La fenêtre

de Image de profil de absurdeabsurde

Avec le soutien de  CécilienV 
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Dans un quartier huppé de la ville de Lyon, venait d'emménager une jeune femme. Bien que jeune, elle semblait porter sur ses épaules des malheurs que son jeune âge ne pouvait l'aider à résoudre.

 Quelques mois auparavant, la vie lui semblait pourtant douce et pleine de promesse d'avenir, mais la mort de sa famille l'avait boulversée en profondeur.

 Ainsi désargentée, elle n'avait eu d'autre choix que de se tourner vers ce vieil oncle excentrique, celui qui détenait désormais les cordons de la bourse familiale, et les avaient serrés bien vite la sachant dernière héritière.

 « Tu voulais une vie d'oisiveté, et bien je te l'offre, ta chambre se situe en haut, sous les combles, deux repas par jour te seront servis, en échange je ne veux jamais te voir, tu emprunteras l'escalier du personnel, file !
La chambre de mur blanc n'avait pour tout meuble qu'un lit, entièrement faite en pente. A la moitié de la chambre, il n'était plus possible de tenir debout, toutefois une lucarne étirait la pièce et une fenêtre ronde à poignée émettait une lueur opaque.

 Elle s'effondra sur le lit et se mit à pleurer sans pouvoir s'arrêter, et elle ne s'en priva pas pendant plusieurs heures qui semblait devoir devenir son quotidien.
Hors une nuit, elle s'éveilla angoissée, sa fenêtre ne reflétait plus aucune des lueurs habituelles de la rue. En sortant de son sommeil de façons aussi brutal, cette pénombre lui semblait surnaturelle et lui donna une démarche hésitante pour se raprochée de la fenètre.

 Elle agrippa la poignée, comme si elle était la seule chose tangible dans son univers, et après une hésitaion qui lui sembla durer une éternité, elle compta ses battements de cœur. Ils étaient terriblement nombreux, si nombreux qu'elle perdit le compte, que pouvait bien se cacher derrière un si petit horizon pour lui faire peur à ce point ?

 Car c'était bien de la peur, et elle le comprit petit à petit, mais sa curiosité fut la plus forte, et lorsqu'elle ouvrit, elle tomba en arrêt. Ce qui s'étendait, de son point de vue, était une forêt. Sa première réaction fut de reculer, avant d'être frappée par l'écoute de ses différents sens.

 D'abord le silence, aucune présence animal ni aucun bruit de ceux-ci. Elle était concentrée sur cette absence de bruit, et sur le fait qu'elle ne reconnaissait aucun des arbres qu'elle voyait, puis elle l'entendit.

 Une sorte de craquement sinistre qui lui fit remonter à la surface consciente un souvenir d'instinct venus du fond des âges, de ceux qui font couler une goutte de sueur froide aux creux des reins. Puis vint le grondement, ce grondement sonore que l'instinct ne pouvait identifié que comme la présence d'un prédateur.

 Après ses oreilles, elle fit l'expérience de la vue. Un reflet dans les yeux, dans une rangée de dents aiguisés, une sorte de plumage sombre et luisant, ce sourire carnassier, ainsi que dans cette taille démesuré qui arrivait à hauteur de la fenêtre.

 Elle resta paralysé, même pendant que la créature se mit à rugir, mais au moment de la charge, sa peur la fit réagir, lui fit étouffer un cris et refermer brutalement la fenêtre avant de s'enfuire par la porte.

 Elle dévala les escaliers sans reprendre son souffle, et se retrouva dehors en pleine rue, presque à nue, face au souvenir de cette créature qui la terrifiait, mais pourtant, face à elle, se trouvais une rue parfaitement banale, à l'éclairage sordide.

 Toute entière immergée dans l'ambiance de cette forêt, et de l'assaut de cette créatue improbable, elle fit quelque pas, perdus dans la rue. Des passants, pour la plupart enfermés dans leurs quotidiens lui servit afin de retomber sur terre. Une simple cigarette, dernier reste d'une vie passé, l'aida à lui redonner du courage pour regagner ses hauteurs.

 Lorsqu'elle eut regagnée ses quartiers, le calme y régnait, la douce lumière de la rue bercé de nouveau son environnement, comme si rien ne c'était passé précédemment, mais une fois que la peur a été ressentis dans un lieux, comment s'y sentir de nouveaux chez soi.

 Elle était sur le perron de la porte, une main touchait nerveusement ses lèvres, l'autre mains sur ses hanches, elle était en pleine réflexion. Angoissée, mais curieuse, elle approchait, reculait, sans parvenir à se décider à jeter un coup d'oeil à cette fenêtre qu'elle identifiait maintenant comme source d'une menace.

 N'y tenant plus, elle se précipita et ouvrit la fenêtre en grand tout en reculant, mais le spectacle était maintenant celui de la rue, on ne peut plus banale et ordinaire. Elle se coucha alors, et s'endormit presque aussitôt.
Lorsqu'elle se réveilla le lendemain matin, elle fut réveillée par le chant des oiseaux, un chant criard, une cacophonie telle qu'elle n'en avait jamais entendus. En retournant à sa fenêtre, elle fut frappée par le paysage. Une autre forêt, plus aéré, avec une teinte blanche où de très nombreux oiseaux de toute les couleurs volaient en tout sens. Le spectacle dura encore plusieurs heures, avant que d'un clignement d'oeil, toute la scène ne soit remplacé par une autre.

 Tout semblait être retourné à la normale, le bruit de la rue, ses passants, ses voitures... Mais un détail toutefois garda son attention, le silence des véhicules, aucun bruit, aucun frottement, en y regardant de plus près, aucun pneus sur les véhicules, elle passa ainsi la matiné a observée, des détails étranges qui tranchait avec sa réalité.

 Lorsqu'elle émergea de sa contemplation, le repas lui était servis sur le pas de porte. Elle se leva pour aller cherché son repas, mais avant qu'elle ne retourne à ses rêveries, la lumière changea en un rouge oppressant. Un souffle fit tomber les bâtiments tout autour de la fenêtre et un nuage de poussière recouvrit tout, à part cette image de mort et de destruction qu'elle croyait limité aux livres d'histoires.

 Les jours s'enchainèrent ainsi, les scènes diverses. Parfois sanglantes, tristes, joyeuses, d'une beauté surréaliste mais toujours dépaysante. Ces scènes constituer son quotidien et le peuplé d'un passé lointain ou d'un avenir tout aussi lointain.

 Elle s'y absorba n'ayant plus que comme seul débouché une fenêtre, dans laquel elle sauta, dans un sens métaphorique dans un premier temps, jusquà ce que son poigné, squelétique, referme la poignée, désormais seule réalité.

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Table des matières

En réponse au défi

Mise en abîme

Définition :

(effet de miroir, spécularité, récit au second degré)

Une mise en abyme désigne l’enchâssement d’un récit dans un autre récit, d’une scène de théâtre dans une autre scène de théâtre (théâtre dans le théâtre), ou encore d’un tableau dans un tableau, etc.
https://www.etudes-litteraires.com/figures-de-style/mise-en-abyme.php

L’écrit nous l'offre sur un plateau d'argent. Tel le miroir qui s'auto-réfléchit, je vous propose d'essayer de vous prêter à cette étrange figure qui serait l'oeuvre dans l'oeuvre.

Pas de contrainte, ni de style, ni de longueur.

J'ouvre la voie (privilège de l'organisateur !).

"J'écris que j'écris"

(Quoi ? Scandal ! C'est trop simple ! Justement : épatez moi, épatez vous !)

Commentaires & Discussions

la fenêtreChapitre3 messages | 3 ans

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