15. Lovham – VIII : Le calme avant…

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Sous la terre, il était difficile de mesurer avec certitude le défilement du temps, bien que cela ne faisait aucune différence dans une ville où la nuit semblait éternelle. Mais si Mikazuki devait donner une estimation, même très approximative, il se serait écoulé trois à quatre jours depuis qu’elle et ses compagnons avaient été retrouvé par la communauté de Iosephka, une femme étrange qui dit veiller sur les gens perdus à et de Lovham. « Une âme charitable qui aide les âmes perdues » ; « une étincelle lumineuse dans ces sombres Ténèbres »… Ainsi était-elle décrite par ces gens : hommes, femmes et enfants.

Mikazuki avaient de nombreuses questions et espérait que cette Iosephka, et peut-être ses gens, pourraient y répondre. Ou au moins, apporter des débuts de réponses. Mais il y avait des choses qui lui paraissaient plus urgente, avant.

L’état de Sophie était inquiétant. D’après Evran, quand ils les ont retrouvés, Sophie était inconsciente et jusqu’à présent, elle n’avait pas repris connaissance. De plus, Celer était toujours portée disparue. Mikazuki voulut retourner là où ils avaient perdu sa trace mais, selon Evran, les souterrains de cette ville, selon les dires de Iosephka, étaient un véritable dédale qu’elle et les siens n’avaient jamais, à ce jour, réussi à cartographier dans son intégralité et avec précision. En admettant qu’une telle chose était possible. Sans compter que rien ne garantissait que Celer soit restée là où ils l’avaient laissée. Evran ajouta que Iosephka n’enverrait pas les siens cherchaient au hasard son amie elfe, au mépris de leur sécurité. Cela ne plaisait pas à Mikazuki mais elle pouvait le comprendre. Elle comprenait mais, intérieurement, elle ne put s’empêcher de rager.

Celer était dehors, seule. Et qui sait ce qui pouvait lui arriver dans cette ville des horreurs.

Et puis, il fallait récupérer de leur rencontre avec cette… « chose », ce « truc », comme l’avait désigné Zimmer, quand ils en reparlèrent entre eux, dans une chambre un peu à l’écart. Enfin, « chambre » était un bien grand mot : cela se résumait à quatre murs fabriqués avec des de grossières planches de bois pourries assemblées et disposé dans un long et grand couloir, avec plusieurs constructions du même types alignés tout du long. Un petit coin du « village » de fortune souterrain mit à leur disposition.

-On peut revenir à notre discussion ? demanda Lili à Zimmer.

-Oh, pardon de ne pas avoir envie de reparler de ce gros monstre qui a failli nous tuer dans… dans… dans je-ne-sais-même-pas-où-ni-quoi, bordel de merde !

-Zimmer, commença Mikazuki. Je comprends que tu sois encore sous le choc après ça, mais il faut…

-Mais rien du tout ! Depuis qu’on est dans cette ville de merde, et c’est un type qui vient des bas-fonds de Kaderan qui le dit, on enchaîne merde sur merde ! J’ai signé pour être mercenaire, pas un aventurier de merde qui risque sa peau pour affronter une merde d’entité surnaturelle, spirituelle ou autre truc en « -elle » ! C’est pas pour rien que ces types soient une espèce en voie de disparation ! J’ai aucune envie de fricoter avec ce genre de truc de merde ! Tout ce que je veux, merde, c’est trouver un moyen de me tirer le plus loin possible de cette ville de merde ! Et si on y arrive – parce que vu les trucs horribles de merde qui rôdent çà et là, c’est pas gagné, je jure, bordel de merde, sur la tête de tous les dieux et déesses existants de vivre une vie plus honnête et moins dangereuse, quitte à être plus laborieuse ! Vous avez compris ? Vous m’avez compris !?

-… C’est bon, tu as fini ? lui demanda Lili sur un ton agacé.

-Désolé, mais fallait que ça sorte…

-Oui, oui, bien sûr... Bon, redevenons sérieux et revenons à nos moutons.

-Hé ! J’étais sérieux, moi !

-La ferme, Zimmer. Ou je t’en colle une. Encore.

-Oui, madame…

-Bien. Mika, qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? Ta copine, l’elfe, est toujours quelque part dehors et ton étrange amie qui avait des ailes…

-Elle s’appelle Sophie ! lui dit Mikazuki.

-… est toujours inconsciente. Et d’après ce que vous me dîtes, vous avez encore des compagnons portés disparus dans la ville, non ?

-Oui. Je veux les retrouver aussi.

-Alors qu’est-ce qu’on attend pour s’y mettre ?

-Attends, Lili, t’es sérieuse ? lui demanda Zimmer avec incompréhension. Tu veux retourner dehors avec ces… ces trucs ?

-Ça ne m’enchante pas plus que toi, mais soyons réalistes deux secondes : ce n’est pas en se terrant ici qu’on va réussir à trouver un moyen de quitter cette ville. Et puis, moi aussi, j’ai des gens à retrouver. Donc, crois bien que si l’occasion se présente, je serais la dernière des idiotes pour ne pas la saisir.

