Chapitre IV -Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe

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Décembre 1914, Pont-Noyelles, France

Baptiste Destiennes était le premier homme à être tombé au combat dans le village. Les cœurs de tous se serraient en repensant à ce jeune gaillard, qui préférait la vie au grand air et qui aimait plus de tout travailler dans la ferme familiale. Il était parti trop tôt, comme de nombreux soldats fauchés par la guerre. Le jeune homme était devenu un exemple pour beaucoup. Ceux qui n’avaient pas encore l’âge de l’engagement voulaient le venger. Eugène Destiennes parlaient également de son engagement, seul son père parvint à le convaincre de ne pas se porter volontaire, pour ne pas briser plus le cœur de sa mère. Suzanne Destiennes était désormais toute vêtue de noir, son visage était fermé, elle ne souriait plus. Une semaine après la nouvelle, Jeanne avait été voir la mère éplorée, mais celle-ci parla peu et elle demanda à la jeune fille de ne plus venir pour le moment, le temps pour elle de faire son deuil. Dans le village, quand on apercevait sa silhouette noire, on préférait se détourner. La famille inspirait la pitié, la peine et cela dura jusqu’à ce qu’un autre jeune du village disparaisse. La mort pouvait frapper à la porte de n’importe quelle famille. La guerre était imprévisible, violente et personne ne savait réellement ce qui se passait au front. Le courrier était long. Par moment, il n’y avait plus de lettres pendant plusieurs semaines, puis le facteur finissait par en apporter une dizaine.

Depuis la mort de Baptiste, Léon écrivait beaucoup plus à Jeanne. Chaque semaine, elle recevait au moins une lettre, seulement si le courrier n’était pas bloqué. Quand son frère est tombé au combat, il se trouvait aussi dans la Marne. Il avait raconté à Jeanne la violence des combats, les pertes, les cadavres qui jonchaient des champs dévastés. Le jeune homme avait évoqué sa détresse quand il avait appris la mort de Baptiste. Il parla aussi ses compagnons d’armes, mais il lui avoua surtout qu’il n’osait guère se faire un ami de peur de le voir mourir le lendemain. Les lettres étaient dures, mais elles montraient la réalité de la guerre à la jeune fille. Léon n’entrait jamais dans les détails. Il lui avait parlé de cette censure qui lui interdisait de trop en dire. Cependant, les mots utilisés lui permettaient de lire les vrais sentiments du soldat. Jeanne comprenait au fil de ses lettres que Léon était en Enfer et qu’il pourrait tout aussi bien ne jamais revenir auprès d’elle.

Les journées étaient longues. Elles se déroulaient dans l’angoisse pour Jeanne et rapidement vint le mois de décembre et les fêtes de Noël. Contrairement à ce que tout le monde pensait, l’armée française n’était pas à Berlin, loin de là.

Noël n’avait pas la même saveur cette année, alors que d’habitude, c’était la joie dans tous les foyers, le Noël 1914 eut un goût amer dans toutes les bouches. Pourtant, on le fêta comme tous les ans. Chez les Brunel, les festivités se firent en toute simplicité. Durant la journée du 24 décembre, Jeanne et Mathilde s’attelèrent à décorer un petit sapin et à disposer des bougies au niveau des fenêtres pour décorer la maison. Puis, elles disposèrent sur le sommet de la cheminée une crèche qui provenait de leur défunte grand-mère paternelle. Pendant ce temps-là, Rose préparait un repas simple pour le réveillon. Dans l’après-midi, tante Eugénie, la demi-sœur de Rose arriva en compagnie de son époux Célestin, pour célébrer les fêtes de Noël en famille. Le couple était sans enfant. C’était toute une organisation pour la petite maison des Brunel, mais il fut convenu que Mathilde et Jeanne laisseraient leur chambre à leur oncle et leur tante, tandis qu’elles dormiraient sur un vieux matelas dans l’arrière cuisine. La maison fut soudainement plus animée, la morosité n’était plus de mise et chacun prit des nouvelles de l’autre dans une bonne humeur qui faisait presque oublier la guerre.

