Sophie

de Image de profil de PmathPmath

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Image de couverture de Sophie

Sophie se prépare. Ce soir elle va baiser. Elle en a envie, et quand elle en a envie, elle n’hésite pas, elle y va. On ne vit qu’une fois, et pourquoi faire des histoires pour un truc qui premièrement est naturel, deuxièmement qui fait du bien et troisièmement qui détend. Parce que se détendre, elle en a sacrément besoin. Au boulot c’est la galère, elle n’arrête pas. Et ses amies sont tout le temps prises, même pas moyen de boire un coup. Du coup autant tirer un coup. N’est-ce pas ?

Elle commence à s’habiller. Ce n’est pas simple de s’habiller pour chopper. On ne dirait pas comme ça, mais en réalité, la séduction c’est un savoir-faire. Il s’agit de faire comprendre rapidement ce que l’on veut, mais il ne faut pas faire trop pute. Ça les fait fuir, ils comprennent trop vite que ce sont eux les proies, et ça ils ne veulent pas. Il faut toujours qu’ils pensent dominer, sinon ils fuient. Ce qui est drôle c’est qu’en réalité ils ne veulent surtout pas prendre les devants. Ils sont persuadés de se louper. Et le plus souvent il faut bien avouer qu’ils ont raison. Bon, du coup, pas trop pute, pas trop sainte-nitouche. Pour les sous-vêtements on peut se lâcher un peu plus, s’ils les voient c’est déjà gagner. Par contre Sophie aime savoir qu’elle va dévoiler son joli tanga noir. Echancré juste ce qu’il faut. Quand elle se regarde dans la glace juste avec cette culotte elle sait qu’elle est belle et désirable. C’est l’état d’esprit qu’il lui faut pour cette soirée. Elle met le soutien-gorge assorti. Non pas qu’elle ait de gros seins, mais ça fait toujours quelque chose de plus à enlever. Et enlever ces vêtements choisis avec tellement de minutie fait totalement parti de ce qu’elle attend d’une réjouissance comme celle-ci. Elle fouille dans son armoire, regarde plusieurs vêtements. Ce haut fera parfaitement l’affaire. Il est moulant, un peu décolleté, mais suffisamment peu pour qu’il y ait du mystère. En bas, une jupe. Ni trop courte et surtout pas trop longue. Trop longue ça fait tout de suite catholique intégriste. Un collant noir, et le tour est joué. Pour mettre par-dessus tout ça, un cuir. C’est une valeur sûre. C’est passe partout, mais depuis les années 80 ça fait toujours son petit effet. Bon maintenant c'est le plus délicat. Les accessoires. Surtout de la modération et du bon goût. La plupart se loupent à ce moment. Des boucles d’oreilles discrètes, un collier fin qui rajeunit et pour finir une ceinture ni trop fine ni trop grosse. Et de la même couleur que les chaussures. Parlons-en d’ailleurs, des chaussures. Pour danser, hors de question de mettre quelque chose d’inconfortable. Mais en basket il ne serait même pas possible de rentrer dans le bar. Optons pour ces petites bottines marron clair. Un tout petit peu de maquillage : rouge à lèvre léger, un peu de crayon sous les yeux, et vogue la galère.

Sophie se regarde dans le miroir accroché à la porte de sa penderie. Elle se trouve belle. Désirable. Elle sait qu’elle l’est, mais elle a toujours une petite appréhension à se scruter. Elle sait qu’elle trouvera toujours des défauts, des petites choses qui ne lui plaisent pas. Un ventre un peu trop mou, des fesses pas assez hautes. Mais aujourd’hui, quand elle se regarde, elle se trouve belle. Elle envoie un texto à une de ses amies, on ne sait jamais, peut-être sera-t-elle disponible pour aller dans ce bar où il y a toujours de l’animation, des mecs plutôt beaux gosses et surtout qui est réputé pour être un bon repère de drague. Et puis bon, même si le but c’est de ne pas être seule trop longtemps, il est toujours plus simple de venir accompagnée d’une amie et de repartir avec une autre personne. Venir tout seul, c’est s’afficher, c’est trop en dévoiler. Claire est dispo, et ça lui dit bien de boire une bière ou deux, s'amuser. Sophie sait bien qu’elle aussi, elle aime bien finir de temps en temps avec un ou une inconnue. Rendez-vous est pris pour dans une demi-heure en bas de chez elle. Juste le temps de manger un petit quelque chose, histoire de ne pas être bourrée trop rapidement.