-Ou tu seras la dernière des idiotes à suggérer d’aller risquer ta vie pour-AÏE !

Zimmer reçut un coup de poing à l’épaule avant qu’il ne puisse terminer sa phrase.

-La question reste : par où commencer les recherches ? demanda Lili en secouant la main qui venait de donner le coup. On ignore jusqu’où s’étant cette ville de malheur. À supposer qu’elle ait une fin…

-Elle en a forcément une ! C’est obligé !

-Et sur quoi tu te bases pour affirmer ça, sachant tout ce qu’on a vu jusqu’ici ?

-Je… C’est…

Zimmer, ne sachant pas quoi répondre, choisit alors de se murer dans le silence.

-Dans tous les cas, poursuivit Lili, on va avoir à besoin d’aide. Pour ne serait-ce se repérer en ville. Pour ça, le mieux serait de convaincre Iosefka.

-Comment on va s’y prendre, alors ? lui demanda Mikazuki. Evran ne semble pas convaincu qu’elle le fera sans assurance.

-Honnêtement, je ne lui en voudrais pas : elle nous connait à peine et à ses yeux, on est non seulement non seulement des inconnus, des bouches supplémentaires à nourrir et par-dessus tout, on n’est que des gamins pour elle.

-On pourrait demander à Evran de lui parler pour nous.

-Ça ne changera pas grand-chose, à mon avis. On n’a pas d’alliés de poids, de notre côté. Il va trouver un moyen par nous-même.

-Si seulement Anima était resté avec nous…

-Je ne suis pas sûr qu’elle se serait mise de notre côté…

-À t’entendre, on ne trouvera personne qui se rangera à nos côtés…

-Je peux comprendre, moi, intervint Zimmer. Truc classique. On est plus jeune ; des gamins à leurs yeux et donc, nos opinions n’ont aucune espèce de valeurs. Je dirais même qu’ils doivent penser que nous sommes une gêne, s’ils ne peuvent pas nous exploiter d’une manière ou d’une autre. C’est pour ça que t’as beaucoup de salopards qui utilisent les gamins miséreux pour faire le sale boulot… Après tout, comment un enfant pourrait s’opposer à un adulte plus fort et intimidant que lui.

-Ça me fait mal de le dire, mais il a raison, dit Lili. On fait pareil, dans l’Ordre. La façon diffère, mais l’état d’esprit reste…, ajouta Lili avec un soupçon d’amertume dans la voix.

Il y eut un peu d’agitation autour d’eux. De ce que Mikazuki entendit, les gens commençaient à s’organiser pour une expédition qui avait pour but d’aller chercher des ressources, comme de la nourriture. Chose qui n’était pas aisé avec les dangers qui rôdaient en permanence dehors, la rareté des denrées alimentaires et l’augmentation non négligeable de la population. Pour permettre à tout le monde de tenir ne serait-ce qu’un jour de plus, ils ne pouvaient sans doute pas se permettre de faire les difficiles avec ce qu’ils avaient et ce qu’ils trouvaient. Si la vie de mercenaires pouvait être dur quand on n'avait pas de travail sur une longue période, ce ne semblait rien face à celle de ces gens vivant dans les souterrains, dans la crasse, les odeurs nauséabondes flottantes et avec les rats, entre autres.

-Bon, on agit quand ? demanda Lili.

-On pourrait…, commença Zimmer.

Mais il fut interrompu par un vieil homme boiteux qui vint les informer que Iosephka réclamait leur présence, avant de s’éloigner en grommelant qu’il avait autre chose à faire que de faire le foutu coursier pour de sales gamins, étrangers qui plus est. Les trois jeunes gens firent mine d’ignorer ces remarques désobligeantes, puis s’échangèrent un regard surpris.

-C’est peut-être pour le mieux, déclara Lili. Allons voir ce qu’elle nous veut.

Ainsi, ils se levèrent pour aller trouver Iosephka, marchant à contrecourant de ceux qui partaient. Ils passèrent par quelques tunnels où se terraient quelques hommes trop occupés à se lamenter sur leur sort ou recroquevillés de peur d’affronter ce qui pouvait rôder hors de ces lieux qu’ils s’imaginaient saufs, sans parler de femmes et d’enfants. Lili essayait de les ignorer, comme pour tenter de ne pas être touché plus que nécessaire par leur sort. Zimmer faisait de même, pour des raisons différentes : cela faisait remonter des souvenirs de son ancienne vie. Mikazuki aussi. Une période bien précise de sa vie, celle après que son père l’ait vendu pour payer ses dettes de jeu…

Leurs pas les menèrent au bout d’un énième couloir, dans à une grande salle aménagée avec du mobilier de fortune et de récupération. Quelques bougies, accompagnés de rares lanternes et de torches dont les flammes peinaient à rester vive, permettaient d’éclairer les lieux pour y voir clairement. Si le but premier était sans doute de faire de l’endroit une pièce plus ou moins accueillante et chaleureuse, on était plus proche d’un grand débarras où tout et n’importe quoi était entassé, comme des armes en plus ou moins bons états qui traînaient par exemple, pour être utile au reste de la communauté. Tout au fond de la salle, une grande table y avait été installée, illuminé par le plus de bougies et de lanternes possible pour avoir une visibilité claire en permanence.

