Chapitre 12

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Gitral, Laurent y pénétrait pour la première fois mais il en avait beaucoup entendu parler. Ses précepteurs lui avaient raconté que la ville était prospère et que de nombreuses personnes venaient de tous les royaumes pour la visiter. Le prince avait hâte de découvrir ça de ses yeux.

Le matin même, les cinq enfants avaient grandement remercié Tessa et toute la tribu des Trikaya pour leur hospitalité puis, ils avaient pris congé et avaient pénétré à l’intérieur de la capitale. Aucun d’eux ne connaissant la ville, ils avaient d’abord déambulé au hasard dans les rues avant de finalement demander leur chemin.

— Excusez-moi, pourriez-vous m’indiquer où se trouve la grande bibliothèque, demanda Laurent à un passant.

L’homme poussa un grognement, agita la main pour lui demander de ne pas l’importuner et continua à avancer d’un pas pressé.

— Laisse-moi faire, intervint alors Iris

Elle se parât de son plus beau sourire et rattrapa le passant.

— Bonjour monsieur, avec mes amis nous cherchons la grande bibliothèque. Pourriez-vous nous indiquer la direction à prendre.

L’homme s’arrêta, observa la jeune princesse et lui répondit en lui rendant son sourire :

— Bien sûr mam’zelle, elle se trouve sur la grande place. Suivez la foule vous ne pourrez pas la manquer.

— Merci monsieur, vous êtes très aimable

— Derien mam’zelle, avec plaisir.

Elle retourna près de son frère en sautillant

— Tu vois, ce n’était pas compliqué, lui dit-elle avec fierté

— Personne ne peut résister à ton charme, ricana-t-il

Quand Iris et Laurent eurent finis de se chamailler, ils se laissèrent tous les cinq guider par la foule. Après être passé dans plusieurs rues, ils passèrent sous une grande arche en pierre sculptée, puis ils débouchèrent enfin sur la grande place sur laquelle de nombreux marchands étaient rassemblés. Tous étaient venu y vendre leurs produits. Les gens s’amassaient devant les différents stands pour voir ce que vendaient les marchands.

C’était la première fois que Laurent visitait un marché. Il regardait partout pour ne rien manquer. À côté de lui, Emilie se mit à courir de stand en stand émerveillée. Sarah la suivait de près en tentant tant bien que mal de tempérer l’excitation de son amie. Le prince accéléra le pas pour ne pas se laisser distancer par les deux filles. Iris et Marie l’imitèrent.

Après avoir calmé Emilie et traversé une grande partie du marché, ils s’arrêtèrent enfin devant la grande bibliothèque. Le bâtiment en pierre, d’une blancheur immaculée, qui leur faisait face était gigantesque. Une double porte se dressait devant eux, imposante. Deux têtes de lion, symbole de la royauté au royaume d’Allad, y avait été sculpté. Les traits étaient fins rendant hommage au noble animal. Le travail du bois était tel que les deux fauves semblaient rugir. Au centre se trouvaient deux poignées en or. A son sommet, était inscrit « bibliothèque royale » en lettre d’or.

Laurent poussa la porte et entra, suivit de sa sœur et des trois jeunes filles. Tout comme l’extérieur, l’intérieur était majestueux. Le parquet brillait et des colonnes en marbres rendaient le tout somptueux. Et il ne s’agissait là que de la zone d’accueil. La bibliothèque devait se trouver de l’autre côté de la porte située derrière le bureau d’une réceptionniste. En apercevant les enfants, celle-ci se leva et alla à leur rencontre.

— La bibliothèque est interdite d’accès, leur dit-elle, seules les personnes en possession d’un laisser- passer royal son autorisé à y entrer.

Le prince hésita un instant mais se retint de dégager son épaule. Montrer sa marque leur permettrait de pénétrer à coup sûr dans la bibliothèque mais il ne voulait pas reproduire la même erreur qu’au poste-frontière.

— Je vois, dit-il plutôt, dans ce cas comment pourrions-nous obtenir ce laisser-passer ?

— Le seul moyen d’en obtenir un c’est de demandé audience auprès du roi, répondit la réceptionniste.

Elle les regarda de haut en bas avec un petit air supérieur puis ajouta :

— Mais le roi n’accorde que très rarement de laisser-passer.

Son ton était sans équivoque. Pour elle, les enfants n’auraient aucune chance n’obtenir le passe-droit qui leur autoriserait l’entrée. Laurent la remercia tout de même avant de ressortir, ses quatre compagnes derrière lui.

— Qu’allons-nous faire maintenant ? demanda Iris une fois dehors.

— Tu pourrais montrer ton épaule je suis sûr qu’elle nous laisserait passer, dit Emilie.

— Peut-être mais c’est trop risqué, répondit le prince.

— Je vois que tu es capable de faire preuve de bon sens, l’interrompit Marie sur un ton ironique.

Laurent poussa un soupir d’exaspération mais ne releva pas, il n’avait pas envie de se disputer avec la jeune fille.

— Pour répondre à ta question Iris, reprit-il, nous allons demander audience au roi.