La musique est forte, mais on peut encore se parler. Sophie reconnait tout de suite Beyoncé chanter, et ce n’est pas pour lui déplaire. La pop, ce n’est pas ce qu’elle met en avant quand on lui demande ce qu’elle écoute, pas assez intello, mais en vrai elle aime bien. Elle ne cracherait pas sur un peu de Synthwaves ou de l’électro à la French-Touch, mais franchement, Beyoncé, c’est chouette. Et puis dans ce genre d’endroit, c’est toujours un peu mainstream. C’est aussi pour ça qu’elle vient. Elle commande deux demis. Une pour elle, une pour Claire. De la Brewdog IPA. Bien fraîche, c’est parfait, vu la chaleur qu’il fait ici. C’est quand même bien pensé : pas assez d’aération, les gens ont chauds, ils boivent plus que de raisons, ils sont saouls, ils boivent encore plus. Surement un lieu géré par un type qui a fait HEC. Une gorgée, deux gorgées, Sophie boit sa bière sans y penser. Elle écoute d’une oreille distraite Claire. Elle préfère se concentrer sur sa future proie. Elle regarde les groupes de mecs attablés, essaie de voir s’il n’y en aurait pas un qui pourrait lui convenir. Elle finit par jeter son dévolu sur un petit gars de 25 ou 27 ans. À peu près. Elle a toujours aimé les plus jeunes. Ils ont moins d’expérience, mais ils ont de la fougue. Et puis souvent leur corps est plus ferme, ils bandent dur et vu qu’ils ont tout à prouver, ils font durer longtemps. Ils ne jouissent pas en deux temps trois mouvements comme les quarantenaires qui n’en ont plus rien à foutre. Comme quoi le porno ça peut avoir du bon, cette génération en a été abreuvé et ils sont persuadés qu’il faut baiser pendant 45 minutes pour être dans la norme. Le garçon est brun, les cheveux mal coiffés, mais on sent quand même qu’il fait attention à lui : fausse barbe de trois jours qui est en réalité grandement travaillée, petite chemise à carreau cintrée comme il faut, jean bien serré sur ses petites fesses. Callipyge. Pas trop grand, il se marre avec ses potes mais à l’air d’être un peu réservé. Ce n’est pas le leader, c’est plutôt celui qui va suivre, passer un bon moment sans se mettre trop en avant. Pile ce qu’elle aime. Ce genre de mec ils vont vouloir faire plaisir à leur conquête. Quand on couche avec une grande gueule, c’est comme avec les quarantenaires, ils pensent qu’à leur gueule, et même si on n’a pas joui, ils se barrent. Ce n’est clairement pas le but de la soirée pour Sophie.

Elle montre le brun à Claire, lui demande ce qu’elle en pense. Claire dit qu’elle le trouve pas mal. Avec un enthousiasme mesuré. Tout ceci était de toute façon de pure forme, Sophie sait qu’elle va le chopper. Elle se sent confiante. Un mec un peu timide, qui vient avec ses potes dans un bar dansant, il y a peu de risque qu’il lui échappe. C’est sa chance. Le groupe de garçons s’avance sur la piste de danse. Ils ont l’air de vouloir s’amuser. Il y en a deux qui restent en retrait. Heureusement le sien n’en fait pas parti. Elle dit à Claire, j’y vais, elle se marre. En allant sur la piste elle remarque plusieurs autres mâles qui pourraient faire l’affaire. Si celui-là ne voulait finalement pas. Elle préfère toujours avoir un plan de secours. On ne sait jamais. Même si là, elle le sent bien.