Après le repas. La famille se rendit à l’église pour célébrer la fête de la Nativité comme chaque année. En s’installant dans l’église, Jeanne ne put s’empêcher de jeter un regard vers les Destiennes. Cette année ils étaient trois, alors que d’habitude ils remplissaient un banc avec leurs quatre grands gaillards. Il y avait beaucoup d’absents, beaucoup trop selon la jeune femme. La guerre était de nouveau là. Noël ne pouvait pas faire oublier les absents qui pouvaient très bien être à l’heure actuelle en train de se battre. Le curé évoqua bien entendu les soldats pendant ses prières. On ne pouvait pas oublier ceux qui étaient morts. On n’oublierait jamais leur courage. Quelques larmes perlèrent les yeux de Jeanne quand on évoqua les soldats qui étaient dehors, loin de leur foyer. Elle pensa à Léon, elle se demandait bien dans quelle condition il allait fêter cette célébration qu’il chérissait tant habituellement.

Alors qu’elle était émue, elle sentit la main de sa mère se poser sur la sienne. Rose était généralement silencieuse, mais cette main sur la sienne lui montrait qu’elle comprenait ce qu’elle ressentait. Un faible sourire fleurit sur les lèvres de Jeanne et elle garda cette main contre la sienne.

La messe prit fin et la famille retourna à la maison. La nuit était froide et même si le trajet était court, chacun s’attabla de nouveau autour de la table pour boire un verre de vin chaud. La boisson réchauffa les organismes et ce fut sur cette note plus légère que tous allèrent se coucher. Emmitouflées dans leurs couvertures, les deux sœurs se serrèrent l’une contre l’autre.

« Tu penses qu’ils font quoi sur le front ? Jeanne n’avait pas besoin de citer de noms, sa sœur saurait très bien de qui elle parlait.

— Je ne pense pas que l’état-major les forcera à se battre en ce jour, même si les Allemands sont capables de tout. Commença à répondre Mathilde tout en se mettant sur le dos. Je les imagine ensemble, buvant un verre de vin chaud pour affronter le froid et chantant des chants de Noël. J’espère d’ailleurs pour eux qu’Edmond n’aura pas bu un verre de trop, il chante tellement mal.

— Oh oui, je me souviens encore au 14 juillet quand il est monté sur la table pour scander la Marseillaise. Heureusement que ses parents venaient de partir. Jeanne se mit à pouffer en se remémorant ce souvenir.

— Nous avons de bons souvenirs. Il ne faut pas les oublier, plus rien ne sera jamais pareil désormais.

— Oui, Baptiste n’est plus là et Dieu sait combien de temps cette guerre va durer. Dire qu’ils nous avaient dit que tout le monde serait de retour à la maison pour Noël.

— Papa nous a dit de nous méfier de ce que le gouvernement raconte. Ils ont voulu nous faire croire que les balles allemandes ne touchaient même pas nos soldats. Le ton de Mathilde était de plus en plus emporté, mais elle veillait à parler à voix basse pour ne pas réveiller leurs parents. Ils veulent nous rassurer, mais tout ce qu’ils savent faire s’est attiser notre colère. Je ne sais pas à quoi cela ressemble là-bas sur le front, mais je gage que nos soldats doivent être démoralisés à force de servir de chair à canon.

— Ne parle pas comme ça Mathilde ! Léon est là-bas et rien que de l’imaginer… Le ton de Jeanne se faisait plus mélancolique. Elle n’arrivait pas à supporter les souffrances que Léon peut subir là-bas.

— Je suis désolée petite sœur. Je n’aurai pas dû parler comme ça. Mathilde s’était redressée et avait déposé un baiser sur les cheveux de sa cadette.

— Ce n’est rien, c’est juste que je n’arrive pas à me faire à l’idée que Léon soit là-bas. Il était si doux. Il aura certainement changé après cela.

