Chapitre 7 - Le Royaume de l'Est

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La calèche à destination du royaume de l'Est était arrivée ce matin. Impossible pour Sylas de l'esquiver ; il avait accepté l'argent en premier lieu mais il y avait surtout des gardes qui l'avaient attendu de pied ferme au comptoir. Ils avaient tenu compagnie à Bethie et Chloé et lorsqu'il avait atteint la dernière marche de l'escalier, la gérante l'avait invité à les rejoindre.

La matinée s'était enchainée très vite. Beth avait donné quelques vivres pour tenir durant cette longue route d'un peu plus d'une journée, sans arrêt. Maintenant que le profesionnel réveillé s'était approché, il avait trouvé que la petite avait l'air bien gênée avec ce grand sourire insistant.

Alors qu'il avait tenté de poser quelques questions quant à la rapidité hallucinante de la venue de ces gardes, qui sous-entendait clairement que la femme avait préparé son coup au minimum un jour à l'avance, il fut très rapidement entrainé dans la calèche car elle évita toute question. Elle répondit par un simple " On en parlera à votre retour si vous le voulez bien. Vous avez déjà perdu assez de temps comme ça ! " avant de les avoir donnés en pâture au véhicule.

Et voilà que Sylas et Chloé étaient assis l'un en face de l'autre depuis déjà plusieurs heures. La discussion avait commencé par de simples commodités et s'était rapidement terminée. Alors pendant ce temps, le voyageur avait observé l'extérieur tout du long alors que la petite semblait instable, comme préoccupée par quelque chose.

L'homme s'impatienta et le fit montrer par des petits gestes simples comme tapoter sur ses jambes, des regards en coin ne cachant pas sa demande puis jusqu'à la regarder très sévèrement et longuement en silence.

— Bon, d'accord ! Je me lance ! commença-t-elle. Où est-ce qu'on va, en faite ? Je ne me rappelle absolument pas de ce qu'il s'est passé hier soir. Et là, je me réveille, je me fais intercepter par Beth et elle me dit que la calèche est arrivée pour notre superbe nouvelle quête. Mais c'est quoi cette foutue quête ? explosa-t-elle en parlant très vite.

Sylas resta silencieux un moment, puis avant de parler il soupira.

— On se rend au royaume de l'Est. À son château plus précisément. On est convoqué par le Prince BALMUND pour régler une affaire de faucheur, apparemment, l'informa-t-il encore dubitatif.

Chloé le regarda avec de gros yeux globuleux. Puis elle fronça les sourcils et sortit une mine boudeuse en râlant bruyamment.

— Je vois que Slemorean te donne déjà le mal du pays, se moqua-t-il.

— C'est plutôt le fait de voir Léo qui me fait crier, expliqua-t-elle. Et pas de la meilleure des façons.

L'adulte plissa des yeux en sa direction. Visiblement, son rajout ne lui plaisait pas du tout.

— Garde tes sous-entendus gras pour tes copines vierges, exigea-t-il. Qu'a-t-il fait de si mal ce garçon ? demanda l'homme, finalement avec une pointe de curiosité.

— Oh, rien du tout !

La jeune fille regarda dehors. Les arbres défilaient les uns après les autres et alors que son interlocuteur pensa que la discussion était finalement close, elle se remit à parler, comme décidée.

— Au début je l'aimais bien. Beaucoup même, je le jalousais, avoua la rouquine. Après avoir grandi dans sa putain de famille de riche, il avait décidé du jour au lendemain de manier l'épée. Il a fait des exploits en tant que jeune chevalier et a été reconnu par son peuple comme étant le véritable Prince du Royaume de Slemorean grâce à ça. À cette époque là c'était cool de lui parler ; quand il bottait le cul de goules, kappas, et autres conneries dans le genre, révéla-t-elle.

— Mais ?

— Depuis il a perdu quelque chose... Léo est devenu un vrai con vaniteux et feignant. Je plains Anika, sérieux.

— Anika ? l'interrogea-t-il.

— Mais sors de ta grotte le vieux ! le gronda-t-elle visiblement choquée. Tu ne t'intéresses donc pas au pays dans lequel tu vis ? À la politique ? C'est bien un truc d'adulte ça, pourtant !

— Ben voyons. Est-ce que j'ai vraiment l'air d'avoir quelque chose à foutre de vos guerres et autres accords commerciaux ? À la limite, soit ça m'apporte du travail, soit ça m'en enlève pour m'en donner ailleurs.