Elle s’approche du garçon qui danse sur Shape Of You. Elle danse elle aussi, elle se rapproche doucement. Elle reste à une distance raisonnable, lui tourne un peu autour, fait en sorte qu’il la remarque, sans trop se faire voir. Des yeux qui se croisent. Des sourires qui s’échange. Deux corps qui se rapprochent. Il n’est clairement pas sûr de son coup. Elle va devoir être entreprenante, il n’osera pas l’aborder directement. Il faut qu’elle lui montre clairement qu’elle veut de lui. Sans pour autant faire officiellement le premier pas. Sinon encore une fois ils prennent peur. À moins qu’ils se sentent humiliés. Elle n’a jamais vraiment compris pourquoi il leur était si difficile d’accepter de ne pas être les maîtres à bord. Surtout qu’au final, ils ne le sont pas si souvent que ça. Pas avec elle en tout cas. Elle se rapproche de plus en plus de lui, il commence à comprendre, danse autour d’elle. Elle se déhanche, met en avant ses seins. Lui essaie de faire bonne figure, montre ses talents du mieux qu’il peut. Bené. Elle se rapproche encore, se montre langoureuse. Il est réceptif, il continue d’essayer d’assurer. Despacito. Ses amis sont un peu plus loin, il les regarde furtivement. Sophie comprend que c’est gagné. Qu’il est fier de sa conquête. Lui qui n’a rien fait. I Feel It Coming. Plusieurs de ses amis quittent la scène, retourne à leur verre. Il reste. Elle a ce qu’elle veut. Elle se rapproche encore de lui, il lui prend la taille. C’est bon. Il est persuadé d’avoir garder le contrôle. Lui qui n’est que la cible. Digital Love. Elle l’embrasse. Elle sent sa bouche contre la sienne. Son corps s’électrise. Il rapproche sa taille contre la sienne. Elle sent son sexe dur contre son ventre. Ça l’excite, de sentir cette étourdiment. Elle sent qu’elle maîtrise la situation. Qu’il est pour elle. Age of consent. Elle et lui continuent de danser, de se serrer, de se toucher. De se découvrir, légèrement. Elle le prend par la main avant la fin de la chanson, lui dit qu’elle en peu plus, qu’il faut qu’elle boive quelque chose. Bon prince, il lui offre un verre. « De la Bière ». Sophie se pose à une table. Les hauts parleurs chantent And I'm not the kind that likes to tell you / Just what I want to do / I'm not the kind that needs to tell you. Il revient avec une Chouffe. Pourquoi pas se dit-elle, un peu fort, mais pas mauvais. Ils boivent, discutent un peu de tout, de rien, « qu’est-ce que tu fais dans la vie », « t’es du coin ? », des banalités auxquelles elle répond sans réfléchir.

Il est 2h30. Sophie se retrouve chez Lucas. C’était à trois pâtés de maisons du bar. Elle en avait marre du bruit et lui a demandé de partir, si c’était possible de passer boire un dernier coup chez lui. Tous les deux savaient très bien ce que ça signifiait. Mais comme à chaque étape il faut faire semblant de ne pas être trop entreprenantes. La séduction c’est un chemin de crête. Assis sur le canapé, il demande ce qu’elle souhaite. Si tu as du rhum, je ne dis pas non. Il sort un Presidente Gran Añero, lui donne un shooter, elle le déguste.