— Oui c’est certain. Souffla Mathilde. Mais il y a une chose dont je suis certaine, c’est que là où il est, il ne t’oublie pas. »

*

Le lendemain, le jour de Noël, la famille se réveilla et ils ouvrirent leurs présents de Noël. Les Brunel étant modestes, c’était Rose qui avait confectionné les cadeaux à l’aide de ses filles. Des présents réalisés mains, mais qui plurent à tous. Mathilde et Jeanne reçurent de la part de leur tante et de leur oncle un parfum chacune, qu’elles s’empressèrent de mettre aussitôt. Avant midi, ce fut au tour d’oncle Hyacinthe de venir en compagnie de sa femme Léonie. Autant Hyacinthe était un homme jovial toujours prompt à rire et à raconter des histoires drôles, son épouse était une personne froide, qui riait peu et qui avait tendance à commander. Tous les deux vivaient à Amiens et ils apportèrent avec eux des cadeaux qui ravirent tout le monde.

Pour le repas de Noël, Rose avait mis les petits plats dans les grands pour rendre l’instant plus doux malgré les temps de guerre. L’approvisionnement en denrées alimentaires était difficile, mais à la campagne, on jouissait d’un cadre de vie beaucoup plus simple. Les volailles que l’on élevait, les lapins et autres porcs faisaient de bons repas et les potagers alimentaient les tables en légumes. Rose avait toujours été une très bonne cuisinière et elle passait du temps à sublimer des plats qu’on pourrait qualifier de simple. Durant toute la matinée, Mathilde et Jeanne avaient aidé leur mère dans la préparation, aux côtés de tante Eugénie qui confectionnait la bûche au beurre.

La famille était attablée, profitant de ce moment de joie, ponctué des histoires rocambolesques de Hyacinthe. Bien sûr, malgré le jour, le sujet de la guerre ne put être évité. Oncle Hyacinthe et Ernest qui faisaient très souvent la route jusqu’à Amiens parlèrent des changements dans la ville. Il y avait beaucoup de soldats et de toute nationalité. Oncle Hyacinthe se moqua même de ces soldats venus des colonies françaises et des tirailleurs sénégalais qui allaient terroriser les lignes allemandes.

« J’en ai même vu un l’autre jour, il faisait plus de deux mètres de haut. Celui-là, tu le mets face aux Allemands et ils détalent tous comme des lapins.

Hyacinthe éclata de rire, suivi des autres membres de la famille face à son imitation d’un Allemand prenant la fuite, mais ce ne fut pas le cas d’Ernest.

— Tu ne devrais pas te moquer de ces braves hommes. Ils sont à des milliers de kilomètres de leur terre natale, se battant pour un conflit qui ne les regarde pas, ils ont tout le mérite d’être là.

— Ah j’oubliais que tu en as côtoyé là-bas aux colonies. Hyacinthe regardait son beau-frère avec froideur.

Les deux hommes avaient toujours eu du mal à concilier leurs deux personnalités, si bien, qu’ils évitaient la plupart du temps de se parler. Mais malgré leur courage, il n’en reste pas moins des hommes peu intelligents, seulement bons à être envoyés en première ligne pour faire peur aux Allemands.

— Bon ! Parlons d’autre chose que la guerre. »

Ce fut Rose qui tapa du poing sur la table et elle mit fin à cette conversation hasardeuse entre son frère et son mari. Elle se leva et alla chercher le plat principal, composé d’un canard et de petits légumes. Un repas de fête, comme elle aimait les appeler. De son côté, Jeanne avait écouté les prises de paroles de son oncle attentivement. Elle avait déjà entendu parler du fait que la capitale picarde avait beaucoup changé sous l’impulsion de la guerre. Les soldats y transitaient souvent en raison de la gare dont les trains les conduisaient aisément sur le front. Cependant, c’était bien la première fois qu’elle entendait son père prendre position pour défendre les peuples des colonies. Jeanne avait peu entendu parler de ces soldats, mais à chaque fois, c’était en des termes péjoratifs comme le discours rapporté par son oncle Hyacinthe. La jeune femme aurait bien aimé en apprendre plus sur ces peuples, mais elle préféra se taire et pourquoi ne pas interroger plus tard son père, si elle avait le courage d’évoquer de nouveau le sujet.