— Anika est l'unique enfant de la famille ROSWELT quand même.

— Chloé, je m'en fous de ça, tenta-t-il de s'immiscer dans le long monologue que commençait la damoiselle.

— Et la famille ROSWELT gouverne le Royaume d'Equiviel, la terre du milieu. C'est la ville dans lequel t'étais il y a même pas quatre heures je te ferais dire, notifia-t-elle.

— Chloé, insista-t-il un peu plus fort.

— Pour lier le royaume d'Equiviel à celui de Slemorean, la main d'Anika a été promise à celle de ce glandeur de Léo Théodore BALMUND. Elle n'a pas vraiment eut le choix d'ailleurs puisque à peine née, leurs parents se sont arrangés entre eux, soupira-t-elle, irritée.

— Chloé ! haussa-t-il le ton. Je m'en fous de tout ça, je voulais savoir ce qu'elle représentait pour toi, dit-il d'un ton exaspéré.

— Hein ? Heuuu...

— On plaint rarement le mariage arrangé de quelqu'un qu'on connait quand le mari ne fout juste rien de sa vie.

— Anika est... Spéciale, conclut-elle. Elle est du genre à défendre la veuve et l'orphelin mais elle est spéciale. Oui c'est le mot. Et elle est spéciale pour moi aussi. Doublement spéciale, Ka-Boom ! s'amusa-t-elle. Je t'ai dit qu'elle était spéciale ?

— Et pourquoi l'est-elle ? l'interrogea-t-il.

— Mmmh... Secret de femme, finit-elle la conversation.

Sylas l'a regarda un moment sans rien dire, les bras croisés sur son torse. Même en sachant qu'elle ne dirait rien, elle avait piqué sa curiosité. Seulement un petit peu mais suffisamment pour qu'il se pose des questions. Tout comme elle, il scruta les arbres dehors sans rien ajouter.

— Dis, comment tu t'es fait cette cicatrice ? Sur ton visage je parle...

— Une Berkgolm. C'était au début de mon métier quand j'avais encore du mal à gérer les flux.

— Les flux ? C'est... quelque chose de spécifique au métier de Purificateur ? demanda-t-elle, intéressée.

— Un Purificateur qui vient d'avoir son diplôme te dira que oui, mais en réalité pas du tout, avoua-t-il dans un léger sourire dissimulé sous sa barbe.

— Et c'est quoi les flux ?

- C'est l'énergie de tout un chacun. Tu as un flux, ces arbres ont un flux, j'ai un flux, expliqua-t-il.

— Et comment tu peux gérer le flux des autres ? demanda-t-elle. C'est pas quelque chose de personnel logiquement ?

— Si, mais ça marche un peu comme une aura. Ça ne se contrôle pas, ça se ressent. Comme une présence.

— Mmmh... acquiesça-t-elle lentement. Et comment on fait pour les sentir ces flux si tout le monde peut le faire ? Et je te ferais dire que t'as pas répondu à ma question de base le vioc ! se plaignit-elle.

— Et qu'elle était-elle ?

— Comment est-ce que tu t'es fait cette cicatrice sur ton visage ? questionna-t-elle à nouveau.

Sylas quitta la fenêtre des yeux pour regarder la petite curieuse du coin de l'œil. Son sourire s'agrandit faisant bouger sa longue barbe noire et ondulée.

— Secret d'homme.

*

Les deux compagnons pouvaient enfin voir la ville au loin après cette affreuse et longue nuit passée à somnoler et à attendre le lendemain matin. Elle était grande, bouillonante de vie et grise. Les murs de pierres étaient hauts et protégeaient la capitale. À l'extérieur des murs devait se trouver les plus pauvres, les plus affamés et démunis. Leurs maisons étaient faites avec les moyens du bord ; souvent en bois modelé avec de la terre cuite ou bien en pierres façonnées par des mains de paysans inexpérimentés. La calèche passa dans les rues faisant se retourner la plupart des gens sur leur passage.

Quand ils dépassèrent les portes, l'odeur de la ville montèrent jusqu'à leurs narines ; celle du marché mais surtout celle du parfum des pierres se réchauffant doucement grâce au soleil. Les maisons étaient toutes faites de roches solidement superposées ; impossible de penser qu'à l'extérieur des protections murales la ville continuait. Ils étaient comme enfermés dans leur monde. Le château était un peu à l'écart de tout ceci. Il avait son propre espace et une allée longue et ennuyeuse pour l'atteindre.

