Hôtel Sérénia

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  • Regarde chéri... ! Le femme tendait la main vers un bâtiment rectangulaire, au ton écru qui reposait comme un navire échoué dans cette lande entourée de montagnes qui la surplombaient. Oui.. .chérie ? Retapé, cela ferait un superbe hôtel. Bien sûr ma chère, mais il n'y a rien alentours. Précisément on y viendra pour le paysage. La voiture démarre au feu, après quelques coups de klaxon furieux derrière eux, lorsque la femme remarque une camionnette de livraison pleine de sodas ; l'étrangeté est que ces packs recouvrent un cercueil d'enfant décoré de roses en papier. Elle tique un instant sur ce détail unique, puis étudie à nouveau les rues bondées de voitures et de gens, de couleurs et de bruit. À côté de tout ce ramdam, elle revoit son hôtel perdu dans la campagne, la paix et le silence qui l'entoure la calme. Quelques secondes seulement puisque la voix de son fils de huit ans résonne à ses oreilles : Elle est grande cette ville ! Tu as un très bon sens de l'observation mon grand, lui répond-elle dans un sourire. Son fils, il est sa raisons de vivre, intelligent et vif d'esprit, il ira loin. Cette année ils sont partis tous les trois en Uruguay. Étrangement toutefois, la ville ressemble à Delhi en Inde, ornée de monuments londoniens de style baroque. Cela lui paraît normal ainsi qu'à son mari et à son fils. Il fait chaud lorsqu'ils arrivent à l'hôtel : un hall d'entrée vitré fait percevoir de l'extérieur une réception classique dans les tons bruns. Une femme en costume vert et brun prend leurs passeports et les dirige au premier étage. L'enfant paraît excité, mais à vrai dire il est plutôt curieux de ce qui l'entoure. Ils se retrouvent en famille à visiter une cathédrale en forme de tour. Au sortir de celle-ci, ils prennent un passage sous une pierre de taille énorme, lorsque soudain les pans de cet espace se referment sur eux comme une araignée attrape la mouche sur sa toile. Un peu de panique s'installe en elle : que feront-ils ? L'enfant trouve alors la solution : il faut appuyer sur les parois pour les ouvrir. En effet après des efforts communs les pierres se disjointent pour laisser passer des rais de soleil. La dame qui les a reçus à l'hôtel est là, elle tend une main secourable à la femme pour l'aider à sortir. Vous avez de la chance, le pont est en train de s'effondrer. Le pont, mais quel pont ? La dame prend un air tendre, d'une voix très douce et calme elle répond, sans doute pour ne pas les effrayer : Celui-là. Son doigt se tend vers le pont de Wesminster. En effet ce dernier est en train de s'écrouler sous les débris de Big Ben qui tombent dans le Gange. La dame prend la main de la femme, le fils et le père suivent. Tout le monde se retrouve à l'hôtel. La femme constate que la tapisserie de l'entrée est couverte de flocons de poussière ; aussitôt elle prend le balai et commence à nettoyer le mur. De retour dans sa chambre, elle constate que son fils et son mari ne sont pas là. Elle suppose qu'ils sont aller chercher à manger, un instant elle ferme les yeux et se retrouve devant son hôtel en perdition dans ce lieu isolé des villes ; il est là, il attend immobile comme un monstre pétrifié qui aurait fini d'effrayer pour prendre le temps de l'éternité.

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