Plusieurs personnes étaient rassemblées, dont Evran. Iosephka, avec sa visière d’argent sur le visage, présidait cette assemblée. Discrètement, les trois rejoignirent la masse et s’y fondirent, attrapant la conversation au vol :

-Rickert et Ilbar ne sont pas encore revenus ? demanda Iosephka.

-Pas encore…, lui répondit quelqu’un. Mais les Errants sont de plus en plus nombreux, ces derniers jours. S’ils sont prudents, il est normal qu’ils prennent leur temps pour revenir.

-Je vois… Bien. Qu’est-ce que nous savons, pour l’instant ?

-Ici et là, on a trouvé des cadavres d’Errants « frais », dit un homme en montrant des points sur ce qui ressemblait à un assemblage de cartes griffonnées sur divers supports, qui devait vraisemblablement représenter la ville. Pas de blessures apparentes dues à une arme, mais des sortes de brûlures. Peut-être une créature inconnue…

-Ou peut-être Anima ou encore Wiseman, intervint Evran. Heu… Ce sont deux des personnes avec qui je suis venu dans cette ville. Deux mages.

-On n’en sait rien, lança une femme qui se rongeait l’ongle de son pouce. On s’en fiche ! De toute façon, ils sont sans doute morts. Personne ne fait de vieux os à Lovham, seul.

-Vous n’en savez rien ! On pourrait tenter d’en savoir plus, en fouillant les alentours. Ils sont là, quelque part. Vous aidez bien ceux qui sont perdus, non ? En quoi ce serait différent, ici ?

-Je continue de dire que continuer de faire ça est une idée de merde…, continua la femme à l’attention de Iosephka. On devient trop nombreux, ici. On a trop de bouches à nourrir. On est vulnérable et on a à peine de quoi se défendre. Et encore, je ne parle que des Errants… On doit d’abord penser à nous, Iosephka.

-Tu préférais qu’on les abandonne à leur sort ? demanda froidement quelqu’un d’autre.

-Si ça nous permet de rester en vie, c’est ce qu’il faut faire ! cria un homme colérique. Ça ne peut plus durer ! On doit repenser notre organisation ! Ou on va tous finir par y passer !

-Ah oui ? Et comment ? demanda un vieil homme trapu. On sait tous ici comment vous voulez gérer ça…

-C’est une solution efficace ! Et si vous pensez qu’il y en a une autre, ce que vous êtes plus stupides que vous en avez l’air. Je ne pleurerais pas quand un de ces monstres viendra vous arracher la tête dans votre sommeil…

-Abandonner les invalides, les vieillards et les enfants pour ne garder que les personnes valides fait de vous un monstre ! Pire que ces choses !

-Oh, épargnez-moi cette bien-pensance inutile. C’est à cause de ça qu’on se retrouve dans cette situation ! On veut survivre, ici ! Rien d’autre ne compte ! Et pour ça, il faut penser avant tout…

-Vous ne vous en plaigniez pas quand Iosephka vous a sauvé, non ?!

-Est-ce que t’écoutes, quand on te parle, espèce de demeuré ?! intervint de nouveau la femme qui se rongeait son ongle. On va crever, si on continue à sauver la veuve et l’orphelin ! On doit prendre des décisions qui…

-Assez ! coupa Iosephka d’un ton ferme. Ce n’est pas uniquement pour ça que je vous ai rassemblé ici.

-Qu’est-ce qui peut bien importer plus que notre putain de survie, bordel !?

Iosephka poussa un profond soupir, puis pointa du doigt plusieurs endroits sur la carte.

-Ici, ici et là, on nous a rapporté la présence d’étranges personnes marchant parmi les Errants. L’une d’elles étant Shikkoku…

Tout le monde se mit à pâlir à l’entente de ce nom. Iosephka poursuivit :

-Ce n’est en rien étonnant de la savoir errer en ville. Mais on m’a aussi rapporté que ces autres individus, ceux qui marchent avec les Errants, sont de plus en plus nombreux. Plusieurs ont été vu en train de rôder régulièrement dans cette zone.

Elle dessina sur la carte un large cercle imaginaire avec son doigt pour désigner un quartier spécifique.

-Je connais l’endroit, fit un jeune homme. Ça grouillait d’Errants, il y a peu, et depuis, on voit des… monstres, je ne saurais les décrire autrement, grouiller dans les rues et les maisons. Plus personne n’ose s’aventurer là-bas.

-Cela ne peut être une coïncidence à mes yeux. Quelque que chose se trame, d’autant plus si Shikkoku est impliquée.