La voiture s'arrêta enfin. Chloé fut la première sortie, suivie de près par le professionnel. Tout deux soupirèrent d'aise quand ils purent étirer leurs membres en sentant l'air frais se faufiler dans leurs naseaux.

L'un des gardes leur intima d'attendre sans bouger, ce qu'ils firent tous deux. Non pas qu'ils étaient intimidés, loin de là. Chloé était déjà venue et tout ce qu'elle voulait c'était la fin rapide de cette soi-disant superbe nouvelle aventure pour oublier à nouveau le visage de Léo et passer à autre chose de plus intéressant que de s'occuper d'un riche qui a tout réussi et tout obtenu. Quant à Sylas, non pas qu'il était déjà venu mais qu'un homme restait un homme, même orné d'un titre ou d'une couronne. Une quête restait donc une quête, peu importe qui la déposait.

Après de longues minutes passées, un modeste soldat, que nos deux compères qualifieraient de coincée, les invita à le suivre. Ils traversèrent alors les allées sans un mot, passant à côté de jardins colorés et verdoyants mais aussi à côté de la fontaine d'alliance et ce, jusqu'à entrer dans une serre où les fleurs étaient reines. Ce fut ici que leur guide les laissa. L'adolescente soupira.

— Toujours dans l'excès, fit-elle remarquer, plaignante.

Le barbu ne releva pas. Ils eurent le temps d'épier juste un peu l'endroit le temps que le Prince arrive, car celui-ci semblait s'être hâté aussi vite qu'il eut pu bien qu'il le cacha aussitôt qu'il eut aperçu ses invités.

Le spécialiste tourna la tête vers son employeur et le dévisagea. Il était grand, élancé avec une carrure de combattant qui jurait avec son visage efféminé aux traits fins. Bien évidemment, il avait un costume correspondant à son statut, surement fait à partir des tissus les plus couteux ; il portait également une paire de gants blancs. Comme pour tous ses subalternes, ses cheveux étaient atrocement longs comme le voulait la coutume. Il les avait blond vénitien, légèrement ondulés et attachés en une queue de cheval mi-haute. Ses petits yeux bruns changèrent d'attitude. Ils passèrent d'un regard concerné et inquiet à un regard professionnel et calme. Monsieur cachait ses émotions ; mais trop tard, le Purificateur avait déjà cerné l'intérêt de Léo face à la situation qu'il devait traverser. De plus, il avait également vue l'étonnement face à la présence de Chloé et un léger dégout et choc face à lui. Mais ce dernier prit une grande inspiration, cachant les apparences, et se tenant devant eux, il débuta l'entretien.

— Bonjour, commença-t-il. Merci d'avoir répondu aussi vite à ma demande.

— On a pas vraiment eu le choix, fit remarquer Chloé, désinvolte.

Le Prince ne releva pas son manque de respect, ni ne sourcilla. Il ignora simplement la remarque et en passant une main soulagée dans ses cheveux, il continua.

— Je me présente. Prince Léo Théodore BALMUND, fils unique du Roi Peter BALMUND et de la Reine Juana BALMUND des terres de l'Est, le Royaume de Slemorean.

— C'est pas les titres et la noblesse qui t'étouffe... piqua-t-elle en levant les yeux vers le ciel et en croisant ses bras sur sa poitrine.

Le jeune homme prit une nouvelle grande inspiration puis se coupa dans celle-ci. Il adressa un sourire fort froid à l'adolescente qui l'intimait silencieusement de se taire.

— Comme ça fait longtemps Chloé... Combien ? Quelque mois peut-être ? Je vois que ta maturité n'a pas évoluée contrairement à ton arrogance, jeune fille.

Elle décroisa les bras le regardant avec mécontentement. Avec insouciance, elle avait pris une position de défense attisant le combat.

— Ton manque d'acte héroïque et de serment de foi non plus n'ont pas évolué, jeune homme, se moqua-t-elle ouvertement. Toujours aussi piètre et-

— Écoute, la coupa-t-il avec un visage s'étant raffermi. Tu n'es pas venue avec un Purificateur par loisir mais pour résoudre un problème d'ordre monstrueux. En général, pour gagner son pain, on évite de foirer la mission dès le début en étant désinvolte avec son employeur. Alors si vraiment cet homme est ton tuteur, je te conseille de lui faire bonne impression et de laisser de côté ta vie privée et tes émotions débordantes pour la vie privée justement, et non pas les amener pour un contrat.

