Toc toc

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Alya eût l'impression que sa chute allait se poursuivre jusqu'à que son corps touche de nouveau le matelas. Mais il n'en fut rien. Sa poitrine ne se souleva que sous l'effet de la peur provoquée par ce rêve qui lui avait paru si réaliste.

Elle suait à grosses gouttes. Son haut lui collait à la peau comme au sortir d'une grippe. Sa tête tournait mais l'effet s'estompa au bout de quelques minutes.

Ce n'était pas un simple rêve.

Sa main attrapa à tâtons la bouteille en verre près de sa table de chevet et elle en but son contenu d'une traite. Avait-elle crié dans sa chambre ? Etait-ce juste son imagination ?

Son rythme cardiaque s'aligna sur le calme des lieux. Comme un douloureux rappel à la réalité, un coup de feu au loin rompit le sentiment de sécurité qui aurait dû être le sien dans le foyer familial.

Elle se frotta les yeux et alla dans la salle de bain se passer de l'eau froide sur le visage. Fixant son reflet dans le miroir, elle découvrit des cernes et une mine à faire peur. La fatigue et surtout les multiples préoccupations tiraient ses traits.

Alya pensait souvent à ses parents, se demandant s'ils avaient pu trouver refuge, mais elle refusait d'alimenter la moindre idée noire. Ils se débrouilleraient bien mieux qu'elle et seraient bientôt de retour. Ils s'échapperaient de cet enfer tous les trois pour se réfugier dans un lieu plus reculé, en attendant que la situation se décante.

C'est sur cet espoir réconfortant qu'elle entendit dans le couloir un bruit métallique étrange. Un crissement continu suivant le parcours des murs de l'appartement. Rien à voir avec un bruit de canalisation. Le son semblait suivre un mouvement régulier. Trop humain.

Son coeur n'avait pas eu le temps de se remettre de son cauchemar qu'il anticipait déjà l'avènement d'un autre. Alya aurait juré avoir entendu des bruits de pas qui approchaient dangereusement vers la porte d'entrée.

Elle trembla, restant la plus silencieuse possible. Comme si le moindre bruit allait trahir sa présence. Elle tenta de se mentir à elle-même en imaginant un simple rôdeur parti en repérage. Non. Son instinct n'était pas aussi naïf.

La poignée de la porte d'entrée s'abaissa dans un grincement sinistre.

Il était là pour elle.

La lourde porte représentait un obstacle sérieux. Un précieux temps qui lui serait fort utile pour se préparer à ce qui semblait pourtant inévitable, au moment où un cri de rage emprunt de folie accompagna avec fracas un premier coup de hache.

La porte tenait encore...mais pour combien de temps ?

La pointe de l'instrument de destruction fut le premier à pénétrer dans la maison. L'agresseur semblait mu d'une force ou d'une détermination certaine.

Alya rassembla son courage pour arriver à bouger ses pieds. Les minutes à venir allaient être déterminantes pour sa survie.

  • Amandine, ma chérie, papa arrive. Ce n'est pas bien de fermer la porte.

Sa voix aurait été presque rassurante si son ton de miel n'avait pas un arrière goût de folie.

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