-Raison de plus pour rester loin de cet endroit maudit et assurer avant tout notre sécurité en renforçant les défenses ! s’écria la femme qui se rongeait l’ongle.

-Attendez ! intervint de nouveau Evran. Cette femme dont vous parlez, c’est celle qui a attaqué mes compagnons, non ? Elle sait sûrement où ils se trouvent ! S’ils sont vivants, ils…

-Mais qui lui a permis d’assister à la réunion ? grogna le trapu. D’ailleurs, pourquoi on laisse des étrangers y participer, d’abord ! Si ça se trouve, ils sont avec « eux » !

-On parle de mes compagnons, là ! Si je peux les retrouver, je ne vais pas me gêner !

-Écoute. Si tes « compagnons » ont croisés la route de Shikkoku, ils sont sûrement morts. Compris ? Alors, tais-toi, fais ton deuil dans un coin sombre, loin de nos yeux, et laisse-nous gérer de vrais problèmes ! Au lieu de nous faire perdre du temps avec tes jérémiades…

-Raclure ! Si tu crois que je vais laisser tomber juste parce que tu me le dis, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu’au coude !

La tension, déjà très palpable, se tendit encore un peu plus.

-Baisse d’un ton, le merdeux ! Ou bien…

-Ou bien quoi ?! dit-il en dégainant son épée alors que son visage s’était déformé sous le coup de la colère.

D’autres sortirent leurs armes par réflexe en le voyant faire. Le trapu, lui, fut d’abord surpris et paraissait inconfiant avec son pauvre couteau face à l’épée qu’on lui pointait sous le nez. C’est alors qu’il vit Lili dans son champ de vision et tenta de lui saisir le bras, espérant sans doute la prendre en otage et tenir Evran en respect, mais il fut arrêté par Mikazuki, qui lui saisit le poignet, et Zimmer, qui lui écrasa violemment le visage contre la table pour le tenir en respect.

-Sale pourri ! lui cria Zimmer.

-Ôte tes sales pattes ou je vais te… ! grinça la trapu, avant de se taire aussitôt que la pointe d’une lame vint lui piquer le nez.

Iosephka, qui avait dégainé son katana, pointait sa lame en direction du trapu. Tous les regards étaient à présent dirigés vers elle. Elle fit un petit geste de la tête à l’attention des siens et, presque à l’unisson, ils baissèrent et rangèrent lentement leurs armes, tout en faisant mine de se calmer. Le trapu, en revanche, continuait de s’agiter, pestant à l’encontre des jeunes pour qu’ils le relâchent.

-Iosephka…, fit le trapu sans pouvoir quitter l’arme des yeux.

Son regard étant caché de tous, nul ne pouvait avoir ne serait-ce qu’une idée de ce qui traversait l’esprit de Iosephka. Un nouveau mouvement de la tête, cette fois-ci à l’intention de Mikazuki et Zimmer, qui relâchèrent le trapu. Ce dernier se redressa lentement, les mains levées, toujours en train de fixer la lame qui suivait les mouvements de sa tête tel un prédateur fixant sa proie.

-Iosephka… Baisse ton arme, je te prie, lui demanda doucement le trapu sans parvenir à masquer sa peur dans sa voix.

Elle n’en fit rien.

-Il semblerait qu’après autant de temps, bon nombre d’entre vous aient oubliés cette sensation… D’être perdu. Impuissant. Apeuré. Seul, dans cette ville, loin de tout ce qu’ils connaissent. Auriez-vous oublié notre but premier ? Mon but premier ? Ou avez-vous choisi de purement et simplement de l’ignorer et de laisser parler votre égoïsme, sous l’impulsion de la peur ?

Personne ne répondit. Personne n’osait. Tous baissaient les yeux, tandis qu’elle balayait la salle de son regard. Ce ne fut qu’après qu’elle daigna baisser son arme et la rengainer.

La réunion reprit, mais certains décidèrent de ne pas assister à la suite, dont le trapu qui s’en alla d’un pas crispé en bousculant Mikazuki au passage, tout en l’entendant marmonner dans sa barbe : « Elle va tous nous faire tuer… ». Iosephka ne les retint pas, préférant se concentrer, à l’évidence, sur ce qui paraissait le plus important pour elle.

-Rassemblez une petite équipe, ordonna-t-elle. Observez ce qui s’y passe et, s’il y a des gens que nous pouvons sauver, nous les sauverons. Evran, si vous voulez en être... Je prie pour qu’au moins, vous trouviez des indices sur l’emplacement du reste de vos compagnons…

-Merci, lui dit Evran.

-Bien… Nous avons encore des points à voir.

-Nous voulons aussi en être, intervint alors Mikazuki.

Pour elle, c’était sa chance de partir à la rescousse des autres. Plus question de rester là, à attendre, les bras croisés.

-Hors de question, lui dit sèchement Iosephka.