Alors que Chloé allait encore rétorquer quelque chose par fierté et mauvaise foi, Sylas se tourna vers elle pour calmer le jeu. Il eut un regard insistant lui ordonnant d'arrêter.

— Déjà, je ne suis pas son tuteur, souligna-t-il. Ensuite, il a raison. Ce genre de comportements fait souvent faux bond aux Purificateurs et donne en plus une mauvaise image de nous. Alors si tu ne veux pas lui donner plus de boulot et plus d'éloges, agis bien et nous garderons le nôtre.

La rouquine avait, en premier, signifié son mécontentement d'être reprise par une mine boudeuse ; mais un léger sourire vint tout de suite séjourner sur ses lèvres quand elle comprit ce qu'il voulut dire. Elle résista aux rires sadiques et moqueurs en regardant Léo. Ce dernier ne releva rien. Son nouveau sourire était seulement devenu fâché pendant un instant. Oh oui qu'il avait compris, mais pour ne pas rajouter de l'huile sur le feu, il n'en fit rien.

— Exactement... C'est plus ou moins ça, oui.

— Et si vous nous disiez ce pourquoi nous sommes ici, votre Altesse ? questionna Chloé avec le ton le plus condescendant du monde.

— Bien évidemment, j'allais y venir, dit-il, ignorant le ton de la gamine.

- Depuis quelque temps, des objets disparaissent. Ça va de la simple argenterie aux objets plus... couteux.

— Vous n'avez peut-être simplement pas la tête sur les épaules, votre honneur, fit Sylas.

Le Prince haussa un sourcil, et croisa à son tour ses bras sur sa poitrine. Son regard accusateur pensait distinctement " Vous n'allez pas vous y mettre vous aussi. ", puis il retint un soupir et enchaîna.

— Et vous allez me dire que les chuchotements elfiques et les bruits de pas entre les murs sont le fruit de souris parlantes ou de ma schizophrénie évidente ? l'interrogea-t-il ironiquement, pour remettre les deux compagnons à leur place.

— Non en effet, se ravisa-t-il honteux en comprenant que la situation avait bien plus d'ampleur que de simples objets volés. Continuez je vous prie.

— Souvent, et encore plus lorsque l'obscurité vient pointer le bout de son nez, la température peux passer d'une chaleur étouffante à un froid glacial sans aucune raison. Je passe également... les plus longues et angoissantes des nuits, avoua-t-il en mettant sa fierté de côté. Au début, tout était supportable mais depuis cette dernière semaine, il m'est devenu rare de dormir ne serait-ce qu'une demie soirée. Et tout ceci peut arriver partout. Quand je marche, quand je m'arrête, quand je dors ou me soigne. Partout dans l'enceinte du château je ressens ce malaise, cet inconfort.

— Et donc vous venez souvent vous réfugier ici ?

Alors qu'il avait détourné le regard lors de ses aveux, il les redirigea très vite vers le professionnel, assez étonné.

— Oui en effet, comment avez-vous deviné cela ? le questionna-t-il.

— Parce que c'est exactement tout l'inverse de ce que vous venez de nous décrire. Lumineux, hors du château, accessible principalement le jour de préférence, et sans murs.

— C'est exact. Oui. En effet, avoua-t-il encore surpris. Ce qu'on m'a dit de vous vaut bien votre perspicacité pour le moment. Et votre professionnalisme ! complimenta-t-il, rassuré d'avoir une telle personne en face de lui.

— J'espère que l'on vous a conté mes éloges.

Le Prince laissa brièvement sortir un petit rire suivi d'un large et beau sourire rassuré.

— Bien plus que des éloges si vous voulez mon avis. Il ne vous reste plus qu'à soigner votre apparence et vous serez bien plus respectable, ajouta-t-il.

— Qu'est-ce qu'elle a mon apparence ? sourcilla Sylas d'un ton froid.

— Eh bien pour commencer, vous avez les cheveux très courts et très mal coupés.

— Ce sont vos cheveux qui sont trop longs, votre honneur, finit-il sa phrase par une pointe de dédain.

— Mes cheveux longs sont signe d'élégance, d'honneur et de dignité.

