Elle avait dit “ Vous allez voyager.

Sur un bateau, vous allez naviguer,

Pour votre emploi, même que si travailler,

Bientôt, vous n’aurez plus nécessité. ”

Sans rien lui dire, je la laissais parler,

Sans un regard, pour ne pas la guider,

Je n’lui avais en fait rien demandé,

Mais ne pouvais m’empêcher d’espérer.

Le temps lui a pourtant donné raison,

Peut-être pas vraiment de la façon,

Que nous pensions, mais après tout au fond,

Ce n’est que question d’interprétation.

Le bateau s’est changé en une barque,

Vielle comme le temps, couverte de tant de marques,

Qu’elle semble sculptée, mais de près on remarque,

Des signatures, de gueux comme de monarques.

Les eaux sont noires, leurs reflets menaçants,

Dégageant une horrible odeur de sang,

Ici ne règne aucun son et pourtant,

L’on entend parfois de gros sanglots lents.

Je dois partir, il va falloir me taire,

Juste ceci avant de rejoindre mes frères,

La barque navigue sur une grande rivière,

Le Styx est le nom que lui donnent mes pairs.

Je n’aurais plus jamais à craindre la faim,

Le froid, le chaud, c’est juste pour les humains,

L’emploi que j’ai commencé ce matin,

Est celui qui nous guette, tout un chacun.