Mikazuki ne pouvait pas se dire qu’elle ne s’y attendait pas. Elle avait seulement minimalisé la possibilité d’un refus, au point où elle s’était convaincue. Elle ouvrit la bouche et était sur le point de tenter de plaider sa cause, mais Iosephka prit les devants et lui dit ceci :

-En mettant de côté le fait que je ne sois pas convaincue que vous soyez remis, vous ne connaissez pas la ville comme nous la connaissons. Vous ne feriez que nous ralentir, voire nous gêner. Ce qui est, vous l’aurez compris, pourrait mettre votre vie et celle des autres en danger. De plus…

Elle marqua une pause. Sans voir ses yeux, Mikazuki avait pourtant l’impression de sentir son regard posé sur elle et que ce dernier se permettait de la juger, elle comme ses amis.

-De plus, continua Iosephka après un soupir, vous n’êtes que des enfants.

-Pardon ?! s’écria Lili en entendant ces mots.

-Non mais c’est une blague ! ajouta Zimmer sur le même ton.

Mikazuki resta silencieuse, mais en elle, elle partageait la colère des autres.

-Il est vrai que j’ignore tout de vous, poursuivit Iosephka sans prendre la peine de les écouter. Mais qu’importe le chemin que vous ayez suivit pour être ce que vous êtes aujourd’hui, je ne peux, en mon âme et conscience, mettre en danger des enfants ni cautionner qu’ils prennent des armes, qu’importe la raison.

-C’est vrai ! Vous n’avez pas le droit de nous juger sur ce que nous devons faire pour survivre, lui lança Zimmer. Ni de dire que nous…

-Qu’importe, coupa une nouvelle fois Iosephka, qui ne cacha même plus qu’elle ne souhaitait pas poursuivre cette conversation. Vous resterez ici. Cette discussion est close.

Elle ordonna ensuite à ce que les trois jeunes gens soient escorté hors d’ici, ce qui ne se fit pas sans bousculade de la part de personnes irrités que des personnes plus jeunes qu’elles se permettent de participer à ce genre de conversation. Même parmi les Ailes de Vanaheim, il n’y avait pas autant de condescendance, parce que les jeunes comme eux avaient fait leurs preuves pour mériter le respect.

-Lâche mon bras ! cracha Zimmer à un type à la carrure d’Orc qui le tenait, avant ce dernier ne le jette presque au sol, une fois hors de la salle.

L’homme se planta ensuite à l’entrée de la salle, comme pour remplacer la porte inexistante, et leur dit d’aller jouer ailleurs pendant que les « vrais » adultes s’affairaient aux choses importantes. Zimmer voulut répondre à pluie de coups, et Mikazuki ne l’aurait pas vraiment retenue, mais Lili l’arrêta et lui dit que ça n’en valait pas la peine, non sans lancer un regard méprisant à l’homme, qui continua à se moquer d’eux alors que les trois s’éloignaient.

-Raclures ! cria Zimmer en donnant un coup de pied dans un mur au passage.

-Calme-toi, lui dit Lili. Moi aussi, je suis énervé, mais on ne peut pas se permettre de se les mettre à dos.

-Et pourquoi pas ? Depuis qu’on est ici, on est traité comme des poids morts qu’ils se trimballent et qu’ils veulent pas avoir dans leurs pattes ! Un peu que je vais m’énerver ! Faut croire que le respect comme celui qu’on gagne avec les mercenaires, c’est l’exception !

-Mika ! Aide-moi un peu à le calmer !

-Désolé, Lili, fit cette dernière en frottant sa tempe. Mais pour cette fois, je suis du côté de Zimmer.

-Merci ! fit ce dernier, ravi d’avoir un peu de soutien.

-Pas la peine de faire l’exalté, toi ! lui dit Lili.

Un nouveau mal de tête assaillit une nouvelle fois Mikazuki, si bien qu’elle n’écouta pas la suite de la conversation. Encore un. Ils étaient fréquents mais courts et peu intenses, normalement. Mais depuis qu’elle avait vu cette… chose ; cette entité géante… Depuis que Tsukihime… Si ces maux de têtes étaient semblables, au début, à de petites pichenettes agaçantes, au pire, à des tapes légères, maintenant, quand cela arrivait, elle avait l’impression que sa tête était pressée comme un fruit dont on voulait extraire le jus.

C’était épuisant. C’était douloureux. C’était insupportable ! Cela devenait rageant !

Elle voulait que ça s’arrête !

Du calme… Respire. Lentement. Et laisse-moi gérer la douleur.

La voix de Tsukihime. Douce. Chaleureuse. Réconfortante. Apaisante.

Elle inspira, puis expira. Lentement. Comme elle lui avait dit. La douleur s’apaisa. L’irritation s’envola…

-Mika ! l’interpella une nouvelle fois Lili.

-Hein ? Quoi ? Pardon, je…

-Tu es dans la lune ou quoi ?

-Heu… Un peu. Désolée. Qu’est-ce que tu disais ?

