

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Point de vue de Charlie.

Devenons amis ?

Mais qu’est-ce qui m’est passé par la tête sérieusement ?

Lorsque j’étais allongée dans l’eau, j’ai réfléchis à ce qu’il s’était passé un peu plus tôt.

C’est vrai que ma réaction était peu être légèrement excessive… Légèrement beaucoup… Je n’aurais pas du sortir comme ça du cours…

Je me retrouve maintenant sur une plage que je ne connais pas, trempée, avec mon prétendu nouvel ami.

Justin…

J’ai du rester une dizaine de minutes dans l’eau.

Pendant ce laps de temps, bercée par le bruit des vagues autour de moi, je m’étais sentie bien. C’était comme si plus rien ne pouvait m’atteindre.

J’avais décidé d’aller voir Justin et de m’excuser, repensant aux efforts que j’avais fait auparavant : Je devais continuer sur ma lancée.

Mais, lorsque j’étais sortie de l’eau, il était là…

Pendant quelques secondes, j’avais cru que mon imagination me jouait des tours, qu’à force de penser à lui, je le voyais partout. Mais lorsque j’avais compris qu’il était bel et bien là, la colère avait pris le dessus.

Il m’avait suivi ! Rien ne l’autorisait à faire cela !

Cependant, ma colère était vite repartie de là où elle venait.

Pour ça, il avait simplement suffit qu’il ne prononce que quelques phrases, me proposant de devenir amis, il avait ensuite argumenté en instaurant des règles : ne pas parler du passé, ou alors seulement si nous en avions envie, ne pas forcer l’autre à se confier…

Contrairement à ce que j’aurai pu penser, j’avais réfléchi à sa proposition, j’avais pesé le pour et le contre.

Ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée en fin de compte…

Une fois cette réflexion faite, les mots s’était échappés tous seuls de ma bouche et je lui avais lancé en lui tendant la main :

- Très bien. Nous ne parlerons pas de nos passés. Où alors que si nous en avons envie. L’un ne doit pas forcer l’autre à parler. Si c’est d’accord pour toi alors pour moi, c’est OK. Devenons amis ?

Comme je m’y attendais, il avait serré ma main, sellant ainsi notre accord, et m’avait répondu :

- Devenons-amis.

Et voilà comment j’en étais arrivée là. Sur cette plage. Assise trempée dans le sable avec Justin à mes cotés.

Aucun de nous ne parle. Nous sommes juste là. Assis l’un à coté de l’autre. À écouter le bruit des vagues et à regarder la mer.

Étonnamment, le silence n’est en aucun point gênant, au contraire. Il est reposant.

À ce moment, il n’y a rien d’autre que nous deux, assis sur cette plage, en train de regarder les vagues, d’écouter le bruit que font celles-ci lorsqu’elles s’échouent sur des rochers avoisinants, et de profiter de la légère brise qui s’abat sur nous. C’est vraiment reposant…

Je devrai venir faire ça plus souvent. J’ai l’impression que tous mes problèmes sont derrière moi. Cela ne m’est jamais arrivé.

Se fut lui qui coupa ce silence en premier.

- Alors, ton frère et toi, vous connaissez depuis combien de temps Zack ?

Bien. Cette question ne concernait pas vraiment mon passé, et puis ça ne me dérangeait pas d’y répondre.

- Et bien on a du se rencontrer vers l’âge de huit ou neuf ans, si je me souviens bien. Il avait emménagé dans le quartier à coté du notre et il était arrivé le lendemain dans notre école. Il s’est retrouvé dans notre classe, et depuis on ne s’est plus quitté.

Repenser à cette histoire m’a donné le sourire. J’admire moi-même le fait que nous ne nous étions plus quitté. C’est hyper symbolique pour moi.

Un léger silence s’est installé. Remarquant que c’est à moi de lui parler, je lui retourne sa question :

- Et vous ? Ça fait combien de temps que vous vous connaissez ?

Il tourne la tête dans ma direction, certainement heureux que je lui pose une question les concernant.

- Et bien, José, Tyler et moi nous nous connaissons depuis la 6ème et c’est pareil pour Claire et Aurore, pourtant vu que nous n’étions pas dans le même collège, on s’est seulement rencontré quand on s’est retrouvé dans le même lycée. Et comme vous, on s’est plus lâché.

