Rêveuse

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Il y a à peine un an encore, je pensais au bout du tunnel. Je me demandais comment je pouvais sortir de là.

Et puis, je t'ai rencontrée.

Quoi, ne me dis pas que tu ne l'avais pas remarqué ? C'est peut-être pour ça que tu m'évites d'ailleurs. J'ai peur, tellement peur, tellement peur que je n'ose jamais pousser trop loin, mais au fond de moi, je suis toujours terrifiée. À chaque fois qu'on essaye de parler, je voudrais me flageller pour avoir commencé cette discussion qui te fait si mal. Je le vois bien. Je le vois bien, à quel point je suis égoïste de te pousser à affronter tes démons alors que quand je suis dans la même situation, je recule toujours. Comment oser te demander un tel sacrifice alors que moi-même je n'en suis pas capable ? Alors, je ne vais jamais au bout de mes idées, et j'attends le lendemain, en me disant que je ne suis pas juste, que je suis infâme. Et quelque part, je comprends, je sais très bien pourquoi j'ai tous ces sentiments à ton égard. Je sais pas ce qui m'arrive.

J'ai jamais autant tenu à quelqu'un. J'ai n'ai jamais été aussi terrifiée de perdre quelqu'un. Et je sais bien que si tu gardes de la distance entre nous, c'est parce que tu as peur. Peur de ce qui pourrait arriver si je disparaissais. Tu ne sais même pas ce que tu crains, au final, mais tu sais que tu ne supporteras pas une nouvelle fois de voir ton coeur éclaté au sol. Trop d'amour, trop de risques de souffrir. C'est pour ça, hein ? C'est pour ça que tu m'évites ? Je sais, et en même temps je suis la pire des ignorantes. Mais moi aussi, j'ai tellement peur, tellement peur que cette distance qui se creuse finisse par devenir permanente. Tellement peur que tu sortes de ma vie à jamais. Je n'ai pas la même importance à tes yeux que tu en as aux miens. Je me sens tellement cruelle. Pourtant, tu n'arrêtes pas de m'affirmer à quel point tu m'aimes à chaque fois que tu oses te livrer un peu, à chaque fois que je te retrouve enfin, après de longs jours d'interruption. Mais à chaque fois, c'est plus long, à chaque fois l'écart se creuse un peu plus, et à chaque fois mon coeur saigne un peu plus.

J'ai n'ai jamais été aussi terrifiée. Imaginer ma vie sans toi, j'y arrive plus. Tout tourne autour de toi. Avant, je souhaitais sortir d'ici. Maintenant, je donnerais ma vie pour que tu atteignes le bonheur, et moi, au final... je m'en fiche un peu. Mais ça, j'ai jamais osé te le dire en face, bien en face. J'ai jamais osé te le dire comme je le dis aujourd'hui. Tu me dis tout le temps que ma vie ne doit pas tourner autour de toi, mais c'est trop tard. Et je n'ose pas te l'avouer parce qu'à chaque fois tu te fermes, comme si les compliments, comme si le fait qu'on puisse t'aimer... te paraissait impossible. Comme si tu refusais de l'accepter. Alors je me contente de te dire que je t'aime, mais jamais à quel point, jamais dans les détails. Et je me force à parler de moi alors que la seule chose dont j'ai envie, c'est t'aider, enfin, que tu me laisses ouvertes les portes de ton enfer. Je veux plonger avec toi, et ensuite je veux te tendre la main pour qu'on puisse remonter ensemble. Je veux que tu me fasses confiance.

Je veux pas te perdre.

Je veux pas vivre dans un monde où tu n'es plus là. Tu m'as appris à aimer d'une manière que j'aurais jamais crue possible. Tu m'as appris à tenir à quelqu'un plus qu'à ta propre vie, réellement. Tu m'as appris à ne rêver plus que d'une chose, à ne désirer plus qu'une chose : te voir, te prendre dans mes bras, et sécher tes larmes.

Je prie pour que jamais tu ne vois ce message tellement il est horrible, mais je dois le dire. Je dois le dire. Je dois dire à quel point tu me fais souffrir. Parce que aimer, c'est souffrir.