-D’accord… Je disais qu’on devrait peut-être aller voir comment va Sophie, non ? On en profitera pour se poser un peu et réfléchir à ce qu’on va faire ensuite.

-Moi, je dis que la question est vite réglée, déclara Zimmer en partant devant.

Lili poussa un long, un très long soupir d’exaspération, avant qu’elle et Mikazuki ne lui emboîtent le pas.

Après avoir traversé quelques couloirs, ils arrivèrent dans une salle où l’on rassemblait malades et blessés divers, souvent allongés à même le sol crasseux, froid et humide. L’idéal pour se rétablir… Un endroit sans véritable médecin ou soigneur digne de ce nom, seulement une ou deux personnes qui faisaient de leur mieux avec le peu qu’ils avaient, dans un endroit qui pouvait potentiellement aggraver voire achever une personne déjà mal en point. Les gémissements de douleur et même d’agonie rebondissaient contre les parois et n’aidaient qu’à accentuer l’aspect inconfortable et déprimant de l’endroit. Et hormis les « soignants », pas une personne en « bonne santé » n’était présente pour visiter ces gens. À croire que ces gens avaient été rassemblés là pour ne pas nuire au confort des valides ou pour cacher aux yeux de ces derniers cette souffrance qu’ils ne sauraient voir.

Sophie était allongée sur quelque chose qui se rapprochait plus ou moins d’une paillasse, toujours inconsciente. Mikazuki vint tendrement lui caresser la tête, tandis que Lili tentait de trouver quelqu’un pouvant les informer sur l’évolution de l’état de la jeune fille. Zimmer, lui, restait un peu en retrait, regardant cette dernière d’un œil craintif. Ce qui n’échappa pas à l’attention de Mikazuki :

-Zimmer…

-Quoi ?

-Qu’est-ce qui te fait peur comme ça ?

-Vraiment, Mika ? On ne va pas parler de la forme qu’elle avait, quand on l’a retrouvé ?

-Elle n’était pas elle-même !

-Ah, ça, c’est sûr. Tellement pas elle-même qu’elle a essayé de te tuer, quand même. Et avant que tu ne répliques, je veux bien croire que ce n’était pas sa faute. Vraiment. C’est… Je crois que c’est cet endroit. Même moi, je vois que ça fait quelque chose aux gens.

Sa mine devint plus grave, puis il poursuivit :

-Celer… Elle n’aurait jamais agi comme ça, en temps normal. C’est la faute de cet endroit. Je le sais, je le sens. Comme si quelque chose essayait d’entrer de gré ou de force dans mon crâne pour le remplir de… de…

Un frisson de frayeur parcourut l’échine de la jeune fille, quand il lui décrivit avec précision ses propres sensations à chaque mal de tête qui l’assaillait depuis un moment. Finalement, elle aurait préféré que tout ceci ne soit qu’une impression ou le produit de son imagination. Elle resta silencieuse, mais son expression, un mélange de surprise et de peur, n’échappa pas à l’œil de Zimmer, qui comprit. Ce qui ne fit qu’alimenter un peu plus ses peurs.

-Tu parles de soignants…, pesta Lili en revenant vers eux. Juste bon à regarder ceux qu’ils ne savent pas soigner souffrir et agoniser, à espérer je-ne-sais-quoi pour qu’ils s’en remettent comme par magie. Ou pas. C’est révoltant !

-En même temps, on ne peut pas faire grand-chose, nous, lui fit remarquer Zimmer. À moins que, par chance, tu sois capable de les guérir avec ton espèce de magie.

-Alors, premièrement, ce n’est pas de la magie…

-Ça y ressemble beaucoup, pour moi.

-…ce sont des miracles. Et concrètement, oui, je pourrais me servir de ceux que je connais pour apaiser certains.

-Attends, pour de vrai ?

-L’ennui, c’est que les miracles curatifs, j’en connais que deux et par nature, ils demandent beaucoup de force à ceux qui n’ont pas l’habitude. Et comme moi, je commence tout juste à les utiliser convenablement… En clair, je pourrai peut-être guérir complètement deux ou trois personnes, voire quatre, avec de la chance. Pas plus.

-Si tu veux mon avis, ce sera déjà quelque chose, pour eux…, dit-il en regardant les personnes mal en point rien qu’autour d’eux.

Lili jeta un œil en direction de ceux qui étaient supposément responsables de ces personnes, trop occupés à se plaindre de leur tâche que de la faire, et fronça les sourcils, avant de sortir ses mèches de cheveux noués avec une cordelette rouge.

-Au fait, c’est quoi, ce truc ? lui demanda Zimmer en désignant la chose.

-Un catalyseur, répondit-elle alors qu’elle semblait examiner un blessé. Il me permet de concentrer l’énergie de ma foi et de m’en servir pour utiliser les miracles. Après récitations de textes sacrés, bien sûr.

-Attends, attends ! Tu… concentres la foi. Dans un objet. C’est pas un peu… ?

-Est-ce que tu peux m’expliquer comment marche concrètement la « magie » ?

