Le Tome Quatre : Chapitre 22

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 Un fin duvet de débris célestes était tombé sur le paysage autrefois verdoyant du biome «fantasy» (faute d’un meilleur nom), comme une pluie de cendres dégoûtantes pour ternir les couleurs et les humeurs dans son sillage. Tom et sa mystérieuse protagoniste avaient réussi à s’abriter – avec les autres paysans – sous la chaleur du toit de l’auberge, emmitouflés parmi des effluves de pain chaud et de bière ambrée qu’il avait désormais envie de décrire durant tout le reste du chapitre.

 Malheureusement pour lui, c’en était fini du temps où un point unique constituait l’intégralité de son environnement : loin du tome trois et de sa vacuité, Tom devait se plier à la trame de cette histoire-ci et dérouler le récit.

— Qu’est-ce que c’était ? demanda-t-il dans la cohue générale.

 Il s’était fait une raison quant à ses premiers mots. Quitte à ne pas trouver les sonorités adéquates, il pouvait au moins les employer à l’essentiel…

 C’est qu’il avait encore son propre texte à rattraper, après ça !

— Une pluie de poussière, répliqua sa sauveuse. Elles sont de plus en plus fréquentes.

 Tom était un peu jaloux de ce monde où les habitants pouvaient se vanter d’avoir un climat si poétique. Il se demanda s’ils avaient aussi des vents d’étoile et des neiges de mercure…

— Si elles continuent, poursuivit la jeune femme, on va tous disparaître dans l’oubli permanent. Le pays s’efface petit à petit, à l’abandon : c’est les effets de cette poussière.

— Pas étonnant…

 Le décor avait beau sembler joli, il n’en restait pas moins dans les Oubliettes. Ce lieu n’était pas affublé d’un tel nom pour rien.

 La jeune femme lui prit alors la main – ou peu importe quel genre de lettres lui faisait office de main –, le tirant un court instant de toute forme de pensée cohérente.

— Mais toi… fit-elle, pleine d’espoir. Tu peux nous aider. Viens dehors, je t’en prie.

— Pardon ?

 Tom était déjà le seul mot restant de son aventure, il n’avait pas envie de disparaître totalement avec cette dernière ! Fût-ce pour les beaux yeux d'une héroïne ! Il n’était qu’un simple mot parmi les autres, après tout.

— T’es folle ! Je ne veux pas être anéanti, moi !

Ceci dit, sa sauveuse ne semblait pas intéressée par son consentement. Tendant une paume gantée de blanc vers lui, elle ferma les yeux : aussitôt, il ressentit la pression d’un mur invisible qui le poussait inexorablement vers la porte ouverte de l’auberge. Il allait donc partir comme il était venu, à point nommé…

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