- Vous vivez ensembles ?

- Ils vivent tous les quatre en colocation, mais moi, je voulais mon indépendance, alors dès ma majorité, j’ai pris mes affaires et je suis parti de chez mes parents sans me retourner. Alors je travaille dans un petit bar pour me payer mon appartement.

Je le regarde, ce qu’il a dit ma intrigué. Dès sa majorité il est parti directement de chez ses parents ? Pourquoi ? Je suis curieuse…

- Je suppose qu’avec les termes de notre accord, je n’ai pas le droit de te demander pourquoi tu as dis que tu étais parti sans te retourner.

- Alors, on a le droit de poser les questions, et l’autre choisi s’il veut y répondre ou pas. Et là, si on en reparle plus, puisque je n’ai pas envie de m’étaler sur le sujet, j’accepte de te répondre.

Je le regarde et hoche la tête – lui montrant que je comprends, il reprend donc :

- Et bien, disons que certains événements ont fait que je ne suis pas en très bons termes avec ma famille. Alors partir, m’est apparu comme une évidence, je ne me suis pas retourné. Maintenant, n’en parlons plus s’il te plait.

Le silence reprend. Plus aucun de nous ne reprend la discussion. Je ne sais pas à quoi il pense, mais moi, je réfléchis à ce qu’il vient de me dire.

Alors comme ça il ne s’entend pas bien avec ses parents ? J’aimerai lui poser des questions là-dessus, mais je ne le fais pas.

C’est la règle : s’il n’a pas envie d’en parler il n’en parle pas. Et il m’a prévenu qu’il ne voulait pas que je pose des questions, et je sais que si je le fais, se serait comme si j’insistais. Alors je ne le fais pas, car je sais que s’il me le faisait, je le prendrai mal, surtout en l’ayant prévenu que je ne voulais pas en parler.

Je reste donc là, assise, ne sachant pas quoi lui dire.

Au bout d’un moment, il me regarde de nouveau et me dit :

- On retourne en cours ?

J’ouvre grand les yeux, le regardant comme s’il était fou.

- T’es sérieux là ?

- Bah… oui. Pourquoi ?

J’éclate de rire, rejetant la tête en arrière. Il me regarde éberlué, ne comprenant pas pourquoi je rigole à gorge déployée.

Attends… Il n’a vraiment pas compris ? Je m’arrête de rire et le fixe.

- Justin. Je suis trempée d’eau de mer des pieds à la tête, mes vêtements me collent à la peau, tu crois vraiment que je vais retourner en cours dans cet état ? T’es sérieux là ?

Il regarde ma tenue, semblant tout à coup se rappeler de ce détail.

- Oh ! J’avais oublié…

J’éclate à nouveau de rire, se sentant surement un peu bête, il rougit. Il est trop mignon !

Mon rire redouble d’intensité. Je n’arrive plus à m’arrêter. Il finit par me rejoindre dans mon fou rire.

Lorsque nous avons fini de rire, nous nous regardons, souriants. L’ambiance est légère est ça faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi bien, que je n’avais pas autant rigolé.

Ça fait vraiment du bien.

Le silence est revenu. Me sentant gênée par ce calme qui s’est de nouveau installé et commençant à trouver l’humidité de mes vêtements vraiment très désagréable, je lui dis en me levant :

- Bon, bah je vais y aller. C’était cool…

- Ouais, c’était cool.

Il se lève à son tour, ses chaussures en mains, pendant que je ramasse mes affaires. On se dirige cote à cote vers le parking.

Pendant le trajet, j’apprécie la sensation du sable sous mes pieds. J’ai toujours adoré la plage, je pense revenir souvent ici.

Nous sommes désormais sur le parking, nous remettons tous deux nos chaussures. Je m’éloigne ensuite et enjambe ma moto. Il s’approche.

- Bon bah, tu repars en cours là ?

- Oui je pense y retourner, je vais déjà devoir rattrapé mes deux premier cours, j’aimerai éviter d’avoir à en rattraper d’autres.

- Je comprends. À la prochaine ?

- À la prochaine.

J’enfile mon casque, et démarre, le laissant seul, debout en plein milieu du parking.

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