-…

-Et peux-tu m’expliquer, concrètement, pourquoi la foi ne pourrait pas être source de pouvoir ?

-…

-C’est ça, tais-toi.

Mikazuki, pour sa part, comprenait le scepticisme de son camarade. Un peu.

-Et donc, poursuivit cette dernière à la place de Zimmer. Ce… « catalisseur ». C’est indispensable pour utiliser les « miracles » ?

-« Catalyseur » !, corrigea Lili tandis qu’une douce lueur enveloppait un blessé. Disons que sans catalyseur, selon l’Église, l’énergie créée par la foi est difficile à concentrer dans un corps qui n’est pas préparé pour l’accueillir et l’utiliser à la fois. On emploi alors des objets bénis, capable d’emmagasiner suffisamment de cette énergie. Ensuite, on… comment dire ça ? On donne une « forme » et une « fonction » à cette énergie et à la fin… on… On l’utilise avec les bons textes sacrés récité, qui permet de « visualiser » le miracle associé.

-… Quoi ? firent Zimmer et Mikazuki, comme si Lili venait de s’adresser à eux dans une langue totalement incompréhensible pour leur simple esprit.

-Oui, bon ! Je ne fais que répéter ce qu’on m’a appris ! Même moi, je ne comprends pas tout ! Acceptez juste le fait que c’est la manifestation de ma foi, en tant que membre de l’Ordre, bras armé de l’Église.

-Attends… Mika, dis-moi si je me trompe, mais elle vient pas de nous sortir le…

-Si, Zimmer. Je crois que c’est exactement ça.

-De quoi vous parlez ? leur demanda Lili, agacée qu’ils fassent tant de mystères.

-La phrase fétiche que les mages et magiciens sortent quand les profanes ne comprennent pas les explications sur comment marche leurs trucs magiques, continua Zimmer.

-Qui est… ?

-Le fameux…

-…le célèbre…, renchérit Mikazuki.

-« Silence ! C’est magique ! » dirent-ils en chœur.

-… Pardon ? Vous vous moquez de moi, c’est ça ? leur demanda Lili avec un ton irrité.

-Je t’assure que non, lui dit Mikazuki. Combien de fois Sophie me l’a sorti, celle-là, pendant que je la regardais s’exercer, quand je lui demandais comment tel ou tel sort marchait.

-Les miracles n’ont rien à voir avec de la magie ! Les miracles se basent sur la foi ! La magie, ça se base sur… euh… eh bien…

-Toi aussi, tu ne sais pas. Avoue, fit Zimmer avec un petit sourire narquois.

-Silence ! lui cria-t-elle tandis qu’elle terminait de soigner celui dont elle s’occupait.

Zimmer continua de taquiner Lili, ce qui avait l’air de lui permettre de penser à autre chose pendant un instant. Mikazuki riait un peu de la situation. Cela lui fit du bien. Elle n’avait pas ri depuis un bon moment, déjà. Et elle comptait rire de nouveau avec tous les autres, quand ils se seraient sauvés de ce lieu maudit. Avec Sophie, Mikhail, Ryô…

Ryô… Était-il sauf ? Oui, forcément. C’était très certainement l’une des personnes les plus fortes qu’elle ait jamais connu et doté d’un esprit vif. Il ne pouvait mourir. Oui, il était vivant. Et ils se retrouveraient, tôt ou tard. « Il fera tout pour », conclut-elle.

-Uuuuuuuugh…

Ses pensées furent interrompues par les râles d’agonie d’une personne proche d’elle, tendant désespérément sa main n’importe où pour qu’on le soulage de sa douleur, qu’importe la manière. Son regard croisa alors celui de Mikazuki et rien que par râles, elle comprit ce qu’il attendait d’elle. Malheureusement, elle n’avait rien sur elle pour apporter les premiers soins et Liliane, de son côté, était déjà occupée avec quelqu’un d’autre. Néanmoins, elle se dit qu’elle pouvait tenter de le calmer, en attendant qu’on puisse s’occuper de lui. Elle vint s’agenouiller près de lui, sur le sol humide et crasseux, et lui prit les mains, en essayant de le calmer comme on tenterait de calmer un enfant qui pleure. Peu à peu, les râles de l’homme se firent moins forts, comme pour indiquer qu’il se calmait un peu. Ou qu’il se sentait partir. Qu’importe. La douleur semblait toujours l’assaillir.

-À l’aide… Par pitié… Faîtes que la douleur… cesse…, suppliait-il, le regard tourné vers le plafond tandis qu’il tremblait.

