Le feu crépite dans l’âtre, les restes d’une grosse bûche réduite à l’état de braises viennent d’être nourris avec un morceau de bois de bonne taille. La cheminée se trouve au bout d’un salon rectangulaire. La pièce est très peu meublée, à part la cheminée, qui est surmontée d’un grand manteau portant le blason de l’endroit, et une grande table en chêne massif, rien d’autre ne vient déranger le grand volume.

Une rangée de quatre fenêtres à carreaux habillées de doubles rideaux remet un peu de vie et de lumière à la mélancolie ambiante.

Sur l’une des chaises se tient un homme. Sa posture racornie nous le fait paraître plus petit qu’il ne l’est en réalité. Il regarde par la fenêtre mais sans regarder vraiment. Nous supposons qu’il est emprisonné dans ses pensées.

Dehors il fait beau, le ciel est d’un bleu profond et les arbres d’un vert éclatant.

Devant l’homme, une petite bouteille de bière est décapsulée et de la condensation commence à se former en minuscules gouttelettes.

En prenant en compte la démesure de ce grand salon décoré à la mode minimaliste, l’homme torturé semble encore plus petit. Qu’il semble las ! Nous ne savons pas si est harassé par sa journée ou s’il est fatigué de vivre.

Sait-il qu’il fait beau dehors ? Nous en sommes sûrs, sinon pourquoi ouvrirait-il une bière bien fraîche. Alors pourquoi avoir allumé un feu dans la cheminée ? Si tant est que c’est bien lui qui l’a allumé, et nous le pensons car il n’y a pas de trace d’une autre vie dans ce salon, nous croyons qu’il l’a allumé car il fait froid en lui, plus aucune chaleur n’existe et plus rien ne pourra jamais lui réchauffer le cœur. Nous nous imaginons qu’il n’arrive à se remettre de la perte d’un être qui lui était vraiment très cher.