— Vous insinuez que je ne suis ni élégant, ni honorable et encore moins digne seulement parce que j'ai décidé de ne pas suivre l'effet de mode en portant mes cheveux longs comme vous autre ?

— Eh bien...

Son Altesse venait de se faire couper l'herbe sous le pied. Chez lui, c'était normal de penser qu'un homme aux cheveux courts et extrêmement mal soignés n'était autre qu'un paysan sans revenu ou bien un voleur, un roublard. C'était une coutume chez eux et si monsieur ne portait pas de cheveux longs, il serait tout de suite destitué de son rang. Alors la question ne s'était jamais posée. Il fallait que tout le monde ait les cheveux longs et ça n'avait jamais été autrement. Alors un Purificateur d'un tel niveau ayant des cheveux si courts, mal taillés et une barbe crasseuse était pour lui presque irrespectueux et impensable. Du jamais vu.

— Faisons un combat à main nue et vous verrez à quel point vos superbes cheveux longs sont contraignants.

Alors qu'il allait relever le défi, c'est la petite qui les rappela à l'ordre. Elle s'avança d'un pas assurée et leva la tête bien haut. Puis, elle haussa le ton pour se faire entendre.

— Messieurs, l'heure n'est pas aux batifolages. Prenez une chambre ! Nous sommes en mission et je vais donner mon avis. Je pense que vous avez seulement attrapé un coup de froid et que prendre l'air autour de ces jolies plantes vous fait juste du bien, suggéra la damoiselle avec fierté.

— J'opterais plutôt pour un Faucheur sadique, la reprit Léo. Cela me parait évident ; il puise dans mon énergie et me rend fou.

— Un Berkgolm vous voulez dire.

— Excusez-moi ? interrogea son altesse

— Ce que vous appelez tous un Faucheur est un Berkgolm, expliqua-t-il un peu exaspéré d'entendre ce mot. Les faucheurs n'existent pas. Quand il vient, c'est pour vous prendre la vie. Pas jouer avec.

— Oh, bien. Je vous crois. C'est vous le professionnel après tout, lui accorda-t-il. Qu'allez vous faire pour éradiquer cette chose, donc ?

Le Purificateur ne répondit pas. Il émit seulement un soupir de réflexion, puis, il se mit à marcher sous les regards interrogateurs de son équipière et de son employeur royal.

Pour lui, ça ne pouvait pas être un Berkgolm et encore moins un Faucheur. Pourquoi ne le suivrait-il pas jusqu'en dehors du château si c'était le cas ? Mais la piste n'était pas à évincer car cette option était encore possible. Peut-être que le Berkgolm est simplement très lent à procéder et qu'il se délecte de sa proie tout en ne voulant pas se faire remarquer. Il lui faudrait plus de détails, être présent dans ces sensations de malaise et de chute de température.

Il s'arrêta.

— Je pense, qu'il faudrait passer une journée entière à vos côtés pendant que vous suivez votre emploi du temps, suggéra-t-il finalement. Dormir dans la même pièce que vous également, pour être présent dans les moments de pénombre. Je pourrai peut-être identifier la chose dans ces conditions.

— Hors de question ! protesta la rouquine. Je ne dormirai pas avec lui !

— Seulement dans la même pièce, rassura le Prince. Moi non plus je ne veux pas de vous dans mon précieux lit propre pour être honnête. Vous aurez un matelas chacun. La place ne manque pas après tout...

— Humpf, grommela la fillette.

— Ce n'est pas facile à accepter car j'ai une journée assez chargé et... Certains rendez-vous importants. Mais après réflexion, j'en suis à un point où je ne pense pas pouvoir refuser vos méthodes tant que celles-ci ne sont ni cruelles ni dangereuses pour mon peuple et ma personne. Alors... Soit, accepta-t-il. Vous me suivrez en tant que garde du corps pour aujourd'hui et je vous invite à partager mes appartements pour cette nuit. Mais vous n'aurez qu'une journée pour identifier la source de ceci ! imposa-t-il néanmoins.

Les deux compagnons acquiescèrent.

— J'imagine que Chloé sera forcée de nous suivre également puisque vous êtes son mentor, rajouta Léo bien embêté par la situation.

— Pour la dernière fois je ne suis ni son mentor ni son... Oh et puis merde. Peu importe, céda l'homme. Qu'avez-vous à faire aujourd'hui ? demanda-t-il.

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