Malgré les années et le nombre de blessés vu, c’était toujours aussi dur pour Mikazuki de regarder cela, impuissante. Cet homme lui rappelait un autre, revenu blessé d’une escarmouche assez violente au nom d’un petit noble quelconque. Enfin, pas que blessé. Il s’était avéré que l’arme utilisé contre lui avait été trempé dans un poison virulent. Même si sa blessure était soignable, personne ne put identifier le poison et il souffrit un long moment avant qu’il ne supplie qu’on l’achève. Mikazuki, aidant les soigneurs ce jour-là, se souvint des ces cris de douleurs, des tremblements, des délires… Même elle suppliait dans sa tête que quelque chose ou quelqu’un vienne le soulager. Finalement, ce fut l’un de ses compagnons, couteau en main, qui vint abréger son agonie, son visage dévasté par la tristesse, tandis que le condamné le remerciait pour son acte miséricordieux.

De toutes les personnes qui souffraient le martyr ce jour-là, c’était lui qui avait marqué son esprit.

Et l’homme qui se trouvait devant elle raviva ce souvenir qu’elle pensait enterré.

L’homme continua de supplier qu’on le soulage de sa douleur et Mikazuki ne put rien faire d’autre que le réconforter, tout en espérant que Lili puisse venir s’occuper de lui rapidement.

Veux-tu guérir cet homme ?

À peine Mikazuki eut le temps de donner un début de réponse à la voix résonnante de Tsukihime dans sa tête que son nenju se mit à briller d’une lueur pâle, avant que ce ne soit sa main qui se mette à briller. Elle eut encore moins le temps d’exprimer sa surprise lorsque ladite lueur enveloppa alors l’homme, sous les regards ébahis. Puis, quand la lueur sembla se dissiper, celui-ci se calma. Plus de râles d’agonie ; de cris de douleurs. Lui qui était blanc comme un cadavre reprenait peu à peu des couleurs. Il put même se redresser, comme ses maux n’étaient qu’un lointain souvenirs ou même, n’avaient jamais existé. La stupéfaction sur le visage, il se tourna vers la jeune fille et avant qu’elle ne puisse ouvrir la bouche pour qu’un mot ne s’échappe, il la prit dans ses bras et cria au miracle, avant de la remercier mille fois. Elle commençait tout juste à lui dire que ce n’était rien que les souffrants commencèrent à s’agglutiner autour d’elle, pour la supplier de les guérir eux aussi, dans l’espoir qu’ils soient aussi touchés par ce miracle.

-Comment t’as fait ça ? demanda Zimmer tout en essayant tant bien que mal de ne pas se faire bousculer.

-J’en sais rien, lui dit très sincèrement Mikazuki, qui vit la situation devenir de plus en plus hors de contrôle.

-Bah, essaie de le refaire. Si ça peut aider…

-Elle vient de te dire qu’elle ne sait pas comment elle a fait et toi, tu veux qu’elle recommence sur commande ? intervint Lili en tentant de se frayer un chemin vers eux. Tu réfléchis quand tu parles, des fois ?

Alors que les deux argumentaient sur si ce pouvoir de Mikazuki était une bonne chose à utiliser ou pas, Mikazuki tentait tant bien que mal de calmer la foule compacte qui se formait autour d’elle. Certains lui prirent les mains et supplia pour la guérison, d’autres se permirent égoïstement de lui commander, sans se soucier des besoins des autres ni de son opinion. Les soignants, voyant l’agitation, vinrent tenter de calmer cette foule de manière assez inappropriée, compte tenu de l’état physique de plusieurs de ces gens, ce qui ne les empêcha pas de protester assez physiquement, quand ils le pouvaient.

Mikazuki profita alors de cette courte confusion pour revenir auprès de Sophie et lui prit les mains. Si elle pouvait vraiment soigner, peut-être pourrait-elle…

Dans son esprit, elle demanda de l’aide à Tsukihime et peu après, la lueur pâle refit son apparition pour passer de son nenju à ses mains, puis de ses mains à Sophie. Lorsque certains virent que Mikazuki s’occupaient de son amie avant d’eux, ils s’énervèrent et s’en seraient pris à elle, si Zimmer et Lili ne s’étaient faufilés jusqu’à elle pour faire barrage. Quand certains se mirent à vraiment être violent, Lili fut contrainte de dégainer son arme pour les faire reculer et les tenir en respect.

-Hmmmm…

Sophie poussa de petits gémissements et ouvrit lentement les yeux, pour croiser le regard de Mikazuki, soulagée que ça ait fonctionné.

-Mikazuki…, dit faiblement Sophie.

-Ça va aller, Sophie. Doucement. Tu devrais…

Un mal de tête foudroyant toucha Mikazuki. Tout comme Sophie. Et plusieurs autres personnes présentent. Un grondement sourd retentit. D’abord lointain, puis il se répéta, semblant se rapprocher de plus en plus. Vint ensuite un tremblement de terre, d’abord léger puis puissant, avant que tout ne cesse subitement. La peur gagna certains, l’agitation reprit sous une autre forme.

Un grand fracas se fit entendre non loin, suivit rapidement de cris, aussi bien de terreur que de quelque chose qui n’avaient rien de rassurant…

Puis, les cris tant redoutés retentir contre les parois de ce qui fut un abri pour ces gens :

-On nous attaque ! ON NOUS ATTAQUE !

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