Tu me fais souffrir, parce que tu m'as fait miroiter, pour la première fois depuis longtemps, l'image iréelle du bonheur. Ensemble, j'ai cru qu'on pouvait y arriver. Tu m'as fait croire qu'il y avait une chance. Tu m'as fait croire. Et maintenant, tu m'arraches mon bonheur, ou plutôt mon illusion. Tu m'arraches mes espoirs, encore une fois. Et maintenant, je me retrouve à genoux dans le noir... toute seule. J'ai envie de m'arracher la peau. Putain, tu comprends pas ? Tu comprends pas ? Tu comprends pas à quel point t'es merveilleuse ? Tu comprends pas combien je t'aime ? Tu comprends pas que je ferais tout pour toi ? Tu comprends pas que je dors plus la nuit parce que je me demande quels supplices tu dois être en train de subir de ton côté ? Tu comprends pas à quel point ça me fait mal de constater que tu veux pas me laisser t'aider parce que t'as peur d'une nouvelle trahison ? D'un côté, je me dis que si tu fais ça, c'est parce que tu as peur d'une nouvelle déception. Tu as peur de tomber une nouvelle fois. D'un côté, je me dis que si tu fais ça c'est parce que tu m'aimes, et que l'amour ça fait souffrir. Alors tu m'éloignes pour réduire les risques.

Mais mon côté égoïste n'a pas envie de croire ça. Mon côté égoïste n'a pas envie d'attendre que tu me fasses enfin confiance. Mon côté égoïste me convainc que ça n'arrivera jamais. Mon côté égoïste voudrait te forcer à le dire encore et encore pour que j'en sois sûre. Je me dégoûte moi-même d'écrire ça. Je me dégoûte, j'ai envie de m'arracher les bras pour t'imposer une telle douleur. Parce que comme toutes les autres fois, tu vas voir ce message, me rassurer, souffrir, et puis comme d'habitude, tout recommencera. Tu m'ignoreras parce que tu auras peur, tu m'ignoreras parce que tu auras mal. Et tu me diras que pour une fois t'es fatiguée, que tu veux dormir, alors que t'es juste en train de t'effondrer à l'autre bout tellement la douleur est énorme. Je suis qui pour t'infliger ça ? Je suis qui pour te crier ma douleur égoïste avec ce que tu vis ? Je suis qui pour te demander un sacrifice aussi conséquent ? Je suis personne, putain, personne.

Personne à part la fille qui n'a qu'une seule envie, c'est trouver ce qu'elle doit bien faire pour t'enlever toute ta douleur.

Je suis qui pour croire que je peux t'aider en fait ?

Parce qu'après tout, tellement de gens te connaissent mieux que moi, tellement de gens sont mieux placés ! Si tu partais demain le monde continuerait de tourner... mais le mien s'arrêterait, sur ça je n'ai aucun doute. Si tu partais demain, je continuerais de voir, mais voir quelles couleurs ? C'est toi, mon filtre... C'est toi qui donnes toutes ces saveurs à ce que je fais, ce que j'écris ! C'est toi, toi et l'espoir qu'un jour peut-être, un jour enfin, je pourrai te serrer dans mes bras et ne plus jamais te lâcher !

1 an pour s'attacher.

1 an pour tout briser.

1 an pour se rendre compte que tout est terminé...

... mais l'éternité pour pleurer.

Parce que la douleur ne se limite pas à un an. La douleur, elle est là, elle est là, et elle ne s'en va pas. Je veux juste devenir quelqu'un pour toi. Je veux juste absorber toute ta douleur, aller casser la gueule de tous ces connards qui te font du mal, moi comprise, puisque j'en fais partie. Je veux juste que tu te rendes compte de ta perfection imparfaite. Je veux juste que t'arrêtes de t'en vouloir, parce que c'est pas de ta faute. Je veux juste que tu ailles mieux.

J'en verserai des larmes pour toi.

Mais jamais je n'abandonnerai.

J'en verserai des larmes pour toi.

Mais jamais je ne le regretterai.

Parce que s'il y a une chose dont je suis sûre, c'est que malgré tous les regrets, tous les remords que j'ai, être tombée sur toi n'en fera jamais, jamais partie.

"J'pense à toi
J'pense à nous deux
Mes sentiments en silencieux
Mon coeur blessé fait ses adieux
On passe du coup de foudre au coup de feu
7 mois pour tomber amoureux
Deux jours pour s'laisser tous les deux"

KLEM

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