— Et tu penses qu’il nous accordera un laisser-passer juste parce qu’on le lui aura demandé ?

— Honnêtement non.

Le prince se doutait bien que ce ne serait pas aussi facile mais il n’avait pas d’autre idée. Il se devait d’essayer.

— J’ai peut-être une idée.

Laurent se tourna vers Marie dans l’attente de plus ample information, mais la jeune fille garda le silence.

— Bon tu nous expliques ? s’impatienta-t-il

Marie leva la main pour lui demander de se taire. Elle était en pleine réflexion. Il obéit laissant la jeune fille rassemblé ses pensées. Quand se fut fait, elle leur expliqua enfin son plan. Sarah se ferait passée pour une orpheline à la recherche de ses origines. Elle demanderait alors à consulter le registre national pour retrouver la trace d’éventuel parent éloigné.

— Ça pourrait marcher, dit le prince quand la jeune fille eu finit.

— Je ne pense pas que… commença Sarah

Elle ne continua pas sa phrase, gênée par la façon dont le prince avait à la regarder. Il l’observait attentivement, tournant autour d’elle de façon à la voir sous toute les coutures. Avec ses cheveux noirs et raides, ses yeux bruns foncés et son teint basané, elle ressemblait très fort aux habitants de ce royaume.

— Elle sera parfaite, dit-il une fois son examen terminé.

Il continua à lui tourner autour un moment, puis, prit d’un doute, il demanda :

— Dit-moi Sarah tu ne serais pas originaire du royaume d’Allad par hasard ?

La jeune fille se contenta de hocher la tête, trop gênée pour parler. Laurent se sentit alors honteux de l’avoir mise dans l’embarras.

— Je suis désolé, s’excusa Le prince, je ne voulais pas t’incommodé.

— Ce n’est rien…

— Pourquoi tu ne me la jamais dit ? demanda Emilie une pointe de colère dans la voix.

Son amie la regardait avec tellement de reproche dans les yeux que la pauvre Sarah ne savait plus quoi dire. Ses yeux commençaient à rougir et des larmes perlèrent au coin de ses yeux.

— Je suis désolée, s’excusa-t-elle finalement en essuyant ses joues humides.

Emilie lui tourna le dos en croisant les bras, lui faisant ainsi comprendre qu’elle n’acceptait pas ses excuses. Laurent s’en voulut. En posant la question, il ne s’attendait pas à une telle réaction de la part d’Emilie.

— Bon si nous nous rendions au château au lieu de se chamailler ? intervint-il finalement pour empêcher les deux filles de se disputer.

Marie parti devant, suivie d’Emilie et d’Iris. Sarah poussa un soupir de tristesse. Laurent lui mit une main rassurante sur l’épaule.

— Ne t’inquiète pas, dit-il, ça lui passera.

— Je l’espère, répondit-elle avec un faible sourire.

Ils rejoignirent tout deux les autres, qui avaient déjà pris pas mal d’avance. Ils n’eurent pas à demander leur chemin, le château, situé en hauteur, était nettement visible depuis la grande place. Ils se dirigèrent donc plein sud. Plus ils approchaient du palais royal, plus les bâtiments alentour en imposaient. D’ailleurs, les personnes qui circulaient dans les rues n’avaient plus rien à voir avec celle du marché et des petites rues avoisinantes. Elles étaient habillées de manière beaucoup plus élégante. « Ces gens font probablement partie de la haute société » se dit Laurent. Dans leurs habits de nomade, les cinq enfants juraient dans se décore luxueux.

De loin le château paraissait déjà grand mais de près, il était vraiment gigantesque. Il était entouré d’une grande étendue d’herbes. Quelques personnes y étaient assises à l’ombre des quelques arbres qui si trouvait. Deux hautes tours se dressaient de part et d’autre de l’entrée. De ces tours partaient les remparts sur les quels deux soldats faisait leur ronde. Deux autres gardes surveillaient l’accès au palais.

— Bonjour, nous désirerions demander une audience au roi, dit Laurent en arrivant à leur hauteur.

— Entrez et attendez votre tour dans la salle directement sur votre droite après entré, lui répondit le garde avec un sourire aimable.

Laurent le remercia pour son aide et ils s’apprêtèrent tous à entrer.

— Attendez ! les apostropha le deuxième garde, mon collègue a oublié de vous dire que le roi n’autorisait que deux personnes à la fois dans sa salle du trône. Mesure de sécurité vous comprenez. Vous allez devoir choisir.

— J’accompagnerai Sarah, décida Marie avant même que quiconque n’ait le temps de dire quoi que ce soit.

Elle poussa ensuite la jeune fille à l’intérieur du palais. Les autres voulurent leur emboiter le pas mais le deuxième garde leur barra le passage

— Je suis désolé mais vous allez devoir attendre dehors.

A l’idée d’être séparée d’Emilie, Sarah eu un instant de panique et tenta de faire demi-tour mais Marie l’en empêcha et la força à avancer. Emilie, Iris et Laurent s’éloignèrent de l’entrée et allèrent s’assoir sur un coin d’herbe non loin pour attendre les deux jeunes filles.

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