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Le taxi s'arrête devant une un portail blanc et une petite maison au loin de la même couleur. C'est donc là que nous allons vivre. Nous sortons de la voiture, j'attend que les filles prennent leurs affaires et paient le taximan. Divina m'attrape par la main et je la suis. Pelvina pousse le portail et sort de son sac un jeu de clés. Elle le rentre dans la serrure et ouvre la porte. La décoration était simplement belle. L'appartement sentait le neuf. On entre dans la maison et Pelvina tourne les bras ouverts sur elle même.

- On est arrivés les filles ! Aaaah !

Elle avait l'air très heureuse. Personnellement, je savais pas ce que je ressentais. J'avais peur et en même temps j'étais heureuse. Lova et Divina se sont assises sur les canapés et moi je suis partie visiter. Je voulais voir à quoi ressemblait l'endroit où je passerais un moment de ma vie. Quand on sortait du salon, on tombait sur sur un escalier. Arrivé à l'étage, il y a pleins de portes blanches. Ce doit être les chambres.

Je suis entrée dans l'une d'elles et je me suis assise sur un lit. Il était très moelleux. J'ai vidé le contenu de mon sac dans les armoires et je me suis allongée. Je devrais être en train de fêter avec mes sœurs notre arrivée mais non, je suis plus stressée qu'autre chose. Est-ce que je vais réussir à m'intégrer? À me faire des amies? À m'habituer voir des personnes de toutes les couleurs? Dieu seul le sait.

Un mois après...

J'y arrive pas. Je ne m'y habitue pas. C'est très différent de Kinshasa. Je me suis encore plus enfermée sur moi-même, moi qui suis de nature très timide,je suis de moins en moins avec les filles, je reste souvent seule dans ma chambre. Elles sont de plus en plus bizarres... Elles sortent tout le temps le soir, s'habille de manière étrange... Elles ont beaucoup changée mais j'ai l'impression qu'elle me mette à l'écart, qu'elles font tout entre elles trois et maintenant je me demande même si j'ai bien fais de venir avec elles. Je me sens très seule.

C'était un jour comme un autre, j'étais dans ma chambre. J'avais mon épaule et ma tête appuyée contre le rebord de la fenêtre. Le soleil était éclatant, ça donnait envie de sortir pour qu'il chauffe sur votre peau. C'est pour ça que j'ai mis un jean et un haut blanc avec des baskets. Je dévale les escaliers, les filles n'étaient pas là. Je sors dehors. Je fais juste le tour, je vais pas me perdre enfin je l'espère. J'avais besoin de sortir. Je me suis avancé vers un endroit où il y avait pleins de personnes. Ils étaient tous jeunes, je dirais qu'ils avaient à peu près mon âge. Ils fumaient, parlaient, riaient. Je me suis tournée pour mieux les regarder mais je me cogne contre quelqu'un. Je lève timidement la tête. Il était grand, noir de peau pas très foncé ni trop claire et il était musclé.

- Excuse moi, je t'ai pas vu. Je t'ai pas fait mal?

Je tourne la tête de gauche à droite (pour dire non).

- Je suis vraiment désolé, je lisais un message et...

- Oh, bébé ! Je te cherchais partout !

Dit une fille arrivant. Elle était grande, le jean qu'elle avait mis mettait bien ses longues et fines jambes en valeur. Elle avait de belles boucles cuivrées et blondes. Elle avait les yeux de couleur noisette et était métisse. Elle s'était agrippé à son bras, comme pour le retenir pour pas qu'il s'envole et me regardait avec un petit sourire. Pelvina fait le même sourire quand elle fait quelque chose qui va forcément ne pas me me plaire et qu'elle le sait.

Je tente d'avancer...

- Tu cherchais quelque chose?

Je tourne la tête de gauche à droite et m'en vais.

Divina.

On arrive à la maison avec pleins de sacs. Pour Fiona.Parce que ces derniers temps je la trouve très calme. Elle mange pas beaucoup, elle reste souvent dans sa chambre... Même si elle est timide, je sais qu'il y a quelque chose qui cloche. Ça fait un mois que je n'entend plus le son mélodieux de sa voix...Je n'aime pas la voir comme ça, elle est trop bizarre. Je veux qu'elle rencontre des gens, qu'elle ai des amies. Lova était pour qu'on aille à une une grande fête et moi non, ce serait tuer Fiona. Elle ne supporte pas les gens et le bruit. Elle aime le calme. Nous sommes arrivés et nous sommes montés discrètement sur la pointe des pieds et j'ouvre la porte de sa chambre. Je suis sûre que toutes les petites choses qu'on lui a acheté lui feront plaisir ! Son lit était vide. Complètement vide.

Fiona.

Je suis rentrée directement à la maison après ça. C'est pour ça que je n'aime pas sortir... Je ne supporte pas le contact. Que ce soit physique, oral... Je ne le supporte pas. J'ai toujours été comme ça. Mais... lui, il m'a troublé. Il avait quelque chose de... magique. Peut-être parce que je vois rarement des hommes ou qu'il était très beau. Je frappe à la porte et c'est Pelvina qui m'ouvre. En me voyant elle ouvre la bouche et les yeux grand en mettant ses deux sur ses hanches.

- Tu étais où Fiona?

Fiona, tiens c'est bien la première fois qu'elle ne m'appelle pas Fifi, Nana, Meti ou Metiola.

- Dehors. Je voulais prendre un peu le soleil.

- Oh, mais fallait nous appeler Fiona ! On a eu peur nous !

- Pourquoi? J'ai le droit de sortir non?

- Bien-sûr que oui, Fifi mais préviens nous. Tu étais toute seule ici, on a cru que quelqu'un t'avais fait du mal. Grâce à Dieu tu vas bien, allez rentre.

Elle enroule ses bras autour de mes épaules. J'arrive au salon et y'avait Divina qui avait le visage entre ses mains. Je m'assois à côté d'elle et pose ma main sur son épaule. Elle relève sa tête et ouvre grand ses yeux. Ses yeux étaient rouge... Je ne veux pas la voir comme ça. Je voulais pas lui faire de peine... Je voulais juste prendre l'air.

- Pardon, Divina.

Elle me prend dans ses bras.

- Tu as rien fait de mal, Metiola.

Je la serre encore plus fort.

- On t'a acheté des trucs. Ils sont dans ta chambre, j'espère que ça va te plaire.

Elle était si sèche... Elles font tout un plat pour rien, je suis sorti même pas une heure ! C'est abusé. Si c'est comme ça à chaque fois que je sors, je préfère rester à la maison.

[...]

___________________

Dialogues traduit du lingala au français.

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