Il se rapproche une nouvelle fois d’elle. Pour accélérer un peu les choses, elle met sa main sur sa cuisse. Il se retourne légèrement et l’embrasse. Elle monte sa main au niveau de son sexe. Par-dessus le jean, elle le sent gonfler petit à petit, elle continue de le caresser, doucement. Elle aime cette sensation de membre qui grossit petit à petit sous ses mains. Elle imagine la verge devenir de plus en plus grande, sans que Lucas ne puisse le maîtriser. Elle aime l’effet qu’elle produit sur ce jeune homme. Il lui touche doucement les seins. Elle aussi sent qu’elle durcit sous ses mains. Elle a des petits frissons qui lui parcourent le dos. Il met ses mains contre ses hanches, levant son haut. Elle l’arrête en mettant sa main sur la sienne. Elle enlève ses chaussures et ses collants. Puis elle se retourne, soulève sa jupe, laissant voir son tanga épouser les formes de ses petites fesses rebondies. Elle sait qu’avec ce sous-vêtement elle a un beau cul. Elle tourne la tête légèrement, regardant les yeux marrons de sa conquête. Il ne regarde que ses fesses, se rend à peine compte qu’il est épié. Elle met la main contre ses hanches, passe ses doigts sous sa culotte. Sophie commence à la descendre. Doucement. Elle s’arrête à mi-fesse son sexe toujours recouvert par le bout de tissu. Elle redescend sa jupe, se retourne, regarde Lucas dans les yeux et fait doucement descendre le dessous puis le laisse glisser sur ses mollets, soulève ses pieds. L’un après l’autre. Et se libère complètement de la lingerie noire. Elle se rassoit au côté du garçon. Il essaie de la toucher, mais elle prend sa main, la pose par-dessus sa robe, sur ses fesses. Elle lui chuchote dans l’oreille. « Déshabille toi pour moi⟫. Lucas la regarde, elle semble voir dans ses yeux une lueur d' étonnement. Puis il se lève, lui dit en rigolant d’accord. Il commence par enlever ses boutons de manchette. L’un puis l’autre, en la regardant dans les yeux. Ses doigts s’enroulent sur le bouton le plus haut de sa chemise, il les fait rouler autour et l’enlève. Il recommence cette danse doucement pour chaque fermoir. Lentement son torse apparaît à Sophie. Elle commence à deviner quelques poils sur le haut, puis son nombril. Elle se dit qu’elle a bien choisi. Globalement il est plutôt musclé. Il a un petit peu de ventre, juste ce qu’il faut pour que ce soit mignon. Sa chemise glisse à terre, elle voit ses petits mamelons. Ça l'attise. Elle s’est toujours demandé pourquoi les mamelons des garçons lui faisaient cet effet. Elle sent une chaleur au niveau du bas ventre. Elle est entièrement concentrée sur le corps de cet homme qui s’offre à elle. Comme elle, il se retourne ensuite. Son dos est musclé. Elle adore ça. Ses trapèzes se dessinent au fur et à mesure qu’il descend ses bras, ses mains vers son pantalon. Il le fait glisser progressivement sur ses fesses. Il dévoile son boxer noir avec une bande de licra rouge sur le dessus. Son pantalon continue de glisser tout seul sur ses cuisses. Sur ses mollets, puis il l’enlève totalement d’un petit saut. Il se retourne. Son pénis est bien visible derrière le sous-vêtement. Elle a envie de le voir entièrement nu. Entièrement pour elle. Elle sent l’excitation augmenter. Elle sent son sexe s’ouvrir, couler un petit peu. Elle a terriblement envie de lui. Lui la regarde dans les yeux, Sophie à l’impression qu’il ne sait plus trop quoi faire. Elle lui dit de continuer. Elle glisse sa main sous sa jupe et se touche les grande lèvre, le plus discrètement possible. Il met ses mains sur son dernier vêtement, joue un peu avec puis l’enlève doucement. Son sexe se tend vers elle. Gonflé de désir. Il regarde légèrement le plafond. Lui la regarde dans les yeux. Elle lui dit “Viens par là”. Lucas s’exécute. Sophie le regarde approcher, elle ouvre les jambes, l’invite à venir entre. Elle lui met la main sur la tête et l’accompagne vers son sexe. Il passe sa langue sur sa vulve, elle a toujours sa main sur sa tête. Il commence à faire de petits tours avec sa langue sur son clitoris. Sophie se détend, les jambes ouvertes, regarde cet homme nu entre ses cuisses. Elle se laisse submerger par le plaisir. Elle sent une chaleur ardente la dévorer de l’intérieur. Elle se concentre sur la langue de Lucas. Elle veut ressentir un maximum de plaisir. Elle sent la langue aller et venir dans sa vulve. Avec ses mains elle l’incite à continuer, à le faire plus rapidement, il s'exécute. Elle commence à sentir qu’elle pourrait jouir. Pourquoi pas après tout. C’est le but de la situation. Elle se laisse aller au maximum. Et là, un déluge arrive dans tout son corps. Elle s’agrippe à ce qu’elle peut, elle ne peut s’empêcher de lâcher un petit cri. Tout son corps se tend. Elle est heureuse, l’endorphine joue son rôle. Elle se sent bien, elle fait remonter Lucas. Lui dit merci. Elle voit son sexe bandé. Elle voit un liquide transparent couler à son extrémité. Elle le caresse rapidement. Mais en a-t-elle encore vraiment envie ? Elle se dit que non et se rhabille. Elle remet sa culotte, ses bas, ses chaussures. Lucas ne comprend pas vraiment. Elle lui dit merci et l’embrasse une dernière fois puis prend son cuir, ouvre la porte et sort de son appartement. Sort de sa vie. À tout jamais. Comme une parenthèse de quelques heures. Comme une soirée à oublier.

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Commentaires & Discussions

SophieChapitre1 message | 2 ans

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