La suite du repas fut alimentée par les conversations des femmes, ponctuée par quelques prises de parole des hommes, mais tous évitèrent de nouveau le sujet de la guerre. Le reste de la journée se déroula sans aucune autre anicroche et au milieu de l’après-midi, les oncles et tantes repartirent, laissant les Brunel entre eux. A la fin de la journée, Jeanne alla prendre sa plume, son encrier et une feuille et elle s’isole comme chaque jour pour écrire une longue lettre à Léon, en espérant qu’elle lui parvienne vite. La jeune femme lui parla de sa journée et de combien elle aurait aimé pouvoir le trouver à ses côtés. Elle ne s’étendit pas sur le repas, ne voulant pas frustrer le jeune homme qui n’avait certainement pas eu d’aussi bons plats sur le front. Les mots lui venaient facilement, remplis de douceurs et d’amour, comme à son habitude. Sur le papier, Jeanne y laissa une petite attention. Elle y glissa quelques gouttes de parfum, espérant ainsi partager son odeur jusqu’au front, pour que Léon puisse la sentir et l’imaginer à ses côtés.

Décembre 1914 – Front de l’ouest – Aisne - France

Sur le front, les cœurs étaient loin d’être à la fête, les solutions diplomatiques ont échouées, condamnant les soldats à demeurer sur la ligne de front pour les fêtes de Noël. Un rictus amer se trouvait sur les lèvres de Léon en pensant à ses proches, à cette vie tranquille qu’il avait abandonné. Quelle désillusion. Il s’était engagé pour la France, pour l’honneur, pour une victoire rapide et le voilà en Enfer.

Il était au sud de l’Aisne, non loin de Vailly-sur-Aisne. S’il avait pu, Léon aurait tout donné pour se trouver de nouveau à Pont-Noyelles, attablé avec sa famille pour les fêtes de Noël. Cependant, il n’était pas avec eux et plus rien ne serait jamais pareil. Baptiste était mort. Son frère ainé avait péri d’une balle allemande dans la Marne. Les quatre frères Destiennes n’étaient plus que trois et Dieu seul savait s’ils réchapperaient à la guerre. Edmond était aussi dans l’Aisne. A quelques kilomètres de lui. Si proche et pourtant si loin à la fois. Ils avaient pu se voir au moment de la mort de leur frère, mais depuis ils communiquaient seulement par le biais des lettres.

Les lettres. Ecrire était devenu l’activité préférée de Léon pour faire passer le temps. Ecrire et boire. L’alcool était le seul moyen de se réchauffer et l’état-major en donnait en quantité à tous ses soldats pour les maintenir sur le front. Tromper l’ennui c’était plus difficile que de se confronter à l’ennemi. Au moins, en bataillant pour sa vie et pour l’honneur de la France, les noires pensées ne venaient pas assaillir l’esprit de Léon. Le jeune homme avait des pensées négatives. Il avait entendu parler de gars qui s’étaient blessés pour échapper à ce quotidien. D’autres avaient mis fin à leurs jours. Puis, il y avait ceux qui désertés. Ce cas précis signifiait la mort. Quand les autorités rattrapaient les déserteurs, ils étaient condamnés à mort pour lâcheté. Etrangement, il valait mieux se faire prendre une balle par les Allemands.

Même les copains de bataillon ne parvenaient à aider Léon à combattre son ennui quotidien. Les sujets de conversations avaient été depuis longtemps épuisés et le pire dans tout cela, c’était quand les copains mourraient. Léon avait déjà perdu bon nombre de ses amis. Ces pertes étaient devenues son quotidien et le jeune homme autrefois sensible s’était surpris à ne plus rien ressentir quand il était confronté au cadavre de l’un de ses compagnons d’arme. La mort était omniprésente. Donc on ne s’attachait plus. S’attacher s’était se condamner.

