Trois petites fleurs

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"Elles étaient trois petites fleurs
Chacune leur parfum, chacune leur couleur.
Elles étaient trois petites roses,
Si petites choses, à peine écloses"*

Je crois que l'histoire débutait comme cela.

Trois petites fleurs, tout juste en bouton. Chacune sur une branche d'un même rosier. Chacune un peu la même, et pourtant tout à fait une autre.

La première était rose. Une rose rose. D'un rose poudré. Un parfum de rose ancienne. Très douce. Une rose presque romantique.

La deuxième était rose aussi. Mais pas tout à fait la même. Un rose profond. Avec un peu de rouge au bord de ses pétales. Son parfum, je le connais par coeur. Je le reconnaîtrais entre mille. Les yeux fermés. Et pourtant je ne saurais comment te le raconter.

La troisième était jaune. Une rose couleur du soleil. Elle était tout à la fois les épices et la douceur, la force et la sensibilité. L'indépendance, et pourtant toujours attachée à son rosier.

Au printemps de ces fleurs, une quatrième petite rose vint se greffer sur le rosier.

Une rose orange. Elle était l'ouragan. Elle était les rires et les pleurs. Elle était les colères. Elle était leur bonheur. Elle bouleversait la vie sur le rosier. Elle était si fragile. Toutes voulaient la protéger.

Alors les quatre jeunes fleurs se firent une promesse. Elles se jurèrent de toujours prendre soin l'une de l'autre. Quelles que soient les intempéries que la vie leur enverrait, elles se promirent de toujours s'aimer et se protéger.

Et le temps passa. Le temps paraît-il efface tout sur son passage. Et les promesses s'envolèrent. Les fleurs se tournèrent, chacune de son côté. Et chacune de son côté, ruminait sa jalousie et ses rancœurs. Chacune de son côté, délaissait leur rosier. Et jour après jour, il se transformait en roncier. Et sur chaque branche, les épines grandissaient. Toujours un peu plus. Et jour après jour, chacune envoyait aux autres un peu de ses piquants.

Mais la petite fleur orange, elle, se souvenait. Elle se souvenait de leur promesse. Elle la chérissait. Elle caressait l'espoir qu'un jour enfin la paix et la lumière reviendraient sur leur rosier. Alors elle fit taire son ouragan. Elle ne tempêta plus jamais. Elle devint fleur de compromis. Le jour elle s'échinait à concilier ses aînées. Elle essayait d'apporter un peu d'harmonie, de bienveillance et d'empathie aux trois grandes fleurs. Et la nuit elle pleurait ce printemps qui ne reviendrait jamais.

*Quelques vers d'une Jolie Rose, illustre inconnue.


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