Il était une fois une boite.

On ne peut y toucher sans s'y brûler les doigts.

Elle demeure au coin d'une table, très jolie et bien droite.

Mais personne ne sait pourquoi elle est là.

Cette boite est en or.

Je suis la seule qui sait ce qu'elle contient.

Dedans : un trésor.

Le mien.

Mais vous n'y toucherez pas sans vous brûler la main,

Du feu au bout des doigts, tout comme des allumettes.

Ce trésor est caché et vous n'en verrez rien,

Ne me questionnez pas : je resterai muette.

Ce trésor est secret, vous ne pourrez le voir,

La boite est inouvrable, et elle est incassable.

La lune fait scintiller toutes ses parois, le soir,

Tandis qu'elle demeure là, au bord de la table.

Le couvercle est fixé, pour qu'on ne puisse l'ouvrir.

Il restera fixé, autant que je vivrai.

Il restera fixé, lorsque j'irai mourir.

La boite demeurera ; vous ne l'ouvrirez jamais.

Cette boite restera ce qu'elle a toujours été :

Un trésor pour moi, pour vous, un mystère.

Quelque chose de chéri, quelque chose de caché.

Un trésor. Un secret que j'ai préféré taire.