Léon avait une seule consolation, c’était les lettres de Jeanne. La jeune femme lui racontait dans chacune d’elle son quotidien. Chaque mot le conduisait de nouveau dans son village natal. Recevoir les lettres de celle qu’il aimait, c’était comme une bouffée d’air frais, tout comme admirer l’unique photographie qu’il possédait d’elle. Là, quand il était seul, il pouvait observer le doux visage de sa bien-aimée et il imaginait le futur qu’il pouvait tous les deux avoir. S’il revenait vivant de la guerre, il épouserait Jeanne. Ils auraient tous les deux une ferme et de nombreux enfants.

Durant ce réveillon de Noël de l’année 1914, tous les soldats étaient réunis. Léon se mélangeait à ses compagnons. Ils buvaient et mangeaient un repas qui était arrivé froid, tout en imaginant ce que leurs familles pouvaient bien manger à l’heure actuelle. A la lueur des lampes ils se réchauffaient du mieux qu’ils pouvaient. Emmitouflé dans leurs vêtements, ils avaient froids, mais la chaleur humaine et l’alcool aidaient à supporter ce climat. Léon était plus de ravi d’avoir aux pieds des chaussettes que sa mère lui avait tricotées, ainsi qu’une écharpe bien chaude que Jeanne lui avait fait parvenir. Ces petits cadeaux aidaient à améliorer son difficile quotidien et Léon les chérissait comme des trésors. D’autres gars n’avaient pas cette chance et bénéficiaient de la générosité de bénévoles qui confectionnaient des vêtements pour les soldats.

« Tiens regarde p’tit, ça c’est ma femme et nos petiots. Qu’est-ce que j’donnerai pas pour être avec eux. Soupira Grand Jean un homme bien bâti, tout en montrant à Léon les photos de sa famille.

— Comment t’as pu avoir une femme com’ ça ? Ricana un autre gars s’appelant Francis, tout en prenant les photos des mains de Léon.

— Ché pas. J’me suis toujours demandé c’quelle pouvait bien m’trouver. Et toi p’tit, un mignon comme toi, doit bien avoir une fiancée. Continua Jean tout en s’adressant de nouveau à Léon.

— Ouai, elle s’appelle Jeanne. Tiens. Léon sortit l’unique photo qu’il possédait de Jeanne et la montra à l’homme. La photo passa ensuite de main en main.

— Un joli brin de fille. T’en a de la chance. Commenta Francis. Il sortit lui aussi une photo de sa femme. V’la la Germaine. Une belle femme, mais une vraie teigne. On peut jamais rien lui dire. Mais qu’est-ce que j’donnerai pas pour la revoir. »

L’homme avait un regard attendrit en dévoilant la photo de son épouse qui tourna elle aussi dans l’assistance. Bientôt, tout le monde sortit ses photos de famille et alla à son commentaire. Léon récupéra la photo de Jeanne et il la rangea avec beaucoup de précaution dans son portefeuille.

« Ah qu’est-ce j’donnerai pas pour manger la dinde que ma Suzon a certainement cuisiné. S’exclama Grand Jean tout en repoussant sa gamelle. En effet, la nourriture des soldats n’étaient guère de qualité et Léon pouvait compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où il avait mangé chaud ce dernier mois.

— T’as bien de la chance, ma bonne femme sait pas cuisiner. Commenta de son côté Pierre un autre grand gaillard d’une trentaine d’année. Mais même si c’est dégueulasse, j’vendrais une main pour pouvoir manger c’soir sa tambouille.

— Heureusement qu’on a l’vin ! » Grand Jean leva sa gourde et il fut suivi de tous ses autres compagnons.

L’ambiance devint plus festive. Ce fut au tour de P’tit Jean qui sortit son harmonica et qui commença à jouer un petit air de musique. Ils se mirent à chanter en cœur, d’abord la Marseillaise en espérant que de là où ils se trouvaient les Allemands les entendent, puis des chants de Noël. Il y avait quelques mois, jamais Léon n’aurait pensé passer un tel Noël. Pourtant, malgré les difficultés, ce réveillon fut l’un des plus beaux que le jeune picard ait jamais vécu et il resterait à jamais gravé dans son âme.

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